Presse Universitaire de Rennes
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Saint Louis après Jacques Le Goff : Nouveaux regards sur le roi et son gouvernement
Collectif
- Presse Universitaire de Rennes
- Histoire
- 17 Avril 2025
- 9782753596764
En 1996 paraissait l'impressionnant Saint Louis de Jacques Le Goff : un tournant pour les études sur le monarque capétien et pour le genre de la biographie historique lui-même. Mais que se passa-t-il ensuite ? Quoi de neuf sur Saint Louis après Le Goff ? En rassemblant des chercheurs d'horizons variés, ayant, depuis, offert une contribution décisive à l'histoire du règne, cet ouvrage entend offrir un instantané de la recherche scientifique récente sur Louis IX et sur son gouvernement. Mais il souhaite aussi mesurer l'impact de la célèbre biographie. Est-ce parce que cette somme de mille pages les a durablement découragés de se lancer à nouveau dans l'écriture d'une biographie du roi saint, que plusieurs historiens se sont consacrés à celle de membres de son entourage ? Est-ce parce que Le Goff avait si savamment déconstruit les vies hagiographiques de saint Louis et les sources narratives du règne que ses successeurs privilégièrent les arides documents laissés par son administration ? Est-ce parce qu'il avait tant souhaité redonner vie à l'individu Saint Louis que le chef de file de la Nouvelle Histoire en a oublié le culte dédié au saint après sa mort ? Un quart de siècle après la traversée en solitaire de la vie du monarque par Jacques Le Goff, ce livre est à la fois un bilan historiographique et un nouveau Saint Louis, polyphonique et collectif.
Publié avec le soutien de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, du Laboratoire de Médiévistique occidentale de Paris et de l'Institut universitaire de France -
Adolphe Blanqui, 1798-1854 : Le libéralisme contre les inégalités
Francis Démier
- Presse Universitaire de Rennes
- Histoire
- 28 Novembre 2024
- 9782753598782
« L'égalité n'est pas un vain mot. » L'idée revient souvent chez Adolphe Blanqui, économiste libéral et portrait inversé de son frère Auguste, le Révolutionnaire, l'Enfermé. Elle pourrait sembler singulière chez ce notable libre-échangiste de la monarchie orléaniste, disciple de Jean-Baptiste Say, professeur d'économie politique, directeur de l'École de commerce de Paris, membre de l'Institut, député orléaniste d'une Gironde conservatrice.
Rien de paradoxal pourtant dans une veine du libéralisme français attachée à conjuguer le message égalitaire de la Révolution et l'économie politique d'Adam Smith. Cette démarche trouva son ancrage dans une critique du capitalisme protectionniste considéré comme une résurrection de l'économie de privilège. Blanqui lui opposa la vigueur maintenue d'une petite entreprise « démocratique », « égalitaire », dont les produits de luxe s'imposaient sur un marché international qui, libéré de ses entraves, aurait raison des « monopoles », nouvelle aristocratie de l'argent. Ce modèle ne résista pas à la crise de 1848 qu'il vécut comme un drame. Ses témoignages courageux sur la détresse des ouvriers et de la paysannerie française lui valurent alors d'être mis à l'écart du monde académique.
Avec le soutien de l'ESCP Business School -
Floreska Guépin (1813-1889) : Combats pour la liberté et l'instruction
Michel Aussel, Myriam Dufour-Maître
- Presse Universitaire de Rennes
- Archives Du Féminisme
- 30 Janvier 2025
- 9782753599239
Seulement connue comme l'épouse d'Ange Guépin, homme politique progressiste du XIXe siècle, puis transformée en quasi icône du matrimoine nantais, Floreska Guépin mérite qu'on la découvre dans la richesse et la complexité de sa vie. Cette protestante, anglophone et républicaine, se révèle en effet une des rares Françaises alors engagées simultanément dans les grands combats pour la liberté : abolition de l'esclavage américain, émancipation des nations européennes, indépendance des femmes.
D'origine modeste, elle est de façon surprenante l'amie, parfois intime, d'antiesclavagistes célèbres comme Maria Weston Chapman, de grandes féministes comme Barbara Leigh Smith et André Léo, de républicains comme Michelet ou Carnot. Quoique pacifiste, elle soutient activement Garibaldi ou les Communards fuyant la répression.
Dans un temps d'assignation des femmes à la sphère privée et de repli du féminisme, elle saisit l'importance cruciale de l'enseignement professionnel des filles dont elle est, avec Élisa Lemonnier, la fondatrice en France. Radical, mais pragmatique et discret, son engagement est celui de nombreuses femmes qui, sans paraître au premier plan, ont travaillé à l'émancipation des opprimés, des peuples et des femmes.
Avec le soutien de la Maison des sciences sociales et des humanités Ange-Guépin et du laboratoire CÉRÉdl de l'université de Rouen Normandie -
La Bretagne de Napoléon III
Gérard Pauchet
- Presse Universitaire de Rennes
- 5 Janvier 2023
- 9782753589698
L'histoire est souvent indexée sur les révolutions, les guerres, les coups d'État. Le règne de Napoléon III ne faillit pas à la règle : commencé par une Révolution en 1848, poursuivi par un coup d'État en 1851 qui aboutit un an plus tard à la restauration d'un empire, il s'achève en 1870 par la défaite militaire contre la Prusse. L'ouvrage a choisi de porter, sur cette période, un autre regard en étudiant l'évolution des idées politiques et religieuses, les bouleversements économiques et sociaux en Bretagne durant ce règne marqué par la première révolution industrielle. C'est le voyage de Napoléon III en Bretagne en août 1858 qui permet ici d'apporter un éclairage politique sur les actions inaugurées ou évoquées par l'Empereur pour la Bretagne du XIXe siècle.
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Hervé de Guébriant (1880-1972) : De Saint-Pol-de-Léon et Landerneau à Vichy : un grand notable breton
David Bensoussan
- Presse Universitaire de Rennes
- Histoire
- 27 Février 2025
- 9782753599246
Issu d'une grande famille de l'aristocratie bretonne domiciliée à Saint-Pol-de-Léon, Hervé de Guébriant s'affirme d'abord comme un héritier, bénéficiant de l'ancrage notabiliaire de sa famille. Après une enfance au château puis l'épreuve de la Grande Guerre, il prend les rênes de l'Office central de Landerneau dont il fait, dès l'entre-deux-guerres, une des plus puissantes organisations agricoles du pays.
Investissant le syndicalisme agricole dans la conflictualité politique des années 1930, il cherche à imposer le corporatisme comme une alternative au régime républicain. Il trouve alors dans le régime de Vichy une forme d'accomplissement puisqu'il est chargé par le maréchal Pétain de mettre sur pied la Corporation paysanne tandis que ce dernier l'imagine comme gouverneur d'une province de Bretagne reconstituée. Après les épreuves douloureuses de la Libération, il s'affirme comme un des acteurs majeurs de la révolution agricole bretonne. Cet engagement lui vaut la reconnaissance officielle des autorités de la Quatrième comme de la Cinquième République.
Figure exceptionnelle de notable breton, Hervé de Guébriant incarne une autorité sociale singulière dont il importe de saisir les mécanismes de légitimation. Sa trajectoire sociale que cet ouvrage cherche à restituer précisément permet de saisir le processus de « réinvention de la noblesse » qui se donne à voir dans les mutations de sa figure de notable au cours du siècle.
Avec le soutien du Crédit Mutuel de Bretagne, d'Eureden, de la Société Archéologique du Finistère et de la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne / Fédération des sociétés historiques de Bretagne -
Le genre de la société de Jésus : Légitimités et sainteté de Madame d'Houët (1781-1858)
Sarah Barthélemy
- Presse Universitaire de Rennes
- Histoire
- 18 Avril 2024
- 9782753596474
Les congrégations religieuses féminines offrent une porte d'entrée pertinente - et trop souvent négligée - sur le XIXe siècle français. Madame d'Houët (1781-1858) participe à l'essor de ces congrégations qui offraient un espace d'autonomie aux femmes en fondant les fidèles compagnes de Jésus en 1820. Son projet est d'« être jésuite », à l'instar des membres de cet ordre exclusivement masculin activement engagé dans la société, selon un modèle de vie apostolique qu'elle revendique pour sa congrégation : l'enseignement, les retraites, les missions. Face à cette nouvelle fondation, les divers niveaux hiérarchiques et géographiques de l'Église répondent soit par le conflit, soit par la collaboration. Ce livre se situe au croisement de l'histoire du genre et des institutions religieuses : il explore trois formes de légitimité au coeur de cette proposition de femmes jésuites. La légitimité religieuse, tout d'abord, d'une femme imposant sa « voix intérieure » aux ecclésiastiques de son entourage. La légitimité institutionnelle, ensuite, d'une femme et de ses conditions d'accès à l'autorité dans un dispositif masculin. La légitimité comme sainte, enfin, d'une femme en marge de l'Église, devenue candidate à la sainteté.
Avec le soutien du Fonds de la Recherche scientifique (FNRS), de l'Encyclopédie Bénédictine et du Centre de Recherches en Histoire du Droit, des Institutions et de la Société (CRHiDI, UCLouvain Saint-Louis Bruxelles) et du Laboratoire de recherches historiques (LaRHis, UClouvain). -
Bérengère de Navarre (v. 1160-1230) : histoire et mémoire d'une reine d'Angleterre
Vincent Corriol, Ghislain Baury
- Presse Universitaire de Rennes
- Histoire
- 15 Novembre 2022
- 9782753591936
La vie de la reine Bérengère de Navarre possède quelque chose de romanesque : princesse hispanique, aînée de l'une des dynasties les plus modestes de la péninsule, elle devient l'épouse de l'un des souverains les plus célèbres d'Angleterre. Les épisodes d'une trajectoire hors norme, depuis la rencontre avec Richard à Messine, le mariage à Limassol suivi de son couronnement, enfin le séjour en Orient jusqu'à son retour en Europe, marqué par la longue captivité du roi, constituent autant de péripéties qui ont fasciné les contemporains, puis, après eux, historiens, artistes et hommes de lettres jusqu'à aujourd'hui.
La mort du roi Richard la place dans la situation d'isolement dévolue aux reines veuves et sans héritier, dont le retrait au couvent constitue souvent le seul horizon. Elle choisit cependant de se démarquer en élisant une vie active, assumant le gouvernement et l'administration de la ville du Mans et de ses environs.
Bérengère n'a ainsi pas connu l'effacement dans l'anonymat que connaissent nombre de personnages féminins de cette époque. Tout autant que les étapes de sa vie, les étapes de la construction mémorielle du souvenir de la souveraine constituent un objet d'attention, d'abord parce que Bérengère s'est attachée elle-même à construire et organiser la perpétuation de sa mémoire, au moyen du monument mémoriel que constitue l'abbaye de l'Épau. Si elle n'est pas la seule reine à fonder un couvent destiné à abriter sa sépulture, son geste demeure atypique puisque la fondation n'est dédiée qu'à elle-même. Le gisant qu'abrite l'abbaye est devenu le catalyseur d'une mémoire plurielle, bien vivante aujourd'hui, tant au Mans qu'en Navarre, à Chypre ou en Angleterre.
Avec le soutien du Conseil départemental de la Sarthe et de Le Mans Université. -
Sartre et l'URSS : Le joueur et les survivants
Cécile Vaissié
- Presse Universitaire de Rennes
- Histoire
- 23 Novembre 2023
- 9782753592780
En Occident, Sartre a été le maître à penser d'une génération où les rapports avec le communisme se trouvaient au coeur des débats intellectuels et politiques. Or, si le philosophe a eu des relations souvent mauvaises avec le PCF, il a revendiqué ses liens avec l'URSS entre 1952 et 1968, malgré une pause provoquée par l'intervention militaire soviétique à Budapest. Sartre s'est même rendu onze fois en URSS, le plus souvent avec Simone de Beauvoir, et ces séjours, qui allaient de quelques heures à plus d'un mois, sont au coeur de ce livre grâce aux rapports rédigés par les accompagnateurs soviétiques du couple. Le philosophe y rencontrait des auteurs officiels qu'il considérait parfois comme des amis et dont les parcours permettent de dresser les contours d'une histoire culturelle de l'URSS. Mais ces voyages et ces contacts s'inscrivaient aussi dans des pratiques établies par Moscou dès le début des années 1920 pour influencer, séduire et manipuler des Occidentaux. Le cas de Sartre est d'autant plus intéressant que le philosophe a créé et incarné la théorie de l'engagement : pour lui, chacun a la responsabilité de changer le monde et doit agir en ce sens ; chacun est responsable de ses actes et sera jugé sur ceux-ci. La question se pose donc : avec l'URSS, pour quoi Sartre s'engageait-il et avec qui ?
Avec le soutien du Pôle LLECT, du laboratoire Cercle de l'université de Lorraine, de l'UFR Langues et du Département d'études russes de l'université Rennes 2. -
L'ascension du cardinal de Fleury (1653-1726)
Fabrice Malcor
- Presse Universitaire de Rennes
- Histoire
- 11 Mai 2023
- 9782753588561
Quels sont les mécanismes qui ont conduit le rejeton d'une famille de financiers « moyens » du Languedoc à devenir, en 1726, le principal ministre du jeune Louis XV ? Les causes à l'origine de cette réussite sont de plusieurs ordres. D'abord, le mouvement d'ensemble de tout un lignage qui plonge ses racines dans la marchandise du Lodévois depuis au moins le XVIe siècle. Puis, le passage à la finance - le maniement des deniers du roi - qui s'effectue avec le grand-père du cardinal dans les premières années du XVIIe et surtout son oncle Pierre-Moïse, trésorier de France au bureau des finances de Montpellier. Ce dernier favorise la montée à Paris du jeune André-Hercule qui embrasse dès lors la carrière ecclésiastique. Les moteurs de l'ascension sont ensuite individuels et reposent sur le jeu des clientèles, avec en particulier le cardinal de Bonsy puis le cardinal de Noailles qui obtient de Louis XIV l'évêché de Fréjus (1698) pour son protégé. Tirant profit de ses appuis à la cour et de son ferme soutien en faveur de la bulle Unigenitus, mais sans complaisance vis-à-vis des jésuites, Fleury est désigné par Louis XIV mourant précepteur du futur Louis XV. Sa proximité avec le petit roi le positionne dès lors en personnalité majeure. Les décès de Dubois puis de Philippe d'Orléans le laissent seul face au duc de Bourbon (1723). Trois ans seulement vont suffire à M. de Fréjus pour éliminer ce rival. Cette maestria curiale vient clore une ascension complexe, mélange de collectif et de structurel, d'individuel et de conjoncturel : historique, en somme.
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Louise Bodin : la Bolchévique aux bijoux
Colette Cosnier
- Presse Universitaire de Rennes
- Essais
- 2 Mars 2023
- 9782753592681
Louise Bodin, la Bolchévique aux bijoux, de Colette Cosnier, c'est la biographie d'une de ces femmes remarquables qui surent en leur temps, comme l'écrit Michelle Perrot, « surmonter ce qu'était à leur époque la destinée normale d'une femme ».
Louise Bodin : née à Paris en 1877, morte à Rennes en 1929. Une vie brève hantée par le remords d'être une privilégiée, mais une vie de combat contre toutes les injustices, pour toutes les grandes causes de son temps. Suffragiste, féministe, pacifiste, socialiste, communiste, enfin sympathisante trotskiste : autant d'engagements successifs qui marquent son itinéraire.
Louise Bodin : une grande journaliste, auteure de plus de 500 articles, publiés dans Les Nouvelles rennaises, La Pensée bretonne, puis Le Populaire, L'Humanité, L'Ouvrière, mais surtout La Voix des Femmes, dont elle fut un temps la rédactrice en chef. C'est la voix de cette femme, écrivaine et militante, que Colette Cosnier permettait d'entendre, en 1988, après plus d'un demi-siècle d'oubli, une voix caustique ou amusée pour dire la vie à Rennes avant 1914, une voix bouleversante pour crier la détresse des femmes et des mères pendant la grande guerre, une voix indignée pour protester contre la loi de 1920, une voix impitoyable pour décrire un congrès politique : la voix d'une femme témoin de son temps, qui a sa place dans l'Histoire des femmes. C'est cette voix que les Presses universitaires de Rennes donnent à redécouvrir aujourd'hui. -
Renan en Orient
Jean Balcou, Jean Glasser, Sophie Guermès
- Presse Universitaire de Rennes
- Histoire
- 20 Janvier 2022
- 9782753582101
Ce livre suit l'irrésistible mouvement qui entraîne Ernest Renan de la mission de 1860-1861 en Liban-Palestine à la circumnavigation de 1864-1865 au Proche-Orient, mouvement qui s'inscrit dans un cycle majeur qui va de la rédaction en 1864-1874 de la Mission de Phénicie aux sept volumes des Origines du christianisme écrits entre 1861 et 1882.
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Colette Audry, 1906-1990 ; engagements et identités d'une intellectuelle
Séverine Liatard
- Presse Universitaire de Rennes
- Archives Du Féminisme
- 13 Janvier 2011
- 9782753512351
A la croisée de l'histoire des intellectuels et de l'histoire des femmes, cette étude biographique sur Colette Audry analyse le devenir d'une intellectuelle au XXe siècle dans un contexte où l'accès des femmes au pouvoir reste problématique. Séverine Liatard présente l'itinéraire de Colette Audry puis s'interroge sur la construction de ses identités d'enseignante, de femme politique, d'écrivaine et de féministe. A travers ce parcours, il s'agit de réfléchir aux modalités d'engagement qui lui sont propres : les stratégies mises en place pour s'accomplir et obtenir une reconnaissance en tant qu'intellectuelle, la manière dont elle vit et se représente cette condition et le rôle de l'engagement féministe dans ce processus d'individuation.
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Marie Souvestre ; 1835-1905, pédagogue pionnière et féministe
David Steel
- Presse Universitaire de Rennes
- Archives Du Féminisme
- 23 Octobre 2014
- 9782753534421
Marie Souvestre. ou comment une Parisienne lesbienne, Brestoise de naissance, forma la femme du président Franklin Delano Roosevelt, bi-sexuelle, modèle de l'emancipated woman et discrète conseillère, dans son âge avancé, de John F. Kennedy. Esprit incisif, féministe modérée, pédagogue performante, fille de l'écrivain breton Émile Souvestre, elle invente en 1863 avec Caroline Dussaut une école de jeunes filles, primaire et secondaire à la fois, non religieuse et acceptant uniquement des élèves étrangères.
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Profession explorateur ; Alfred Grandidier 1836-1921
Monnier Jehanne-Emma
- Presse Universitaire de Rennes
- Histoire
- 6 Avril 2017
- 9782753553118
Au XIXe siècle, au moment où sont comblés les derniers blancs de la carte mondiale, l'explorateur est appelé à jouer un rôle fondamental. Mais, au-delà du mythe, qu'est-ce qu'un explorateur ? Comment le devient-on ? À qui et comment communique-t-on ses découvertes ? Pour quelles finalités ? Des stages préparatoires dispensés par le Muséum d'histoire naturelle aux collectes et relevés sur le terrain, des palabres avec les autochtones à la correspondance entre savants, des conférences à la Société de Géographie aux cartes dressées pour une conquête armée : l'itinéraire professionnel d'un explorateur apparaît riche et varié, donnant lieu à de nombreux développements que cet ouvrage invite à découvrir. De ce point de vue, la carrière d'Alfred Grandidier offre une voie d'entrée aussi originale qu'emblématique dans l'univers de l'exploration scientifique au XIXe siècle, de l'Amérique du Sud à Madagascar en passant par l'Inde. Héritier de la science des Lumières et précurseur de la science coloniale qui s'épanouira au début du XXe siècle, le parcours d'Alfred Grandidier incarne cette période charnière dans toute sa complexité, de la brousse aux institutions scientifiques parisiennes. Dans une vision historique renouvelée, qui questionne l'évolution de l'exploration scientifique durant le XIXe siècle en France, puisant dans l'histoire des sciences, l'histoire coloniale et l'histoire culturelle, cette étude insiste particulièrement sur la formation de l'explorateur, sur les aspects matériels et quotidiens des expéditions, mais aussi sur la construction de la carrière et de l'image du savant voyageur, jusqu'à son legs intellectuel.
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Alceste de Ambris l'anti-Mussolini
Enrico Serventi longhi
- Presse Universitaire de Rennes
- Histoire
- 4 Juillet 2019
- 9782753576988
La vie d'Alceste De Ambris est marquée par l'exil. Émigré au Brésil, où il fait son apprentissage de révolutionnaire, il doit fuir le pays trois ans plus tard. En 1908, à la tête de la Chambre du travail de Parme, il organise pendant deux mois la plus grande grève du monde paysan en Italie (20 000 salariés agricoles). Ce qui le contraint à un second exil en Suisse. Malgré son antiparlementarisme, il est élu député de Parme en 1913, l'immunité parlementaire lui permettant de revenir en Italie.
Lors de la guerre de 1914, leader de l'interventionnisme, il est partisan de l'entrée en guerre de l'Italie aux côtés des démocraties. Ses bonnes relations avec les socialistes français, membres du gouvernement tels Jules Guesde, Albert Thomas ou Marcel Cachin, en font l'interlocuteur privilégié de l'exécutif français qui souhaite que l'Italie entre en guerre aux côtés de la France.
La guerre terminée, il devient chef de cabinet aux côtés de D'Annunzio, qui s'est emparé de Fiume, ville que Wilson veut attribuer à la Yougoslavie naissante malgré sa population italianophone. Pendant dix-huit mois, il va profiter de ce laboratoire pour créer une constitution, la Carta del Carnaro qui a comme spécificité de donner le pouvoir au mouvement ouvrier.
Adversaire déclaré du fascisme - il est le seul syndicaliste révolutionnaire à le combattre - il s'exile pour la troisième fois en France au début de 1923. Il fonde alors la Concentration antifasciste à Nérac (Lot-et-Garonne).
Syndicaliste révolutionnaire, libertaire, antiparlementaire, député, franc-maçon, antifasciste, tribun, De Ambris est un personnage attachant et original qui a marqué l'histoire de l'Italie.
Son action et son parcours permettent de mieux comprendre les années qui ont facilité la montée du fascisme en Italie. Les archives de la famille jusqu'alors inutilisées ont apporté un éclairage nouveau sur certains points d'histoire. -
Pierre Paul Royer-Collard (1763-1845) ; un philosophe entre deux révolutions
Corinne Doria
- Presse Universitaire de Rennes
- Histoire
- 8 Février 2018
- 9782753559196
Préface de Philippe BoutryPersonnalité des plus célèbres de la vie politique et intellectuelle française du XIXe siècle, Pierre Paul Royer-Collard est tombé dans un oubli qui perdure depuis environ un siècle et demi. Son parcours personnel et intellectuel est cependant loin de lui faire mériter un tel sort. Militant girondin pendant la Révolution, il subit les conséquences de la Terreur et du coup d'Etat du 18 Fructidor. Informateur du futur Louis XVIII pendant le Consulat, sous l'Empire il est nommé professeur de philosophie à la Sorbonne. Élu à la Chambre des députés en 1814, il sera pendant presque trente ans le représentant du département de la Marne et le porte-parole des doctrinaires, les premiers théoriciens de l'établissement d'une monarchie constitutionnelle en France. Orateur parmi les plus réputés de son temps, membre de l'Académie française, Royer-Collard est l'auteur de l'adresse des 221, et l'un des principaux artisans de la révolution de juillet 1830. Fondé sur un corpus de sources largement inexploité, cet ouvrage est la première biographie intellectuelle de Pierre Paul Royer-Collard. Il met au jour l'importance de son rôle d'homme d'État et de sa réflexion philosophique, en montrant la place absolument originale qu'il occupe dans le cadre du libéralisme français.
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Peindre en leur âme des fantômes ; image et éducation militante pendant les guerres de religion
Florence Buttay
- Presse Universitaire de Rennes
- Histoire
- 29 Mars 2018
- 9782753565289
On sait que, pendant les guerres de Religion, les enfants ont été impliqués dans les violences pour contribuer à la justification des actes des adultes. Mais on s'est peu intéressé à l'école durant ces conflits. C?e livre s'interroge sur les techniques de mobilisation de la jeunesse pendant les guerres de Religion et sur leur efficacité. Un ensemble de documents d'élèves du collège des jésuites à Paris, entre 1590 et 1592, permet de suivre une tentative d'inscrire durablement dans la mémoire des jeunes catholiques les motifs de la détestation de l'ennemi, afin de former de futurs acteurs intransigeants du monde.
Avec le soutien du CUIP.
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Braves combattantes, humbles héroïnes ; trajectoires et mémoires des engagés volontaires de la Révolution et de l'Empire
Maria Goupil-travert
- Presse Universitaire de Rennes
- 18 Février 2021
- 9782753581739
Pourquoi des femmes s'engagent-elles dans les armées sous la Révolution et l'Empire ? Quelles sont les spécificités de leur expérience féminine du monde militaire? Quels discours produisent-elles sur leur parcours lors de leur retour à la vie civile ?
Entre 1791 et 1815, plusieurs dizaines de femmes intègrent les troupes révolutionnaires, contre-révolutionnaires et impériales, pour défendre leur pays. Leurs parcours hors du commun illustrent l'implication des femmes dans les événements révolutionnaires et le caractère protéiforme de leur engagement. L'étude de leur passage à l'armée témoigne de la reconnaissance dont elles ont pu bénéficier de la part de l'institution militaire, malgré le caractère transgressif de leur démarche. En commentant leur passé militaire dans leurs récits autobiographiques, elles transmettent leurs propres représentations du monde militaire et prennent en charge le récit de leur histoire.
Confrontant les sources militaires, l'iconographie révolutionnaire, les écrits personnels, les articles parus dans la presse, Maria Goupil-Travert examine une cinquantaine d'itinéraires biographiques de femmes aux armées. Elle questionne la nature de leur engagement, leur rapport au monde militaire et à la violence, ainsi que leur capacité d'action individuelle pour contourner les contraintes liées au genre.
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Sans vouloir à tout prix réhabiliter le personnage, il faut voir que, sans jamais perdre de vue la défense de ses intérêts personnels et de ceux de son clan, Guillaume Briçonnet s'est jeté avec résolution dans toutes les grandes affaires de son temps. Bourgeois et marchand de Tours, il sert successivement trois rois : secrétaire de Louis XI, quasi-surintendant des Finances sous Charles VIII, il devient homme d'Église pour se maintenir au Conseil. Principal auteur de la première guerre d'Italie et pour finir soutien de Louis XII dans son affrontement avec le pape, il a ouvert avec éclat la longue série des cardinaux-ministres qui ont pendant trois siècles servi la monarchie française.
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Peter Hensen : un catholique allemand contre Hitler
Gilbert Nicolas
- Presse Universitaire de Rennes
- 28 Septembre 2023
- 9782753592858
A partir d'archives familiales et d'archives publiques allemandes, il s'agit ici de présenter l'itinéraire politique, le parcours professionnel et la vie familiale de Peter HENSEN (1888-1958), éditeur rhénan, à la tête d'un journal quotidien, la Godesberger Volkszeitung. Membre du parti du Centre-catholique (Zentrum), député au parlement de Prusse sous la République de Weimar, il est un farouche opposant au régime nazi. Persécuté dès 1933, il entraîne toute sa famille dans la tourmente jusqu'à la fin du Troisième Reich. En 1941, il choisit « l'exil intérieur », vend ses biens professionnels et sa maison familiale, quitte les bords du Rhin pour Berlin, où il s'associe, en tant que gérant d'une entreprise de blanchisserie. Entre 1941 et 1945, il affronte des conditions de vie difficiles. Surveillé en permanence, Peter Hensen est emprisonné à la suite de l'attentat du 20 juillet 1944. En 1945, il est l'un des cofondateurs de la CDU de Berlin et revient en Rhénanie où il fait une éphémère carrière de député (1947-1950). Il meurt en 1958, après avoir été officiellement reconnu comme victime du nazisme. Histoire « par en bas » d'une famille allemande de Rhénanie, entre 1919 et 1958, l'enquête s'interroge sur les formes de l'opposition au régime hitlérien ainsi que sur la mémoire de la résistance individuelle des catholiques allemands.
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Jacques-Antoine Coquille d'Alleux, le prédicateur patriote (1747-1805)
Bertrand Delahaye
- Presse Universitaire de Rennes
- Histoire
- 13 Juin 2024
- 9782753595002
De quelle vie parle-t-on à propos de Jacques-Antoine Coquille d'Alleux ? De celle d'un franciscain, d'un franc-maçon, d'un curé constitutionnel, d'un religieux repenti et marié devenu avocat, ou bien encore d'un farouche jacobin exaltant les bienfaits de la Révolution française ? Quelle cohérence peut-il bien y avoir dans une telle trajectoire personnelle ? L'historiographie, tant cléricale et conservatrice que d'obédience laïque et républicaine des XIXe et XXe siècles, a longtemps perçu ces curés « rouges » comme des traîtres ou des héros.
Pourtant, dégagé de ce prisme déformant, l'analyse du processus qui conduit Jacques-Antoine Coquille d'Alleux à rompre avec son passé de religieux et à s'engager radicalement en faveur de la Révolution rend son parcours intelligible, marqué par de nombreuses recompositions de ses pratiques héritées de l'Ancien Régime. Ces recompositions tendent à faire de cet homme un véritable prédicateur patriote en Maine-et-Loire entre 1789 et 1805. Basée sur un corpus documentaire en partie inédit, cette étude invite à une relecture des itinéraires des prêtres constitutionnels. Leurs engagements sont ici éclairés par la « microstoria » de leurs réseaux religieux, patriotiques et familiaux, dans le double souci de comprendre à la fois les comportements individuels et les processus collectifs alors à l'oeuvre.
Avec le soutien de l'université d'Angers. -
La famille d'Argenson et les arts
Véronique Meyer, Marie-Luce Pujalte-Fraysse
- Presse Universitaire de Rennes
- Art & Société
- 28 Février 2019
- 9782753576001
L'ambition de cet ouvrage est d'offrir une synthèse inédite de l'activité d'une grande lignée, la famille d'Argenson, au service des arts. L'originalité du volume tient dans la mise en perspective du fonds exceptionnel que constituent les archives de la famille déposées à la Bibliothèque universitaire de Poitiers avec deux autres fonds, celui de la Bibliothèque de l'Arsenal à Paris et celui des archives de Chantilly. Sans renoncer à une vision d'ensemble, les quatorze contributions se concentrent sur l'univers des figures tutélaires des ministres René-Louis et Marc-Pierre d'Argenson et de leurs fils respectifs, Antoine René, marquis de Paulmy et Marc René, marquis de Voyer. Ce sont donc des pans entiers et méconnus de leur activité qui sont ici mis en lumière au gré de leurs correspondances inédites, de leurs collections d'estampes, de cartes géographiques et de partitions musicales jamais étudiées. Leur action en faveur de l'Académie de musique et de la corporation des peintres est redéfinie alors que leur passion pour la demeure est réévaluée. C'est dire l'importance de cette publication pour une meilleure connaissance du mécénat éclairé de cette illustre maison à l'aune des institutions artistiques, de la bibliophilie et de l'architecture.
Ces actes résultent de Journées d'études organisées par Véronique Meyer et Marie-Luce Pujalte-Fraysse à l'UFR des sciences humaines et arts de l'université de Poitiers au sein de l'équipe du Criham. -
Le clan Mikhalkov ; culture et pouvoirs en Russie (1917-2017)
Cécile Vaissié
- Presse Universitaire de Rennes
- Histoire
- 4 Avril 2019
- 9782753575837
Les Mikhalkov-Kontchalovski constituent sans doute la plus célèbre dynastie dans la culture soviétique, puis russe, des dernières décennies. Le père, Sergueï Mikhalkov (1913-2009), ex-président de l'Union des écrivains de la Russie soviétique, a écrit des pièces et des poésies que tous les enfants ont lues et apprises en URSS. Il est aussi l'auteur des paroles des trois hymnes nationaux : le stalinien de 1943, le brejnévien de 1977 et le poutinien de 2000. Les fils, Andreï Kontchalovski (1937-) et Nikita Mikhalkov (1945-), actuel président de l'Union du cinéma russe, ont tourné des films qui ont impressionné les cinéphiles, y compris en Occident. Le plus jeune s'est engagé aux côtés de Boris Eltsine et, surtout, de Vladimir Poutine, alors que l'aîné, parti à Hollywood à la fin des années 1970, se partage entre la Russie, l'Europe occidentale et les États-Unis. Leur mère aussi écrivait, tandis que leur grand-père et leur arrière-grand-père étaient des peintres reconnus.
Explorer les parcours des Mikhalkov-Kontchalovski implique donc d'étudier l'histoire culturelle et intellectuelle, mais aussi sociale et politique, de la Russie de 1917 à 2017, et d'approfondir les logiques des artistes qui ont servi le pouvoir en Russie et s'en sont servis. -
Parallèlement à son activité d'écrivain, l'illustre auteur des Mémoires d'outre-tombe a assumé des responsabilités politiques et diplomatiques très importantes. Or, il était injuste que cette dimension de la vie de Chateaubriand demeurât méconnue ou fragmentaire, car elle est aussi passionnante que l'oeuvre de l'écrivain. Surtout, son action d'homme d'État raisonne tout particulièrement de nos jours, tant il n'eut de cesse de défendre les libertés individuelles, la liberté d'expression, ainsi que l'unité et la sécurité de la France. C'est ce qu'a mis au jour Agnès Kettler en explorant les Archives diplomatiques de La Courneuve et du Quai d'Orsay. Richement illustrée, cette exploration dans le passé de l'écrivain diplomate est d'une insolente actualité.