De Lviv à Odessa, des bouches du Danube et Izmail aux villages du centre et à Kiev ou à Berdichev, ce livre, sous la forme de carnets de route et de portraits mais aussi de réflexions philosophiques, s'attache à retracer les racines européennes de l'Ukraine. Comment la première guerre, celle du Donbass en 2014, a encouragé davantage encore les motivations des Ukrainiens à rejoindre le concert européen. Comment l'invasion dûment planifiée n'a fait que relancer le processus. Comment la brutalité de l'attaque russe cimente l'affirmation de la nation. Maires, élus, médecins, volontaires de la Défense Territoriale, paysans, intellectuels, enseignants, membres de la société civile, tous témoignent de ce double attachement à l'entité européenne et à leur terre.
La violence est le problème majeur auquel est confrontée toute société. La « théorie des ordres sociaux » (2009) en fait un décodeur des institutions et des règles qui encadrent la politique et l'économie. Ce schéma de lecture de l'histoire contemporaine oppose deux idéaux-types, celui des États naturels où l'accès aux ressources ou aux privilèges est conditionné à l'allégeance au pouvoir, et les ordres d'accès ouvert, où économie de marché et démocratie représentative se coordonnent sous couvert de l'État de droit. La mondialisation a plongé ces deux idéaux-types dans une arène unique. Mais les ordres d'accès ouvert progressent et embarrassent les États naturels. Cet essai soutient que « les ordres d'accès ouvert ont atteint la masse critique », c'est-à-dire qu'ils sont assez nombreux et influents désormais pour contenir la violence planétaire. Après cinquante ans de domination américaine, c'est à eux conjointement que revient d'endiguer les pandémies, l'impérialisme russe, le réchauffement climatique, en bref, d'assurer l'ordre mondial.
Les Constellations du collectif «Mauvaise Troupe», reprennent à la première personne du pluriel le récit des luttes, désertions, fictions, batailles, occupations, fêtes qui ont ponctué les 13 premières années du nouveau siècle. Au fil d'entretiens, correspondances, documents, dessins oniriques, photos, s'articule un ensemble d'aventures visant à « inventer une vie immédiate », contre les modèles rancis promus par l'époque.
Sur le fond et dans sa forme, le livre est unique. Il dessine le portrait en pied d'une génération politique, contrainte et/ou bienheureuse d'avoir à réinventer les outils du mouvement révolutionnaire.
Livre d'espérances, d'enthousiasmes, de colères, il trace des voies praticables sur le parcours piégé de la radicalité politique et de ses figures parfois sclérosantes.
Dans l'État d'Israël, l'histoire des Juifs-arabes a été confisquée par les métarécits sionistes.
L'opposition qui passe pour naturelle entre les Juifs et les Arabes, associée à une dépréciation qui vise les Arabes, est régulièrement instrumentalisée par les pouvoirs politiques. Les implications sociales et politiques de cette offensive font l'objet d'un important corpus d'écrits méconnus en France, qui sont en grande partie redevables à l'important travail de défrichage réalisé par Ella Shohat.
Ce recueil regroupe quatre textes essentiels et représentatifs de sa pensée, pour une meilleure compréhension de l'histoire politique et des aspects méconnus de la colonisation israélienne, mais aussi pour enrichir la boîte à outils de quiconque cherche à déconstruire les polarisations françaises.
Devenue en quelques décennies l'une des deux plus grandes puissances économiques mondiales, la Chine démultiplie sa présence en Asie et dans le monde. Ce numéro de Questions internationales s'intéresse aux populations chinoises vivant ou travaillant hors de la Chine continentale et aux stratégies d'influence que Pékin développe tous azimuts dans le monde (Taiwan, Honk-Kong et Singapour ...).
Appuyé sur la riche expérience de l'auteur, de missions de développement en responsabilités ministérielles, en passant par les rencontres de Porto Alegre, ce livre est une analyse sans concessions de la situation actuelle de l'Afrique et souligne les effets ravageurs de la mondialisation néo-libérale. Il dénonce l'inadéquation et les conséquences néfastes des remèdes proposés par les institutions internationales (Banque mondiale et FMI), ainsi que leur confiscation par des « élites » autochtones corrompues, et propose une stratégie de développement endogène. Celle-ci fondée sur la capacité des Africains à redevenir des sujets de leur histoire, passe par l'affirmation d'une fierté nouvelle et la redécouverte de valeurs et d'un imaginaire propres.
Julien Salingue est docteur en science politique. Ses recherches portent sur les dynamiques économiques, sociales et politiques dans les territoires palestiniens. Il a notamment publié À la recherche de la Palestine (2011, éditions du Cygne), La Palestine d'Oslo (2014, Cahiers de l'Iremmo) et codirigé, en 2013, Israël : un État d'apartheid (L'Harmattan).
Julien Salingue Si la question palestinienne demeure, plus de 65 ans après la création de l'État d'Israël, un enjeu géopolitique et diplomatique essentiel, tant à l'échelle internationale qu'à celle d'un Moyen-Orient en pleine déstabilisation, l'idée même d'une solution politique durable n'a jamais été aussi éloignée. La faillite du processus d'Oslo a ainsi conduit nombre d'acteurs - tant internationaux que locaux - à substituer à la perspective d'une solution au « conflit » des politiques d'assistance destinées à atténuer les effets de l'occupation israélienne, tant par l'aide d'urgence que par l'aide au développement.
Cette substitution s'incarne notamment dans le financement d'un pseudo-appareil d'État, l'Autorité Palestinienne (AP), dont le rôle fonctionnel de containment des revendications palestiniennes s'appuie tout autant sur la coercition (grâce à ses forces de répression) que sur l'achat du consentement (grâce aux aides internationales). L'AP a été de facto intégrée à l'architecture de l'occupation israélienne et sa survie n'est aujourd'hui possible que grâce au versement de sommes colossales par des pays donateurs qui refusent de faire leur deuil du « processus de paix ».
Le rôle des ONG au sein de ce dispositif est essentiel, dans la mesure où elles contribuent à pallier les déficits du « processus de paix ». Il ne s'agit pas de céder ici à la facilité en proclamant qu'elles « poseraient des pansements sur des jambes de bois ». Leur fonction est complexe : elles incarnent et expriment des dynamiques contradictoires, qui dépassent de loin le champ humanitaire, et sont un révélateur des tendances générales à l'oeuvre dans les territoires occupés : économicisation et dépolitisation de la question palestinienne, mise sous tutelle financière des populations de Cisjordanie et de Gaza, mutations du champ politique palestinien, sédimentation d'une couche sociale dépendante de la survie du « processus de paix », marginalisation des militants défendant l'empowerment, etc.
L'ouvrage se propose donc d'exposer ces dynamiques par une étude des trajectoires des ONG palestiniennes au cours des 20 dernières années.
Il s'agit d'analyser les changements survenus avec l'entrée dans le « processus de paix », et donc de comprendre comment et pourquoi des structures militantes (années 1970-1980) sont devenues des prestataires de services. Il s'agit également d'interroger la place d'« ONG » au sein d'un pseudo-État, et de questionner leurs rapports complexes (concurrence et complémentarité) avec un appareil politicoadministratif qui, à bien des égards, leur ressemble.
Il s'agit aussi de penser le rôle fonctionnel des ONG dans l'offensive symbolique qui vise à transformer les Palestiniens, peuple avec des droits, en individus avec des besoins.
Zurich, Hong Kong, les Bahamas, les îles Caïmans, le Luxembourg... Ces noms évocateurs dissimulent une sinistre réalité : la fraude fiscale d'une minorité d'ultra-riches au détriment de l'immense majorité. Grâce à une méthode inédite, l'auteur a pu évaluer l'ampleur du phénomène :7 900 milliards d'euros, soit 8 % du patrimoine financier des ménages, sont détenus dans les paradis fiscaux. C'est la première fois que les circuits de l'évasion sont ainsi disséqués en toute clarté, sur la base d'une enquête économique couvrant plus d'un siècle de données et les pays du monde entier. Mais ce livre ne se contente pas de chiffrer le scandale. Il propose aussi un plan d'action cohérent et réaliste pour lutter contre l'opacité financière : mettre en oeuvre des sanctions commerciales et élaborer un cadastre financier à l'échelle mondiale. Les paradis fiscaux sont au coeur de la crise économique et démocratique, mais les nations ont la possibilité de réagir : aucun territoire ne peut s'opposer à la volonté commune des États-Unis et des grands pays de l'Union européenne.
Nouvelle édition, entièrement revue et augmentée.
" Les notes qui suivent furent prises au jour le jour, puisque c'est dorénavant ainsi que nous sommes sommés de vivre. Je ne suis pas sociologue, ni spécialiste de l'islam. Je n'ai d'autres spécialités que de vouloir rester en vie. [... ] Comme vous je traverse (cela ne fait que commencer) une réalité gangrenée par la mort et contaminée par la peur. Pour une fois, cette réalité n'est pas abstraite, posée sur la géographie de territoires lointains qu'on imagine par essence plongés dans le chaos.
Non, elle est là, en bas de la rue, prête à faire de ce matin mon dernier matin. " Voici les temps des assassins. Il fallait ce livre lumineux, implacable, pour définitivement le comprendre. Albert Sebag, Le Point. Une vision subtile et humaniste, un régal d'intelligence, de sensibilité, de clairvoyance. Lucas Bretonnier, Le Parisien magazine. Il faut lire Yann Moix parce qu'il nous éveille. Joseph Macé-Scaron, Marianne.
Qu'est-ce que la puissance en ce début de XXIe siècle ? C'est à une exploration des transformations de ce concept central du système international que nous convie cet ouvrage. Il en examine les fondements, en dégage les règles, révèle cette « grammaire de la puissance » qui, par ses constantes comme par ses formes nouvelles, gouvernera sa redistribution.
Croisant les regards, ceux de l'économie, de la démographie, du droit, de la géographie, de la philosophie politique, La puissance au XXIe siècle offre une clef de lecture de l'ordre du monde et de sa recomposition continue. La mondialisation, l'innovation, la prolifération, à la faveur de la révolution numérique, des logiques de réseaux, la montée en force, voire l'apparition, de nouveaux acteurs ont érodé le monopole des États, qui ont cependant su reprendre la main.
Un atlas du terrorisme islamiste à l'échelle mondiale. Pour comprendre ses racines, l'auteur analyse les liens entre islam, islamisme, djihadisme et terrorisme. Il décrit les différentes formes d'attaques, les différents groupes et les différentes organisations.
La crise des réfugiés qui secoue l'espace européen depuis 2015 a mis en lumière l'incapacité des institutions politiques à fournir des réponses satisfaisantes à tous les profils de migrants. Fruits de globalisations contradictoires, les flux migratoires s'accélèrent à travers le monde. Alors même que des frontières se ferment et que des murs s'érigent, les catégories de migrants et de réfugiés se brouillent, les pays de départ deviennent pays de transit et d'accueil et inversement, le contenu de la citoyenneté se diversifie, l'expression d'un droit à la mobilité des personnes émerge partout dans le monde. Réel enjeu planétaire, longtemps oubliées des grandes questions mondiales, les migrations transforment et affectent les relations internationales, redéfinissent la souveraineté des États. Elles disent surtout l'urgence d'une diplomatie nouvelle intégrant leur gouvernance mondiale et régionale.
Des origines à nos jours On compte de nos jours cinq puissances mondiales : la Russie, les États-Unis, la Chine, la Grande-Bretagne et la France. Un point commun - majeur : tous ces pays sont des puissances nucléaires, puisque dotées de la bombe atomique. Philippe Valode retrace l'histoire de ces cinq nations, afin d'en mieux cerner les forces et les faiblesses.
Si la Russie aspire à rejouer un rôle dans le concert mondial, elle souffre d'une démographie en berne, bien qu'elle soit un pays producteur et exportateur de matières premières (pétrole et gaz). Les États-Unis, quant à eux, remettent en cause leur responsabilité de première puissance dans la marche du monde. La période Trump, une parenthèse, est marquée par la compétition qui l'oppose à la Chine, notamment dans le domaine décisif de la maîtrise de l'innovation technologique. En portant à plus de 600 milliards de dollars le budget de la Défense, le président américain dope le complexe militaro-industriel.
La Chine, par ailleurs, aspire à retrouver un passé glorieux. Force est de constater que Deng a sauvé son pays de la catastrophe maoïste, mariant capitalisme offensif et autoritarisme communiste. Mais le plus grave problème de la Chine en 2019 est sans doute l'effondrement de sa croissance sous la barre des 2%.
La Grande-Bretagne, dont la défense est asservie aux États-Unis, est prisonnière de l'absurde Brexit et ne sait plus réellement où se trouve son avenir. Quant à la France, elle paie aujourd'hui l'excès de ses dépenses publiques et souffre d'une crise interminable : industrie rabougrie, déficit extérieur considérable et constant, chômage structurel élevé...
Les 43 étudiants d'Ayotzinapa fut le massacre de trop. Ce que chaque Mexicain savait et ne pouvait dire, dorénavant plus personne ne peut le nier : la collusion entre les narcotrafiquants et l'appareil étatique.
Dans une enquête loin de tout sensationnalisme, John Gibler, journaliste étasunien, nous plonge dans l'histoire du narcotrafic, ses liens avec les États-Unis, en déconstruit les mythes et montre l'horreur quotidienne de cette guerre de la drogue : les « disparitions », les assassinats, la peur, la loi du silence et l'impunité absolue des responsables.
Mourir au Mexique est cette chronique sombre et dérangeante, enquête de terrain, dénonciation critique de ce que le narcotrafic est pour le capitalisme : une véritable aubaine où les profits nagent dans le sang.
Sommes-nous prêts au choc démographique qui s'annonce. ?
Vieillissement rapide de la population mondiale, urbanisation effrénée, immigration toujours plus importante... Ce n'est pas seulement le profil de notre quotidien qui change, mais aussi les équilibres stratégiques.
La Chine peut-elle devenir la première puissance mondiale alors qu'elle s'apprête à «. vieillir avant même d'être devenue riche. ». ? Les États-Unis passeront-ils au second rang alors qu'ils vont conserver leur dynamisme démographique. ? Le déclin de l'Europe est-il inéluctable. ? Y aura-t-il vraiment une «. ruée. » des jeunes Africains vers le Vieux Continent. ?
C'est à ces questions que répond Bruno Tertrais, à rebours des fantasmes et sans démagogie. Tandis que la crainte de l'islam devient universelle et alimente la thèse d'un «. choc démographique des civilisations. », que l'Afrique et le Proche-Orient semblent soumis à une instabilité durable, il explique comment ces évolutions pourraient, paradoxalement, augurer d'un monde plus pacifique.
La démographie est une affaire politique. : ce livre nous en donne les clés.
En 1948, 750 000 Palestiniens sont expulsés de leur terre et 615 localités sont détruites pour établir l'État d'Israël. C'est ce qu'on appelle la Nakba (catastrophe en arabe), terme tabou hier et entré dans le vocabulaire israélien aujourd'hui, bien que honni par certains. Quinze ans de combat politique ont été nécessaires pour placer la Nakba au centre des débats pour la reconnaissance de la tragédie palestinienne. Une lutte de premier plan contre les pages sombres d'une histoire coloniale qui a débuté à la fin du xixe s. et qui continue de nos jours.
Ce livre s'ouvre sur le parcours d'Eitan Bronstein, le principal chef de file de ce changement politique. Comment un jeune kibboutznik, sioniste de gauche, est-il devenu une des figures les plus radicales de la gauche antisioniste israélienne ? Parallèlement à son récit qui lie l'histoire personnelle à la grande histoire, cet ouvrage nous permet de mieux saisir comment les Israéliens voient la Nakba et leur sentiment face au droit au retour des réfugiés palestiniens, et de facto de mieux comprendre la société israélienne. À travers ces pages, apparaît l'espoir qu'une nouvelle génération d'Israéliens puisse se libérer d'une identité collective coloniale, afin de pouvoir imaginer une cohabitation plus juste, une terre légitime pour tous.
Les droits d'auteur de cet ouvrage seront intégralement reversés à De-Colonizer afin de permettre à l'organisation de continuer à travailler en toute indépendance et à contre-courant.
Pour Hubert Védrine, la « communauté internationale » est un objectif, pas encore une réalité. Ni les idéaux de l'ONU ni le marché global n'ont suffi à la fonder. Le monde est éclaté, le pouvoir est émietté, les mentalités s'opposent, chaque peuple est mû par ses propres passions et ses intérêts immédiats. Et si la cohésion de l'humanité se créait autour de la vie sur la planète ?
Dans ce nouvel opus, Hubert Védrine trace un portrait lucide de notre monde et tente de jeter un pont entre la géopolitique et l'écologie.
Un éclairage clair et puissant sans langue de bois sur la réalité du monde d'aujourd'hui par l'ancien ministre des Affaires étrangères.
Pendant cinq ans à la tête du Quai d'Orsay, Hubert Védrine voyage, écrit, enseigne et conseille.
Conversation avec Régis Meyran.
Cynisme économique, rendement optimal, narcissisme en réseau, normalisation sociale, conservatisme moral, crispation sécuritaire, recul de la démocratie au profit des experts, et en réaction, tentations de recroquevillement national ou de folie théocratique... Et si, derrière leur diversité, toutes ces facettes de notre présent formaient les éléments d'un seul puissant virage à droite de la planète entière ? Initié en Occident à la fin des années 1970, puis renforcé par le démantèlement du bloc soviétique dix ans plus tard et le décollage du capitalisme dans tout le sud du globe, ce tournant est-il irréversible ? C'est cette hypothèse générale d'une droitisation du monde depuis près d'un demi-siècle que François Cusset déplie ici au fil de la discussion. Il revient sur les fourbes années 1980, sur l'alliance des années 2000 entre néolibéraux et néoconservateurs, sur la prise en charge « biopolitique » de nos vies et l'engrenage marchand de la révolution numérique. Et surtout, contre la fatalité d'un tel tournant, il guette l'apparition de résistances nouvelles et pointe le réveil des forces d'émancipation - qu'on les nomme ou non « de gauche » -, des forces encore dispersées mais résolues à combattre.
La date du 11 septembre renvoie depuis deux décennies aux attentats de 2001 dont l'image des tours jumelles en flamme a saturé l'espace médiatique. Depuis, on en oublierait le chagrin des Chiliens qui ont perdu leurs proches et leur liberté après le coup d'État du 11 septembre 1973. La pages n'est n'est pas encore totalement tournée, l'opportunité de changer la constitution du Chili héritée de la dictature vient juste de s'offrir à eux. Le processus historique est en cours. Quant aux Catalans, chaque 11 septembre, un à deux millions d'entre-eux se retrouvent dans la rue avec l'espoir, qui n'est pas partagé par tous, de voir leur pays obtenir son indépendance. Le géopolitologue Cyril Trépier nous explique les ressorts de ce mouvement, à ce jour, inabouti. Cet ouvrage nous raconte aussi qu'il existe, ailleurs dans le monde, d'autres 11-Septembre, moins médiatiques mais tout aussi prégnants localement, en Éthiopie, en Écosse, en Russie, au Brésil, en Lettonie, au Pakistan, en Argentine...
«Qui sait à quoi ressemble le monde tel que le voit Daech?
J'ai passé plus de douze ans à infiltrer les groupes djihadistes. Ce risque, je l'ai pris pour sensibiliser et informer contre le danger que représente cette idéologie obscurantiste et barbare. J'ai lu, écouté et regardé des centaines d' heures de vidéos de propagande d'al-Qaida puis celles de Daech. J'ai découvert ainsi que Daech traduit, dissèque et analyse chaque reportage, diffusé sur les chaînes occidentales. Il utilise les erreurs que nous pouvons commettre pour questionner nos valeurs et semer le doute dans l'esprit de centaines de nos concitoyens. Avec les documents que je vais vous dévoiler, à nous de traduire, de disséquer et d'analyser leur pensée.
Lors de la chute de la ville de Syrte en Libye en 2016, une découverte a ébranlé mes certitudes. J'ai eu entre les mains l'ordinateur personnel de l'émir de Syrte et le téléphone de son employée. Des documents exceptionnels et confidentiels. Un "butin" qui offre un éclairage nouveau et inédit, sans langue de bois ni artifice sur Daech.
Ce livre trace le portrait d'un monstre en vous invitant dans sa pensée intime. Celle qu'il cache derrière des images et des discours de propagande, celle qu'il s'efforce de ne pas dévoiler au public».
Kamal Redouani.
À rebours d'une focalisation extrême sur la personnalité de Donald Trump et à l'heure où les Américains sont appelés à choisir un nouveau président, Didier Combeau nous invite à revenir aux fondamentaux, à soulever le voile des anathèmes, pour comprendre les origines des fractures qui divisent si profondément le pays. L'auteur se concentre sur sept sujets qui constituent le fond des joutes électorales. L'immigration, qui est au coeur même de l'aventure nationale. L'émergence des identités politiques non conformes à la norme blanche hétérosexuelle. L'égalité inscrite dans la Constitution, mais si difficile à mettre en oeuvre dans le pays de la liberté. La violence, en tant que fléau spécifiquement américain. La relation si ambiguë des Américains avec la nature, entre le culte de la wilderness et le rêve de la domination de l'homme sur son environnement. L'évolution des institutions, initialement conçue comme un rempart contre la tyrannie et qui consacrent aujourd'hui une hyperprésidence. La confusion du système électoral qui frappe la représentation d'incertitude. Le fil rouge qui relie ces thèmes de fond est la question de l'identité américaine, en jeu dans ces prochaines élections. Cette identité est liée à l'équilibre toujours difficile des pouvoirs, quand la Constitution, d'une robustesse jusqu'ici inégalée, se fait, depuis quelques années, le foyer de radicalités inquiétantes. L'avenir des Etats-Unis nous concerne tous. Il va se jouer dans les prochaines élections, dont Didier Combeau remet la compréhension dans la longue durée
Une machine à concentrer la richesse, laissant une poignée de vainqueurs face à une armée de vaincus : voilà ce qu'est devenu le capitalisme. L'État-providence n'aura duré qu'une saison, la révolution technologique en cours réduit le marché de l'emploi.
Le court-termisme règne en maître, la défense de privilèges aussi exorbitants que médiocres bloque toute tentative de sauvetage.
La finance et l'économie pouvaient être réformées au lendemain de l'effondrement de 2008. Rien n'a été fait. Le verdict est sans appel : nous n'apprenons pas de nos erreurs ! Si bien qu'aujourd'hui, se débarrasser du capitalisme est devenu, pour l'humanité, une question de survie.
Paul Jorion propose une analyse sans concession et des pistes d'espoir : oui, la spéculation peut être interdite comme autrefois ; oui, l'État-providence doit être inscrit une fois pour toutes dans nos institutions ; oui, un projet européen ressuscité pourrait être le fer de lance d'un véritable redressement ! Seule la volonté fait défaut. Anthropologue et sociologue de formation, Paul Jorion révolutionne depuis dix ans le regard que nous portons sur la finance et l'économie. Son récent ouvrage, Le dernier qui s'en va éteint la lumière, a d'ores et déjà laissé sa marque
Dire que la pandémie du Covid-19 constitue un événement historique et politique décisif n'est pas exagéré dès l'instant où l'on donne à ce terme son sens profond : une nature imprévue, son extension planétaire, ses effets bouleversants. Il a affecté aussi bien les rapports de production et la circulation des flux de marchandises et de personnes que la politique des États, jusqu'à contaminer toutes les dimensions de la vie. C'est ce déroulé dont nous avons voulu rendre compte par une chronique minutieuse des faits et le passage au crible de l'interprétation qu'en ont donnée les médias et leurs intervenants extérieurs.
Les chroniques rassemblées dans ce volume débutent en 2008, une année qui, dans l'alternance des cycles du capitalisme, demeure marquée par la faillite de la banque américaine Lehman Brothers. Les articles d'août et septembre de cette année-là portent des titres significatifs : « Un réveil brutal » et « Une tempête mémorable ». En réalité, la portée de cette crise était déjà claire depuis longtemps et, si elle avait débuté sur le terrain financier des prêts subprime, elle allait prendre la configuration d'une crise des relations globales : une étape de cette nouvelle phase stratégique qui, avec l'émergence des nouvelles puissances continentales, allait caractériser les années suivantes avec des crises longues et tourmentées, autant sur le terrain économique et social que sur le terrain politique et militaire. C'est pour cela que la crise a eu et aura des effets explosifs sur toutes les métropoles, qu'elles soient en ascension, en déclin ou en « restructuration » : « Les tensions pour de nouvelles confrontations et de nouveaux conflits s'accumulent : tel sera le véritable legs de la crise » (juillet-août 2009). L'Union européenne compte parmi les puissances appelées à régler leurs comptes avec la nouvelle réalité : la restructuration européenne subit une accélération sous le fouet des tensions et de la concurrence globales.
La dernière page du journal Lotta comunista aborde précisément cette dynamique, en associant la « manchette » rédigée par la rédaction et l'article qui la suit. Ces « manchettes » ont acquis la fonction de fournir un point mensuel sur la confrontation mondiale et sur ses conséquences, dans toutes les puissances, mais en particulier en Europe. Elles expriment des évaluations de fond d'où l'on peut aussi tirer les mots d'ordre pour notre bataille politique quotidienne. Les articles illustrent la manière dont ces processus généraux se reflètent en particulier dans le monde du travail.
Dans cette tâche, la « plume heureuse » de Paolo Rivetti a été d'une aide particulière en ramenant les évènements de la chronique aux principes du communisme et aux thèses stratégiques de notre parti, comme notre journal l'a rappelé lors de sa disparition en juin 2015.
(de la préface)