Mille et Une Nuits
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Che Guevara : Une braise qui brûle encore
Olivier Besancenot, Michael Löwy
- Mille et Une Nuits
- 19 Septembre 2007
- 9782755500431
« Ernesto "Che" Guevara n'était ni un saint, ni un surhomme, ni un chef infaillible : il était un homme comme les autres, avec ses forces et ses faiblesses, ses lucidités et ses aveuglements, ses erreurs et ses maladresses. Mais il avait cette qualité rare chez les acteurs de la scène politique : la cohérence entre les paroles et les actes. De ce point de vue, il était exceptionnel, et cette singularité est pour beaucoup dans l'attraction qu'il exerce aujourd'hui encore à travers le monde.
Médecin argentin devenu ministre de l'Industrie à Cuba, il est mort en combattant la dictature militaire en Bolivie le 9 octobre 1967. Il existe déjà un bon nombre de biographies consacrées au Che. Nous, nous avons fait le choix de nous intéresser aux idées, aux valeurs, aux analyses, aux propositions, aux rêves de l'homme. Certes, il était un combattant qui maniait avec autant d'aisance la plume que le fusil. Mais pour quelle cause se battait-il ? Quelle image avait-il de la société enfin émancipée du cauchemar capitaliste ? Voilà les questions qui nous occupent dans ce livre, sans avoir la prétention de livrer la réponse. »
O. B. et M. L. -
Souvenirs de la guerre révolutionnaire cubaine
Guevara-E Che
- Mille et Une Nuits
- 24 Octobre 2007
- 9782755500264
" depuis longtemps nous pensions écrire une histoire de notre révolution qui embrasserait ses multiples aspects et facettes.
Les chefs de cette épopée ont souvent évoqué - publiquement ou officieusement - leur désir de retracer les différents événements qui l'ont marquée, mais le temps leur fait défaut ; et le souvenir de la lutte insurrectionnelle se dissout au fil des ans dans les brumes du passé sans que les épisodes de cette aventure, qui fait pourtant partie de l'histoire de l'amérique, soient clairement relatés dans un témoignage écrit.
Nous avons donc entrepris de rassembler nos souvenirs personnels des attaques, escarmouches, combats et luttes que nous avons menés. nous n'avons pas l'intention de reconstituer cette histoire à l'aide de fragments de souvenirs et de quelques notes prises par-ci par-là ; bien au contraire, nous voulons qu'elle soit relatée dans son intégralité par ceux qui l'ont vécue. " du 2 décembre 1956 au 2 janvier 1959, le peuple cubain a combattu la dictature brutale de batista.
Ces " souvenirs " témoignent d'une guerre populaire qui transforma une nation tout entière autant que le che lui-même.
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Court traité de complotologie
Pierre-André Taguieff
- Mille et Une Nuits
- Essai Mille Et Une Nuits
- 10 Avril 2013
- 9782842057503
Penser d´une façon conspirationniste, c´est non pas croire que les complots existent, car ils n´ont jamais cessé d´exister, mais voir des complots partout et croire qu´ils expliquent tout ou presque dans la marche du monde. Il faut clarifier les termes employés, car l´expression « théorie du complot » (conspiracy theory, Verschwörungstheorie) est trompeuse. L´histoire universelle est remplie de complots réels, qui ont abouti ou échoué. Mais elle est aussi pleine de complots fictifs ou imaginaires attribués à des minorités actives ou aux autorités en place (gouvernements, services secrets, etc.), objets de croyances collectives. Dans l´expression mal formée « théorie du complot », le « complot » est nécessairement un complot. Dans un monde de fortes incertitudes et de peurs, où l´adhésion aux « grands récits » de nature religieuse a faibli, la multiplication des représentations ou des récits conspirationnistes, leur diffusion rapide et leur banalisation, est un phénomène remarquable, mais aisément explicable : ces récits, aussi délirants soient-ils, présentent l´avantage de rendre lisibles les événements. Ils permettent ainsi d´échapper au spectacle terrifiant d´un monde chaotique dans lequel tout semble possible, à commencer par le pire. D´où le succès public de ces récits. Sous le regard conspirationniste, les coïncidences ne sont jamais fortuites, elles révèlent des connexions cachées, et permettent de fabriquer des modèles explicatifs des événements. Les cas fourmillent, de l´« affaire DSK » à la grande crise financière actuelle...
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Au lendemain de la victoire de la révolution cubaine, ernesto « che » guevara se met à écrire souvenirs de la révolution cubaine, l'épopée de ses deux années passées dans la sierra maestra. au-delà du récit des nombreuses péripéties vécues par sa « colonne », il songe déjà à théoriser l'expérience de la guerre de libération populaire.
Entre 1959 et 1960, guevara rédige donc un ouvrage concis qui ambitionne de dégager les règles, caractéristiques et spécificités de la guerre de guérilla. il y dresse le portrait du guérillero : au sein de l'avant-garde armée, qui bénéficie d'un large appui de la population, il combat l'oppresseur et son armée régulière pour « donner corps à la colère du peuple » et « changer le régime social qui maintient tous ses frères désarmés dans l'opprobre et la misère ».
Dès sa publication en 1960, c'est un succès. le livre trouve un grand écho dans les mouvements anticolonialistes qui voient leur conception du guérillero porteur de justice sociale confortée. nombreux sont ceux qui étudient ce manuel de guerre avec sérieux : les révolutionnaires, qui entendent mettre en pratique ses préceptes stratégiques, mais aussi les agents des officines contre-révolutionnaires chargés d'endiguer le phénomène. la guerre de guérilla était promise à un bel avenir. quant au guérillero guevara, il sera exécuté le 9 octobre 1967, par des militaires boliviens sur ordre de la cia, après avoir cherché à implanter des foyers de guérilla au congo et en bolivie.
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« ceci est l'histoire d'un échec. [...] pour être plus précis, ceci est l'histoire d'une décomposition. lorsque nous sommes arrivés sur le territoire congolais, la révolution était dans une période de récession ; ensuite sont survenus des épisodes qui allaient entraîner sa régression définitive ; pour le moment, du moins, et sur cette scène de l'immense terrain de lutte qu'est le congo. le plus intéressant ici n'est pas l'histoire de la décomposition de la révolution congolaise [...], mais le processus de décomposition de notre moral de combattants, car l'expérience dont nous avons été les pionniers ne doit pas être perdue pour les autres et l'initiative de l'armée prolétaire internationale ne doit pas succomber au premier échec. » à l'aube du 24 avril 1965, ernesto “che” guevara traverse le lac tanganyika avec une dizaine de révolutionnaires cubains et accoste sur la rive congolaise. dans la clandestinité, “tatu” - c'est son nom au congo - vient soutenir le mouvement de libération, après la mort de lumumba, mené notamment par laurent-désiré kabila. désorganisation, indiscipline et désertions au sein de l'armée de libération, zizanie entre les chefs, barrière des langues... c'est une défaite cuisante. guevara renoncera à l'afrique pour porter sa dernière guérilla, en 1966, en amérique du sud, en bolivie.
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Colonel Fabien n'est pas uniquement le nom d'une place où se dresse le siège du Parti communiste. C'est le nom de résistant de Pierre Georges, né le 21 janvier 1919. Titi parisien débordant d'énergie, fils d'un ouvrier boulanger, conscient de la misère pendant la crise des années 1930, il organise les Jeunesses communistes de son quartier à Belleville. En 1936, dès que la République espagnole est attaquée par Franco et que les Brigades internationales sont créées, il falsifie ses papiers pour faire croire qu'il a dix-huit ans et gagne l'Espagne.
De retour en France, il rencontre Andrée et l'épouse. Le déclenchement de la guerre et le pacte germano-soviétique écourtent leur lune de miel: tous les deux sont arrêtés et emprisonnés fin 1939. Leur existence bascule dans la clandestinité en juin 1940. Pierre prend part à des sabotages et à des attentats avec les Bataillons de la jeunesse. L'Histoire a retenu son coup de feu contre un officier allemand à la station de métro Barbès, mais son action a été de structurer dans plusieurs régions la lutte des francs-tireurs et partisans contre l'occupant en Provence et en Corse, dans le Centre et en Franche-Comté, avant de participer à la libération de Paris. En septembre 1944, à vingt-cinq ans, le résistant est un chef militaire qui veut poursuivre la guerre. Il ne la terminera pas.
Née en août 1940, Monique Georges n'est pas le témoin direct de cette histoire. Elle découvre à la mort de sa mère, en 2006, la correspondance de celle-ci avec son père. Le moment est alors venu pour elle de ranimer le souvenir d'un jeune homme attachant sous son casque de héros. La vie de ce père qu'elle a si peu connu, l'auteur la raconte avec une honnêteté factuelle et politique scrupuleuse, sans emphase superflue. À quoi bon forcer le trait quand la simple réalité dépasse ce que pourrait produire l'imagination la plus fertile?
Avec ce livre aussi éclairant que poignant, Monique Georges contribue à ce que l'éclipse de son père ne dure que le temps d'un battement de cils de l'Histoire. Gilles Perrault