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Editions Libertaires
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Fin 1904, Ernest Girault et Louise Michel firent une tournée de conférences en Algérie pour dénoncer les religions, le militarisme, le capitalisme, l'oppression et l'exploitation coloniale... Et, ils firent presque toujours salle comble ! Fin novembre 1904, Louise Michel, fatiguée (elle avait plus de soixante dix ans et sortait d'une grave maladie), dut mettre un terme à la tournée de conférences et rentra se reposer à Alger. Ernest Girault poursuivit seul, pendant presqu'un mois, et se rendit jusque dans l'extrême sud Oranais, aux confins algéro-marocains, dans le Figuig en proie à des conflits frontaliers. Il fit de nombreuses rencontres. Et prit de nombreuses notes. À son retour en France, au printemps 1905, il publia, le récit de son voyage. Le titre en était : « Une colonie d'enfer ! » Dans ce livre il dépeignait les exactions de l'armée, la misère des populations asservies, et, plus globalement, l'intolérable de la colonisation française en Algérie. À l'heure où certains s'interrogent sur les aspects positifs de la colonisation, la réédition de ce livre tombe à pic. Écrit il y a un peu plus de cent ans, sa dénonciation du colonialisme était, déjà, ... sans appel !
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Buonarroti (1761-1837) ; l'inoxydable
Jean-Marc Schiappa
- Editions Libertaires
- 1 Février 2008
- 9782914980609
Philippe Buonarroti, né à Florence le 11 novembre 1761, est mort à Paris le 16 septembre 1837. A l'instar de son ami de jeunesse devenu son ennemi absolu, Napoléon Bonaparte, il aurait pu s'exclamer « quel roman que ma vie ! ». Révolutionnaire avant 89, il fuit vers la Corse en 1789 où il fréquente Paoli et Bonaparte. Arrêté après la chute de Robespierre, son ami, il est inculpé par la police du Directoire comme chef de la conjuration babouviste ; échappant à la guillotine, il est condamné à la déportation ; il vit ensuite en exil à Genève, d'où il est expulsé, par les soins réunis de Metternich et de Chateaubriand. Ses dernières années se déroulent à Paris, sous la Monarchie de Juillet, quasi-clandestinement. Toutes ces années, il avait animé des sociétés secrètes républicaine, notamment grâce à son ouvrage Conspiration pour l'Egalité, dite de Babeuf, salué par Bakounine et que Marx étudia. Une vie de révolutionnaire impénitent, à la fois actif et secret, pendant un demi-siècle. Une biographie ici reconstituée. Il ne perdit jamais de vue l'objectif de sa vie militante : l'Egalité, ce que l'on a appelé plus tard le communisme. Actuellement, les forces réactionnaires paraissent l'emporter si solidement que l'étude de Buonarroti pourrait sembler désuète et incongrue. Mais les forces réactionnaires étaient, en apparences, au moins aussi solides dans l'Europe de la Sainte-Alliance de 1815. Certes il s'agit d'un tout autre contexte, mais elles se sont effondrées. Buonarroti n'y fut pas pour rien. Dans chaque moment, il chercha à agir et, souvent, son action pesa dans la situation. 220 pages + 16 d'iconographies
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Malatesta ; biographie en image d'une figure de l'anarchisme italien
Elis Fraccaro, Fabio Santin
- Editions Libertaires
- 18 Avril 2005
- 9782914980043
Errico Malatesta (1853-1932) fait partie de cette génération charnière entre les grands anciens de l'anarchisme (Proudhon, Bakounine, Kropotkine, Reclus...) et la révolution libertaire de 1936-39. De ses prédécesseurs il a incontestablement gardé un goût prononcé pour l'action et l'insurrection. Dès 14 ans, il connait la prison pour avoir envoyé au roi Victor Emmanuel une lettre... antimonarchiste. Et, ensuite, cela n'arrêtera pas. A 21 ans, de nouveau la prison suite à sa participation à une insurrection dans le sud de l'Italie. En 1877, avec la bande du Maltese, il libère quelques communes montagnardes entre Bénévent et Campobasso, y proclame l'anarchie..., et retourne tâter de la paille humide du cachot. En 1898, lors de la grève générale à Ancône, il est de nouveau emprisonné. En 1914, toujours à Ancône, il participe activement à la semaine rouge . En 1920, il est en première ligne du mouvement des conseils d'usine qui faillit mettre l'Italie à l'heure de la révolution sociale... Malatesta, cependant, n'est pas qu'un baroudeur révolutionnaire toujours en quête de plaies et de bosses. C'est aussi, et surtout, un formidable organisateur et un inlassable propagandiste qui, en choisissant d'ancrer l'anarchisme dans le mouvement ouvrier, a largement préparé le terrain à ses successeurs de l'Espagne libertaire. C'est ainsi qu'en 1871, il sera le secrétaire fédéral de la section italienne de l'A.I.T. et en rédigera le programme. Qu'en 1872, avec Bakounine, il fondera l'Alliance des révolutionnaires socialistes. Qu'en 1920, il rédigera le programme de l'Union anarchiste italienne. Qu'en 1883, il fondera La Questione sociale, en 1889, l'Associazione, en 1891, l'Anarchie, en 1897, l'Agitazione, en 1914, Libertà... Qu'en 1920 il sera directeur du quotidien anarchiste Umanità Nova... Et que sa vie durant il écrira des milliers d'articles et des dizaines de brochures, et parlera à au moins autant de meetings et de conférences aux quatre coins du monde. Cette biographie en image nous conte tout cela. Cette vie d'aventure toute entière consacrée à l'idéal libertaire et à la construction d'un rêve. Et c'est peu dire que ça dégage !
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Raoul Vaneigem a été, de 1961 à 1970, une des figures de proue du mouvement situationniste. Auteur du monumental Traité de savoir-vivre à l'usage des jeunes générations publié chez Gallimard en 1967, c'était le maître à dire du tourbillon libertaire qui souffla sur la France lors d'un printemps trop bref. En 1970, pour n'avoir pas trouvé de réponse à la question Comment ce qu'il y avait de passionnant dans la conscience d'un projet commun a-t-il pu se transformer en un malaise d'être ensemble ? il décide de sauter le pas : Je préfère donc reprendre le pari que mon adhésion à vis avait différé : me perdre absolument ou refaire absolument ma propre cohérence, et la refaire seul pour la refaire avec le plus grand nombre, et démissionne de l'Internationale Situationniste. La suite, cette brochure nous la raconte. et c'est peu dire que ça décoiffe ! Nous ne voulons pas d'un monde où la garantie de ne pas mourir de faim s'échange contre le risque de mourir d'ennui, Faudra-t-il autant de sang pour attester que cent mille coups d'épingle tuent aussi sûrement que trois coups de massue, Où l'illusion d'un changement est dénoncée, le simple changement d'illusion devient insupportable, Ceux qui parlent de révolution et de lutte de classes sans se référer explicitement à la vie quotidienne, sans comprendre ce qu'il y a de subversif dans l'amour et de positif dans le refus des contraintes, ceux-là ont dans la bouche un cadavre, Le bon sens de la société de consommation a porté la vieille expression voir les choses en face à son aboutissement logique : ne voir en face de soi que des choses, L'espoir est la laisse de la soumission
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Louise michel en algérie
Clotilde Chauvin
- Editions Libertaires
- Anarchisme
- 26 Avril 2007
- 9782914980456
Après la défaite de la Commune de Paris, Louise Michel fut déportée en Nouvelle-Calédonie. Elle y côtoya des algériens qui y furent envoyés après les insurrections de 1871 en Kabylie. Ils sympathisèrent. Et elle leur promit de leur rendre visite dans leur pays dès que cela serait possible. Louise Michel n'avait qu'une parole. Ce livre retrace les liens netre les exilés de la Commune et de la Kabylie puis examine le voyage que firent Louise Michel et Ernest Giraud en Algérie quelques décennies plus tard, d'octobre à décembre 1904. Un voyage militant car ponctué de plusieurs dizaines de conférences dénonçant les religions, le militarisme, l'oppression et l'exploitation coloniale... et appelant à la révolution sociale. En faisant salle comble à chaque fois. Ce fut le dernier voyage de Louise Michel qui mourrut à marseille en 1905. « Bizarrement », cette période de la vie de Louise Michel est quasi-complètement occultée. Ce livre répare, donc, un « oubli » et c'est peu dire qu'il vaut le détour. Pour les Français... comme pour les Algériens.
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Les lois du hasard. Léo Ferré est né à Monaco le 24 août 1916, de parents prénommés Marie et Joseph. Il meurt le 14 juillet 1993. Naissance sous signe divin, décès sous signe républicain, vie résolument libertaire. Ferré le rêve. Prendre la route ferroviaire, accompagné d'une chienne à trois pattes, d'une guenon émancipée, d'un cheval fourbu, voyage vers la mémoire, destination la mer. Ferré l'écriture. Virevolter entre intimité et démesure, du mot émacié à la phrase fluviale. Hurler les mots trempés au vitriol. S'installer convive au banquet des poètes solitaires. Ferré la musique. Devenir artificier de salves harmoniques. L'art du contre-pied pour émanciper la portée musicale du caporalisme ambiant. Ferré la révolte. Se mettre conforme avec soi-même. S'opposer à la dilution ravageuse dans le collectif. Rester fraternel, juste inverse du bocal compétiteur dans lequel la tête est plongée dés l'enfance. Ferré l'homme. La pensée critique contre le verbe autoritaire des petits maîtres, moraline étriquée, qui s'évertuent à diriger nos vies. La société ferre les hommes, les entrave, les ligote, les enchaîne. Est libre, disait Nietzsche, l'individu qui danse dans ses chaînes. L'homme Ferré est l'homme libre. Michel Perraudeau est universitaire. C'est le livre d'un écrivain en hommage à un autre écrivain.