Payot
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" Un fantôme rôde par la planète, le fantôme de Lénine, écrit en 2002 l'historien britannique Robert Payne. La trace qu'il a laissée dans l'histoire du monde est infiniment plus perceptible que celle laissée par Alexandre de Macédoine, Tamerlan ou Napoléon, car lui seul a changé le cours de l'Histoire. " Contrairement à ce que la chute de l'URSS, dont on fêtera en décembre le 20e anniversaire, pourrait laisser croire, ce fantôme semble toujours rôder. En témoigne la question récurrente de savoir s'il faut retirer le corps de Vladimir Ilitch Oulianov (1870-1924) de son mausolée de la place Rouge, une décision qu'aucun dirigeant du Kremlin ne s'est pour l'instant risqué à prendre... Cette ferveur pour le père de la révolution bolchévique est-elle l'ultime écho d'un passé révolu ou l'expression d'un authentique sentiment collectif au pays où les statues qui le représentent et les rues qui portent son nom se comptent encore par centaines ?
Depuis l'effondrement de l'État qu'il bâtit en 1917 au milieu des ruines, de nombreux documents disponibles éclairent d'un jour nouveau des pans entiers de la vie et de l'action de celui que l'historiographie récente dépeint volontiers comme un tueur sanguinaire responsable de toutes les exactions. Ces documents permettent surtout de remettre en valeur la longue série de réformes démocratiques dont il est à l'origine et qui, pour la plupart, ne seront adoptées dans les pays occidentaux que beaucoup plus tard : la nationalisation des banques, la création d'une inspection du travail, l'avènement des congés payés et de la journée de huit heures, la séparation de l'Église et de l'État, l'instauration du mariage civil, l'abrogation du code pénal tsariste qui entraîna une dépénalisation de l'homosexualité, le droit au divorce, et enfin la liberté d'avortement.
Ni hagiographie caricaturale ni pamphlet haineux, le livre de Jean-Jacques Marie redonne la place dans l'Histoire qui lui est due à ce génie politique d'une intelligence prodigieuse qui ne vivait que pour la révolution. Une somme indispensable à l'heure où la crise financière rend plus percutantes encore ses analyses sur le capitalisme.
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L'histoire, une des plus étonnantes du moyen age, est celle d'un homme, issu d'une famille de petits seigneurs du cotentin, qui poursuivit toute sa vie un rêve grandiose : faire de la méditerranée un lac normand.
Roger ii (1095-1154) est le digne descendant de ces invincibles guerriers qui, lassés des vertes prairies, déferlèrent au soleil de l'italie du sud pour se tailler, l'épée à la main, un empire à la mesure de leur avidité. héritant de son ancêtre robert guiscard une ambition démesurée, roger profite d'une crise de la papauté pour se faire couronner chez lui, à palerme, roi de sicile, de calabre et de pouille.
Ce politique obstiné, après avoir pacifié, unifié et doté son royaume d'assises juridiques stables, se lance à l'assaut des côtes de grèce et d'afrique du nord. il sait ainsi faire entendre sa voix dans le grand concert européen et damer le pion à des ennemis acharnés : le pape, l'empereur d'allemagne et le basileus de byzance, qu'il viendra narguer jusque sous ses murs. à palerme, cette ville opulente et raffinée oú se côtoient sans heurts juifs, musulmans, chrétiens latins et grecs, il laisse des églises étincelantes d'or et de marbre.
Une armada de navires, chargés d'étoffes de soie et de joyaux d'orfèvrerie, qui sillonnent les routes maritimes de l'espagne à la syrie. et un petit-fils, frédéric ii, qui portera le rêve normand à son apogée.
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Tarquin le Superbe ; roi maudit des Etrusques
Thierry Camous
- Payot
- Biographie Payot
- 16 Avril 2014
- 9782228910606
Tarquin le Superbe (534-495 av. J.-C.), fils du roi étrusque Tarquin l'Ancien, entre en scène sous la coupe d'une créature machiavélique, sa propre belle-soeur, Tullia, qu'il finit par épouser avant de tuer, sur ses injonctions, le père de celle-ci, Servius Tullius, sixième roi de Rome, pour prendre sa place. Le dernier roi de Rome devient ainsi le maître d'un empire naissant, qu'il impose par la force dans tout le Latium, installant ses proches à la tête des cités vaincues, et l'architecte de la grandeur monumentale d'une ville devenue capitale (fondation du temple de Jupiter Capitolin).
Partisan d'un pouvoir despotique, il gouverne par la terreur et épuise les finances de l'Urbs.
Le viol de Lucrèce, une noble Romaine, par son fils aîné, Sextus Tarquin, et le suicide de celle-ci causent cependant sa chute : l'orgueilleux roi et sa famille sont chassés de Rome, incitant les sénateurs à renoncer à la monarchie pour choisir la République.
Sous la plume de Tite-Live et de Denys d'Halicarnasse, le plus puissant et le plus flamboyant de tous les rois de Rome passe alors à la postérité comme l'archétype parfait du tyran sans scrupule. Par ses actions, ce roi maudit et honni, victime d'une légende noire, est pourtant à l'origine de la puissance d'un Empire romain qui devait bientôt déborder les frontières du Latium, puis de l'Italie elle-même, jusqu'à embrasser la Méditerranée tout entière.
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Lord Mountbatten ; l'étoffe des héros
François Kersaudy
- Payot
- Biographie Payot
- 1 Avril 2015
- 9782228911672
« J'ai la faiblesse congénitale de penser que je peux tout faire ! » Sa vie durant, l'amiral Lord Louis Mountbatten (1900-1979) fut habité par le feu sacré et béni des dieux : né prince de Battenberg, cet arrière-petit-fils de la reine Victoria, grand meneur d'hommes, militaire et diplomate accompli, était également doté d'un charme irrésistible et d'une volonté de fer.
Refusant de jouer les riches oisifs après son mariage avec l'héritière multimillionnaire Edwina Ashley, Mountbatten opte pour une brillante carrière dans la Royal Navy. Héros de la Seconde Guerre mondiale, père du débarquement en Normandie, il libère du joug japonais l'Asie du Sud-Est. Promu vice-roi des Indes par Winston Churchill, avec lequel il se fâche, il sera, avec l'aide de Nehru et de Gandhi, le principal artisan de l'indépendance de l'Inde et du Pakistan en 1947. Devenu ensuite commandant des forces de l'Otan en Méditerranée et Amiral de la flotte britannique, ce proche d'Élisabeth II périt assassiné par l'IRA en Irlande. Un diable d'homme que François Kersaudy, dans cette nouvelle édition qui apporte son lot de révélations, nous rend incroyablement attachant.
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Napoléon ; que mangeait-il ?
Marion Godfroy-tavart de borms
- Payot
- Biographies Gourmandes
- 1 Novembre 2017
- 9782228919272
Quatrième titre de la collection des biographies gourmandes, ce livre s'intéresse à Napoléon, sous l'angle savoureux de la gastronomie, à partir de témoignages, sources, recherches souvent mal connus ou inédits.
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Messaline ; la putain impériale
Jean-noël Castorio
- Payot
- Biographie Payot
- 21 Janvier 2015
- 9782228911771
Meretrix augusta, « la putain impériale ». Ainsi désignait-on à son époque Messaline (v. 25 ap. J.-C.--- 48 ap. J.-C.), l'épouse dépravée de l'empereur Claude qui n'aurait pas hésité se prostituer ouvertement dans les bordels de Rome. Après lui avoir donné deux enfants, Britannicus et Octavie, elle succomba au charme du beau sénateur Caius Silius avant de tomber, à vingt-trois ans, sous les coups de poignard d'un soldat envoyé par son mari. Pour la postérité, Messaline incarnera désormais, comme Julie, Agrippine, ou plus tard Théodora, la figure par excellence de la concupiscence sans limites, du désir féminin incontrôlé et incontrôlable, et ne cessera de hanter l'imaginaire occidental à partir de la fin du Moyen Âge. Mais quelle femme se cache vraiment derrière ce stéréotype ? Plus que d'adultère, fort répandu dans l'aristocratie romaine de cette époque, Messaline fut surtout coupable d'avoir secrètement divorcé de son impérial époux pour convoler en secondes noces avec son amant et d'avoir comploté à ses côtés contre l'empereur. Ce qui montre assez la part réelle d'émancipation dont jouissait la femme romaine...
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Francisco Pizarro, conquistador de l'extrême
Bernard Lavallé
- Payot
- Biographie Payot
- 14 Janvier 2004
- 9782228898126
Grande figure de la conquête espagnole à l'instar de cortés, francisco pizarro (1478 ?-1541) est entré dans l'histoire tardivement, à presque cinquante ans, lorsque, avec ses frères, il découvre le pérou et ses fabuleuses richesses.
Fils bâtard d'un hidalgo ayant épousé la carrière des armes et d'une servante, pizarro grandit en estrémadure dans un environnement misérable et demeura analphabète toute sa vie. à vingt-quatre ans, trépidant et ambitieux, il se laisse tenter par les mirages de ce nouveau monde découvert quelque dix ans plus tôt. après vingt ans passés à bourlinguer sur les marges de la vaste amérique, la fortune lui sourit : il commande sa propre expédition à destination du mythique pérou.
à trois reprises, il conduira ses hommes avec une volonté d'acier, sans faiblir, et la quête durera des années. lorsque enfin cet eldorado tant rêvé deviendra réalité, pizarro, en quelques mois, soumet dans le sang et dans l'horreur l'empire inca et fonde lima. traitant directement avec charles quint, le bâtard est fait marquis et se retrouve à la tête d'un territoire immense qu'il domine sans partage avec ses quatre frères.
Les rivalités et les haines auront cependant raison de son astre sans précédent. moins de dix ans après avoir posé le pied au pérou, pizarro meurt assassiné par les partisans de son associé, diego de almagro. aucun ouvrage français n'avait encore paru à ce jour sur cet aventurier hors du commun, héros picaresque et tragique, témoin d'un âge d'or des conquistadors qui devait s'éteindre à sa mort, devant l'interventionnisme de plus en plus accru de la couronne d'espagne dans ses colonies.
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Trotsky, révolutionnaire sans frontières
Jean-jacques Marie
- Payot
- Biographie Payot
- 11 Janvier 2006
- 9782228900386
Tueur sanguinaire pour certains, agent de la police tsariste, d'Hitler ou du FBI pour Staline et ses fidèles, Lev Davidovitch Bronstein, plus connu sous le nom de Léon Trotsky (1879-1940), alimente la polémique, les haines et les peurs depuis des décennies. Pourquoi son fantôme hante-t-il aujourd'hui encore nombre d'esprits en France comme ailleurs ? Qu'en est-il de l'héritage de l'apôtre de la révolution permanente à l'heure de la mondialisation et de la montée des extrêmes oe
Convaincu que la période historique ouverte par la Révolution d'octobre 1917 n'est pas close, Jean-Jacques Marie répond à ces questions avec l'honnêteté et la rigueur historiques qui marquent ses précédents ouvrages, en suivant le parcours international et la pensée prolifique de son personnage. Exploitant les témoignages, souvent inédits, des précieux fonds d'Archives russes, il insiste sur la clairvoyance politique du fondateur de l'Armée rouge et voit en lui l'analyste précurseur des conséquences de la globalisation et des limites de la démocratie.
Ni hagiographie, ni réquisitoire, cette passionnante enquête nous permet de côtoyer un Trotsky intime et secret, pour qui les livres et les idées comptaient plus que ses semblables, un homme de convictions parfois arrogant mais souvent brillant, dont l'ironie acerbe teintait une énergie débordante et un activisme tempétueux, un révolutionnaire sans frontières, qui connut pendant plus de vingt ans les rigueurs de la déportation et la douleur de l'exil avant de mourir assassiné au Mexique.
Un livre fondamental sur une pensée actuelle et la lutte universelle des hommes pour leurs idées.
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Léon l'Africain ; un voyageur entre deux mondes
Natalie Zemon Davis
- Payot
- Biographie Payot
- 11 Avril 2007
- 9782228901758
Rendu célèbre par la plume romanesque d'Amin Maalouf, Léon l'Africain est avant tout un personnage de chair et de sang qui, au tournant des XVe et XVIe siècles, connut un destin hors du commun. Chassé de Grenade avec sa famille par la reconquête catholique en 1492, devenu diplomate au service du sultan de Fès, il voyagea aux confins de l'Afrique noire et de l'Égypte, jusqu'à la cour du Grand Turc Sélim à Constantinople. Capturé en mer par des pirates et jeté dans une geôle romaine, il en fut libéré par le pape Léon X en échange de sa conversion au christianisme. D'Hassan al-Wazzân, le voyageur musulman, il devint Léon l'Africain, l'érudit et géographe chrétien qui, aux plus belles heures de la Renaissance, ouvrit les portes de la langue et de la civilisation arabes à des humanistes italiens avides de savoir.
La très grande historienne qu'est Natalie Zemon Davis s'est lancée à la poursuite de ce passeur de frontières entre Orient et Occident qui aimait à brouiller les pistes. En habile conteuse, elle nous entraîne dans les méandres de cette aventure fascinante. Établissant d'audacieux parallèles des deux côtés de la Méditerranée entre Rabelais et al-Idrîsî, Machiavel et Ibn Battûta, Castiglione et Ibn Khaldûn, elle jette surtout des passerelles entre des cultures et des traditions dont elle préfère souligner les emprunts plutôt que les différences, « témoignant qu'il est possible de communiquer et de faire preuve de curiosité dans un monde divisé par la violence ». Une belle leçon de tolérance et d'espoir, toujours d'actualité.
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Sur les français, l'art de gouverner ou celui de faire la guerre, ces aphorismes, sentences et réflexions de l'Empereur, toujours d'actualité, témoignent d'une ironie, d'un cynisme et d'une clairvoyance hors pair. Un livre à offrir à tous ceux qui se sentent attirés par la politique.
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Pozzo di Borgo ; l'ennemi juré de Napoléon
Michel Vergé-Franceschi
- Payot
- Biographie Payot
- 5 Octobre 2016
- 9782228916516
Première biographie française consacrée à celui que l'on surnomma « l'autre Corse », Carlo Andrea Pozzo di Borgo (1764-1842), éternel expatrié, général dans l'armée russe, diplomate dans les cours de Saint-Pétersbourg et de Londres, qui voua toute sa vie une haine féroce à son compagnon d'adolescence à Ajaccio : Napoléon. Par l'auteur de Une histoire érotique de Versailles et Ninon de Lenclos. Avec une préface du grand spécialiste en France de Napoléon, Jean Tulard.
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Nostradamus ; une médecine des âmes à la Renaissance
Denis Crouzet
- Payot
- Biographie Payot
- 16 Mars 2011
- 9782228906449
Ses prédictions ont tant alimenté les pronostics les plus fous des marchands d'apocalypse qu'on en oublierait presque que Michel de Nostredame (1503-1566), dit Nostradamus, était un homme de la Renaissance.
Pour Denis Crouzet, on s'évertuerait bien en vain à donner du sens à ses Prophéties, celles-ci échappant précisément à toute tentative d'interprétation. Plutôt que de dire l'avenir, Nostradamus aurait voulu "prophétiser", c'est-à-dire délivrer aux hommes la parole de Dieu. En penseur du doute, il les conjure de prendre conscience de leur ignorance et de leur nature résolument pécheresse. Dans un siècle traversé par les violences les plus extrêmes, celui des guerres de Religion, Nostradamus est un chrétien doté d'une foi profonde, évangélique, qui, refusant les déchirements confessionnels, tente d'initier ses contemporains à une piété de l'intériorité fondée sur la présence, en soi, du Christ. Un rêve de paix intérieure inspiré par Marsile Ficin, Erasme et Cornelius Agrippa, et nourri par Marguerite de Navarre, la soeur du roi François Ier. Comme Rabelais, pour qui le récit burlesque était une thérapie contre les maux de ce temps, Nostradamus se pensait en médecin des âmes, en plus d'être un médecin des corps. Effrayant ses lecteurs en leur dévoilant des lendemains terribles et menaçants, il leur montrait que la haine était le plus grand des périls et que le seul remède était de vivre dans l'amour et dans la paix du Christ.
Un essai inspiré qui, en sondant l'imaginaire d'un homme à l'oeuvre aussi énigmatique que la vie, lui confère une dimension inédite et lui redonne une place dans l'histoire de la pensée humaine.
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Quand Marc Aurèle (121-180 ap. J.-C.), déjà héritier de l'Empire romain, eut dix ans, il consterna sa mère en lui annonçant qu'il voulait être philosophe, en porter l'habit et coucher à même le sol. Si l'aristocratie romaine voyait en cette tradition un idéal humain, les stoïciens avaient toujours combattu le pouvoir, parfois jusqu'à la mort... Pourtant, Marc Aurèle réussit à concilier exercice du pouvoir et philosophie, laquelle fut la grande affaire de sa vie. L'auteur des Écrits pour lui-même, considérés aujourd'hui comme des exercices spirituels, fut donc avant tout un homme de paradoxes, mais aussi un extraordinaire reflet du modèle romain.
Sur le plan religieux, bien que sa morale en fut proche, il persécuta les chrétiens, au nombre desquels Blandine, jetée aux fauves dans l'amphithéâtre de Lyon. Sur le plan de la justice, il veilla toujours à prendre les décisions les plus favorables aux hommes, mais resta intransigeant sur le respect de la hiérarchie sociale et la place des esclaves. Sur le plan militaire, enfin, cet homme de paix se mua en général en chef, commandant personnellement ses armées, pour protéger l'empire de l'intrusion de peuples d'origine germanique ou asiatique (guerres danubiennes).
Au final, l'empereur-philosophe, qui ne fut jamais un théoricien et se vit toujours en homme réfléchi et efficace, fut un excellent décideur, que les Romains hissèrent au rang des dieux, bien qu'il ait choisi comme successeur son fils Commode, qui fut cruel et sanguinaire...
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C'est en 1930 que le jeune et fringant comte Galeazzo Ciano (1903-1944) lie son destin à Mussolini en épousant sa fille aînée. Un certain dilettantisme et un goût pour la dolce vita ne prédisposaient pourtant pas le diplomate romain à tenir un rôle de premier plan dans les affaires de l'État. Mais son physique avantageux, sa conversation brillante et son sens politique lui confèrent de sérieux atouts. Nommé à la tête de la propagande fasciste, " héros " de la campagne d'Ethiopie, il obtient en 1936, après la proclamation de l'Empire, le ministère convoité des Affaires Étrangères et devient dès lors l'influent numéro deux du régime. D'abord favorable à un rapprochement avec l'Allemagne de Hitler, il s'oppose peu à peu, au lendemain de la signature du Pacte d'Acier, à la politique pro-germanique agressive de son beau-père. Partisan de la conclusion d'une paix séparée avec les Alliés, puis de la démission du Duce, il est finalement exécuté comme traître le 11 janvier 1944.
De 1936 à 1943, Ciano tint un journal quasi quotidien des événements, dans un style direct et mordant où transparaissent ses efforts pour empêcher la guerre, mais aussi ses sentiments filiaux à l'égard de Mussolini et son cynisme. Son épouse Edda réussit à sauver une partie des précieux carnets et les emporta avec elle, cachés sous sa jupe, dans sa fuite vers la Suisse. Elle y fit publier en 1946 l'édition originale reprise ici et entièrement révisée par Pierre Milza.
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Nombreux sont les ouvrages sur Jackie Kennedy et Lady Di, mais aucun auteur n'avait songé à comparer la reine d'Amérique et la princesse des Coeurs. Le journaliste new-yorkais Jay Mulvaney se fait ici avec talent le biographe des deux personnages à la fois pour comprendre, au fll des grandes étapes d'une vie de femme, comment ces héroïnes de l'Histoire nées à plus de trente ans d'intervalle sont devenues mythiques de leur vivant. Enfants du divorce très attachées à leur père, elles ont été des mères exemplaires après avoir été unies à des hommes de douze ans leurs aînés dont le mariage faisait partie du plan de carrière. Elles ont brisé les rigidités de leurs fonctions officielles, mais alors que Jackie l'intellectuelle a toujours cultivé la discrétion sur son intimité, Diana la rebellea
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Catherine de Médicis ; l'impossible harmonie
Janine Garrisson
- Payot
- Portraits Intimes
- 5 Novembre 2002
- 9782228896573
Catherine de Médicis (1519-1589) mérite mieux que le méchant portrait qu'en a laissé Alexandre Dumas dans La Reine Margot. Avec Janine Garrisson, nous découvrons une princesse de la Renaissance imprégnée de philosophie néoplatonicienne et animée d'un esprit universel. Dans une France qu'elle gouverne pendant trente ans au nom de ses trois fils, François II, Charles IX et Henri III, elle aspire, en pleines guerres de religion, à établir une harmonie semblable à celle du cosmos. La postérité l'a voulue sanguinaire parce que son nom est tragiquement associé au massacre de la Saint Barthélemy (1572), alors qu'elle incline au fond d'elle-même à la tolérance et au compromis avec les protestants. La reine Médicis laisse une oeuvre immense et durable, tant dans le domaine de la représentation royale que dans ceux de la gastronomie ou des arts.
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De mémoire d'historien ; chronique d'un XXe siècle disparu
François Crouzet
- Payot
- Payot Histoire
- 17 Octobre 2012
- 9782228907514
Issu d'une famille qui compte pas moins de dix-sept historiens, François Crouzet a sur la fin de sa vie décidé d'écrire ses mémoires, moins pour relater sa vie discrète d'universitaire plongé dans ses livres et ses papiers que pour essayer de faire resurgir les petits mondes oubliés qu'il traversa près de 80 années durant. Son parcours autobiographique devient ainsi prétexte à une succession de tableaux vivants qu'une multitude de personnages (ses maîtres et collègues Lucien Febvre, Fernand Braudel, Pierre Vidal-Naquet, Pierre Goubert...) ou d'événements disparus revient soudain animer : un bourg poitevin dans les années 1930, l'École normale supérieure sous l'Occupation, la vie étudiante dans le Londres d'après 1945, un certain âge d'or des universités françaises, Nanterre en Mai 1968...
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Personnage mythique, héros de cinéma, de bandes dessinées et de chansons, pancho villa est au coeur de nombreux récits légendaires qu'il a parfois lui-même racontés ou suscités, et qui sont si variés qu'il semble impossible de les démêler.
Confronté au manque de fiabilité des témoignages et des sources, paco ignacio taibo s'efforce donc de "tendre l'oreille au coeur de cette rumeur immense et interminable ", avec " l'impression d'y être arrivé, mais pas toujours ". il en découle pour lui la seule approche possible, celle de la biographie narrativa. revendiquant sa fascination, il sait qu'il devra aussi être romancier pour cerner au plus juste son personnage, celui qui est devenu l'emblème d'une révolution et l'inspirateur de beaucoup d'autres.
" ceux qui aimeraient que le passé fonctionne comme une bible, un guide routier, une leçon transparente, un manuel permettant de corriger le présent se trompent de livre ", prévient taibo. " le passé est cette histoire chaotique qu'on lit de façon conflictuelle dans le présent. partons du postulat que pancho villa ne mérite pas une version édulcorée de lui-même, pas plus que ne la mérite l'auteur de ces lignes, pas plus que ne la méritent évidemment les lecteurs.
".
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Qui connaît encore Philippe IV d'Espagne (1605-1665), Habsbourg lié aux Bourbons ? La gloire de ce pieux suzerain, mécène passionné à la cour fastueuse et aux fêtes baroques, s'est vue de fait éclipsée par celle de son peintre officiel, Diego Vélasquez. Huit des oeuvres les plus connues de cet agent génial de la propagande royale, qui vécut plus de trente ans à ses côtés à l'Alcazar de Madrid, servent de fil rouge au récit.
La souveraineté du « Roi Planète » s'étendait pourtant des royaumes de Portugal et d'Espagne aux Flandres, comme des principautés de Naples, Sicile et Sardaigne à la Franche- Comté. Et, par-delà les mers, jusqu'au Pérou, à la Nouvelle-Espagne et au Brésil. Son empire brilla des derniers feux d'un Siècle d'Or dont la domination culturelle, politique et militaire s'imposait à l'Europe tout entière depuis le XVIe siècle. Il fut celui de la première mondialisation, à un moment où ses galions revenaient les cales chargées des richesses des ports asiatiques, des mines d'Amérique et des comptoirs d'Afrique noire. Mais cette domination lui fut âprement disputée: son exercice du pouvoir s'inscrit dans un siècle belliqueux où pas une année de son règne n'est exempte de combat. La désastreuse guerre de Trente Ans (1618-1638) voit même l'Espagne s'opposer à la France de Richelieu.
Pourtant, à la différence de son neveu et gendre, Louis XIV, Philippe IV ne fut pas un roi de guerre. Si son règne de près d'un demi-siècle rencontra bien des échecs, il sut toutefois, avec l'aide de son autoritaire Premier ministre, le comte d'Olivares, jeter les bases de cette monarchie absolue qui définira le Grand Siècle français.
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Tang Taizong ; l'apogée de l'Empire chinois
Charles-patrick Fitzgerald
- Payot
- Biographie Payot
- 9 Janvier 2008
- 9782228902670
Cofondateur de la dynastie Tang, qui régna sur l'Empire chinois pendant trois siècles, Tang Taizong (599-649), né Li Shimin, est considéré comme un empereur modèle qui sut rendre son unité et sa prospérité à un pays jusqu'alors divisé en royaumes hostiles et menacé par les invasions barbares. Jeune lieutenant ambitieux, il aide son père, Li Yuan, gouverneur du Shanxi, à s'emparer par la force du trône vacillant des Sui. Il mène alors plusieurs campagnes militaires victorieuses qui lui assurent la domination des royaumes du centre et du sud de la Chine.
Devenu empereur à son tour à vingt-sept ans, il sécurise les frontières de l'Empire par une politique de conquête agressive vers le Nord, aux mains des Turcs orientaux (les Tartares), le Tibet, qui reconnaît sa suzeraineté, puis les cités du bassin du Tarim, ce qui lui permet de rétablir durablement la mythique Route de la Soie qui reliait Orient et Occident.
C'est par elle que, pour la première fois en Chine, pénètrent et cohabitent sans heurts les grands courants religieux : islam, christianisme et bouddhisme.
Surnommé « l'empereur très lettré », Tang Taizong fera de la capitale impériale Chang'an (aujourd'hui Xi'an) une métropole cosmopolite d'un million d'habitants au bouillonnement culturel intense et de son règne une des plus belles périodes de paix sociale et de liberté.
À l'heure où la Chine est entrée dans l'ère de la mondialisation, il convient de se pencher sur un passé où elle ne redoutait pas de s'ouvrir au monde.
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Cléopâtre ; la désse reine
Christian-Georges Schwentzel
- Payot
- Histoire Payot
- 8 Octobre 2014
- 9782228911481
Femme fatale par excellence, à la beauté légendaire et à la mort tragique, Cléopâtre (vers 69 av. J.-C. - 30 av. J.-C.) est sans doute la plus célèbre des femmes de l'Antiquité. Son nom même est évocateur de luxe, de pouvoir et d'érotisme. Dans son sillage vénéneux, elle a entraîné tour à tour le grand César, père putatif du petit Césarion, et son successeur Marc Antoine, vaincu de la bataille d'Actium.
Depuis dix ans, d'importantes découvertes archéologiques à Alexandrie ont fait progresser notre connaissance de la reine d'Egypte. A la fois " pharaonne " traditionnelle pour ses sujets égyptiens et reine macédonienne pour les Grecs, elle assume une double identité culturelle : déesse-reine, la dernière des Ptolémées se veut autant la réincarnation d'Isis que celle d'Aphrodite. Héritière d'un empire " ami " des Romains, en fait un protectorat de Rome, Cléopâtre rêve de la fusion d'un grand et puissant Empire romano-ptolémaïque.
Sa démesure en a fait un mythe, mille fois exploité et réinterprété à travers les siècles. C'est à une relecture de ses divers visages que nous convie l'auteur, en Europe mais aussi - et c'est plus surprenant - dans le monde arabe ou en Amérique du Nord, où elle fait figure d'icône noire.
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Octobre 1799. Bonaparte revient d'Egypte. "Il reçoit la copie d'une lettre qui ne lui était jamais parvenue. "Le Directoire vous attend, général, vous et les braves que vous commandez." C'est le cri d'un gouvernement affolé qui cherche un sauveur. Que faut-il faire maintenant ? On approche de Paris. Il ne cesse de prêter l'oreille ; mais sur ce qui concerne sa vie privée, sur Joséphine, il n'apprend rien et ne peut rien demander. Est-il déjà divorcé ? Où sont ses frères ? Depuis hier, son retour est connu de tout Paris. Pourquoi aucun d'eux ne vient-il à sa rencontre ? Et elle ? La trouvera-t-il tout de même, souriante, dans sa chambre entourée de glaces ? La faible clarté de l'aube pénètre jusque dans sa voiture, il aperçoit sa maison. Qui se tient sur le seuil, toute seule ? Sa mère."