Editions De L'Atelier
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Marcel Paul, un ouvrier au conseil des ministres
Nicolas Chavassus-Au-Louis, Alexandre Courban
- Editions De L'Atelier
- 24 Septembre 2020
- 9782708246126
Né en 1900 à Paris, placé dès son plus jeune âge à l'Assistance publique, Marcel Paul devient pupille de la Nation après le décès de son père au Front lors du premier conflit mondial. Devenu ouvrier électricien, il adhère à la CGTU et au Parti communiste où il milite durant l'entre-deux-guerres, s'imposant comme un militant de premier plan.
Durant la Seconde Guerre mondiale, son engagement dans la Résistance lui vaut l'internement puis la déportation. Matricule 53057 à Buchenwald, Marcel Paul participe activement à la mise sur pied d'un réseau d'entraide parmi les prisonniers, sauvant de nombreuses vies dont celle de Marcel Dassault, qui lui témoignera toute sa vie sa reconnaissance. À la Libération, cet ancien ouvrier et militant CGT des industries électriques et gazières intègre le gouvernement du général de Gaulle comme ministre de la Production industrielle. C'est alors qu'il mène le combat de sa vie, obtenant la nationalisation de l'énergie et créant par la même EDF.
En nous replongeant dans l'itinéraire méconnu de celui qui a rendu possible l'un des fleurons de l'industrie française, les auteurs redonnent tout son sens à ce combat, à l'heure où les privatisations croissantes remettent en cause les avancées sociales et économiques.
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Georges seguy, syndicaliste du XXe siècle
Christian Langeois
- Editions De L'Atelier
- 12 Avril 2018
- 9782708245341
Secrétaire général de la CGT en mai 68, Georges Séguy a pris une part décisive à ces événements en étant au coeur de l'organisation de la manifestation géante du 13 mai qui déclencha la grève générale. Qui était l'un des hommes-clés des négociations de Grenelle entre patronat, syndicats et gouvernement ? Sa biographie révèle l'histoire d'un homme marqué dans sa chair par la déportation et le stalinisme et désireux de construire un syndicalisme à l'écoute des salariés dans la diversité de leurs sensibilités.
La vie de Georges Séguy, secrétaire général de la CGT de 1966 à 1982, décédé en août 2016, s'inscrit dans l'histoire du XX e siècle. Son père qui travaille dès 12 ans à la vigne dans le Languedoc avant de vivre la guerre 14-18 au front, de devenir cheminot et militant de la CGTU, le plonge très tôt dans les combats syndicaux. À douze ans, le petit Georges vit le congrès de réunification de la CGT à Toulouse. Durant l'Occupation, il rejoint un groupe de résistant. À 16 ans, en 1944, il est arrêté et déporté à Mathausen. Il survit grâce à la solidarité de ses compagnons. À son retour, il devient cheminot et accède à moins de 20 ans à des responsabilités au sein de la CGT.
Secrétaire général de la fédération CGT des cheminots en 1952, il devient membre du bureau politique du Parti communiste en 1956 en pleine révélation des crimes de Staline. Dix ans plus tard, il succède à Benoît Frachon à la tête de la CGT et joue un rôle clé durant les événements de mai 68 et tout au long des années 1970 où se forge l'union de la gauche et commence la désindustrialisation. Il exprimera alors le désir de donner à la CGT une plus large assise et une plus grande indépendance vis-à-vis du PCF sans toutefois parvenir totalement à ses fins.
En retraçant le parcours de ce militant syndical emblématique que fut Georges Séguy, Christian Langeois dessine le portrait d'un homme affable qui poursuit le sillon d'engagement tracé par son père et puise la source de ses combats dans l'expérience des camps. Le livre de Christian Langeois fait également découvrir pour la première fois, comment Georges Séguy fut plongé au coeur de sa famille dans le drame du stalinisme : peu après la Libération l'un de son beau-frère, soldat soviétique, résistant en France, rejoignit l'Union soviétique à la demande de Staline, fut déporté au goulag... et, de ce fait, ne revit jamais sa femme et sa fille.
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L'étrange ascension d'un maire de Nantes ; André Morice, la collaboration et la résistance
Franck Liaigre
- Editions De L'Atelier
- Patrimoine
- 23 Janvier 2002
- 9782708236073
Nantes, 1946.
Un homme politique accusé d'avoir collaboré économiquement avec les Allemands se fait réélire député au nez et à la barbe des forces de la Résistance. André Morice poursuit ainsi sa carrière politique qui le mènera sans encombre de ministère en ministère puis à la tête de la ville de Nantes. Brillant cursus, étrange ascension. Par quel mystère un jeune notable au passé controversé accède-t-il aux responsabilités dans l'immédiat après-guerre ?
Cet ouvrage tente d'élucider cette énigme.
Il met à jour le jeu trouble d'André Morice pendant l'Occupation : libéré d'un camp de prisonnier, il s'implique, à distance, dans la gestion de son entreprise de travaux publics qui collabore avec les armées hitlériennes. Fin manoeuvrier, ce radical-socialiste réchappe à l'épuration et se jette à corps perdu dans une bataille politique. Homme de réseaux, il s'assure une clientèle électorale en rendant d'innombrables services.
Sa réussite sonne le glas des espoirs politiques de la Résistance.
Fruit d'une recherche rigoureuse, ce livre peint la fresque politique d'une ville et d'un département où les résistants au nazisme subissent dès la Libération une défaite cinglante sur fond de conflits séculaires entre monarchistes et républicains.
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Clara Zetkin, féministe sans frontières
Gilbert Badia
- Editions De L'Atelier
- La Part Des Hommes
- 11 Février 1993
- 9782708230088
Si les Allemandes ont obtenu le droit de vote en 1918, près de trente ans avant les Françaises, c'est pour une part le résultat de la lutte obstinée d'une femme volontaire : Clara Zetkin. Son rôle dans les progrès du mouvement d'émancipation des femmes, à l'aube du siècle, est capital. Elue secrétaire internationale par les déléguées socialistes de quinze pays, elle propose en 1910 la tenue, chaque année, en mars, de la Journée internationale des femmes. Rédactrice en chef du journal féminin le plus diffusé, l'Egalité (125 000 abonnées en 1914) elle y expose sur la femme, sur le couple, sur l'éducation des enfants, sur l'école des idées contestées parce que novatrices. Farouchement opposée à la guerre (Aragon l'évoque dans les Cloches de Bâle), elle organise à Berne en 1915, la première conférence internationale des femmes pour la paix. Son approbation enthousiaste de la Révolution d'Octobre lui vaut d'être la représentante de la IIIe Internationale au congrès de Tours. Très tôt elle dénonce le sectarisme du Komintern et du parti communiste allemand et plaide passionnément, jusqu'à la veille de sa mort en 1932, pour l'unité d'action des deux partis ouvriers, dans un Reichstag dominé par les nazis. Hostile à la politique de Staline et à ses procédés, elle lui tient tête, parfois seule, au Comité exécutif du Komintern. Figure de proue de la IIe et de la IIIe Internationale, amie de Rosa Luxemburg, de Lénine et de Boukharine, Clara Zetkin a connu de près tous les grands noms du mouvement ouvrier international. Une existence toute de passion, qu'il s'agisse de la femme ou de la militante, une vie traversée par bien des drames.
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Dictionnaire biographique Maitron Tome 10
Claude Pennetier
- Editions De L'Atelier
- 14 Novembre 2014
- 9782708242944
La guerre, la résistance, la reconstruction, la guerre froide, l'explosion du mouvement associatif, l'anticolonialisme, le féminisme, Mai 68 à travers la biographie de milliers de militants connus et inconnus, ce tome 10 du Maitron continue de témoigner de l'histoire sociale pour la période charnière de 1940 à mai 68 à travers les biographies des acteurs du mouvement ouvrier et social.
Ce dixième volume de la 5ème période - dans la série qui comportera douze tomes ; comprenant chacun un volume papier réunissant près de 400 biographies et qui offre l'accès gratuit à la totalité du site maitron-en-ligne ; couvrira les lettres Pen à Ri.
Ainsi, dans ce nouveau tome : les biographies d'écrivains tels que Georges Pérec, Benjamin Péret, d'universitaires comme Madeleine Rebérioux - qui présida longuement L'Association des Amis du Maitron, également la notice de Michelle Perrot qui fut à l'initiative avec Jean Maitron de la revue Le Mouvement social. Dans le corpus des anarchistes vous découvrirez May Piqueray, vous retrouverez des personnalités s'impliquant dans la vie syndicale et politique comme Daniel Prin qui exerça notamment la responsabilité de Directeur général des Editions de l'Atelier de 1989 à 1999, René Piquet qui fut projeté à 32 ans secrétaire national et membre du bureau politique du PCF Responsable de la jeunesse en 1968. Et aussi Pablo PICASSO, Claude Poperen, Antoine PORCU, Marcel PRENANT, Marcel RIGOUT ou encore l'Abbé PIERRE...
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GUERIR LA MEMOIRE, transformer le souvenir d'épisodes traumatiques en force de vie, Michael Lapsley, lui-même rescapé de l'apartheid, s'y emploie depuis des décennies. Il n'a de cesse aujourd'hui encore d'aider à la réconciliation entre les peuples, les hommes qui se sont heurtés et entretués mais surtout il oeuvre sans relâche pour que toute victime de violence se réconcilie d'abord avec elle-même.
Le 28 avril 1990, Michael Lapsley perdait ses deux mains et un oeil dans un attentat au colis piégé au Zimbabwe. Prêtre anglican, d'origine néo-zélandaise, il militait depuis longtemps contre l'apartheid et payait ainsi très cher son engagement, qui lui avait déjà valu son expulsion d'Afrique du Sud quelque temps auparavant.
Depuis lors, des crochets métalliques lui servent de mains, mais il poursuit sans relâche son combat. En 1992, il rentre en Afrique du Sud pour s'impliquer dans le processus de reconstruction et de réconciliation du pays. Il témoigne devant la Commission Vérité et réconciliation puis, fonde en 1998, l'Institut pour la guérison des mémoires au Cap.
Les expériences douloureuses laissent en chacun de nous des « souvenirs empoissonnés ». Et ce poison - les sentiments de colère, de haine ou de vengeance- risque de nous envahir, voire de se transmettre de génération en génération si nous les gardons enfouis au fond de nous. Il s'agit d'offrir une occasion de le constater et de le reconnaître pour retenir du passé ce qui peut donner la vie.
L'Institut créé par le père Lapsley soigne les traumatismes en intégrant la dimension psychologique et religieuse. Fort de son expérience personnelle, Michael Lapsley anime à présent des sessions de « guérison des souvenirs » pour les victimes de l'apartheid mais également auprès de détenus, de réfugiés ou de malades du sida.
L'autobiographie de ce personnage extraordinaire relate son parcours pendant et après l'apartheid et donne la parole à des témoins qui collaborent actuellement à son oeuvre dans différents pays : Rwanda, Ouganda, Irlande du Nord, Allemagne, Timor oriental, Colombie, Etats-Unis.
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Des millions d'hommes et de femmes connaissent de Pilate son rôle dans la condamnation et la crucifixion de Jésus de Nazareth. Mais cet événement mis à part, qu'évoque ce nom apparemment familier ? Que savons-nous de ce gouverneur romain ? Des images d'Épinal circulent et, bien souvent, la représentation que l'on s'en fait est totalement erronée. Comment a-t-il administré le territoire de la Judée ? Quelles étaient ses relations à l'égard de la population juive ? Comment peut-on comprendre son attitude lors du procès du Christ ? Le livre de Jean-Pierre Lémonon interroge les textes et les monuments du Ier siècle et dessine un portrait du préfet de Judée. Pilate apparaît comme un gouverneur peu préparé à une tâche difficile, soucieux de manifester en toutes circonstances l'honneur de Rome, tentant de faire régner l'ordre de l'empire sur le territoire qui lui a été confié. Pilate entre donc par effraction dans l'histoire. Dès lors, sa figure - comme le relate ce livre - ne cessera plus d'être interrogée et interprétée au fil des siècles. Objet d'une première publication en 1981, cet ouvrage est considéré comme la référence mondiale sur le sujet. Il a été entièrement revu et actualisé au regard des recherches archéologiques, historiques et bibliques de ces dernières années.
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Pierre Monatte
Colette Chambelland
- Editions De L'Atelier
- La Part Des Hommes
- 14 Septembre 1999
- 9782708234604
Pierre Monatte (1881-1960) occupe une place à part dans le mouvement ouvrierfrançais.
Ce fils d'un maréchal-ferrant de la Haute-Loire, pion, employé de librairie, correcteur de presse n'a volontairement occupé aucune fonction dirigeante. Sa trace reste pourtant profonde et il constitue une référence pour ceux qui ont lutté et luttent encore pour un syndicalisme émancipateur et libre. Autour de lui se sont regroupés les syndicalistes révolutionnaires quand il crée en 1909 la revue syndicaliste, La Vie ouvrière.
Puis il réunit les tenants de l'internationalisme pendant la Première Guerre mondiale, les syndicalistes communistes en 1919. Enfin, dès 1924, il refuse le stalinisme comme le réformisme et fonde avec ses amis Alfred Rosmer, Robert Louzon, Maurice Chambelland, Ferdinand Charbi, La Révolution prolétarienne. Cette biographie éclaire tout un pan de l'histoire du mouvement ouvrier. Mais révèle aussi l'histoire d'un homme.
Ce portrait nous permet, en effet, d'échapper à la vision stéréotypée que l'on a le plus souvent du militant ouvrier. Grâce à la richesse des sources réunies par Colette Chambelland, on peut retracer, à côté de l'itinéraire militant, l'itinéraire intellectuel d'un homme de grande culture.
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Ce feu qui brûle encore ; itinéraire d'un enfant du pays-haut lorrain
Marc Zamichiei
- Editions De L'Atelier
- 28 Mars 2019
- 9782708245990
Retour sur les mille vies de Marc Zamichiei, syndicaliste étudiant, dirigeant communiste, conseiller général, responsable mutualiste...
Marc Zamichiei est un enfant du Pays-Haut lorrain, issu d'une famille de l'immigration italienne des années 1920 venue trouver du travail dans le bassin minier ferrifère de Briey (54). Il naît à Mont-Bonvilliers en 1948, trois ans après le retour de déportation de son père. Une histoire dans laquelle il n'entre que timidement, à travers des bribes de conversations d'adultes ou le numéro de matricule bleuté sur son avant-bras.
Le lycéen de Longwy grandit dans ce territoire symbole de la sidérurgie lorraine où le vote PCF est largement implanté. Il s'éveille à la vie syndicale et politique, en particulier lors de la grève de 1966 contre la fermeture de la mine de Murville à Mont-Bonvillers où est employé son père.
L'explosion de Mai 68, c'est à Nancy qu'il la vit, étudiant en Droit et président de l'association générale des étudiants nancéens (UNEF).
Militant communiste, il devient secrétaire permanent du comité de ville de Nancy du PCF. En 1973, élu dans le canton minier d'Audun- le-Roman, il est l'un des plus jeunes conseillers généraux de France.
En 1979, le nouveau plan acier laisse la Lorraine abasourdie : sa sidérurgie est démantelée, 14 000 emplois condamnés à disparaître.
Marc Zamichiei porte, en concertation avec la CGT, les revendications de la corporation minière et les propositions de sauvegarde de cette richesse nationale. C'est à cette époque qu'il rejoint le comité central du PCF, devenant secrétaire de son secteur propagande et communication.
Alors que se poursuit la liquidation du bassin minier et sidérurgique lorrain et qu'un sentiment d'abandon gagne les classes populaires, il est un de ceux qui critiquent la ligne politique de son parti et se retrouve exclu du comité central en 1985.
Estimant le PCF imperméable au changement, il le quitte avant de s'engager dans une nouvelle aventure qui va durer plus de trente ans : celle de la mutualité, qui renouvelle profondément sa conception de la transformation sociale et de l'engagement militant.
Il exerce de nombreuses responsabilités au sein des fédérations mutualistes, des institutions de Sécurité sociale et des organismes de santé et contribue à renouveler la réflexion sur les politiques de protection sociale et de santé.
« J'ai plutôt tendance à croire que l'histoire se fait par le bas, écrit-il. (...). À ceux qui doutent qu'un autre monde se fabrique déjà dans ces utopies concrètes, réelles, il faut rappeler que l'homme ne se réalise pas dans le futur mais dans le présent. »