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Staline ne participa jamais en personne à des tueries ou à des tortures ordonnées par lui mais l'aspect vindicatif, le mépris de la vie humaine -pouvant aller jusqu'à une forme de sadisme - du " phare de l'humanité ", encensé durant un quart de siècle, est ce qui en subsiste pour l'essentiel au XXIe siècle.
S'il n'avait été qu'un sectaire aux tendances de psychopathe, Staline n'aurait pas atteint les sommets. Lénine s'était déjà mépris sur les capacités de son subalterne, tout comme Trotski, qui estimait se heurter à un bureaucrate inculte. Servi par des concours de circonstances, le séminariste passé au vagabondage révolutionnariste sut conquérir les hautes fonctions par un mélange de ruse, de violence verbale, de séduction, d'exaltation de la conviction de sa supériorité, d'une méfiance maladive qui n'excluait pas la conscience des qualités d'autrui.
Lecteur avide, réaliste et concepteur d'une société idéale inhumaine ni les guerres extérieures ni les complots internes ne le renversèrent. Son régime lui a survécu près de quatre décennies. L'auteur de ce " Qui suis- je ? " Staline s'interroge sur la pertinence de l'appellation " tsar rouge ". Par son " socialisme dans un seul pays ", sans renier le marxisme, Staline s'est délibérément identifié aux tsars.
Après plus d'un demi-siècle, son ambivalence se perçoit mieux, toute dissimulée qu'elle était derrière les monceaux de cadavres de ses victimes non communistes, méprisées par les historiens de renom du XXe siècle.
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Léon Trotski (1879-1940) «Nous savions que pour établir la liaison avec des ouvriers, il fallait une grande conspiration. Nous prononcions ce mot sérieusement, d'un ton grave, presque mystique.» «Je n'ai qu'une seule parole, qu'un seul langage, celui du révolutionnaire.» Lev Davidovitch Bronstein, dit Trotski, a dérouté ceux qui ont d'abord découvert le communisme soviétique à travers l'image des dirigeants du Kremlin de l'URSS finissante, entre 1953 et 1989. Charmeur, cultivé, cosmopolite, inclassable, il courait les aventures comme en se jouant. Sans lui - issu de possédants, très à l'aise - , les bolcheviques n'auraient pas pris le pouvoir en novembre 1917 à Petrograd. Ni gagné l'effroyable guerre civile de 1918 à 1922, pendant laquelle Trotski fera massacrer des «Blancs», des «Rouges» déviants et tant d'autres. Convaincu de son écrasante supériorité sur les autres chefs rouges, les méprisant, sûr de succéder à Lénine, Trotski se transformera en oiseau hypnotisé par un serpent quand Staline se dressera face à lui. Éli- miné de l'URSS, réduit à des jeux politiques de bac à sable dans l'émigration, errant d'un pays à l'autre, sa mort violente au Mexique en fait le martyr légendaire du communisme mondialiste. Le voici victime par excellence. Et cela lui vaut des disciples sculptés à son image: individualistes forcenés, intransigeants, à la poursuite d'un but unique, la société totalitaire globale. Ce «Qui suis-je?»Trotski montre comment, tantôt bardé de cuir, revolver au côté, cassant, impitoyable, tantôt souffrant, alangui, père de famille attendri, causeur séduisant, amoureux de la nature, le personnage revêt un double aspect, qui trompera ses partisans et ses ennemis.
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Louis-Claude de Saint-Martin, qui désira voiler son identité au monde sous l'énigmatique pseudonyme du " Philosophe Inconnu ", est, sans aucun doute, la figure la plus attachante et la plus subtile de ce courant de pensée que l'on désigne sous l'appellation d'" illuminisme ".
Toute son oeuvre, profonde et pénétrante, est une constante et permanente invitation à la connaissance des choses divines, à la découverte des lois secrètes de la vie de l'esprit, à la contemplation des vérités transcendantes qui régissent les phénomènes visibles et invisibles. Ce Saint-Martin (Qui suis-je ?) nous montre que cet auteur essentiel possède la souveraine faculté de transmettre à son lecteur - ce qui est rare, même parmi les maîtres spirituels les plus éminents - une indicible et incomparable lumière sur les sujets les plus élevés de la vie intérieure.
On ne mesure pas toujours comme il conviendrait, dans certaines sociétés de pensée et, bien évidemment, plus encore dans le grand public cultivé, le rôle majeur qui fut celui de Saint-Martin auprès des maçons, théurges, émules et adeptes des siècles passés. C'est pourtant grâce à son enseignement que purent s'effectuer et se poursuivre, de façon assurée, de précises recherches en direction de matières jusqu'alors inaccessibles et que s'ouvrit, effectivement, pour les êtres les plus qualifiés, la possibilité même du travail de " Réintégration ".
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Adulé par les uns, décrié par les autres, Charles Maurras est l'un des plus grands théoriciens politiques du XXe siècle. Poète, critique et, surtout, journaliste polémiste, il a contribué à mettre sur le devant de la scène les idées royale et nationale, jusqu'à en imprégner une partie de la France intellectuelle.
Toute son oeuvre - qui, pour ce sourd, se confond avec sa vie - est un long combat pour un retour aux vérités françaises.
C'est un Charles Maurras présenté dans toutes ses dimensions que nous offre Tony Kunter. Après avoir évoqué rapidement les contiguïtés entre l'oeuvre et la vie du «Maître de Martigues», sa pensée se voit déclinée selon les canons développés par le critique Albert Thibaudet dans ses Trente ans de vie française. Le Maurras littéraire n'est pas en reste - il occupe une place de choix dans cette biographie -, alors qu'il a souvent été mis de côté. Le rayonnement et la postérité du chef de file de l'Action française permettent enfin d'entrevoir comment la confluence dimensionnelle maurrassienne vers le point du « Politique d'abord » a paradoxalement abouti à un démembrement progressif du nationalisme intégral, de sa mort jusqu'à nos jours.
Dans ce «Qui suis-je?» Maurras, une place importante est consacrée à l'historiographie. Certaines parties reprennent les conclusions des auteurs les plus performants dans leur domaine. Voilà une synthèse qui permettra au lecteur pressé de se tenir informé des avancées les plus significatives dans la recherche sur Charles Maurras.
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Né à Bordeaux en 1910 et venu tout jeune à Paris, Jean Anouilh travaille quelque temps, après son baccalauréat, comme secrétaire du théâtre dirigé par Louis Jouvet, puis décide très tôt de vivre de sa plume. Le Bal des voleurs, Léocadia, La Sauvage, Le Voyageur sans bagage, Eurydice, pièces «roses» datent des années trente. Anouilh vit alors avec Monelle Valentin, l'interprète d'Antigone, qui sera jouée en 1944 et fera l'objet de polémiques. Après la Libération, il tente en vain d'obtenir du général de Gaulle la grâce de Robert Brasillach.
Par la suite, il compose une série de chefsd'oeuvre, dont La Répétition, Colombe, L'Alouette, Becket, L'Hurluberlu, affronte la critique avec Pauvre Bitos, écrit des scénarios de films (Monsieur Vincent), traduit et adapte, avec l'aide de son épouse Nicole, des textes étrangers, assure des mises en scène.
Ayant cessé, de 1959 à 1964, d'écrire pour le théâtre, il revient à la scène en s'incarnant dans le protagoniste et en mêlant le rêve à la réalité (Cher Antoine, Les Poissons rouges). Retiré en Suisse avec sa dernière compagne, il refuse d'entrer à l'Académie française. Il exprime dans ses dernières oeuvres, dites «farceuses», une vision de l'humanité de plus en plus pessimiste. Il s'éteint à Lausanne en 1987, laissant près de cinquante pièces de théâtre que l'on reprend toujours avec succès.
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Sous de multiples noms, il a été journaliste, travail - lant aussi bien pour la presse à grand tirage que pour des feuilles confidentielles voire clandestines. En 1965, rédacteur en chef d'un jeune mais vigoureux hebdo madaire, un sondage IFOP le désigna comme le deuxième journaliste le plus connu de France.
En 2012, à sa mort, le quotidien Le Monde, qui met - tait un point d'honneur à ne pas le citer, se trouva toutefois obligé de lui consacrer une nécrologie.
Il laisse une oeuvre publiée abondante et variée :
Chroniques en langue parlée, romans policiers (il reçut en 1954 le Grand prix de littérature policière pour La beauté qui meurt), reportages à travers le monde, évocations de lieux, livres historiques, souvenirs de la vie journalistique et politique, etc.
Il a été apprécié par des hommes aussi différents que Frédéric Dard et Jean Madiran, Céline et Hubert Beuve-Méry, Robert Brasillach et Jean Gabin, Arletty et Marcel Pagnol, sans oublier Pierre Lazareff ou Alphonse Boudard. Pourquoi alors, pour reprendre un mot d'Alexandre Vialatte, fait-il aujourd'hui partie des auteurs «notoirement méconnus»? Tout simple - ment parce qu'au long de sa vie, fils d'un instituteur syndicaliste révolutionnaire mais s'étant toujours défini comme un Français de souche bretonne, François Brigneau, dont la plume valait une épée, a obstiné - ment et fidèlement choisi « le mauvais camp», celui de «la France française», selon sa propre expression.
Ce « Qui suis-je?» Brigneau constitue la première bio graphie de ce journaliste de combat. Il s'appuie sur de nombreux entretiens avec lui et sur des archives familiales.
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William Hope Hodgson naît en 1877 dans le comté d'Essex, en Angleterre. Il entre, très jeune, en rébellion contre son père, pasteur au fort tempérament, qui lui refuse une carrière maritime. Contre l'avis paternel, à 13 ans, il devient apprenti dans la marine marchande, mais son doux rêve d'aventures océanes vire au cauchemar: les conditions de vie et de travail à bord sont épouvantables.
La désillusion est terrible et marquera profondément l'écrivain qu'il deviendra. Dans son oeuvre fantastique, la mer, infernale, peuplée de monstres hideux à l'assaut de marins horrifiés, est omniprésente, faisant un peu de Hodgson « le Conrad du fantastique». Pourtant, le sombre génie de Hodgson se manifeste avec le plus de puissance dans ses deux romans fantastiques non maritimes :
La Maison au bord du monde et Le Pays de la nuit constituent deux expériences de lecture inoubliables.
Hodgson est également l'inventeur de Thomas Carnacki, détective de l'occulte, proche parent du John Silence d'Algernon Blackwood.
Avec ce «Qui suis-je?» Hodgson, l'auteur propose au lecteur français une biographie critique, actualisée, non hagiographique et affranchie de certaines contre-vérités communément répandues sur Hodgson.
Il montre comment l'écrivain anglais a cherché à détacher son fantastique de la mythologie chrétienne et du folklore européen pour l'inscrire dans l'époque d'essor scientifique et technologique qu'il traversait.
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INTRODUCTION I. L'ÉCLOSION DU VAUDEVILLISTE (1862-1878) 1. Les origines. L'énigme - 2. Ange et démon - 3. Une vocation précoce II. LES ANNÉES DE JEUNESSE (1878-1886) 1. L'entrée en scène. Les monologues - 2. Sous l'uniforme et dans la vie active - 3. Une réussite : Tailleur pour dames III. LA DIFFICILE RECONQUÊTE DU PUBLIC (1886-1892) 1. Une série d'échecs - 2. À la croisée des chemins - 3. Enfin, des succès !
IV. LA «BELLE ÉPOQUE» DE FEYDEAU (1892-1900) 1. Georges Feydeau et la vie parisienne - 2. La composition des grands vaudevilles V. UNE PÉRIODE MOINS SEREINE (1900-1908) 1. Les difficultés et les heurts - 2. Tentatives diverses - 3. Retour au vaudeville VI. «DU MARIAGE AU DIVORCE» (1908-1916) LA FIN (1916-1921) 1. Un drame intime, traduit par des farces - 2. Les dernières années VII. UN COMIQUE À L'ÉPREUVE DU TEMPS 1. L'observation et la déformation du réel - 2. Du plausible à l'absurde - 3. La portée du comique CONCLUSION ANNEXES 1. Repères chronologiques - 2. Création à la scène des pièces de Feydeau - 3. Quelques grandes reprises - 4. Quelques jugements - 5. Choix bibliographique Étude astrologique de Georges Feydeau par Marin de Charette
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Un vers de Baudelaire ouvre les mémoires inachevés de celui qui incarnera le combat pour l'Algérie française : «J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans.» Ce «Qui suis-je?» Salan permet de suivre son excep tionnel destin. Admis à Saint-Cyr en 1917, il choisit l'infanterie coloniale. Les combats de novembre 1918 marquent pour la vie ce jeune officier. Détaché dans l'administration coloniale en Extrême-Orient (1924-1937), il sort de la tourmente de 1940 avec trois citations. En 1944- 1945, du débarque ment en Provence à l'Allemagne, il mène ses troupes jusqu'à la victoire. En Indochine, aux côtés de Leclerc, en 1945, puis de De Lattre, en 1951, il défend ce pays qu'il a bien connu dans l'entre-deuxguerres.
Il y af fronte un ennemi implacable : le Viêtminh.
En Algérie, de 1957 à 1958, il combat un autre ennemi: le FLN, et rétablit une situation compromise, non sans échapper à un attentat politique (affaire du bazooka). En mai 1958, il couvre une révolte patriotique contre la IVe République, appelant le général de Gaulle au pouvoir pour sauver l'Algérie française.
Nommé gouverneur militaire de Paris en 1959, le général Salan s'inquiète des ambiguïtés algériennes de la politique gaullienne. En avril 1961, il s'associe à un coup d'État militaire qui échoue. Il plonge alors dans une résistance militaro-civile, l'OAS (Organisation de l'armée secrète), qu'il conduit jusqu'à son arrestation en 1962. Condamné à la détention perpétuelle, il échappe à la peine de mort. Libéré en 1968, il se retire avec sa famille et recouvre tous ses droits. Jusqu'à sa mort, il n'oubliera ni ne pardonnera la liquidation tragique de l'Algérie française.
«Je suis le chef de l'OAS. Ma responsabilité est donc entière. Je la revendique [...]. Je n'ai de compte à rendre qu'à ceux qui souffrent et meurent pour avoir cru à une parole reniée et à des en ga - gements trahis. » (Extraits de la déclaration de Raoul Salan à son procès, le 16 mai 1962.).
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Formé dans les écoles du Komintern à Moscou, député communiste à 25 ans, maire de Saint-Denis à 32, Jacques Doriot fut au sein du PCF le grand rival de Maurice Thorez. Pour avoir refusé de se plier aux exigences de Staline et prôné trop tôt un rapprochement avec les socialistes, il est exclu du Parti en 1934. Deux ans plus tard, il fonde le Parti populaire français (PPF), qui n'est pas encore un parti fasciste au sens strict du terme, mais qui le deviendra pendant l'Occupation. Rallié prudemment à la Collaboration tant qu'a subsisté l'hypothèque du pacte germano-soviétique, Doriot ne brûlera vraiment ses vaisseaux qu'en juin 1941, lorsque les divisions allemandes se lanceront à l'assaut de l'URSS. Il réclame alors la création d'une Légion des volontaires français contre le bolchevisme (LUF) et, de tous les dirigeants des grands partis collaborationnistes, il sera le seul à combattre sur le front de l'Est, à plusieurs reprises. Alors que les Allemands se méfient de lui, il affiche désormais sa volonté de faire du PPF "un parti fasciste et totalitaire" (novembre 1942) et finit par trouver auprès des SS le soutien que lui a refusé Otto Abetz sur instruction de Hitler. Il trouvera la mort en Allemagne, le 22 février 1945, mitraillé sans doute au hasard par des avions alliés. Ainsi disparaissait l'une des figures les plus énigmatiques de l'histoire politique française du XXe siècle. Ce "Qui suis-je?" Doriot retrace le destin singulier d'un personnage dont pierre Pucheu, qui ne l'aimait guère, a pu écrire: "A vrai dire, je n'ai pas connu dans notre génération d'homme ayant reçu à tel point du ciel des qualités d'homme d'Etat."
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Grand Maître d'une société secrète devenue mythique - le Prieuré de Sion -, Pierre Plantard est également indissociable du mystère de Rennesle- Château, auquel il a largement contribué. Dès son plus jeune âge, il est introduit dans le « Paris ésotérique » de l'entre-deux-guerres. Intégrant et fondant diverses structures pour le moins controversées, il devint responsable de l'Ordre Alpha Galates pendant la Seconde Guerre mondiale. Bénéficiant d'une large documentation, il sera, par la suite, la source occulte de nombre de best-sellers ésotérico-historiques.
Instaurateur de la face visible du Prieuré de Sion, en 1956, celui qui signe désormais Pierre Plantard de Saint-Clair en devint le Grand Maître le 17 janvier 1981. Démissionnaire en 1984, réélu en 1989, il se retire peu après pour terminer discrètement son existence, jusqu'à sa mort en 2000.
Loin des habituels clichés négatifs véhiculés à son encontre, le restituant dans sa dimension ésotérique et métahistorique, cette première biographie de Pierre Plantard de Saint-Clair lève le voile sur une personnalité complexe, insaisissable, mais oeuvrant à des desseins secrets qui seront révélés dans cet ouvrage.
Avec ce «Qui suis-je?» Pierre Plantard, l'auteur dévoile ainsi une vie d'une cohérence insoupçonnée, en réunissant ce qui est épars.
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Oscar Wilde naît à Dublin au sein d'une famille excentrique dont la liberté d'esprit l'influence durablement. Après de brillantes études à Trinity College et à Oxford, où il forge son personnage d'esthète et de dandy, il effectue une longue tournée aux États-Unis qui marque le début de sa célébrité.
Les années succédant à son mariage avec Constance Lloyd, dont il aura deux fils, sont une période d'épanouissement littéraire où il écrit des contes, des essais et, surtout, ses principales pièces (L'Éventail de Lady Windermere, Une femme sans importance, Un mari idéal, L'Importance d'être constant, Salomé) et son unique et scandaleux roman, Le Portrait de Dorian Gray.
Mais sa rencontre avec un jeune lord anglais, Alfred Douglas, avec lequel il noue une liaison passionnée, va tout remettre en question et le conduire en prison pour deux ans de travaux forcés qui le briseront. Quand Wilde meurt à Paris, il n'est plus qu'un pestiféré réprouvé pour son homosexualité, incertain de sa postérité.
Longtemps, Wilde fut surtout considéré comme un auteur d'aphorismes, un bel esprit superficiel, à la vie entachée d'une très mauvaise réputation.
Aujourd'hui, on redécouvre ses oeuvres, leur flamboyance et leur subversion, cachées sous un brillant de surface, et toute la poignante humanité de l'homme souffrant, l'auteur admirable de De profundis et de La Ballade de la geôle de Reading.
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Il était, il est toujours, de bon ton dans les cercles « éclairés » de gloser sur les méfaits du « colonialisme », d'insister sur la faiblesse des cours des matières premières et sur l'égoïsme des « pays riches » comme cause essentielle du sous-développement.
L'école marxisto-tiers-mondiste a chargé l'Europe de tous les péchés, faisant l'impasse sur le fait tribal, l'épuisement des sols, l'explosion démographique, le népotisme, la corruption, sans parler des fléaux endémiques que la colonisation était partiellement parvenue à endiguer.
La Rhodésie, si elle avait vécu, aurait pu constituer une heureuse exception. Elle l'aurait due à un homme, héros de la Deuxième Guerre mondiale, pilote de la Royal Air Force et fermier dans son pays natal : Ian Douglas Smith.
Pendant quinze héroïques années, les Rhodies, sous la houlette de leur déterminé Premier ministre - homme d'honneur et de parole -, ont résis té au monde entier, subissant sans broncher les retombées des sanctions décrétées par l'ONU et les mauvais coups d'une guérilla sanguinaire soutenue par le camp sino-soviétique. C'était, déjà, une guerre de la civilisation contre la barbarie.
Dans ce «Qui suis-je?» Ian Smith, l'auteur dé - mon tre que, avec « le Lion au coeur fidèle » à la tête de sa minorité blanche, la Rhodésie s'en sortait mieux, pour la prospérité de tous, que le Zimbabwe «indépendant» entre les mains du klepto crate totalitaire Robert Mugabe.
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Poète, romancier, essayiste, grand reporter, scénariste, auteur de chansons, Mac Orlan est surtout connu aujourd'hui pour Le Quai des brumes et La Bandera, portés à l'écran avec succès ; on lui doit encore des romans d'aventure, des témoignages sur la Première Guerre mondiale, des textes humo- ristiques, une approche renouvelée du fantastique, des visions prémonitoires des catastrophes à venir, la reprise de certains mythes littéraires, la perception des mystères de son époque, tandis que sa réflexion sur les fonctions et parfois les dangers de la littérature ne laisse pas non plus indifférent.
La défiance de Mac Orlan face au comportement des hommes, son scepticisme ironique sur la marche du monde et sa vie relativement retirée dans un village de Seine-et-Marne contribuèrent à rendre singulier cet écrivain notoire de l'entredeux- guerres. Il a lais sé une oeuvre multiple, inégale, mais dont les meil leures réussites - des textes courts à connotation autobiographique - sont de véritables chefs-d'oeuvre.
Largement disponible en librairie, constamment rééditée, tant par Gallimard que par de petites maisons d'édition, éveillant l'intérêt des auteurs de bandes dessinées, l'oeuvre de Mac Orlan a fait l'objet de thèses et suscité des colloques. Elle est encore étudiée, aujourd'hui, par de jeunes chercheurs et donne lieu, régulièrement, à des manifestations (expositions, projections de films, visites).
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Un des chefs les plus prestigieux de l'armée française, qui l'a conduite à la victoire dans certaines des plus importantes batailles de son histoire, le maréchal Pétain reste écarté de Verdun, où il souhaitait reposer au milieu de ses soldats, parce qu'on lui reproche d'avoir assumé la défaite de 1940.
Colonel en 1914, proche de la retraite, Philippe Pétain gravit rapidement tous les échelons de la hiérarchie militaire grâce à son exceptionnelle adaptation aux nouvelles formes de guerre. Vainqueur de Verdun, il évita la dislocation de l'armée française lors des mutineries de 1917.
Couvert d'honneurs, toujours au service de son pays, il essaya vainement de faire moderniser nos armées, puis restaura le prestige de la France auprès du gouvernement espagnol après la guerre civile.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, tout en essayant de redresser la société française, il mena une habile politique qui écarta Hitler de notre Empire africain, préparant ainsi le retour de la France dans la guerre contre l'Allemagne.
La collusion entre de Gaulle et les communistes le présenta comme un traître et il mourut à l'île d'Yeu comme «le plus vieux prisonnier du monde».
Dans ce «Qui suis-je?» Pétain, Gérard Bedel se propose de revoir le mythe résistancialiste, et de rendre dès maintenant au Maréchal la place que l'Histoire lui réservera un jour.