La Manufacture de Livres
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1945. La guerre est terminée, l'armistice est signé.
Mais à ce moment précis, le jeune lieutenant Hiro Onoda, formé aux techniques de guérilla, est au coeur de la jungle sur l'île de Lubang dans les Philippines. Avec trois autres hommes, il s'est retrouvé isolé des troupes à l'issue des combats.
Toute communication avec le reste du monde est coupée, les quatre Japonais sont cachés, prêts à se battre sans savoir que la paix est signée. Au fil des années, les compagnons d'Hiro Onoda disparaitront et il demeurera, seul, guérillero isolé en territoire philippin, incapable d'accepter l'idée inconcevable que les Japonais se soient rendus.
Pendant 29 ans, il survit dans la jungle. Pendant 29 ans il attend les ordres et il garde sa position.
Pendant 29 ans, il mène sa guerre, au nom du Japon.
Ce récit incroyable est son histoire pour la première fois traduite en français. Une histoire d'honneur et d'engagement sans limite, de foi en l'âme supérieure d'une nation, une histoire de folie et survie.
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Marseille interdite : 1878/1943 : Histoire du quartier réservé
Martin Huc
- La Manufacture de Livres
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- 20 Juin 2024
- 9782385531003
En 1878, le « Quartier Re´serve´ de Marseille », sur la rive nord du Vieux-Port, devient la seule zone de la cite´ phoce´enne ou` la prostitution est autorise´e. Dans une quinzaine de rues e´troites, plus de cinq cents filles attendent dans une centaine d'e´tablissements. Ce « ghetto de l'amour » vit au rythme du jazz, du bal musette et des pianos me´caniques. Dans des bars malfame´s, des bordels de luxe et des cine´mas pornographiques, on croise un petit peuple venu de tout le pourtour me´diterrane´en : tirailleurs, marins, touristes, maquereaux, gangsters... Ce´le`bre dans le monde entier, le Quartier re´serve´ attire de nombreux peintres, poe`tes, cine´astes et e´crivains. Mais il est aussi un ve´ritable « Far West marseillais » ou` pre`s de 300 meurtres furent commis. En 1943, Hitler ordonne le dynamitage du quartier, avec l'expulsion de 20 000 personnes, la destruction de 1 500 immeubles et la de´portation de 800 « suspects » dans des camps de concentration. Cette fin brutale marque la ville au fer rouge.
Premier ouvrage sur ce quartier historique, Marseille interdite nous re´ve`le un pan me´connu de l'histoire de la cite´ phoce´enne sur plus de quarante ans. -
Parrain mortel : Gloire et chute de Vito Genovese, le boss de la mafia
Anthony M. DeStefano, Edith Noublanche
- La Manufacture de Livres
- Documents
- 18 Janvier 2024
- 9782358879941
De tueur à gages à parrain de la Mafia, Vito Genovese s'est élevé jusqu'à prendre la tête de la plus riche et dangereuse famille criminelle de l'Histoire américaine. Il commence sous les ordres de Giuseppe « Joe le Boss » Masseria à New York, avant de s'associer à Lucky Luciano, Franck Costello, Meyer Lansky et Bugsy Siegel pendant la Prohibition. Pendant les trente années suivantes, Vito Genovese - rusé, sauvage et sans merci - assassine de nombreux gangsters pour devenir le capo di tutti i capi, le chef des chefs, de la Mafia américaine. Don Vito va trahir les plus réputés des parrains pour prendre le contrôle de la principale famille de la mafia new-yorkaise qui porte aujourd'hui encore le nom de Genovese.
Dans Parrain mortel, première biographie du légendaire mafieux, le journaliste lauréat du Prix Pulitzer, Anthony DeStefano, retrace la gloire et la chute de Vito Genovese. Ce livre est le récit de la vie légendaire de la plus redoutable icône du crime organisé américain. -
De la belle aube au triste soir : l'histoire d'une famille française en Algérie, 1830-1962
Isabelle Cousteaux
- La Manufacture de Livres
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- 6 Mai 2021
- 9782358876957
Il n'est pas de vie qui ne soit inextricablement mêlée à notre histoire collective. Ce livre retrace l'histoire d'une famille française en Algérie sur cinq générations, de la conquête du pays par la France en 1830 au retour en métropole après l'indépendance de 1962. Au coeur de ce récit, Léa et Georges Mauriès, institutrice et agriculteur partisans du dialogue entre les communautés, verront leur vie basculer en 1957 lorsque Georges est victime d'un assassinat politique. Commence alors pour Léa, femme à la personnalité si particulière, une autre histoire.
À travers cette enquête, Isabelle Cousteaux nous invite à plonger dans les souvenirs de ces destins fracassés par l'histoire : entretiens, extraits de correspondances, procès-verbaux, poésies et photographies. Grande histoire et vies intimes se mêlent pour nous donner à découvrir le roman vrai d'un drame français.
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Une histoire du milieu : de 1850 à 2000, grand banditisme et crime organisé en France
Jérôme Pierrat
- La Manufacture de Livres
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- 14 Septembre 2023
- 9782358879873
Ce livre retrace l'histoire d'un monde souterrain et de ses évolutions au fil du siècle. Jérôme Pierrat nous raconte les premiers escrocs et leurs bandes de quartier puis les malfrats en costumes rayés du Milieu marseillais ou parisien. Il nous emmène de Buenos Aires à Shanghaï, tandis que des Français de l'entre-deux guerre deviennent les maîtres des trafics et du proxénétisme. Il nous raconte la seconde guerre et ses combines qui feront naître de nouveaux truands. Puis la manière dont le Milieu tisse des liens étroits avec les politiques et s'impose dans les affaires légales tout en gardant leur fond de commerce, vol, jeu, prostitution, arnaque et drogue...
Des Renucci, Guérini ou Carbone, fratries sanguinaires de l'entre-deux-guerres, aux caïds de la drogue et des jeux de l'an 2000, en passant par les collabos et résistants de l'Occupation, ce livre fait revivre mille réseaux et figures de légende, et dessine la face cachée de l'histoire contemporaine, une grande saga où petites et grandes histoires se croisent, avec leurs figures, leurs trafics, et leurs guerres. -
Le nazi de ma famille : enquête sur un SS français
Priscille Cuche
- La Manufacture de Livres
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- 3 Mars 2022
- 9782358878555
Un nazi dans sa famille : c'est la découverte que fait Priscille Cuche en exhumant, des tréfonds d'une maison familiale, des documents sans équivoque. Qu'est-il advenu du docteur Philippe Joubert, mort en Allemagne sur le front russe en 1945 ? Comment ce jeune Français a-t-il cédé aux sirènes du nazisme, au point d'aller mourir sous sa bannière ? Il lui faudra se confronter dans sa famille au déni de ce passé dérangeant. Accepter de suivre les traces de cet ancêtre, jusqu'à côtoyer l'extrême-droite contemporaine. De lecture en discussion, des pistes se dessinent, des soupçons s'avèrent. Il s'agit de comprendre le parcours de Philippe Joubert, tant géographique qu'idéologique. Et de trancher : est-ce une foi ignorante et désinformée, prétexte idéal à la Collaboration, ou un intellectualisme poussé et assumé qui a fait de lui un SS ? Enquête historique, politique et familiale, Le Nazi de ma famille exhume une France collaborationniste et nous met face à l'évidence : le nazisme a trouvé dans notre pays des récepteurs convaincus, quoi qu'en disent les polémiques récentes sur le rôle de Pétain. Un témoignage douloureux, mais nécessaire.
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L'histoire vraie de la mafia israélienne
Serge Dumont
- La Manufacture de Livres
- 18 Novembre 2013
- 9782358870634
10 janvier 2013, attentat en plein centre de Tel-Aviv, neuf blessés, mais ce n'est pas une faction terroriste palestinienne qui est impliquée : la cible s'appelle Nissim Alperon, le chef de l'une des familles du crime organisé israélien. Chaque semaine, on annonce des règlements de compte. Les organisations mafieuses israéliennes comptent parmi les plus efficaces de la plante. Parmi les plus violentes et les moins connues également.
Certaines se contentent d'opérer à l'intérieur de l'Etat hébreu et dans les pays voisins, mais d'autres se sont implantées en Europe de l'est et de l'ouest, dans les principales villes du continent américain, ainsi qu'en Afrique du sud, en Australie et au Japon. Au début des années 90, la mafia israélienne de New-York terrorisait la ville en traitant d'égal à égal avec son homologue russe et sicilienne.
Prostitution, blanchiment d'argent, racket, drogue, trafic d'armes, recel de biens volés, contrebande des diamants. Les activités de cette mafia sont nombreuses. L'arrivée massif des juifs d'ex-URSS à partir de 1989 a drainé de nombreux criminels russes dans le pays, qui ont vu Israël comme un endroit idéal pour blanchir de l'argent grâce à la libre circulation des capitaux et à un système bancaire favorable.
Le crime organisé russe s'est donc cherché une place dans un environnement déjà encombré par les Israéliens "de souche" et les juifs d'Afrique du nord arrivés après l'indépendance d'Israël dans les années 1955-62. S'en est suivie une guerre de gangs qui a éliminé beaucoup de mafieux délogés par les nouveaux venus. Aujourd'hui, six familles règnent sur les syndicats du crime : Abergel, Abitbol, Alperon et Rosenstein.
La famille Abitbol, plus connut sous le surnom du grand-père Baïza, est francophone et dispose de nombreuses boucheries casher de gros et de détail à Paris, elle est installée à Netanya et à Montréal. Les clans Mulner, Shirazi, Cohen, Harari, Ohana, Kdoshim et Domrani sont eux entrés dans le monde du crime à l'occasion de règlements de compte sanglants relatés par Serge Dumont.
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Regardez donc comme les Américains éloignent toujours plus l'Ukraine de notre sphère d'influence sans s'offusquer d'être en rapport avec les éléments qui leur sont le plus étrangers, les néo-nazis d'Ukraine occidentale. En Libye et en Syrie, ils ont fait sauter les fondations de l'État, s'appuyant sur les radicaux islamistes. Ils sont irresponsables partout où ils débarquent. Ensuite ils se tirent, en laissant derrière eux un bordel sanglant qu'ils contemplent à leur aise de leur continent, en regardant comment se contorsionnent les peuples oubliés dans le merdier.
Edouard Veniaminovitch Savenko alias « Limonov», écrivain, publiciste, poète, romancier et homme politique de la « Nouvelle Russie » a grandi et fait ses premières armes en Ukraine, à Kharkov, où il travailla, au début des années 1960, avant de « monter à Moscou », dans ce qui était encore l'URSS, à peine déstalinisée par Nikita Khrouchtchev, à l'usine Faucille et Marteau, une fonderie. L'auteur, qui a vécu quatorze ans à Paris, entre 1981 et 1995, se souvient de son enfance et de son adolescence en Ukraine (dont il parle la langue) comme d'une période « extraordinaire », dont il devait parler dans deux livres publiés en France Autoportrait d'un bandit dans son adolescence » (Albin Michel) et La grande Époque (Flammarion). Devenu leader anarcho-nationaliste dans la Russie post-soviet - après avoir été si longtemps un écrivain bohème, un apatride balloté de New York à Paris, un temps idole de la gauche, puis réprouvé comme « rouge-brun » pour ses positions lors de la guerre en Yougoslavie - l'auteur nous propose, avec Kiev Kaput, un journal au jour le jour des récents évènements d'Ukraine, vu par sa lorgnette, diamétralement contraire à la vision proposée par les médias occidentaux.
La partialité de Limonov a l'avantage sur celle des Occidentaux, d'être native. Si orientée qu'elle soit, sa vision présente un tableau et un rappel de troubles qui définissent l'espace contemporain de l'Europe, tel qu'on ne l'a pas entendu en Europe de l'Ouest jusqu'à présent.
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El Mexicano ! 1940, l'homme que le peuple espagnol a ainsi surnommé fait trembler, de Guadalajara à Valence et Barcelone, tout ce qui porte l'uniforme franquiste. Pour les autorités qui lancent à sa poursuite des forces considérables, ce n'est qu'un bandit ; pour les paysans et les ouvriers vaincus, El Mexicano est le vengeur, le justicier. Á la tête d'une troupe de guérilleros, ce jeune homme de vingt-trois ans, ancien chef d'une « section de la mort » des Brigades Internationales, évadé des camps franquistes, défie les vainqueurs au nom de l'honneur et de la liberté.
Son journal constitue le seul témoignage connu sur ce qu'il advint des combattants de la République après la victoire de Franco : la captivité, la répression, la guérilla.
Francisco Perez Lopez est né en 1916; En mars 1933, il s'engage à Barcelone dans les Brigades Internationales.
Incorporé à la XVème Brigade, celle des volontaires anglais, il est affecté aux sections spéciales, dites « de la mort » formées pour opérer des raids sur les arrières de l'ennemi.
Après deux ans de captivité, il est condamné à trente ans de prison mais s'évade. Rassemblant d'anciens soldats cachés chez les paysans ou dans la montagne, il reconstitue une « section de la mort ». A la tête de ses guérilleros , il va rejoindre la France en combattant. Il y parviendra en février 1941, après de durs combats. En France, il participe à la Résistance dans les rangs des F.T.P.
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Parrains de cités ; enquête chez les millionnaires du cannabis
Jérôme Pierrat
- La Manufacture de Livres
- 23 Janvier 2014
- 9782358870665
Un milliard d'euros, c'est le chiffre d'affaires annuel que génère le seul trafic de cannabis en France. On comprend mieux pourquoi les nouveaux caïds du crime organisé français, issus des cités et des quartiers, s'entretuent à coup de rafales de kalachnikovs pour son contrôle. En 2012 à Marseille, la guerre a fait vingt-quatre morts et déjà sept depuis le début de l'année 2013... Mais s'il est particulièrement sanglant.
Dans la cité phocéenne et ces célèbres quartiers nord, le phénomène est national. De l'Ile de France à Nantes et Brest en passant par Lyon, Grenoble, Toulouse, Montpellier, Limoges, Bordeaux ou Lille, les millions de l'or vert font tourner les têtes et sortir les armes aux parrains qui contrôlent nos territoires échappant à l'ordre républicain. Après dix ans d'enquête au coeur de ces réseaux, Jérôme Pierrot nous emmène à la rencontre des parrains des stups, de leurs lieutenants et soldats.
Les ayant fréquenté durant toute cette période, il dresse les portraits des plus fameux d'entre eux. Il raconte leurs guerres et plonge le lecteur dans les secrets du trafic. Jérôme Pierrat s'est rendu dans les montagnes du Rif marocain. Il a longuement cotoyé des jeunes et des moins jeunes qui tiennent le business parfois dans les halls des cités. Il nous fait découvrir les hauts lieux de la Costa del sol, base arrière de ces Pablo Escobar des HLM qui roulent en Ferrari sous le soleil espagnol.
Il nous amène ainsi dans un trajet par go-fast entre les Pays-Bas et la France où un trentenaire bien mis dans son 4X4 BMW gagne en une nuit l'équivalent de 400 000 euros. Il nous livre le témoignage d'un garçon qui a mis en place une petite société de coursiers en scooters spécialisés dans la vente de shit aux quatre coins de Paris, et en particulier dans les quartiers les plus huppés. Anecdoctes, portraits, chiffres, informations exclusives : tout concourt à faire de parrains de cités un livre évènement.
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La bonne vie... Ce récit, sous-titré "roman du Milieu" lors de sa parution en 1925, dépeint avec une sombre truculence, parfois sordide et toujours juste, la vie au sein des maisons closes où le bourgeois vient étancher sa soif de plaisirs interdits, ces temples dédiés à l'amour à la française où l'on se presse du monde entier pour goûter au raffinement du Paris des années folles. Mais loin glorifier le folklore de cette autre "belle" époque après la grande boucherie de la première guerre mondiale, Jean Galtier-Boissière.
L'un des grands journalistes polémistes de l'après-guerre, nous fait découvrir l'envers du décor. La bonne vie, c'est le récit du quotidien de trois "macs", représentant bien le Milieu de l'époque. Il y a là Ptit Louis, ancien condamné militaire ; petit proxénète qui a jeté son dévolu sur deux jeunes soeurs fraîchement débarquées de leur Bretagne natale. Il a tout prévu : le train jusqu'à Bordeaux avec un complice, on ne sait jamais, les gamines pourraient se rebeller, et après l'embarquement pour les Amériques : elles ont gobé l'histoire de la tournée de music-hall et ne se doutent pas qu'elles ont été vendues à un bordelier de Buenos Aires.
On découvre aussi Eugène Fouat, dit "Gras-du-genou", le commerçant spécialisé en femmes, qui va s'associer avec Sarah, l'ex-prostituée pour constituer un empire dans le Paris de l'entre-deux guerres. On croise aussi Joseph Mourron dont une prostituée s'est amouraché : il a de la chance, c'est une travailleuse "un bon bifteck", il n'a pas besoin d'aller à l'usine. Pour eux il y a deux sortes d'hommes : "ceux qui payent les femmes et ceux auxquels les femmes en lâchent".
Écrit sous forme de récit, il dépeint une réalité quelque peu occultée par les romans policiers, le cinéma, la presse... toute la production de cette mythologie du Milieu, des voyous et de Paris capitale du plaisir et des amours. Tout ceci n'est en fait qu'une industrie du sexe, pour laquelle travaille un peuple de femmes et d'enfants, sous la coupe réglée des "beaux-mecs", des proxénètes sans scrupules, et encadrée par la République qui maintient ordre et santé publique en fermant les yeux sur la violence au sein de ces maisons.
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Romans, enquêtes, films ont fait connaître au grand public les personnages de ce monde mystérieux devenu légendaire: la mafia américaine. L'autobiographie deJoseph Bonanno est elle, comme le testament de Lucky Luciano ou Ma vie d'Al Capone, un document authentique, écrit par l'un des plus célèbres «hommes d'honneur» en 1983.
Joseph Bonanno, alias (~oe Bananas» a été pendant plus de v~ngt ans un des cinq parrains de New York qui ont dirigé la «commission», le gouvernement de la mafia. De toutes les grandes figures de la période faste de «l'honorable société», il est le seul à avoir survécu à l'enfer du «volcan» new-yorkais. Il a bâti une fortune sur les paris clandestins, le racket et autres trafics qu'il a fait fructifier à travers des investissements légaux dans l'agro alimentaire ou le textile, poussant l'imbrication du monde criminel et du monde des affaires à un degré inconnu jusqu'alors. Poursuivi depuis vingt-cinq ans par le F.B.I., il s'est décidé à raconter sa vie pour assurer sa défense. Avec sérénité, sans amertume ni colère, Bonanno décrit son enfance en Sicile, la prohibition, la guerre des gangs, la vie des parrains et des Familles de New York, le coup de filet policier d'Apalachin, ses rapports tendus avec Lucky Luciano ou Al Capone, ainsi que la longue traque d'un quart de siècle qui a permis au F.B.I. de le faire condamner en 1985. Il meurt en 2002.
Bonanno compare dans son livre son activité à du «capital-risque» et déplore la disparition des traditions siciliennes. Ce monde, où la loyauté et l'honneur étaient des vertus intangibles, n'a conservé qu'un seul des anciens principes: la moindre infraction entraîne une unique sanction: la mort. C'est la dégénérescence au contact de la société américaine qui a donné naissance à ce gangstérisme qui a ensuite été porté à la hauteur d'un mythe: la mafia italo-américaine, mythe dont la fiction - Mario Puzo, Martin Scorcese,James Ellroy ... - pouvait alors s'emparer.
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Le roman vrai d'un fasciste français
Christian Rol
- La Manufacture de Livres
- 24 Avril 2015
- 9782358870993
Le 4 mai 1978, Henri Curiel, militant communiste et anti-colonialiste, membre du réseau Jeanson des "porteurs de valises" est abattu à son domicile parisien. Le 20 septembre 1979, Pierre Goldman, figure de l'extrême gauche des années 70, est tué par balles à bout portant à quelques mètres de chez lui dans le I3e arrondissement. Ces assassinats qui ne seront jamais élucidés sont signés par une organisation d'extrême droite inconnue: Honneur de la Police. En 2012, peu avant de mourir, un individu discret revendique - à visage couvert - sa participation à l'assassinat de Pierre Goldman. Quant à l'autre « exécution» dont il assume la paternité auprès de quelques proches, elle est pour la première fois révélée dans ce livre.
Camelot du roi et membre de l'Action française à 14 ans, René Resciniti de Says est un ancien parachutiste du ge RCp' puis du 6eme RPIMA. Parti guerroyer dans les Phalanges libanaises, et en Afrique aux côtés de Bob Denard, il a également été « instructeur militaire» en Amérique latine: un "affreux".
Loin d'être un nervi au front bas, mais ne dédaignant pas l'étiquette de "voyou ", Resciniti de Says est un authentique marquis italien né des noces bâclées entre une mère chanteuse lyrique et un père aventurier parti très tôt du domicile conjugal sur les Champs-Élysées. En outre, s'il est « monarchiste », dandy aux élégances onéreuses, ses amitiés, elles, ne le sont pas toujours ... et sa conduite non plus. La personnalité baroque de René Resciniti de Says - ce lettré peut déclamer des vers, ivre devant l'Institut après une nuit à se battre - sa vie et sa complexité nous épargnent l'écueil du registre « fana-mili facho» réducteur et sclérosant. D'abord, parce qu'il ne fut pas que cela.
Sa vie nous renvoie aussi bien au cinéma qu'à la littérature, deux registres qu'il prisait tant. Où l'on passe allègrement des Quatre Cents Coups à la Fureur de vivre - il vouait dans ses jeunes années une adoration àJames Dean -, à la langue d'Audiard d'un Paris interlope, à Beyrouth sous le feu; et aux personnages de Blondin à qui il ressemblait tellement à la fin de son existence.
Christian RoI revient sur les assassinats commandités au plus niveau, mais au delà du document choc et de l'affaire d'État dont il fut la main armée par les « services» ne devrait pas manquer de remuer le monde politique, celui du Renseignement, de certains intellectuels et des journalistes. Il s'immerge aussi dans une jeunesse agitée au coeur des groupuscules politiques de droite: Occident, Ordre Nouveau et Action Française, qui ensanglantèrent le Quartier latin des années 60 et 70 ; et qui furent un vivier riche en gros bras pour les services parallèles du pouvoir de l'époque et en futur leaders politiques de la France d'aujourd'hui. Il donne là un « roman vrai» d'un personnage picaresque avec qui nous voyageons d'un monde à l'autre en embrassant un destin hors norme. "Roman" signifiant qualité d'écriture, densité et exigence littéraire destinées à coller au personnage.
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"Hoover a fait plus de mal aux États-Unis que Joseph Staline..." Norman Mailer.
Puritain conservateur, acharné de la chasse aux « Rouges », raciste décomplexé, antisémite, J.E.
Hoover sera le patron du FBI de 1924 à 1972. La montée de la criminalité pendant la crise de 29 fera sa légende Il transformera peu à peu le FBI en police politique archivant grâce aux progrès de la technologie les écoutes, données privées et empreintes digitales de quelques 159 millions d'individus. Il a traqué toutes les « sorcières » possibles et imaginables, privilégiant les cibles en vue et ne négligeant aucun recoin de leur vie privée. Craint de huit présidents qui essayeront de le démettre ou de l'éloigner, Hoover se passionnait pour les déviances idéologiques ou intimes, mais il combattait fort peu le crime organisé. Ce puritain conservateur cachait un homosexuel honteux. A sa mort, les dossiers de l'homme qui avait passé sa vie à espionner l'Amérique ont disparu. Pouvait naître la légende de ce personnage digne des romans de James Ellroy et qui a été incarné à l'écran par Leonardo Di Caprio.
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