Actes Sud
-
Un peu partout dans le monde, des groupes humains confrontés à des périodes d'insécurité durable ont creusé, à coups de pics et aux prix d'efforts considérables, des souterrains-refuges organisés avec ingéniosité pour disparaître de la surface, s'abriter et se défendre sous terre.
C'est à la découverte de ces monuments discrets à l'architecture singulière que nous invitent les auteurs, en France, en Irlande, en Bavière et en Autriche, au Bénin, en Cappadoce, en Espagne ou au Vietnam, de même qu'en Afghanistan, au Liban ou à Gaza. -
François Arago (1786-1853)
François Arago, Monique Sicard
- Actes Sud
- Photo Poche
- 7 Juillet 2012
- 9782742793587
Procédé de fixation de l?image mis au point par Louis Daguerre. Cette annonce mémorable est en quelque sorte la date de naissance officielle de la photographie comme invention. La solennité de cet événement, dont le retentissement international sera considérable, doit tout à la volonté affirmée du célèbre député astronome, grand physicien de la lumière, qu?est à cette époque François Arago, qui met sa notoriété d?homme d?État et l?éminence de son autorité scientifique au service de cet instant par lequel la photographie est " donnée au monde (?).
La France dote noblement le monde entier d?une découverte qui peut tant contribuer aux progrès des arts et de la science?. ?oeL?événement Arago?, comme l?a désigné le collectionneur historien André Jammes, aura trois conséquences majeures dont les effets ont déterminé en grande partie la postérité et la perception de l?irruption de la photographie dans le champ des grandes découvertes du XIXe siècle.
Avec Arago, l?invention de Daguerre se place sous les auspices de la science : elle marque donc une rupture avec l?univers de l?expérimentation laborieuse et des chimères, pour se parer d?une aura irréfutable. La photographie, que chacun peut potentiellement pratiquer librement, se donne dès son ?oeinvention? comme un facteur de progrès social. Consacrée par le ?oehéros républicain? qu?est Arago, elle permet l?accès à de nouvelles connaissances, elle est vecteur de progrès dont chaque citoyen pourra bénéficier.
La photographie a une mère patrie originelle: la France. Elle devient un élément du patrimoine national et porte au plus haut les valeurs de la République dans la lignée des savants et des philosophes des Lumières. Dans la passionnante introduction qu?elle consacre à ce nouveau Photo Poche Histoire, Monique Sicard revient longuement sur l?extraordinaire destin d?Arago, né à Estagel (Pyrénées-Orientales) en 1876.
De son admission à l?École polytechnique à l?âge de dix-sept ans jusqu?à son accession à la présidence du Conseil en 1848, en passant par l?aventure rocambolesque de la Méridienne qui permit au courageux et brillant physicien d?accéder aux honneurs de la République, elle retrace l?itinéraire d?un humaniste engagé qui, à l?égal de Victor Hugo, connut en 1853 des funérailles nationales. De toutes les épopées politiques et scientifiques qu?a menées François Arago, celle de l?avènement de la photographie, ici rapportée et illustrée de manière exhaustive, restera pour longtemps à la fois captivante et exemplaire.
-
Haussmann, Georges Eugène, préfet-baron de la Seine
Nicolas Chaudun
- Actes Sud
- Babel
- 12 Avril 2013
- 9782330018009
Napoléon III voulait que sa capitale devînt la plus belle ville du monde, la plus moderne ; il en fit la vitrine de l'Empire. Ce chantier, il le confia à un préfet à poigne, aussi habile à diriger les hommes qu'à se procurer les moyens de sa tâche : Georges-Eugène Haussmann (1809-1891). Une nouvelle lecture de la vie du grand homme à la lumière d'une audacieuse question : lui ou un autre, cela aurait-il changé quelque chose ?
Haussmann (1809-1891), c'est Paris. Haussmanniser, c'est percer, aérer, éclairer, désengorger. Mais, au fond, que sait-on du "grand homme" du Second Empire, à l'égo surdimensionné, lui qui a déjà fait l'objet de nombreux ouvrages ?
Prenant ses libertés vis-à-vis du genre biographique, ce livre analyse l'oeuvre du "préfet éventreur", quitte, du reste, à lui en contester, preuves à l'appui, la paternité. Il sonde encore l'âme de cet ambitieux qui semble n'avoir vécu pleinement que les dix-sept années de sa magistrature parisienne, et qui, pour le reste, se conduisit en parfait décalage avec l'image qu'il a laissée de lui-même. Fort d'un minutieux travail d'enquête, il met enfin en lumière les rapports orageux qu'Haussmann a entretenus avec l'entourage de l'Empereur, et le cruel processus d'isolement qui en a découlé. En définitive, la question n'est plus de discerner en lui un bienfaiteur ou un fléau, un visionnaire ou un technocrate, mais bien celle-ci : Haussmann ou un autre, cela aurait-il changé quelque chose ?
-
Depuis deux siècles, Vercingétorix est un personnage important de la vie politique et culturelle de notre pays : héros de romans et de drames, sujet de peintures et de sculptures, invoqué pour la défense de causes souvent contradictoires, mais avant tout symbole du patriote, de celui qui se sacrifie après avoir lutté les armes à la main pour la liberté de la Gaule.
Dans la galerie des grands hommes de notre histoire, les manuels scolaires lui ont accordé la première place. Aujourd'hui, si son rang est moindre dans les discours politiques, la bande dessinée continue de lui assurer une popularité... un peu équivoque. Qui était-il en réalité, ou plutôt qu'en savons-nous réellement ? C'est à ces questions que ce livre se propose de répondre, en retraçant la constitution du mythe, des débuts du XIXe siècle à nos jours, en produisant et commentant tous les textes antiques consacrés à Vercingétorix, ainsi que les monnaies qui portent son nom, et en dressant un panorama archéologique et sociologique de son époque.
-
Cet essai permet d'offrir de Vivant Denon, protecteur des arts sous le règne de Napoléon Ier, un portrait tout à fait inédit de l'homme et de son activité créatrice. Mystérieux, insaisissable, déconcertant, surprenant, secret, cet homme pétri de l'humanisme encyclopédique du XVIIIe siècle a fait de sa vie une aventure prodigieuse guidée par le génie et le talent. De l'atelier de gravure au feu du combat, de Paris à Louxor et aux capitales européennes, il a tout connu des hommes comme des événements de son époque et couru les femmes autant que les oeuvres d'art sans qu'on puisse deviner lesquelles avaient sa préférence...
-
Antonelle ; l'inventeur de la démocratie représentative
Pierre Serna
- Actes Sud
- Essai Sciences Humaines
- 6 Septembre 2017
- 9782330081669
Qui sait aujourd'hui qui est Antonelle, nommé premier maire d'Arles en 1790 ? Député à l'Assemblée législative, juré au tribunal révolutionnaire, puis mis en prison par Robespierrre, il a été comparé à Bonaparte sous le Directoire. L'homme est un paradoxe vivant : issu de la vieille noblesse et très riche, il s'engage sans retenue dans la Révolution française aux côtés des plus démunis. Sous le Directoire, il échafaude avec Babeuf la conspiration des Égaux, puis théorise le concept - banal aujourd'hui, mais extrêmement neuf à l'époque - de "démocratie représentative", dont il est le père inconnu. Opposant à la dictature de Bonaparte, il se retire à Arles après 1800 pour y devenir le bienfaiteur de sa ville et de son quartier.
-
A vingt et un ans, Sathavy Kim est déportée par les Khmers rouges et internée dans un camp de travail ; elle en est l'une des rares survivantes. En 1998, elle décide de retourner sur les lieux. Les souvenirs remontent et l'écriture commence. Jeunesse brisée est un voyage au pays de la mémoire, de la reconstruction de l'identité, de la reconquête de l'honneur de tout un peuple. L'auteur est, aujourd'hui, juge à la Cour suprême du Cambodge.
-
En 1791, l'île de Saint-Domingue est la plus riche des colonies de tout l'hémisphère occidental grâce à ses plantations, qu'exploitent les Espagnols et les Français au prix de la vie d'innombrables esclaves venus d'Afrique. Treize ans plus tard, en 1804, les rebelles haïtiens proclament leur indépendance vis-à-vis de la France après la première, et la seule, révolution d'esclaves de toute l'histoire. Le succès de ce soulèvement peut, en grande partie, être attribué à un homme : Toussaint-Louverture. Né lui-même dans l'esclavage, Toussaint, au fil d'une irrésistible ascension, a accédé au titre de général. Personnalité charismatique et habile meneur d'hommes, il parvient à gagner l'attachement des Mulâtres comme des Noirs, à lever une armée impressionnante et, en soldat éprouvé, à défaire ses ennemis successifs. Napoléon 1er viendra mettre un terme à cette épopée en condamnant Toussaint à l'exil en France, où il mourra dans un cachot du fort de Joux. Loin de succomber à la tentation de mythifier le général noir, Madison Smartt Bell, tout en examinant les stratégies, souvent controversées, adoptées par Toussaint, s'emploie à démontrer, archives à l'appui. que le destin de cet homme d'exception s'enracine authentiquement dans le seul et inébranlable désir d'aboutir à la libération des Noirs de Saint-Domingue. Et c'est fort de l'intérêt passionné qui l'anime de longue date vis-à-vis d'un territoire, l'actuelle république d'Haïti, auquel il a consacré une magistrale trilogie romanesque, Le Soulèvement des âmes, Le Maître des carrefours et La Pierre du bâtisseur (Actes Sud), que l'écrivain, en bousculant une approche bien souvent trop prompte à assigner à Toussaint-Louverture soit le rôle de martyr de la Révolution soit celui d'instigateur de l'un des épisodes les plus brutaux et les plus violents de l'histoire, rend ici magnifiquement justice à la profonde complexité du "Napoléon noir", qui est assurément, l'une des plus fascinantes figures tant de l'histoire du Nouveau Monde que de celle de l'humanité.
-
Un centaure au crépuscule ; Alexis L'Hotte (1825-1904)
Nicolas Chaudun
- Actes Sud
- Arts Equestres
- 25 Mai 2016
- 9782330060626
Le général Alexis L'Hotte passe pour le plus orthodoxe promoteur de l'équitation classique française, aujourd'hui inscrite au patrimoine immatériel de l'humanité. Elève chéri de deux fameux écuyers antagonistes, François Baucher, « l'artiste sublime », et le comte d'Aure, « le plus parfait centaure », L'Hotte se voit crédité d'une synthèse illusoire de l'enseignement des deux maîtres.
En vérité, il a pioché chez l'un et chez l'autre au gré des situations sans pour autant échafauder une véritable doctrine. Son « Calme, en avant, droit » peut orienter une quête ; il ne fonde pas une méthode.
Beau, élégant jusqu'à la coquetterie, sobre et précis, L'Hotte subjugua tous les cavaliers qu'il eut à former, à Saint-Cyr comme à Saumur. Il fascina la cour impériale, se fit encore du tout jeune Lyautey un admirateur indéfectible. Il demeura néanmoins un maître avare de conseils. Quant il mettait pied à terre, c'était aussitôt pour prendre des notes, debout à son plan de travail, solitaire et silencieux. Et, paradoxalement, cette distance accrut son prestige. Pour le reste, le général ne combattit jamais, ce qui le distingue notoirement de tous ses frères d'armes. Il n'en fut pas moins autorisé à prononcer des avis définitifs - et parfaitement rétrogrades - sur les nécessaires mutations de la cavalerie militaire ; légitimiste notoire, il n'en fut pas moins le « fusible » de ministres républicains. Jamais, enfin, il ne pressentit le naufrage de la civilisation équestre.
Un pédagogue taciturne, un soldat sans guerre, un politique fourvoyé, ce pourrait être un peu court. Cependant l'impeccable parcours de l'écuyer se confond avec l'histoire de la question équestre au XIXe siècle. Or jamais jusqu'alors la question n'avait à ce point obnubilé les esprits. En effet, le paradoxe mérite d'être relevé, le « siècle de l'industrie » fut aussi, et d'abord, presque, celui du cheval.
-
Journal de bord 1492-1493
Christophe Colomb
- Actes Sud
- Imprimerie Nationale
- 6 Mars 2003
- 9782743304881
" 1492 : découverte de l'Amérique, dilatation prodigieuse de l'espace, rencontre de deux mondes qui s'ignoraient.
Chacun croit connaître l'événement. Mais Christophe Colomb, le Découvreur, qui est-il vraiment ? Génois, sans aucun doute, comment a-t-il pu concevoir son projet insensé, " aller en Orient par l'Occident ", l'imposer aux Rois catholiques et mener son entreprise avec succès, en dépit de l'incrédulité et des résistances des politiques et des hommes de science ? Mieux vaut l'écouter lui-même et essayer de le comprendre à travers les notes quotidiennes de son Journal de bord, transcrit par Las Casas.
On y découvrira le plus grand navigateur de tous les temps, qui a trouvé ce qu'il ne cherchait pas - l'Amérique - mais n'a pas trouvé ce qu'il cherchait - les Indes orientales. On y découvrira surtout l'homme dans son approche de l'autre : un mélange de fascination, de désir de conversion et d'avidité, prémices de la colonisation du Nouveau Monde. " Michel Balard.
-
2013 est le quatrième centenaire de la naissance de Le Nôtre. Un recensement de son oeuvre, fondé sur l'examen attentif des archives et un panorama européen de ses plus glorieuses créations, Vaux, Versailles Sceaux, Marly, Dampierre...
-
Balzac et l'imprimerie
Patrick Berthier
- Actes Sud
- Imprimerie Nationale
- 12 Octobre 1999
- 9782743303303
Editeur, imprimeur, fondeur de caractères, de 1826 à 1828, Balzac essaie tout, rate tout ; de ce désastre il sort définitivement endetté, mais mûri.
Il prétend maîtriser le processus entier de la création littéraire, et s'il pouvait en suivre la gestation depuis la papeterie jusqu'à la boutique où le chaland potentiel vient palper l'objet-livre, alors seulement il aurait le sentiment d'avoir travaillé. Dans la pratique, il a dû se contenter de n'être " que " l'écrivain de son oeuvre, mais nous sentons à quel point il eût voulu en être, au sens typographique du terme, le seul royal compositeur.
Cette anthologie esquisse l'itinéraire qui mène, en un peu plus d'une quinzaine d'années, des contrats où se fit prendre le rêveur (Balzac entrepreneur, 1826-1828) jusqu'aux pages fameuses d'Illusions perdues dans lesquelles un autre rêveur, l'imprimeur David Séchard, tente de reconstruire le monde (Balzac romancier de l'imprimerie et de la papeterie, 1837-1843), sans oublier les tentatives qu'il multiplia pour alerter ses contemporains sur la gravité de la situation dans la " librairie ", lesquelles montrent en lui un observateur aigu, amer, révolté (Balzac polémiste, 1830-1834).
-
-
Guillaume de Rubrouck, voyage dans l'empire mongol
René Kappler
- Actes Sud
- Imprimerie Nationale
- 6 Novembre 2007
- 9782742770830
Seize mille kilomètres en deux ans, un peu à pied, surtout à cheval, de Constantinople à Qaraqorum, capitale de l'Empire des Steppes : un franciscain, Guillaume de Rubrouck et quelques compagnons cheminent d'une horde à l'autre, dans les conditions les plus rudes. Envoyés en 1253 par Saint Louis vers un prince mongol de Russie méridionale que l'on croyait chrétien, ils vont jusqu'au coeur de l'Asie centrale où ils rencontrent le Grand Khan Mangou. Ces ambassadeurs qui n'en ont pas le titre et se présentent comme de simples hommes de Dieu sont bien étranges aux yeux des Mongols. Mais combien étranges aussi les Mongols ! Le choc de deux mondes, d'abord terrifiant pour les envoyés de l'Occident, s'affirme, à l'expérience, comme une découverte extraordinaire : Rubrouck a eu l'art de le regarder avec un amour de l'aventure et une pénétration qui font de lui bien plus qu'un " précurseur " de Marco Polo. La relation latine qu'il écrit à saint Louis est offerte ici au public français dans une traduction vivante, enrichie d'une large documentation, et constamment magnifiée par l'image. De tous les textes médiévaux, il n'en est sans doute aucun, il faudra attendre le journal de Christophe Colomb, qui restitue avec autant de vigueur la présence de l'auteur : l'humain dans l'écriture et l'aventure dans l'humain.
-
Entre la fin morose du règne de Louis XIV et les tumultes véhéments de la Révolution, la France traversa une longue période de calme intérieur qui paraît un moment heureux de son histoire, même si le bonheur ne fut pas également attribué à chacun. Parmi ceux qui profitèrent le plus des bonheurs de la vie, les Fermiers généraux sont devenus un mythe de cette époque. Un mythe, car ils demeurent peu connus. Mathieu Couty retrace ici le destin particulier de l'un d'entre eux, Jean-Benjamin de Laborde. Premier valet de chambre du roi avant d'être fermier, il se piqua d'être un amateur selon les goûts de son milieu, voyageant, composant chansons, divertissements, opéras, animant un théâtre privé plutôt polisson, fabriquant de la porcelaine, éditant des guides illustrés, un traité de musique, des romans historiques. Son train, ses entreprises, sa passion du jeu dépassaient largement ses revenus, aussi vécut-il toujours d'expédients. Il cousinait avec la Pompadour, fut le beau-frère du comte d'Angiviller, directeur des bâtiments du roi, et l'amant en titre de la Guimard, célèbre danseuse de l'Opéra. Son chemin croisa ceux de Rameau, Louis XV, Louis XVI, la du Barry, Soubise, Voltaire, Beaumarchais, Denon, Cagliostro, Talleyrand, et de beaucoup d'autres encore, et aussi hélas celui du procureur Fouquier. Cruelle fin pour un homme heureux.
-
-