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Loubatieres
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Né Henri à La Franqui (Leucate) le 14 novembre 1879, Henry de Monfreid est le fils du peintre George Daniel de Monfreid et d'Amélie Bertrand. Sa famille maternelle est ancrée sur la côte languedocienne, où il passe les sept premières années de sa vie. Après des études à Paris, puis à Carcassonne, il exerce divers métiers et cherche sa voie. En 1911, il décide finalement de partir pour l'Afrique de l'Est, arrive à Djibouti et travaille pour une entreprise française qui achète des peaux et du café en Éthiopie. Peu à peu, il s'habitue à son nouvel environnement, puis se fixe à Obock, de l'autre côté de la baie de Djibouti. Durant plusieurs années, il navigue en mer Rouge et se livre à de multiples trafics avec l'Arabie et l'Égypte (armes, haschich, perles...). Il se marie en 1913 avec Armgart Freudenfeld, qui ne le rejoint en Afrique qu'en décembre 1916.
Dans l'entre-deux-guerres, Henri poursuit ses opérations commerciales et achète des terrains en Éthiopie où il crée une centrale hydroélectrique à Diré-Daoua et une plantation de café à Araoué. En 1931, il publie son premier ouvrage Les Secrets de la mer Rouge, dont le succès est immédiat. Un certain nombre d'autres livres vont suivre jusqu'en 1939 - Très critique à l'égard du négus, Monfreid est expulsé d'Éthiopie en 1933 - Il n'y retourne qu'avec les troupes d'occupation italiennes à partir de 1936 - Proche de l'Italie fasciste, il est fait prisonnier par les troupes anglaises en mai 1942 et déporté au Kenya, où il reste interné jusqu'en 1946.
De retour en France en 1947, à l'âge de 68 ans, accompagné de sa seconde épouse, Madeleine Villaroge, il s'installe à Ingrandes. Il se consacre alors à la littérature et donne des conférences sur l'Éthiopie et l'Afrique de l'Est. Néanmoins, il passe chaque été à La Franqui où il a fait construire une petite maison. Décédé dans l'Indre le 13 décembre 1974, il est enterré au cimetière de Leucate.
Une exposition conçue par les Archives départementales de l'Aude Marcel-Rainaud, sous la direction de Carole RENARD.
Commissariat scientifique : Anne-Claude Breleau, médiatrice culturelle ; Élodie Capet, archiviste ; Claude-Marie Robion, archiviste.
Avec la collaboration du Groupe de Recherche et d'Animation Photographique et Centre Méditerranéen de l'Image, GRAPH-CMi. -
Si certains comtes de Foix ont attiré sur eux l'intérêt, voire la passion, des historiens, l'histoire de la dynastie tout entière n'a jamais été faite. On est pourtant en présence d'une lignée hors du commun, qu'une trajectoire sans faille a mené des montagnes de haute Ariège au trône de France.
L'histoire des premiers comtes se confond avec celle de leur comté, mais très vite l'horizon de la famille s'élargit, débordant largement les montagnes des origines. Toujours présents au c1/2ur des grands évènements de leur temps, mêlant les provocations téméraires, les risques calculés et le génie diplomatique condition de la survie, les comtes de Foix ont pris une place de premier plan dans l'histoire du Midi de la France et dans celle des Pyrénées du nord comme dans celle des Pyrénées du sud, de la Catalogne à la Navarre. Bien plus, survivant à la croisade contre les Albigeois, à la guerre de Cent Ans puis aux guerres de Religion qu'ils ont abordées en meneurs et dont ils ne furent jamais les victimes, faisant de ce qui aurait pu causer leur perte l'instrument de leur puissance, ils devinrent des acteurs majeurs de l'histoire de leur temps en une avancée constante qui les amena à la tête du plus grand domaine seigneurial du royaume, à la couronne de Navarre puis à la couronne de France.
En cela, l'histoire des comtes de Foix, appartient de façon évidente non seulement à l'histoire de France mais à celle aussi de l'Occident médiéval. -
Fernand Pifteau : la passion du patrimoine écrit toulousain
Collectif
- Loubatieres
- 18 Mai 2023
- 9782862668079
Fernand Pifteau (1865-1942) n'a guère laissé de traces dans la mémoire toulousaine. Il a pourtant constitué une collection singulière et éclectique, qui est une composante essentielle du patrimoine culturel toulousain et une véritable mine pour l'histoire locale. Ce bibliophile atypique a exercé plusieurs métiers, dont celui de négociant en charbon et d'antiquaire, mais n'a connu qu'une seule passion: le patrimoine écrit et graphique du pays toulousain. Il a ainsi collecté plusieurs milliers de documents écrits ou graphiques datés du XVe au XXe siècle, sur des sujets et sous des formes variés. On trouve dans sa collection aussi bien des livres anciens, des gravures, des manuscrits et des journaux, qu'un patrimoine plus modeste et plus éphémère, dont il ne reste souvent que peu de traces: brochures de quelques pages, libelles, actes officiels, prospectus, programmes, photographies, images de piété, factures à en-tête, cartons d'invitation... Fernand Pifteau a aussi laissé de nombreuses notes, principalement sur son sujet de prédilection: l'imprimerie toulousaine du XVe au XIXe siècle. À travers une sélection de documents rares ou uniques, cet ouvrage et l'exposition qui l'accompagne proposent une mise en lumière de cette riche collection encore trop méconnue, désormais conservée à la bibliothèque universitaire de l'Arsenal de l'université Toulouse Capitole.
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Alfred Nakache était un phénomène.
Adolescent, il quitte son Algérie natale pour aller s'entraîner à Paris et entamer une brillante carrière de nageur. Très vite, il collectionne les podiums et les records. Il devient un champion, une vedette.
La guerre survient, puis l'exode en zone « non occupée », l'arrestation à Toulouse et les camps. Toute sa vie est bouleversée mais lui ne change pas : humain dans les bassins, humain dans la vie, humain dans les camps.
Le retour à la liberté est difficile - sa femme et sa fille ne reviendront pas de Buchenwald - mais sa force vitale est hors du commun. Il la mobilise tout entière en vue de la reconquête de ses titres.
Et il y parvient. Titres et records pleuvent à nouveau : deux records du monde, un record d'Europe, deux records de France ; et il est champion de France à cinq reprises.
La trace que Nakache laisse sur la terre dépasse largement le domaine sportif, il est à lui tout seul un symbole de vie.
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Itinéraire d'un anarchiste ; Alphonse Tricheux (1880-1957)
Violette Marcos, Juanito Marcos
- Loubatieres
- Libre Parcours
- 8 Mars 2011
- 9782862666365
La chance nous a été donnée de retrouver la piste d'un inconnu, un de ces acteurs de l'histoire sociale et politique de notre pays, généralement engloutis dans le passé.
Cette histoire a débuté comme un roman policier, par une énigme le jour où une archiviste du Centre international de recherches sur l'anarchisme de Lausanne (CIRA) nous confiait la photocopie d'une lettre manuscrite datée de 1924 et signée par un anarchiste toulousain, Alphonse Tricheux. Celui-ci informait un correspondant suisse de la création à Toulouse d'une coopérative libertaire.
Tricheux était un de ces innombrables « petits », « sans-grades », ignorés de tous. Pas à pas, de centres d'archives en services d'état civil, en passant par des compagnies de transports transatlantiques dont les dossiers avaient sombré à jamais, nous avons suivi le personnage. Nous avons ainsi pu rencontrer le mécontentement des paysans des Corbières, la grève générale des planteurs de tabac à La Havane et les manifestations de soutien à Sacco et Vanzetti à Toulouse, lieux où Tricheux avait vécu. Des publications diverses, cubaines, françaises et, bien sûr, toulousaines ont enrichi les luttes, les meetings et les innombrables réunions.
Peu à peu, sa figure émergeait des archives et retrouvait sa stature d'alors. De son vivant il avait fait l'objet d'investigations « rapprochées ». Il avait été suivi, surveillé, fiché par les Renseignements généraux qui avaient amassé sur lui et ses amis de nombreux rapports et comptes rendus.
C'est ainsi que Toulouse, après Cuba et les Corbières, devait nous permettre de comprendre ceux qui gravitaient autour de lui. Les compagnons de lutte, les amis et les adversaires bien sûr mais aussi les groupes sociaux et politiques, ce milieu dans lequel non seulement il vivait et travaillait mais qu'il voulait changer.
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Un combattant républicain dans la guerre d'Espagne
Salvador claude Garcia, Francisco Garcia
- Loubatieres
- 5 Novembre 2020
- 9782862667799
Rare témoignage d'un paysan andalou né en 1908, Francisco Garcia Barrera, qui prit les armes dès le 18 juillet 1936 pour défendre la République espagnole. Humble paysan sans terre, c'est son engagement politique et syndical - il était secrétaire de la CNT (anarcho-syndicaliste) pour la zone d'Utrera - qui l'amène à s'engager pour défendre la République espagnole. D'Utrera jusqu'à la frontière française, il a vécu toute la guerre, du premier jour jusqu'à la Retirada en février 1939. Francisco se dévoue totalement à sa cause (il est blessé et hospitalisé plusieurs fois), mais ressent profondément les destructions que la guerre inflige à la terre et les ravages des champs et des cultures. D'une loyauté sans faille, il observe et déplore les incapacités du commandement républicain déchiré en tendances contradictoires. Francisco décrit avec exactitude les espoirs de victoire, les déroutes, les retraites, l'exode des populations civiles... Au bout du bout, ce sont les derniers moments en Espagne, à Mollô, à deux pas de la frontière, lorsqu'il faut se résoudre à traverser, à abandonner la patrie sans espoir de retour. C'est sur ce saut dans le vide que s'achève le récit d'un homme dévoué à son idéal, un militant de la dignité et de l'abnégation.
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Le sait-on ? Jean Jaurès - « apôtre de la paix » - fut adjoint au maire à Toulouse durant deux ans et demi. Il laisse dans la Ville rose une empreinte indélébile de son engagement et de ses réalisations. Voici des écoles et des facultés, le théâtre et les Beaux-Arts, mais encore des lieux de rencontre comme l'ex-hôtel d'Espagne et le siège du Parti Ouvrier de France, ou même des lieux de conciliation comme l'ex-dépôt des tramways hippomobiles... C'est un beau livre contenant une série de textes inédits (évocations personnelles et littéraires) préfacés par Georges Mailhos et postfacés par Jean-Michel Ducomte, dont le contenu historique est avéré et garanti par l'historien Rémy Pech, avec en regard des illustrations artistiques originales (dessins au crayon et au fusain) de l'artiste Amina Ighra. Il s'agit d'une démarche singulière parmi les publications touchant Jaurès, propre à évoquer à la fois les traces de la pratique du personnage dans la ville, aussi bien que son génie humaniste devenu tutélaire de la République.
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Emmanuel, comte de Las Cases, est le grand chroniqueur d'une époque charnière de l'histoire de France.
Recueillant de la bouche même de l'Empereur des propos couvrant l'ensemble de l'épopée napoléonienne, il en a tiré le Mémorial de Sainte-Hélène qui demeure une référence incontournable. Au-delà du témoignage sur les dernières années de Napoléon Ier, l'oeuvre de Las Cases a largement contribué à forger la légende. Historien consciencieux et compagnon dévoué de l'Empereur dans les jours sombres, Las Cases connut la notoriété et les jugements sévères.
C'est que le personnage est complexe. Ses motivations et son comportement en certaines circonstances quelque peu ambigus. Les interrogations ne manquent pas : en accompagnant l'Empereur en exil, a-t-il surtout répondu aux besoins de se mettre en valeur, de s'enrichir, d'écrire un " best-seller ", ou bien a-t-il répondu à de nobles considération ? L'homme est passionnant, précisément en raison de ce qu'il est, et de l'originalité de son parcours.
Cet ouvrage s'efforce, en suivant l'itinéraire d'Emmanuel de Las Cases depuis l'enfance, de cerner au plus près celui qui fut l'oreille et la plume de Napoléon.
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Lorsque naquit Andrea Tron en 1712, Venise se remettait avec difficulté de deux siècles de guerres incessantes contre l'ennemi turc. Son trésor était vide, son empire avait disparu. Enveloppée dans un magnifique isolement, elle s'éloignait doucement de la réalité, remplaçant le goût du risque et les victoires maritimes par l'attrait du jeu et la poursuite effrénée des plaisirs. La formation particulièrement poussée du jeune patricien, son sens aigu de l'État, sa compétence acquise au cours de missions diplomatiques en Europe, lui firent appréhender très jeune les problèmes économiques et politiques qui paralysaient la Sérénissime. Gentilhomme des Lumières, ami et admirateur de Montesquieu, il fut soutenu par sa femme Caterina qui animait un salon littéraire de haute volée, fréquenté entre autres par Goldoni et les frères Gozzi. Devenu procurateur de Saint-Marc, il s'attacha à restaurer la confiance financière et à moderniser les institutions et l'université tout en combattant avec force les tentatives de rébellion contre la puissance du Conseil des Dix, seul garant à ses yeux de la primauté de l'État. Andrea Tron mourut en 1785, douze ans avant la fin de la République de Venise, une fin programmée dont il pressentait dès le milieu du siècle, l'arrivée inéluctable. Toute son action politique, même dans ses aléas les plus contestables, n'eut qu'un but : permettre à Venise de durer.
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Silvio Trentin, un européen en résistance 1919-1943
Paul Arrighi
- Loubatieres
- 16 Avril 2007
- 9782862665214
Silvio Trentin était de ces êtres rares qui savent relier la pensée et l'action. La montée du fascisme en Italie, puis la guerre, vont servir de cadre à son engagement politique. Universitaire, juriste, homme politique, combattant, Européen, il fut tout cela à la fois.
Son opposition à l'oppression le conduit à quitter l'Italie pour la Gascogne en 1926, puis Toulouse ou il ouvre une librairie. Celle-ci, 46 rue du Languedoc, devient vite un foyer ouvert aux idées progressistes. Son soutien aux républicains espagnols l'amène à se rendre à plusieurs occasions à Barcelone. La deuxième guerre mondiale survient et son engagement devient résistance. Il soutient, organise, théorise la Résistance ; son organisation - Libérer et Fédérer - sera un mouvement original de reconquête de la liberté dans le Sud de la France.
Mais la lutte a lieu aussi en Italie et Silvio Trentin ne peut pas ne pas y participer. Il retourne dans son pays, il combat, il est fait prisonnier. Il meurt en détention en 1944.
Dans cette dense biographie - écrite à partir de sa thèse soutenue en 2005 -, Paul Arrighi rend hommage à ce grand Européen dont l'action et la pensée continuent aujourd'hui encore à servir d'exemple.
Les sources utilisées par Paul Arrighi sont disponibles ici, sa bibliographie sélective là.
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Raymond Vanier, journal d'un pilote de guerre (1914-1918)
Raymond Vanier
- Loubatieres
- 9 Mars 2017
- 9782862667515
Lorsque Raymond Vanier (1895-1965) pousse le 15 septembre 1914 la porte du bureau d'engagement volontaire, il n'a déjà en tête qu'une seule obsession : devenir pilote. D'abord versé dans l'artillerie, il connaît les secteurs très exposés de l'Artois et de la Champagne, puis ceux de Verdun et de la Somme. Canonnier, il se fait parfois cavalier, mais aussi téléphoniste et même à l'occasion fantassin. Il gagne là ses premières citations et y reçoit ses premières blessures.
Tout change pour lui en mars 1917, quand il est appelé pour commencer sa formation de pilote militaire. Il rejoint en juillet sa première unité combattante, l'escadrille N 57, où il côtoie son premier "as", le lieutenant Chaput, puis le grand Guynemer. Là commencent les patrouilles de haute altitude et la véritable chasse aux avions et aux ballons d'observation allemands. Le matériel est encore loin d'être au point ; les pannes et accidents se multiplient et beaucoup de ses camarades pilotes y laissent la vie. Lui-même, "modèle d'énergie et d'audace", est blessé à plusieurs reprises mais, à la fin de la guerre, il totalise quatre victoires homologuées.
Dès le début du conflit, il commence le journal qu'il va tenir scrupuleusement jusqu'en 1919. D'une précision rare, ce document nous livre le récit objectif d'un parcours de vie exceptionnel au coeur d'une guerre impitoyable.
Texte établi par François Bordes, conservateur général du patrimoine.