Pour atteindre la neutralité carbone en 2050, la France doit non seulement diminuer sa consommation globale d'énergie mais également réduire l'utilisation des énergies les plus carbonées (gaz, pétrole et charbon). La sortie de la dépendance aux énergies fossiles implique néanmoins une forte électrification de nos usages (bâtiments, transports, industrie) entraînant une consommation d'électricité accrue d'ici 2050. Pour répondre à ces nouveaux besoins tout en conservant un mix électrique décarboné, le président Emmanuel Macron a annoncé en février 2022 à Belfort sa volonté de développer massivement les énergies renouvelables, et plus particulièrement les capacités photovoltaïques et éoliennes en mer, tout en modernisant le parc nucléaire.
Les capacités de production d'électricité anticipées par le président suffiront-elles à couvrir nos besoins énergétiques à venir et à éviter des pénuries ? Non, montrent les travaux menés par les auteurs de cet ouvrage. Tout d'abord parce que, le nucléaire ne permettra pas de sécuriser l'intégralité des besoins en raison de la fermeture du parc de réacteurs historiques et d'un rythme de construction insuffisant de nouveaux réacteurs. Ensuite, parce que les capacités renouvelables prévues pour 2050 ne suffiront pas à couvrir les nouveaux besoins d'électricité, d'autant plus dans un contexte de réindustrialisation. Enfin, l'intégration d'énergies renouvelables intermittentes dans le mix électrique constituera un défi pour assurer l'équilibre permanent de l'offre et de la demande électrique. Il faudra donc développer des moyens de flexibilité (modulation de la demande, imports-exports, stockage).
En plus d'éclairer les citoyens sur la question essentielle de la souveraineté énergétique, cet ouvrage offre des pistes de réflexion et d'action d'une grande utilité pour les décideurs publics et les entreprises.