Filtrer
Rayons
- Littérature
- Jeunesse
- Bandes dessinées / Comics / Mangas
- Policier & Thriller
- Romance
- Fantasy & Science-fiction
- Vie pratique & Loisirs
- Tourisme & Voyages
- Arts et spectacles
- Religion & Esotérisme
- Entreprise, économie & droit
- Sciences humaines & sociales
- Sciences & Techniques
- Scolaire
- Parascolaire
- Dictionnaires / Encyclopédies / Documentation
- Littérature
- Jeunesse
- Bandes dessinées / Comics / Mangas
- Policier & Thriller
- Romance
- Fantasy & Science-fiction
- Vie pratique & Loisirs
- Tourisme & Voyages
- Arts et spectacles
- Religion & Esotérisme
- Entreprise, économie & droit
- Sciences humaines & sociales
- Sciences & Techniques
- Scolaire
- Parascolaire
- Dictionnaires / Encyclopédies / Documentation
Support
Éditeurs
Prix
Syllepse
-
Apprendre ensemble : Une pédagogie de l'espoir
Bell Hooks
- Syllepse
- Questions Feministes
- 21 Novembre 2024
- 9791039902540
La pédagogie de l'émancipation défendue dans cet ouvrage insiste non seulement sur l'importance du féminisme dans les salles de cours mais aussi sur la nécessité d'articuler la théorie et la pratique dans la lutte féministe afro-américaine.
bell hooks nous rappelle qu'il existe un important corpus de textes qui nous aident à mieux comprendre comment les différents systèmes de domination fonctionnent à la fois de manière indépendante et interdépendante, pour perpétuer et soutenir l'exploitation et l'oppression.
En s'appropriant ce point de vue, de nombreuses personnes ont changé significativement leur mode de pensée pour transformer leur vie : les Blancs ont travaillé à devenir antiracistes, les hommes à remettre en question le sexisme et le patriarcat et les hétérosexistes à réellement défendre la liberté sexuelle.
De fait, de nombreuses étapes, parfois imperceptibles, ont marqué ces évolutions. Afin de les valoriser, il faut les nommer tout en continuant à les critiquer rigoureusement. Ces deux choses, nommer le problème et l'articuler pleinement et profondément aux pratiques pour aborder et trouver des solutions, sont nécessaires pour générer et inspirer un esprit de résistance permanent.
Au travers de seize leçons, bell hooks présente l'éducation progressiste comme une pratique de la liberté qui permet de faire face au sentiment de perte de sens et de restaurer les relations entre les individus et entre les groupes.
En définitive, c'est ce qui peut conduire à apprendre à créer du commun, apprendre ensemble.
Elle nous invite, en nous livrant les outils pour le faire, à mettre en oeuvre une sagesse pratique visant à concevoir la salle de cours comme un lieu thérapeutique et révélateur, un lieu de libération mutuelle où l'enseignant et l'étudiant travaillent en partenariat.
Pointer l'inégalité, en se passant d'envisager un objectif constructif de résolution, empêche l'espoir et la création d'une société fondée sur la justice.
Ce qui ne peut que contribuer à maintenir une culture de domination. -
Gaza : Un génocide en cours ; Palestine, Proche-Orient et internationalisme
Joseph Daher
- Syllepse
- Arguments Et Mouvements
- 17 Avril 2025
- 9791039902809
Plus d'un an après le début de la guerre déclenchée par Israël après les attaques du 7 octobre 2023, et alors que des voix, toujours plus nombreuses, n'ont cessé, malgré la répression, de s'élever pour dénoncer un génocide en cours, cet ouvrage se veut un outil pour comprendre la séquence ouverte par ces événements.
Débutant par un rappel historique, qui analyse la question palestinienne en l'inscrivant dans une trajectoire remontant aux origines de la fondation du mouvement politique sioniste et aux dynamiques coloniales et impériales du 20e siècle, l'auteur examine également le rôle historique joué par l'État d'Israël au Proche-Orient au service de l'impérialisme occidental.
L'ouvrage revient ensuite sur l'usage de la notion de génocide pour qualifier la guerre israélienne contre la population de la bande de Gaza et aborde la politique d'annexion et de colonisation continue en Cisjordanie.
Joseph Daher s'interroge ensuite sur le Hamas et plus généralement sur l'avenir du mouvement national palestinien après le 7 octobre 2023. Il revient également sur la régionalisation du conflit, liée à l'histoire des agressions et des occupations israéliennes au Liban ainsi qu'aux dynamiques politiques du Proche-Orient.
L'ouvrage s'achève sur la question de la solidarité internationale, et son importance cruciale dans le cadre de la libération de la Palestine et de la recherche d'une paix juste et durable. -
Une lecture féministe de la dette : Violence économique et désobéissance financière
Luci Cavallero, Verónica Gago
- Syllepse
- Questions Féministes
- 6 Mars 2025
- 9791039902762
Des thèmes et des terrains d'intervention ont été défrichés en Argentine, et plus largement en Amérique Latine, qui ont irrigué les mouvements féministes à l'échelle mondiale. En témoigne ce livre de deux intellectuelles militantes proposant une lecture féministe de la question financière, et plus précisément de la dette, de l'échelle mondiale à l'espace domestique.
Ce texte, utilisé comme outil de formation et de débat par des syndicats, des assemblées féministes et des organisations de quartier, avance des pistes méthodologiques et relate des expériences concrètes de lutte, avec, par exemple, les grèves féministes internationales qui ont pris sur le continent un caractère de masse.
Il s'agit ici de « sortir la dette de son placard » , et donc de son abstraction, de lui donner corps, de montrer la violence qu'exerce le système financier, particulièrement sur les femmes, et de la relier aux violences machistes. Les autrices ont rassemblé des témoignages de femmes confrontées à la précarité et à l'endettement ainsi que de leurs modes d'auto-organisation et de résistance.
Le texte met en évidence les conséquences des politiques néolibérales sur les services publics, avec en corollaire une explosion de l'endettement privé, domestique, pour assurer la satisfaction de besoins vitaux. Il permet enfin d'analyser comment le système de la dette s'articule avec les nouvelles formes d'exploitation du travail. -
Vers l'abolition de la police : Violence, révoltes et libération aux États-unis
Derecka Purnell
- Syllepse
- Radical America
- 26 Juin 2025
- 9791039902816
Depuis plus d'un siècle, les militants américains réclament une réforme de la police. Cependant, qu'il s'agisse d'initiatives de police de proximité ou de renforcement de la diversité, aucune de ces réformes n'a empêché la police de continuer à renforcer son pouvoir et à tuer des gens tous les jours, près d'un millier chaque année. Des millions d'Américains continuent de protester contre la violence parce que ces «?solutions?» ne sont pas à la hauteur du problème?: la police ne peut être réformée.
Avec une plume sensible, déployant un récit autobiographique saisissant, Derecka Purnell retrace son propre parcours vers l'abolitionnisme, l'abolition de la police, et met ses lecteurs au défi d'envisager de nouveaux systèmes qui s'attaquent aux causes profondes de la violence. Grâce à une analyse politique novatrice et puisant dans des recherches historiques et des expériences méconnues, de Saint Louis à Ferguson, aux États-Unis, en passant par l'Afrique du Sud, de la Reconstruction, faisant suite à l'abolition de l'esclavage, aux manifestations contemporaines contre les crimes policiers, Derecka Purnell démontre l'impasse que constituent les réformes successives de la police en leur opposant les expériences d'auto-organisation et de prise en charge collective de la question de la sécurité et de la violence.
Comment je suis devenue abolitionniste montre que l'abolition ne consiste pas seulement à se débarrasser de la police, mais à s'engager à garantir un avenir de liberté, de communauté, de justice et de possibilités pour tous. -
Violences envers les femmes en Europe : Genre, ethnicité, racisme
Collectif
- Syllepse
- Intersections
- 5 Juin 2025
- 9791039902830
Après Comprendre le racisme quotidien de Philomena Essed, ce second opus de la collection «?intersection·S?» apporte un éclairage sur les stéréotypes ethnoraciaux qui sont mobilisés ans le champ politique et médiatique lorsqu'ils évoquent aussi bien les victimes des violences que leurs auteurs. La «?racialisation du sexisme?» semble être installée, s'imbriquant à un mépris de classe teinté de racisme.
«?La recherche a donc un rôle important à jouer pour éclairer ces débats et informer les politiques?», écrit l'une des coordinatrices de l'ouvrage.
Les 43 autrices et les 25 contributions du recueil couvrent huit pays européens où des questionnements autour du lien supposé entre les violences et l'«?ethnicité?» ont donné lieu à une production scientifique s'attaquant aux représentations stigmatisantes et à l'instrumentalisation politique.
L'ambition de ce recueil a été de rassembler ces écrits qui offrent autant d'éclairages et de perspectives pour aboutir à une démonstration puissante et d'une grande richesse factuelle et analytique.
D'abord publiée en anglais, cette adaptation en français est augmentée d'un avant-propos, de textes introductifs aux différentes parties et d'une postface de Maryse Jaspard (coordonnatrice de l'Enquête nationale sur les violences envers les femmes en France pilotée par l'Institut de démographie-Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne). -
Apprendre à transgresser ; l'éducation comme pratique de la liberté
Bell Hooks
- Syllepse
- Nouvelles Questions Féministes
- 3 Octobre 2019
- 9782849507506
Si bell hooks est connue pour son engagement féministe, l'articulation de cet engagement avec les pratiques dans le domaine de l'édu- cation et de la pédagogie a été peu débattue en Europe.
Ce livre est un recueil d'essais sur la péda- gogie de l'émancipation qui aborde non seulement l'importance du féminisme dans les salles de classe mais aussi l'articulation de la théorie et de la pratique dans la lutte fémi- niste afro-américaine.
Hooks y parle de solidarité et d'économie politique, et de la façon dont la pédagogie des opprimés à laquelle elle a été formée par Paulo Freire peut s'appliquer à l'émancipation des Afro-américaines. Des cas particuliers y sont décrits pour souligner l'importance de l'enseignant·e dans la pratique de la liberté.
La traduction de cet ouvrage présente un intérêt bien au-delà du monde uni- versitaire francophone. bell hooks est une enseignante-chercheuse mais son travail trouve une résonance tant dans la théorie que dans les pratiques politiques. Ainsi, Apprendre à transgresser parlera aux lecteurs·rices intéressées par le féminisme, par les pratiques éducatives et par les stratégies antiracistes. C'est d'ailleurs ce qui la distingue de beaucoup d'ouvrages féministes publiés en français : le déploiement de la théorie en pratique de l'enseignement et la transformation de la salle de classe en lieu d'émancipation.
Les pratiques éducatives françaises et la sin- gularité des élèves dans le contexte scolaire ont été débattues en France ces deux der- nières années, et ce livre apporte un regard différent en décrivant des stratégies d'ensei- gnement dans un monde multiculturel.
Par ailleurs, l'intérêt du public pour l'inter- sectionnalité et le féminisme antiraciste s'est développé en France. Le modèle universa- liste français étant réinterrogé et la question de l'identité plus que jamais d'actualité, l'ouvrage de hooks constitue une contribu- tion importante au débat, que ce soit dans le champ disciplinaire des sciences humaines et politiques et dans le milieu associatif fémi- niste, LGBT et antiraciste.
-
Le signe d'égalité placé entre les termes « antisionisme » et « antisémitisme » constitue un véritable déni d'histoire, une forme de révisionnisme qui veut effacer toute trace de la longue tradition juive, religieuse ou séculière, d'opposition à l'idée d'État-nation juif.
Les coordinatrices de l'ouvrage rappellent, documents historiques à l'appui, que l'antisionisme traverse le judaïsme et la judéité, que ceux-ci soient diasporiques ou israéliens.
Le sionisme se perçoit et est perçu comme une qualité intrinsèque à la judéité et inséparable du judaïsme. Ses partisans opposent aux critiques antisionistes une rhétorique invariable : 1. L'État d'Israël est le représentant du judaïsme et le centre de toute vie juive. 2. Négation du caractère juif des Juifs antisionistes accusés d'être dans « la haine de soi ». 3. Le sionisme prétend résoudre le « problème juif » par la « normalisation du peuple juif » à travers la création de son État-nation. 4. Le sionisme se présente comme la seule réponse à l'antisémitisme, et Israël comme le seul garant de la sécurité des Juifs à travers le monde. 5. Le sionisme juge qu'en soutenant le droit au retour des réfugiés palestiniens et la nécessité de « dé-sioniser » Israël à travers les propositions d'un État commun de la mer au Jourdain (État binational ou État laïque de tous ses citoyens), les antisionistes oeuvrent à la destruction de l'État d'Israël.
Les documents publiés ici couvrent une période allant de 1885 à 2019 et font entendre la diversité des voix éminentes qui se sont élevées contre le sionisme - religieuses ou révolutionnaires, libérales ou humanistes - et des espaces où se déploie la pensée antisioniste juive : en Occident, au sein du monde arabe ou musulman, en Israël même. -
Violences sexuelles : quand la justice maltraite ; Les leçons du procès Pelicot
Carine Durrieu Diebolt
- Syllepse
- Questions Féministes
- 8 Mai 2025
- 9791039902939
L'affaire Pelicot a été comme un lanceur d'alerte sur la victimisation secondaire des victimes de violences sexuelles. On se remémore les mots de Gisèle Pelicot à propos de l'allégation d'une complicité avec son ex-mari?: «J'ai l'impression que la coupable c'est moi et que derrière moi les 50 sont victimes».
Le traitement judiciaire des violences sexuelles est actuellement, plus que pour d'autres infractions, maltraitant pour des victimes déjà fragilisées. C'est la double peine?: elles ont vécu des violences sexuelles et elles vivent encore des violences judiciaires au-delà de ce qui est nécessaire. Interrogée par le quotidien Sud-Ouest, Carine Durrieu Diebolt - qui défend entre autres des plaignantes contre Gérard Depardieu - souligne que cette «victimisation secondaire» intervient dans «toutes les affaires», soit du fait de l'avocat de la défense, soit du fait des «acteurs de la justice».
C'est la quête d'une conciliation entre les droits de la défense et la protection des victimes, qui a motivé sa démarche de présenter la maltraitance judiciaire des victimes de violences sexuelles à travers quatre affaires, dans une vision prospective. C'est la première fois qu'une avocate écrit sur le sujet. Le sujet est d'actualité.
Si l'affaire Pelicot a mis en lumière la victimisation secondaire, on attend aussi des décisions de la Cour européenne des droits de l'homme qui risque de condamner la France pour victimisation secondaire.
-
Russie : Les réfractaires à la guerre d'invasion en Ukraine
Guy Duchesne
- Syllepse
- Des Paroles En Actes
- 6 Mars 2025
- 9791039902779
Protester, déserter, passer la frontière, réciter des poèmes, jouer de la musique interdite, prononcer les mots interdits, écrire sur les billets de banque, coller des papillons sur les murs, accrocher des rubans sur les grilles, demander des comptes aux autorités, défendre les droits... l'ouvrage recense les mille et une façons de défier le poutinisme dans une société soumise au knout. Quelques exemples.
- 11 800 Russes figuraient en février 2022 (date de l'invasion à grande échelle de l'Ukraine) sur le registre des « extrémistes ».
- Des cocktails Molotov sont lancés contre des centres militaires de recrutement.
- Du matériel ferroviaire est saboté pour entraver les acheminements de matériels militaires.
- Go by the Forest est une association russe qui aide les Russes à se soustraire au service militaire. Elle a déjà aidé des centaines hommes à quitter le pays.
- Dinara Gagarina, enseignante, publie des messages antiguerre sur les réseaux sociaux ; dénoncée par des parents d'élèves, elle est condamnée pour avoir « discrédité » l'armée russe.
- La chaîne Telegram RosStraf, animée par des exilés russes, recueille les dons pour contribuer au paiement des frais de justice des opposants.
- « Je dois remplir tous les trois mois 84 pages de formulaires pour justifier toutes mes dépenses », raconte la journaliste Lyudmila Savitskaya, qualifiée d'« agent de l'étranger ».
- Darya Apakhonchich, féministe de Saint-Pétersbourg, participe au « week-end militarisé », consistant à marcher en tenues de camouflage « tachées du sang des Russes, des Ukrainiens et des Kazakhs » et à les laver dans des bassines et à les étendre le long de la perspective Nevski.
- Février-décembre 2022 : plus de 20 000 arrestations pour activités antiguerre. Plus de 200 000 ressources Internet bloquées et onze internautes condamnés pour trahison.
- Les forces de sécurité ont empêché à 237 reprises les avocats d'entrer dans des postes de police. -
Si une femme veut avorter, ne la laisse pas seule ! Du MLAC au Centre IVG de Colombes
Martine Lalande, Catherine Soulat
- Syllepse
- Questions Féministes
- 5 Décembre 2024
- 9791039902441
Le centre IVG de Colombes a ouvert en 1975 juste après le vote de la loi, grâce au MLAC de Gennevilliers. Des soignant·es et des femmes qui ont participé à sa création racontent cette histoire,
la lutte pour la loi, les avortements faits par le MLAC puis l'ouverture du centre IVG.
Cinquante ans ont passé, le centre IVG a évolué, que reste-t-il de l'héritage du MLAC ? Les équipes de soignant·es ont changé, les locaux se sont agrandis, il y a eu des aléas dans la vie de ce lieu, et des expériences novatrices.
Les plus anciennes témoignent de ce qu'elles ont voulu transmettre, les plus jeunes de ce qu'elles reconnaissent comme « esprit militant » dans ce centre.
Pour l'avortement comme pour la contraception, les femmes décident. Le pouvoir médical doit s'effacer pour laisser place à la recherche des meilleures conditions d'accueil et de réalisation de ce droit acquis par la lutte. Les différentes personnes -
Dans la lutte contre les dérèglements climatiques et la destruction de la biodiversité, la communauté internationale n'en fait pas assez.
Les pays riches rechignent à s'engager à la hauteur de leurs responsabilités, tandis que les pays pauvres dénoncent l'imposition intéressée de nouvelles normes environnementales non compensées.
Pis, nombre de politiques dites « vertes » menées chez ces derniers par les premiers - par entreprises multinationales ou relais locaux interposés - aggravent la crise écologique et les injustices sociales.
Les activistes écosocialistes d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine, certes minoritaires dans leur propre société, qualifient ces politiques de «fausses solutions», en cela qu'elles perpétuent un modèle de développement capitaliste prédateur, repeint en nouveau pacte durable.
En cause, en vrac, la mise sous cloche conservationniste d'aires protégées, les mégaprojets de compensation carbone en échange de droits de polluer, les politiques de dépossession des terres, de privatisation, d'extraction de minerais, les accords commerciaux sur les ressources, les monocultures d'agrocarburants, la financiarisation du vivant, la marchandisation des services écosystémiques, le green business du capital naturel, etc.
L'ensemble procède d'une absorption de l'écologie par la logique libérale d'accumulation privative et, à ce titre, est taxé de «néocolonialisme vert» ou encore de «transition hégémonique». La tendance grève d'autant la dette écologique des pays riches à l'égard des pays pauvres. Et éloigne les uns et les autres des voies d'un développement partagé, juste et équilibré. -
Elles avaient fui Franco
Marie-José Nadal
- Syllepse
- Des Paroles En Actes
- 20 Février 2025
- 9791039902656
Y a-t-il un intérêt à rendre compte, en 2024, de l'expérience de femmes qui ont fui l'Espagne au moment de la victoire de Franco en 1939? C'est à travers des récits de vie, des trajectoires de trois femmes, que ce livre entend contribuer à une compréhension toujours à renouveler du fascisme, des résistances au quotidien, des processus de violence. Ainsi, la première partie du livre met en perspective les récits en posant un cadre historique.
La deuxième présente le témoignage de trois femmes espagnoles qui avaient refusé la victoire du général Franco en 1939 et s'étaient réfugiées en France en l'absence de leur mari. Cette séparation était due au fait que la frontière entre la France et l'Espagne avait été ouverte aux civils et aux blessés à partir du 27 janvier 1939, alors qu'elle était restée fermée aux soldats de l'armée républicaine espagnole jusqu'au 5 février 1939.
Les trois narratrices, qui ont accepté de raconter leur vie à l'auteure, 50 ans après la défaite républicaine, étaient issues de familles dont les hommes avaient été des militants ou des sympathisants de partis politiques opposés au coup d'État nationaliste. Leur enfance et leur adolescence se sont passées à Barcelone, avec son lot de conflits sociaux et de répression. Leurs témoignages montrent comment des ouvrières ou des mères de famille des quartiers ouvriers se sont senties concernées par les idées nouvelles et par les changements politiques intervenus dès leur jeunesse.
L'imprégnation politique émanant du milieu familial et de la vie de quartier alimente le sentiment d'appartenir à une classe sociale qui lutte pour améliorer ses conditions de vie. Dès lors, les femmes n'hésitent pas à intervenir à leur manière dans leur quartier. Ce sont les petits gestes de solidarité ou de rejet, les échanges verbaux dans les magasins, les coopératives d'alimentation, les lavoirs publics ou le récit de leurs loisirs dans les centres communautaires, qui révèlent la constitution d'un espace politique qui ne s'exprime que lors d'événements particulièrement importants comme les grèves, la célébration de l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement républicain, la guerre ou l'exil.
Pour ces trois femmes, leur décision de quitter l'Espagne représente leur fidélité idéologique à leur condition de femmes du peuple, en même temps qu'elles se sont montrées solidaires des choix politiques de leur famille, de leur milieu social et de leurs époux impliqués dans la guerre civile. -
L'ennemi principal Tome 1 ; économie politique du patriarcat
Christine Delphy
- Syllepse
- Nouvelles Questions Feministes
- 26 Septembre 2013
- 9782849503942
- Être une femme, c'est avant tout être sujet à l'oppression - « La boîte à outils de Delphy vient déboulonner le mythe de la naturalité » (nonfiction.fr) « Précis et rigoureux [.], les articles de Delphy témoignent d'une pensée qui, à chaque ligne, essaye de réfléchir à contre-courant, de s'opposer aux évidences qui empêchent les opprimés de s'apercevoir du poids qui pèse sur leurs épaules et qui, parfois, les pousse même à apprécier leur propre oppression. Bref, autant d'invitations à penser autrement » (Rue 89).
-
À chaque génération, la France feint de (re)découvrir la rançon exigée, sous la menace de la guerre, à la première nation noire indépendante. Et elle a, jusqu'à présent, tourné le dos aux revendications de réparation, se refusant à toute reconnaissance, demande de pardon et a fortiori de remboursement. Loin de se réduire à une affaire ancienne relevant des relations franco-haïtiennes et à un simple épisode historique, cette dette odieuse est avant tout un marqueur politique d'une injustice à longue portée. Elle explique le silence dans lesquels le formidable soulèvement d'esclaves noirs et la révolution haïtienne ont été relégués, puis oubliés, et la place subordonnée de Haïti sur la scène internationale. La dette vient de loin et c'est son héritage et son actualité que ce livre vient interroger.
Des «?troubles de Saint-Domingue?» à la récente explosion de violences des gangs armés, en passant par l'échec humanitaire de 2010, le soulèvement populaire de 2018-2019 et l'assassinat du président Jovenel Moïse en 2021, ce livre entend donner à voir cette actualité. Ce faisant, il met en lumière la manière dont l'intervention des acteurs internationaux, face aux crises successives qui secouent le pays, reproduit et renforce le pacte néocolonial conclu en 1825.
Enfin, ces pages veulent faire écho à la soif de justice, de dignité et de liberté des Haïtiens et Haïtiennes qui luttent pour une réparation et un changement, afin de sortir du cercle vicieux de dépendance et d'ingérence dans lequel est piégé Haïti. -
Au travail, et dans la joie s'il vous plaît, sous l'emprise des technologies de communication et surveillance, il faut désormais être à disposition de l'employeur 24?heures sur 24, sept jours sur sept et même lors de ses congés. A contrario de cette réalité, s'enchaînent les discours patronaux et étatiques présentant la vie quotidienne comme de moins en moins contrainte par le temps de travail.
Loin de cette arnaque, ce livre explore comment, depuis 1968, s'est déployé un processus d'intrusion du travail capitalistique dans notre quotidien. Associé aux pratiques managériales, qui font de l'urgence la norme dans l'organisation du travail, le travail totalitaire engloutit la moindre parcelle de liberté de notre temps quotidien. Il s'accapare notre intimité jusque dans l'offre et la consommation de loisirs planifiés et minutés. Il fait de nous des «?esclaves modernes?».
Le Travail totalitaire explique en quoi la bataille pour l'émancipation ne peut plus se satisfaire de la seule réduction quotidienne du temps de travail. Une critique radicale de la vie quotidienne devient ainsi la condition indispensable pour qu'advienne une société démocratique. -
La théorie matérialiste de l'État : Les transformations du système capitaliste des États
Joachim Hirsch
- Syllepse
- Mille Marxismes
- 6 Février 2025
- 9791039902649
Loin d'avoir disparu, l'État est aujourd'hui omniprésent. Des subventions publiques record accordées aux entreprises privées pour la lutte contre les risques sanitaires, en passant par l'intensification des politiques répressives, l'atteinte aux droits fondamentaux et la multiplication des guerres et tensions commerciales, tout montre en effet que l'État est l'acteur pivot du monde contemporain. Dans ce contexte, il n'est pas surprenant que la critique de l'État connaisse un regain incontestable en France.
Pourtant, ce renouveau critique fait l'économie d'une théorie de l'État permettant de saisir ces différentes facettes de l'intervention étatique de manière conjointe. C'est précisément ce vide que le présent ouvrage comble.
Il offre au lecteur une boîte à outils intellectuelle indispensable pour identifier de manière critique les grandes tendances politico-économiques de notre temps et, fait rare, incite à penser de manière simultanée les événements nationaux et internationaux.
Dans cette optique, Joachim Hirsch ne retrace pas seulement l'évolution de l'État moderne et du système interétatique depuis le début du 20e siècle. Il soumet surtout les idées majeures de la pensée politique à une critique cinglante et montre à quel point des catégories marxistes comme l'exploitation, le capital, la lutte des classes et l'impérialisme permettent de mieux comprendre notre quotidien.
Un apport particulièrement novateur du livre réside dans l'argument que l'État moderne est capitaliste pour des raisons structurelles. Ainsi, il montre que contrairement à une idée largement répandue en France, selon laquelle l'État serait simplement sous l'influence des lobbys, les politiques publiques sont favorables aux entreprises parce que les fondements mêmes de l'État sont ancrés dans le fonctionnement du capitalisme. Ce point illustre que la théorie n'est pas simplement un subterfuge réservé à l'amusement des intellectuels professionnels mais, au contraire, un guide pour l'action.
Il alerte en effet sur le fait que toute bifurcation écologique ou transformation sociale est condamnée à finir dans l'impasse si elle se contente de prendre le pouvoir d'État sans le dépasser. -
Monde en guerre : Militarisation, brutalisation et résistances
Frédéric Thomas
- Syllepse
- Alternatives Sud
- 9 Janvier 2025
- 9791039902618
L'Ukraine et Gaza ont abruptement remis la guerre au centre des agendas occidentaux. La médiatisation au Nord de ces deux affrontements ne doit cependant pas occulter la permanence, la multiplicité et l'intensité des conflits armés au Sud. Du Soudan à la Birmanie, en passant par le Yémen, les conflits entre États ne cessent de se multiplier. Auxquels il faut ajouter les guerres «?transversales?» déclarées au terrorisme, au narcotrafic, aux gangs.
Dans un contexte d'insécurité et de violences accrues la fois réelles et perçues , la militarisation de la politique semble s'affirmer. Les prérogatives des armées s'étendent, des militaires accèdent ar la voie légale ou par un coup d'État u pouvoir, tandis que nombre de gouvernants surenchérissent sur le virilisme et la manière forte, dans une sorte de populisme punitif.
Ces conflits montrent également que les instruments de la guerre ne sont plus seulement les divers armements «?classiques?» aussi sophistiqués soient-ils mais aussi l'eau, les céréales, les enfants et bien entendu les outils de communication. Marqueur d'une délégitimation de la démocratie, cette hybridation politico-militaire oppose les prétendues vertus de forces armées morales, efficaces et nationalistes à des gouvernements peu représentatifs, incapables et corrompus. Elle tend, ainsi, à brutaliser les rapports sociaux, à naturaliser la violence étatique et à banaliser les états d'exception, mettant à mal le contrôle des institutions, la défense des droits et la protestation sociale.
Un ouvrage qui fait le point sur les guerres «?locales?» au Sud qui pourraient bien embraser le monde. -
Michel Pablo ou l'odyssée d'un trotskiste hérétique
Hall Greenland
- Syllepse
- Des Paroles En Actes
- 19 Juin 2025
- 9791039902878
Né Michalis Raptis en 1911, Michel Pablo était un révolutionnaire de nationalité grecque. Il a participé à des révolutions dans le monde entier (en Grèce, en France, en Algérie, au Chili et au Portugal) la poursuite d'un socialisme véritablement démocratique. Il a analysé et commenté celles auxquelles il n'a pas personnellement participé, notamment celles qui vont secouer le système stalinien.
Il fut un participant actif de ces révolutions en militant pour ce qu'il appelait «l'autogestion généralisée», à l'échelle locale, régionale, nationale et planétaire.
Engagé dans le mouvement trotskiste grec dès les années 1930, il fuit la dictature qui s'abat alors sur son pays. Réfugié en France, il dirigera pendant l'occupation nazie la 4e Internationale trotskiste, pourchassée à la fois par les nazis et les staliniens.
Marxiste audacieux, féministe et écologiste avant l'heure, cosmopolite et internationaliste fervent, il se met au service de la révolution algérienne?: en fabriquant des faux papiers, des armes et même de la fausse monnaie.
Installé en Algérie après l'indépendance, conseiller du président Ben Bella, il est un de ces «pieds rouges» qui animent le secteur socialiste et autogestionnaire des premières années.
Pourchassé après le coup d'État de 1965, il sera à Paris en Mai 68, au Chili pendant l'Unité populaire ou encore au Portugal pendant la révolution des oeillets.
Michel Pablo meurt à Athènes en 1996. Malgré les défaites et le monde effrayant qui leur a succédé, les formes alternatives de société auxquelles il a consacré sa vie sont les «lueurs d'avenir» évoquées par Walter Benjamin. Pour le célèbre compositeur grec Mikis Theodorakis, Pablo était une sorte de «?personnage biblique?».
Avec ce voyage en compagnie de Michel Pablo, Hall Greenland nous invite à suivre les pas d'un trotskiste hérétique qui a entrepris d'interpréter le monde pour le transformer. -
Petite histoire politique des banlieues populaires
Hacène Belmessous
- Syllepse
- Arguments Et Mouvements
- 31 Mars 2022
- 9791039900218
L'histoire récente des banlieues populaires demeure un terrain en grande partie délaissé et inexploré. Pourtant, ces lieux concentrent depuis plusieurs décennies tous les débats, toutes les polémiques, toutes les fractures qui témoignent d'une société française qui ne sait pas comment aborder ces quartiers de relégation où dominent la pauvreté et la ségrégation. Évoquer ces quartiers, c'est convoquer toute la série de fantasmes qui servent de support aux pratiques discriminatoires quotidiennes : ils formeraient la dernière étape avant le « grand remplacement », des « zones de non-droit » qui mettraient l'ordre républicain à feu et à sang... Revenir sur l'histoire politique de ces quartiers, de ces villes, de ces banlieues c'est constater que le droit commun n'y a jamais été instauré malgré les promesses d'égalité républicaine par les promoteurs de la politique de la Ville. C'est aboutir à ce constat implacable: la République, dans les banlieues populaires, c'est pour leurs habitants quarante années d'humiliations sociales.
Cet ouvrage s'efforce de décrire et analyser ce qui s'y est joué durant cette période en abordant avec profondeur et de façon incisive une série de questions : la police, le logement social, l'islam, la politique de la Ville, les politiques conduites dans ces quartiers par les partis politiques aux affaires (de droite comme de gauche), etc. Pour cela, l'auteur s'est appuyé sur des archives locales de communes emblématiques (La Courneuve (93), Mantes-la-Jolie (78), Vaulx-en-Velin (69), Vénissieux (69), Montfermeil (93)...), des documents étonnamment souvent jamais consultés, et sur des entretiens avec des personnages historiques de l'histoire urbaine récente.
Cette histoire politique des banlieues livre finalement en creux ce qu'elles ont toujours incarné : les démons des mauvaises consciences françaises.
-
FLN, mirage et réalité : Des origines à la prise du pouvoir (1945-1962)
Mohammed Harbi
- Syllepse
- Histoire : Enjeux Et Debats
- 31 Octobre 2024
- 9791039902458
Le nationalisme algérien n'est pas né en 1954 avec la création du FLN. Ses fondateurs sont issus de l'Organisation spéciale du parti de Messali Hadj, leader charismatique de la lutte pour l'indépendance, dont le combat a commencé dès les années 1920 avec L'Étoile nord-africaine et le Parti du peuple algérien, devenu MTLD après-guerre.
Des controverses et des conflits ont déchiré le mouvement entre 1946 et 1962 : « crise berbériste », rapports lutte politique/lutte armée, conflits entre willayas et clans... Le mouvement nationaliste éclate pour se reformer autour de son noyau le plus centralisateur et le plus autoritaire.
C'est dans ces conditions particulières qu'émergèrent au sein du mouvement national les éléments constitutifs d'une bureaucratie qui s'est développée et affirmée dans la clandestinité.
Convaincus qu'il fallait se protéger contre les adversaires de la lutte armée, les dirigeants du FLN choisirent la voie autoritaire dont le modèle était le caïd et le notable rural, symboles d'un pouvoir qui trouve ses racines dans la tradition nationale.
L'absolutisme a été érigé en principe et demeurera en maître dans l'Algérie nouvelle, malgré les aspirations populaires, qui se sont encore manifestées avec le Hirak de 2019.
Le regard critique porté sur la vie du FLN par Mohammed Harbi, qui en fut un des acteurs, ne lui fait pas oublier que ce mouvement a atteint son but : l'indépendance de l'Algérie. Par-delà les intérêts individuels et les passions, les manoeuvres et les conspirations, les dirigeants du FLN avaient tous en commun leur engagement total en faveur de la guerre d'indépendance et leur patriotisme.
C'est toute la valeur de ce livre, publié pour la première fois en 1981, tant connaître et comprendre la réalité de ce que fut le FLN, c'est connaître et comprendre l'Algérie d'aujourd'hui. -
Les chemins de l'exil : Les luttes d'une femme d'Amérique latine
Ana Maria Araújo, Rémi Hess
- Syllepse
- Coyoacan
- 5 Juin 2025
- 9791039902861
Ana María Araújo est née dans une famille marquée par la littérature et par l'indépendance de la «?province orientale de l'Uruguay?». Elle s'engage très tôt dans le mouvement étudiant et rejoint la guérilla des Tupamaros pour «?faire la révolution?».
Lors du coup d'État, elle emprunte le chemin de l'exil de cette génération de militants sud-américains dont les rêves et combats s'écrasent contre les dictatures militaires?: le Chili d'Allende et du pustch de Pinochet, l'Argentine d'avant Videla...
Contrainte de se cacher à l'ambassade de France à Santiago, elle rejoint la France en 1974. Elle connaît par coeur les poèmes de Verlaine ou d'Apollinaire. Littérature, philosophie, cinéma?: elle retrouve ses passions en arrivant dans un Paris encore marqué par Mai-68.
Elle s'engage dans le mouvement des femmes d'où elle entame une analyse critique du fonctionnement et des dérives des mouvements armés, sans en renier les objectifs émancipateurs. En France, elle entame des études de philosophie à Strasbourg, puis s'oriente vers les sciences sociales, et découvre la psychanalyse puis la psychologie sociale, tout en élevant sa fille.
En 1987, elle revient dans son pays, après le rétablissement de la démocratie et après avoir soutenu sa thèse à Paris. Elle participe aux luttes universitaires avec ses étudiants de la Universidad de la República où elle veut «?rétablir les dialogues entre ici et là-bas?». Elle participe à des formations syndicales auprès des ouvriers agricoles.
Toujours entre deux langues, l'espagnol et le français, et deux cultures, elle s'engage dans la solidarité avec le peuple palestinien et fait une premier voyage dans les camps de réfugiés de Beyrouth en 2019. -
L'ennemi principal Tome 2 ; penser le genre
Christine Delphy
- Syllepse
- Nouvelles Questions Feministes
- 26 Septembre 2013
- 9782849503959
- « Les femmes n'ont pas tort du tout quand elles refusent les règles de vie qui sont introduites au monde, d'autant que ce sont les hommes qui les ont faites sans elles », Montaigne - « Je n'ai jamais réussi à définir le féminisme. Tout ce que je sais, c'est que les gens me traitent de féministe chaque fois que mon comportement ne permet plus de me confondre avec un paillasson », Rebecca West « J'étudie l'oppression des femmes. Mais l'oppression des femmes est spécifique non pas parce que les femmes seraient spécifiques, mais parce que c'est un type d'oppression unique. »
-
Nous vous écrivons depuis la révolution ; récits de femmes internationalistes au Rojava
Collectif
- Syllepse
- 4 Mars 2021
- 9782849509081
«Ce livre est parti d'un désir et d'une nécessité: partager les expériences, les rencontres et les émotions qui nous ont traversées au coeur de la révolution du Rojava. Un désir, parce qu'autant de beauté, d'énergie et d'espoir doivent être diffusés le plus largement possible et doivent pouvoir imprégner chacune de nos vies, chaque lutte à travers le monde. Une nécessité parce qu'il est de notre responsabilité de ne pas faire de ce temps au Rojava une expérience personnelle, mais de faire connaître le projet et la réalité révolutionnaire de celles qui nous ont tant appris.».
L'ouvrage que vous tenez entre vos mains a été pensé collectivement et écrit par des femmes : internationalistes, mères, journalistes, militantes, principalement françaises, qui ont passé de quelques jours à plusieurs années au coeur de la plus jeune révolution du Moyen-Orient.
Avec ce récit, elles nous invitent à découvrir le projet et la réalité des femmes du Rojava et du nord-est syrien, qui depuis 2012 travaillent minutieusement à la création de leurs structures autonomes : autodéfense armée et civile, éducation, coopératives, démocratie de base...
Textes de réflexion, poèmes, contes, extrait de journaux intimes, lettres, interviews, autant de formes différentes qui font palpiter ce livre et permettent d'approcher les émotions les plus intimes, la pratique quotidienne et les enjeux géopolitiques.
Une porte ouverte aux réflexions et discussions pour se nourrir ici de ce qui est expérimenté là-bas.
-
Enlever, détenir, torturer : L'archipel pénitentiaire de la "guerre contre la terreur" (2001-2010)
Malika Danoy
- Syllepse
- Points Cardinaux
- 14 Novembre 2024
- 9791039902489
À la suite des attentats du 11 septembre 2001, le monde entier est le témoin de l'utilisation de la prison militaire de Guantanamo Bay par les États-Unis comme lieu de détention de suspects de terrorisme. Cette prison, où sont détenus des centaines d'individus de manière illimitée et sans connaissance des charges pesant à leur encontre, devient progressivement un symbole des dérives de la « guerre globale contre la terreur ».
En réalité, Guantánamo ne représente qu'une fraction d'un ensemble mondialisé de lieux de détention où sont transférés des suspects de terrorisme en violation du droit international. Cet ouvrage propose une plongée à l'intérieur de ce programme secret, à la découverte de sa genèse, de sa géographie clandestine et des pratiques répressives qu'il charrie, dont l'usage entre en contradiction avec les principes fondamentaux de l'État de droit américain.
Permettant l'émergence de ce qui peut être comparé à un vaste archipel pénitentiaire, ce programme a organisé illégalement la détention et le transfert de milliers d'individus entre 2001 et 2008. Parmi eux, les Français Nizar Sassi et Mourad Benchellali, capturés au Pakistan puis remis aux Américains et envoyés à Guantánamo ; ou encore Mohammed El-Gorani, encore adolescent lorsque, au mauvais endroit au mauvais moment, il est vendu par les services secrets pakistanais aux Américains, au prétexte qu'il appartiendrait à Al-Qaïda. Le début d'une descente aux enfers qui le mène à Guantánamo, où il va vivre la routine des tortures, des interrogatoires incessants et vains.
Cependant, son exploitation progressivement dénoncée et mise en lumière à partir de 2004, ce programme est menacé de disparition à l'échelle internationale mais se redéploie dans la Corne de l'Afrique à partir de 2007.
Repris et adapté localement par de nouveaux acteurs en Afrique, cette dynamique témoigne d'un phénomène de transmission et de circulation d'un dispositif répressif extralégal, dont l'étude vient éclairer les logiques de normalisation de pratiques d'exception dans l'ordre international.