Ibis Rouge
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Gaston Monnerville (1897-1991) : Un destin d'exception
Jean-paul Brunet
- Ibis Rouge
- 1 Octobre 2013
- 9782844504357
Un homme au destin exceptionnel, tel fut Gaston Monnerville, par sa spectaculaire ascension sociale, par l'exemple d'intégration républicaine qu'il représente, par le modèle de vie qu'il nous offre.
Descendant d'esclaves des Antilles, petit boursier de Cayenne, Monnerville devint un avocat à l'éloquence éclatante, défenseur des victimes du racisme, radical-socialiste épris des valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité. Député de la Guyane puis secrétaire d'État aux Colonies avant la Deuxième Guerre mondiale, il s'implanta ensuite dans le Lot et, pendant près de vingt-deux ans, présida le Conseil de la République, puis le Sénat.
En octobre 1962, Gaston Monnerville s'insurgea contre la décision du général de Gaulle de soumettre à référendum un projet de loi instituant l'élection du président de la République au suffrage universel, jugeant la procédure contraire à la constitution. C'est la raison pour laquelle il taxa de « forfaiture » - le mot fit mouche - le Premier ministre Georges Pompidou. De Gaulle ne lui pardonnera pas cet affront, et durant plus de six années, Monnerville dut effectuer sa « traversée du désert ». L'avenir et sa « justice immanente » devaient finalement lui donner raison.
Professeur émérite d'histoire contemporaine, Jean-Paul Brunet retrace l'itinéraire exemplaire de cet homme d'État dont la vie fut consacrée à la défense du droit et qui apparaît comme une conscience de la République. -
Félix Eboué de Cayenne au Caire 1884-1944
Philippe Guyot, Rodolphe Alexandre
- Ibis Rouge
- 16 Janvier 2012
- 9782844504098
« Le 17 mai 1944, à l´Hôpital français du Caire, mourait Félix Eboué, gouverneur général de l´Afrique Equatoriale Française, Compagnon de la Libération, membre du Conseil de Défense de l´Empire. Quatre ans auparavant, alors gouverneur du Tchad, il maintenait dans la guerre trois millions de kilomètres carrés, situés au coeur de l´Afrique. Il fut en effet le premier parmi les chefs coloniaux à refuser l´armistice, entraînant ainsi dans la Résistance toute l´Afrique équatoriale et le Cameroun. Il repose au Panthéon national, parmi les plus grands serviteurs de la France ; aux Antilles et en Afrique noire, l´histoire de sa vie se confond déjà avec la légende. Puissent les enseignements du gouverneur général Félix Eboué, fondés à la fois sur un profond amour de la France et de l´Afrique, être médités et compris avant qu´il ne soit trop tard ». Jean de La Roche, Le gouverneur général Félix Eboué, 1957.
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Justin Catayée et la question de l'égalité républicaine
Collectif
- Ibis Rouge
- Espace Outre-Mer
- 1 Septembre 2010
- 9782844503886
La figure de Justin Catayée est peu connue hors de la Guyane, le pays qu'il a représenté à l'Assemblée nationale de 1958 à 1962. Sa portée dépasse pourtant les frontières de la France et des pays de l'outre-mer français, pour concerner la tragédie du rapport à l'Autre en situation de domination.
Justin Catayée a refusé l'enfermement de ses compatriotes de la Guyane dans la situation de citoyens de seconde zone. Il s'est également opposé à leur représentation dans la posture du colonisé. Il pensait que la qualité de citoyens français, qu'il proclamait avec fierté, avait vocation à ouvrir les portes de l'égalité républicaine à tous. Il dut rapidement déchanter, lorsque la proposition d'une certaine autonomie au sein de la République qu'il formula, pour sortir la Guyane de ses difficultés économiques, lui valut d'être traité en quasi-ennemi de la France, pratiquement assimilé aux nationalistes aspirant à l'indépendance.
Il avait pourtant foi au principe de l'égalité républicaine, au nom duquel il entendait marier les intérêts de la Nation et l'aspiration au développement d'un pays qu'il pensait en citoyen français. Il disparut brutalement de la scène politique guyanaise, lors de l'accident d'avion qui endeuilla les Antilles françaises et la Guyane le 22 juin 1962.
A la suite de plus d'un demi-siècle de déchirements (1956-2010) sur la question du rapport à la France, l'analyse du discours qu'il a tenu au cours des années 1960 révèle les talents d'un visionnaire, qui a compris l'identité politique de la Guyane comme l'association de l'autonomie et de l'appartenance indiscutable à la République française. L'approche qu'il en eu apparaît aujourd'hui comme la plus féconde au plus grand nombre. Lui qui n'a connu que l'incompréhension de la majorité de ses compatriotes de Guyane, qui, sous les effets de la décolonisation triomphante, se trouvèrent ligués contre un projet politique jugé bien suspect ; lui qui, sous la Présidence du général de Gaulle, n'a connu que la défiance des gouvernements, trop engagés dans les affaires africaines (guerre d'Algérie et marche vers l'indépendance des pays de l'Afrique subsaharienne), pour percevoir le trait innovant de son projet de société.
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Joseph Zobel : Le coeur en Martinique et les pieds en Cévennes
José Le moigne
- Ibis Rouge
- 1 Juillet 2008
- 9782844503343
Plusieurs fois par an, je me rends à Anduze pour rendre visite à Joseph Zobel et rester quelques jours avec lui. Il y a un mois, cependant, je ne m'attendais pas à le retrouver à l'hôpital d'Alès. Mon épouse et moi lui avons pris les mains, comme pour accompagner sa fuite vers les îles. Il ne nous a reconnu qu'à notre départ. Trois jours plus tard, Joseph va mieux. Il nous reconnaît, fait le joli coeur auprès de Christine :
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Encore une publication concernant D'Chimbo ! pensera-t-on en Guyane. Il y a là un paradoxe. D'Chimbo est l'un des noms les plus évocateurs de l'histoire contemporaine de la Guyane, il hante l'imaginaire du pays depuis plus d'un siècle et il est même devenu une figure littéraire. Pourtant la vie de cet homme est l'une des plus mal connues des Guyanais. Cet immigré africain a vécu en Guyane au milieu du 19e siècle et, raconte-t-on, a assassiné de nombreuses personnes en toute impunité, protégé par des forces occultes. Il a fallu, dit encore la tradition orale, déployer des contre-pouvoirs magiques pour en venir à bout.
Ce travail constitue une première. Un historien rétablit enfin la réalité de D'Chimbo et redonne à l'immigré africain une humanité niée par la tradition orale et par certains auteurs. Par ailleurs, il explore cet imaginaire guyanais qui a donné à un criminel une dimension aussi considérable.
La découverte du vrai visage du «bandit» D'Chimbo lève le voile sur l'univers des gens simples, acteurs d'un quotidien peu connu, sur le rapport des Guyanais à la culture française et sur les manipulations de la mémoire collective.
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Le Vaudois des terres noyées : Ingénieur à la Guiane française 1777-1791
Jean Samuel Guisan
- Ibis Rouge
- 17 Mars 2012
- 9782844504005
Cet ouvrage, première édition complète des mémoires de Guisan, est le fruit d'une collaboration scientifique et éditoriale suisse et guyanaise. Ont contribué à l'établissement du texte, son annotation et son introduction, Olivier Pavillon, Gilbert Coutaz, pour la partie suisse, et Yannick Le Roux, Kristen Sarge, Eunice Richards-Pillot, pour la partie guyanaise.En 1769, Jean Samuel Guisan (1740-1801), ingénieur autodidacte d'origine suisse, débarque au Surinam pour aider son oncle dans la gestion de plantations.
Lors de sa visite à Paramaribo en 1777, l'ordonnateur Malouet le débauche et lui confie la mission de développer la culture des terres basses de la Guyane française et gérer l'atelier royal d'esclaves dévolus aux travaux publics. Jusqu'en 1791, il travaille ainsi à la promotion des « terres noyées », conseillant, aménageant, construisant pour le compte de la colonie et d'habitants particuliers.
De retour dans son pays natal, il rédige pour la postérité ses mémoires, dans lesquels il livre un témoignage exceptionnel sur son parcours en Guyane hollandaise et française : agriculture, esclavage, politique, technique, colonisation, société coloniale sont autant de thèmes qu'il aborde avec le regard d'un étranger qui a navigué aussi bien dans les zones humides les plus inhabitées de Guyane que les salons ministériels de la Cour de Louis XVI. -
Maurice Marchenay faisait lui aussi partie de la Section Impériale, groupe de jeunes Guyanais qui se sont battus pour être acceptés dans l´aviation française pendant la Seconde Guerre mondiale. Une aventure qu´il décrit en évoquant longuement le Maroc. nous découvrons ainsi Fez, Guercif, Oued Zem, villes étapes avant d´arriver à l´école de pilotage de Kasba-Tadla. Là, ses compagnons et lui seront formés au pilotage sur des avions tels que le Morane 315, le Tiger-Moth, BT 13 et autres illustres avions. Marchenay nous fait vivre les débuts ô combien difficiles de ces jeunes élèves-pilotes, mais il nous transmet surtout leur amour du pliotage. Quelques drames entacheront cette formation, les séparations, les échecs de certains. Tous ne seront pas pilotes comme Marchenay et aucun ne prendra part à la guerre, mais ils auront été à l´école de la patience et auront, malgré les séparations, cultivé l´esprit de solidarité, une solide amitié et surtout réalisé leur rêve.
Maurice Marchenay est d´origine marocaine. en 1935, ses parents s´installent en Guyane. Son père Léon Marchenay a lui aussi été pilote et a suivi sa formation à Kasba-Tadla.
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Thérèse-Rose d'Audiffredi, née de Kerckove, appartenait à une famille de colons, de militaires et de fonctionnaires établis en Guyane dès le début du XVIIIe siècle.
Michel Sardet raconte une histoire familiale centrée sur un personnage principal, une femme, d'une personnalité hors du commun et d'une rare énergie.
Créole, née en 1757 en Guyane, Thérèse-Rose d'Audiffredi dirigera à la mort prématurée de son mari Michel-Ange l'habitation de Petit-Cayenne. Mais durant la période troublée de la Révolution, elle doit quitter la Guyane et se réfugier aux Etats-Unis.
A son retour en 1797, elle retrouve son habitation qui avait été séquestrée, en piteux état. Elle mettra quatre ans à reconstituer sa fortune et son patrimoine.
De 1809 à 1817, la Guyane est occupée par les Portugais. Une période faste pour le développement de Petit-Cayenne qu'elle vendra malgré tout en 1817 pour rejoindre l'une de ses filles en France.
Après une courte période au Plessis, près de Nantes elle s'installera à Rochefort, où elle mourut en 1837. Elle ne put revenir à Cayenne qu'elle ne cessa de regretter. Sa descendance s'illustra surtout dans le milieu militaire.
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Gaston Monnerville ; un homme d'Etat de la République française
Collectif
- Ibis Rouge
- 11 Octobre 2001
- 9782844501318
Collectif sous la direction de Rodolphe Alexandre.
Le ministère de la Culture, le Sénat et de nombreuses collectivités en France, comme en Outre-mer ont célébré en 1997 la carrière politique et l´oeuvre de Gaston Monnerville.
La Guyane, - sa terre natale - s´est pleinement associée à cet hommage notamment par le biais d´un comité de pilotage initié par la collectivité régionale, en organisant différentes manifestations culturelles, dont ce colloque pour mieux faire connaître son importante contribution à l´Histoire de la France et de son empire.
De la IIIe à la ive République, Gaston Monnerville appartient incontestablement au cénacle des personnalités les plus prestigieuses et les plus attachantes de la République française : ce fils de la Guyane, dont la famille était originaire de la Martinique fut boursier de l´école laïque, pour devenir un notable du parti de la rue de Valois, pétri d´humanisme - jeune parlementaire « turc » opiniâtre dans ses convictions avant d´être nommé sous-secrétaire d´État aux colonies. Maquisard durant l´occupation allemande, le député de la Guyane 1932-1946 sera élu au Conseil de la République en 1946, pour être parachuté grâce à son entregent Sénateur du Lot (1947-1974) fonction qui allait le conduire à exercer la Présidence de la seconde assemblée de France pendant 22 ans !
Gaston Monnerville a indéfectiblement incarné la République dans son cursus, dans sa carrière et en tant que défenseur rigoureux de la constitution, c´est pour cela que des historiens, universitaires ont tenu à répondre à ce colloque exceptionnel à Cayenne afin que le président Gaston Monnerville, deuxième personnage de l´État retrouve toute sa place dans l´Histoire.