Belfond
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Exilé dès l'arrivée des nazis au pouvoir, Lion Feuchtwanger vit pendant six ans « heureux comme Dieu en France », pour reprendre le dicton germanique. Mais, si Dieu vit bien en France, le diable n'y vit pas mal non plus. Et, pour Feuchtwanger, l'enfer commence avec la débâcle française de 1940. Jusque-là respecté et fêté, il est incarcéré avec d'autres artistes juifs allemands ou autrichiens en exil dans un camp installé en toute hâte au sein d'une tuilerie désaffectée près d'Aix-en-Provence. Petits et grands malheurs de ces intellectuels arrachés à leur univers, souffrances physiques et morales de tous ces êtres qu'on a voulu déshumaniser, mais aussi cruelle désillusion de ce fervent admirateur de la patrie des droits de l'homme vis-à-vis de la France, qui l'a trahi par lâcheté et je-m'en-foutisme. Une mise en garde aux puissantes résonances contemporaines contre ce « diable de la négligence, de l'inadvertance, du manque de générosité, du conformisme, de l'esprit de routine »...
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La découverte de la photo de son grand-père maternel, Saül, juif russe né à la fin du XIXe siècle, va faire basculer le destin de Paule Coudert, qui décide un jour de partir sur les traces de cet homme qu'elle n'a jamais connu. Douleurs et bonheurs, secrets de famille, le récit émouvant d'une quête d'amour, mais aussi une approche de la grande Histoire à travers le destin fascinant d'un homme épris de liberté.
La découverte de la photo de son grand-père maternel, Saül Selzerovitch, juif russe né à la fin du XIXe siècle, va bouleverser Paule qui, un jour, part sur les traces de cet homme qu'elle n'a jamais connu mais qui l'a toujours fascinée. Elle découvre qu'en 1905, son Diedouchka, étudiant révolutionnaire opposé au tsar, est dénoncé puis emprisonné à la forteresse Pierre-et-Paul, à Saint-Pétersbourg, d'où il réussit à s'évader avant de s'exiler en France, où il fonde une famille. Nostalgique de sa terre natale, Saül décide de repartir en Russie en 1934, avec l'espoir d'y faire venir les siens, mais il disparaît à jamais dans un goulag stalinien.
Douleurs et bonheurs, secrets de famille, Paule Coudert livre le récit émouvant d'une quête d'amour, mais aussi une approche de la grande histoire à travers le destin fascinant d'un homme épris de liberté. Le chemin sera long, compliqué mais lumineux, qui la mènera de Staraïa Roussa, le berceau des Selzerovitch, à Saint-Pétersbourg, en passant par la Lettonie et l'Ukraine, puis, au bout de ce long périple, Israël, où elle rencontrera des cousins qui, comme son grand-père, ont choisi l'exil. -
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Les mille vies d'Irena ; la femme qui sauva 2500 enfants juifs
Tilar Mazzeo
- Belfond
- 8 Novembre 2018
- 9782714460202
En 1942, alors que Varsovie est plongée dans la terreur et que tous les Juifs de la ville sont parqués dans le ghetto où ils tentent désespérément de survivre, une jeune femme au caractère bien trempé va faire preuve d'un courage exceptionnel : Irena Sendler.
En tant qu'agent des services de santé publique, Irena est l'une des très rares non-Juives autorisées à se rendre quotidiennement au coeur du ghetto. Bravant tous les risques, elle se lance alors dans la dangereuse construction d'un réseau de résistance afin d'exfiltrer les enfants juifs, allant même jusqu'à lister secrètement le nom de ceux qu'elle réussit à mettre à l'abri.
À elle seule, Irena Sendler aura sauvé 2 500 vies.
Dans le ghetto de Varsovie, quatre-vingt-dix pour cent des familles ont péri.
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Avec l'arrivée de Géraldine Apponyi à la cour de Tirana en 1938, le glamour et la modernité entrent en Albanie.
De mère américaine et de père hongrois, de confession catholique et apparentée à toutes les familles royales de la vieille Europe, la "Rose blanche de Hongrie" tombe sous le charme du petit Etat des Balkans et de Zog Ier, son souverain musulman. Si la rencontre a été arrangée, le coup de foudre surprend la jeune comtesse et le roi dès le premier regard, dès le premier bal.
Mais, un an plus tard, c'est le drame : l'Italie fasciste envahit l'Albanie et, tandis qu'elle vient de mettre au monde le prince héritier Leka, la reine doit fuir.
Commence alors pour elle une vie d'errance, plus de soixante années d'exil qui ne prendront fin qu'en 2002, lorsque Géraldine rentrera triomphalement dans une Albanie délivrée du communisme. De l'Empire austro-hongrois à la montée du nazisme, de la guerre froide à la chute du mur de Berlin, Géraldine, reine des Albanais est une superbe fresque historique où l'épopée lumineuse et tragique de l'héroïne se confond avec celle d'une Europe à jamais disparue.
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«Plaignons les tourterelles qui ne baisent qu´au printemps », disait la belle Ninon de Lenclos, courtisane du XVIIe siècle adulée par tous les hommes. Michel de Decker dépeint d´une plume joyeuse les aventures amoureuses de cette reine des salons parisiens qui côtoya les plus grands noms de son temps et dont les multiples liaisons, jusqu´à ses 85 ans, défrayèrent la chronique.
La belle Ninon de Lenclos, que le temps ne sembla jamais atteindre, fut sans doute la plus étonnante courtisane de notre histoire. Vivre avec Ninon, c´est rencontrer toutes les grandes figures de l´époque qui ont aimé la côtoyer, de Richelieu à la reine Christine de Suède en passant par Molière, Racine, Scarron, la future Mme de Maintenon, Jean-Baptiste Lully et les académiciens de la première heure, tels La Fontaine ou Boisrobert...
Au coeur XVIIe siècle, Ninon avait compris que l´égalité des sexes passait par la libération de la femme. Je vois que l´on charge les femmes de ce qu´il y a de plus frivole et que les hommes se réservent le droit aux qualités essentielles, je vais donc me faire homme, consigna-t-elle noir sur blanc. Sa vie durant, elle multiplia les conquêtes. Elle classait ses amants par catégorie, les « payeurs » qui l´entretenaient sans toujours avoir le droit à ses faveurs, les « favoris » qui ne restaient jamais longtemps en place et les « martyrs », amoureux transis.
Tout en rebondissements épiques et savoureux, ce récit brosse le portrait d´une femme d´exception, cultivée et indépendante, qui profita des plaisirs de la vie jusqu´à son dernier souffle.
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Alexandre Dumas un pour toutes, toutes pour un !
Michel de Decker
- Belfond
- 1 Avril 2010
- 9782714445070
" Un pour toutes, toutes pour un " : une devise reflétant l'intimité d'un être exceptionnel, boulimique de bonne chère, de travail, d'honneurs, de succès, de voyages... et de femmes. Michel de Decker revisite d'une plume alerte le parcours d'un personnage hors du commun, une véritable force de la nature qui aura vécu, en soixante-huit ans et jusqu'à son dernier souffle, un nombre incalculable de vies.
" Je ne voudrais pas exagérer, mais je crois que j'ai de par le monde plus de cinq cents enfants. " Il est vrai que la vie sentimentale et sensuelle d'Alexandre Dumas père tient du prodige. Marie Dorval, Mélanie Waldor, Belle Krelsamer, Ida la joufflue, Adah la fougueuse, Emma la phtisique...
Comédiennes, chanteuses, pâtissières, écuyères, princesses allemandes, russes ou italiennes... Cet homme-là avait le coeur grand comme le monde, c'est le moins qu'on puisse dire ! Boulimique de bonne chère, de belles chairs et de bonnes pages, Alexandre Dumas avait plus d'une vie à vivre. Chef de file du théâtre romantique, inventeur du roman historique, mémorialiste, grand reporter avant l'heure et père du roman-feuilleton, pour mener de front toutes ses passions, il dormait peu mais vite. Et il fut tout aussi prolifique, fougueux et fécond assis à sa planche de travail qu'allongé sous la couette. N'a-t-il pas donné le jour à six cents livres, quatre mille héros principaux, neuf mille personnages secondaires et plus de vingt-cinq mille troisièmes couteaux ? Au total, du bout de sa plume intarissable, il aura réussi à peupler une ville comme Chartres ou Auxerre et à mettre au monde près de quarante mille " enfants " ! Une véritable force de la nature...
Historien, scénariste pour la télévision, producteur et animateur d'émissions radiophoniques et télévisées, Michel de Decker est l'auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels, chez Belfond, Henri IV, les dames du Vert Galant (1999 ; 2010) ; Louis XIV, le bon plaisir du roi (2000) ; Hugo, Victor pour ces dames (2002) ; Talleyrand (2003) ; Marie-Antoinette (2005) et Napoléon III (2008). Plusieurs fois lauréat de l'Académie française, il vit aujourd'hui en Normandie. -
À l'occasion du bicentenaire de la naissance de Napoléon III, Michel de Decker présente le portrait insolite et vivant d'un personnage étonnant : rêveur et fin politique, mais surtout prince ami des femmes ...
Le Second Empire fut le règne des courtisanes de haut vol et l'apothéose des demi-mondaines. Si Napoléon III fut moins goujat que son oncle Napoléon Ier, il n'en fut pas moins volage.
Dès sa première adolescence et jusqu'aux derniers jours de son règne fatigué, il succomba en effet aux charmes d'un nombre incalculable de femmes. De sa romantique cousine Mathilde aux élégantes comtesses et autres délicieuses comédiennes, en passant par une charmante blanchisseuse de prison, à laquelle il fit deux enfants, et une mystérieuse Anglaise qui l'aida à conspirer, sans oublier Eugénie, sa triste épouse légitime, la vie sentimentale du dernier empereur des Français est un chef-d'oeuvre du genre.
Mais Napoléon III n'était pas seulement cet ardent amoureux. Donnant libre court à ses élans socialistes, l'auteur de L'Extinction du paupérisme se préoccupa durant tout son règne de faire baisser le taux de chômage et d'augmenter les salaires. C'est à lui que la France doit la légalisation du droit de grève, les premiers logements sociaux mais aussi les pistes de ski savoyardes !
Ce sont toutes les facettes de ce prince ami des femmes que Michel de Decker propose d'explorer dans une biographie inattendue : du berceau au tombeau, il présente un homme passionné, secret, drôle et frondeur, aux antipodes du portrait austère qu'on a souvent fait de lui. -
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Henri iv et les dames du vert galand
Michel de Decker
- Belfond
- La Vie Amoureuse
- 18 Août 1999
- 9782714436382
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« Embrassez-moi vite et laissez-moi. Mettez-vous sur ma droite. Je regarderai de votre côté. Adieu. » Tels sont les derniers mots que prononça Mata Hari avant d'être livrée au peloton d'exécution dans les fossés de Vincennes, à l'aube du 15 octobre 1917.
La jeune femme fantasque née aux Pays-Bas sous le nom de Margaretha Zelle Mac Leod voyait ainsi le terme d'un parcours aventureux qui l'avait menée de pays en pays et d'homme en homme. D'esprit romanesque et sans peur, elle s'était choisi un nom d'emprunt et une carrière de « danseuse sacrée » absolument usurpés dont les résonnances exotiques séduisirent le tout-Paris mondain d'avant 1914. La grande guerre allait être l'apogée et la perte de cette créature romanesque, espionne maladroite et ingénue dont le mérite essentiel est d'avoir construit de son vivant sa propre légende. Anne Bragance déroule avec talent le roman mythique que fut sa vie, mais dont l'ultime chapitre, hélas, lui échappa.
Mettant à jour les ressorts psychologiques susceptibles d'éclairer la trajectoire étonnante de la danseuse-espionne, l'auteur fait certes dans ce livre oeuvre de biographe avec un respect absolu de la vérité, mais également de romancière avec tout le talent qu'on lui connaît.
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Delacroix, Wagner, Rossini, Stendhal, Musset, Lamartine furent ses admirateurs et soupirants. D'origine espagnole, la Malibran est la plus célèbre cantatrice du XIXe siècle. D'une remarquable beauté, dotée d'une voix exceptionnelle, elle connaît une ascension fulgurante et une vie sentimentale tumultueuse. Un personnage de légende raconté par l'historien du romantisme.
Elle ne vivra que vingt-huit ans, mais ce sera suffisant pour entrer dans la légende et l'histoire du romantisme. Si Rossini, Stendhal, Delacroix, Musset, Lamartine comptèrent parmi ses admirateurs et soupirants, elle fut aussi adulée dans toute l'Europe du XIXe siècle, et aujourd'hui encore des mains anonymes viennent fleurir sa tombe au cimetière de Laeken, en Belgique.
Née en 1808 à Paris, Maria de la Felicidad Garcia est la fille du ténor espagnol Manuel Garcia. Très tôt, le chanteur lui impose un enseignement musical terrifiant tant par son rythme que par son exigence, la poussant littéralement sur scène alors qu'elle n'a que six ans. Sa voix de mezzo-soprano, d'une tessiture exceptionnellement étendue, son incomparable beauté et sa présence sur scène la propulsent au sommet. Devenue la Malibran, du nom de son premier mari, elle incarne la diva par excellence, celle qui, mettant fin au règne des castrats, réussit à imposer au public l'image de la prima dona assoluta, celle pour qui les compositeurs de l'époque, dont Bellini et Rossini, écriront les plus beaux rôles d'opéra. Véritable météore, elle fait un triomphe à New York, se produit dans toute l'Europe, de Londres à Milan, de Rome à Paris, et épouse enfin, après un divorce mouvementé, le violoniste belge Charles-Auguste de Bériot, son seul grand amour, avant de mourir tragiquement des suites d'un accident d'équitation, sa seconde passion.
La Malibran, qui a électrisé les foules, aura eu le monde pour scène et le public pour paradis, avec cette voix incomparable qui la place au firmament : la voix qui dit je t'aime .