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Pytheas
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Je crois que tous les paysages aimés partagent entre eux le même sentiment, si bien qu'il ne serait pas étonnant qu'à l'autre bout du monde quelqu'un à son tour écrive la même lettre. Les noms changent mais les sentiments restent les mêmes et l'écriture au fond n'est que la forme usurpée d'une langue commune où les mots nous rappellent au lien étroit qui nous unit au monde, sensible, irréductible et somme toute poétique.
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Vous rappelez-vous dans les Confessions, vers la fin, Rousseau à l'île de St-Pierre, sur le lac de Brienne, musant enfin tout à son aise, observant tout indifféremment, entreprenant des travaux de dix ans et les laissant au bout de dix minutes sans regrets. Voilà exactement ce que je ressens. - Je vois ici, j'admire bien des choses, j'en classe l'appropriation et l'expression dans mon esprit et je laisserai tout cela sans regret. - La vie est trop courte et on n'a que ce qu'il faut de force.
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Je pense tout le temps à toi, trop même. J'ai l'impression d'avoir dans la main une pièce de monnaie d'or brûlante et de ne pas pouvoir m'en défaire. Mon petit, c'est que je ne veux pas non plus m'en défaire, je dois me dire que tu es très laid pour pouvoir t'aimer davantage.
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Que sont en réalité ces paysages étranges faits de jour et nuit qui combinent pêle-mêle des tranches circadiennes sans que l'on puisse répondre à cette question banale, quelle heure est-il ? Des hallucinations ? Les fantasmes d'un esprit rêveur déçu par les réalités trop convenues et enlaidies de son époque ? Des jeux surréalistes qui prennent plaisir à s'inventer des portes pour en ouvrir d'autres et divaguer, selon leur gré, sur des seuils en pointillé toujours plus lointains ?
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Si le peintre habite poétiquement le monde, c'est en détachant le temps de son rythme linéaire, en le modulant sur une mesure qui entremêle le passé et l'avenir tel un rêve qui s'écoule dans un autre rêve. Klee est le poète-artiste qui s'efforce de renouer avec une origine de l'art traversant d'un même éclat les siècles passés.
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Je n'ai jamais cessé d'aimer ma cafetière pour tous les moments incroyables qu'elle m'a apportés, joie et rêverie, addiction et plaisir, solitude et partage. Tous ces instants ont été pour moi les signes d'une existence réussie parce que sans contraintes, sans contrariétés, semblables aux gestes d'une méditation profonde où nous retrouvons le goût d'être là dans la simplicité des choses offertes.
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Avant toute chose vois si c'est spéculativement ou dans la vie pratique que tu as gagné. La philosophie n'est point un art d'éblouir le peuple, une science de parade : ce n'est pas dans les mots, c'est dans les choses qu'elle consiste. Elle n'est point faite pour servir de distraction et tuer le temps, pour ôter au désoeuvrement ses dégoûts ; elle forme l'âme, elle la façonne, règle la vie, guide les actions.
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Pour moi, je me porte mieux ici que dans le Nord. Je travaille même en plein midi, en plein soleil, sans ombre aucune. Dans les champs de blé, et voilà, j'en jouis comme une cigale. Mon Dieu, si a vingt-cinq ans j'eusse connu ce pays au lieu d'y venir à trente-cinq !
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Je m'appelle Gaudi, avec l'accent sur la dernière voyelle ; c'est une parole qui dérive du latin "gaudere" qui signifie jouir, pour moi il s'agit du plaisir que me procure l'amour que j'ai pour ma profession.
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Le véritable honneur a perdu tout crédit : l'homme, tour à tour marchand et marchandise, ne s'informe plus du mérite des choses, mais de ce qu'elles se payent : c'est par spéculation qu'il fait le bien, par spéculation qu'il fait le mal.
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Je n'ai pas passé un jour sans t'aimer ; je n'ai pas passé une nuit sans te serrer dans mes bras ; je n'ai pas pris une tasse de thé sans maudire la gloire et l'ambition qui me tiennent éloigné de l'âme de ma vie. Au milieu des affaires, à la tête des troupes, en parcourant les camps, mon adorable Joséphine est seule dans mon coeur, occupe mon esprit, absorbe ma pensée.
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Vous regardez comme chaque matin en vous levant le silence de la lumière qui tombe sur la vallée.
Entre les cyprès, la montagne cache sa longue silhouette blanche que le ciel recouvre d'un voile bleu et transparent.
Là où vous êtes c'est peut-être une île posée dans le creux des collines, un espace où les cloisons ne sont que des flambeaux de genêts se précipitant vers ciel. -
Au-delà, il n'y a plus rien. Plus rien que des pierres et des roches infertiles qui s'étendent à perte vue, la minéralité seule, lunaire en plein jour. Alors je reste là, sur un rocher, attendant que la nuit recouvre le monde et que les étoiles éclairent la vallée.
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L'esprit ne peut acquiescer qu'à ce qui lui paraît vrai ; le coeur ne peut aimer que ce qui lui semble bon. La contrainte fera de l'homme un hypocrite s'il est faible, un martyr s'il est courageux. Faible ou courageux, il sentira l'injustice de la persécution, et il s'en indignera.
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Que je voudrais faire passer en toi le changement subit que j'éprouve ! Alors je commencerais à prendre une confiance plus ferme en notre amitié, cette amitié vraie, que ni espoir, ni crainte, ni vue d'intérêt privé ne peuvent rompre, cette amitié qui ne meurt qu'avec l'homme et pour laquelle l'homme sait mourir.
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J'ai un grand atelier à la campagne. J'y travaille, j'y suis mieux qu'en ville.
J'ai réalisé quelques progrès. Pourquoi si tard et si péniblement ? L'Art serait-il, en effet, un sacerdoce qui demande des purs qui lui appartiennent tout entiers ? -
Je crois que si dès maintenant vous commenciez à vous sentir le chef de cet atelier, dont nous chercherons à faire un abri pour plusieurs, [...] je crois qu'alors vous vous sentirez relativement consolé des malheurs présents de gêne et de maladie, en considérant que probablement nous donnons nos vies pour une génération de peintres qui durera encore longtemps.
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Je te bénis dix fois, cent fois, mille fois : va, mon enfant, je n'entends rien aux autres pères. Je vois que leur inquiétude cesse au moment où ils se séparent de leurs enfants ; il me semble que la mienne commence. Je te trouvais si bien sous mon aile ! Dieu veuille que le nouvel ami que tu t'es choisi soit aussi bon, aussi tendre, aussi fidèle que moi.Ton père.
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Je vous parle de la peinture de Zao Wou-ki comme un rêve joyeux et colorée. J'en veux aussi pour preuve le portrait de l'artiste. Quand on regarde la plupart des photographies qui ont été prises de lui, ici avec des amis peintres et écrivains ou là, ailleurs, seul devant ses toiles, on est assez frappé de voir le sourire qui illumine le visage de l'artiste, cette constante humeur radieuse qui l'habite comme si sa joie traduisait l'acte de peindre tel qu'il fut et tel qu'il fut amené à changer son existence.
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J'avais écrit le nom de cet artiste au haut de ma page, et j'allais vous entretenir de ses ouvrages, lorsque je suis parti pour une campagne voisine de la mer, et renommée par la beauté de ses sites. [...] j'allais, accompagné de l'instituteur des enfants de la maison, de ses deux élèves, de mon bâton et de mes tablettes, visiter les plus beaux sites du monde. Mon projet est de vous les décrire, et j'espère que ces tableaux en vaudront bien d'autres.
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L'enfance n'a tout son éclat qu'au moment où elle finit ; pour les buveurs, la dernière rasade est la bonne, c'est le coup qui les noie, qui rend l'ivresse parfaite. Ce qu'a de plus piquant toute volupté, elle le garde pour l'instant final.
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Il est des heures qu'on nous enlève par force, d'autres par surprise, d'autres coulent de nos mains. Or la plus honteuse perte est celle qui vient de la négligence ; et, si tu n'y prends garde, la plus grande part de la vie se passe à mal faire, une grande à ne rien faire, le tout à faire autre chose que ce qu'on devrait.
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Trente-trois jours après avoir quitté Cadix, je suis entré dans la mer des Indes où j'ai trouvé plusieurs îles remplies d'habitants. Après y avoir fait faire une proclamation solennelle, et y avoir déployé nos drapeaux, j'en ai pris possession au nom de notre roi très-heureux sans que personne ne s'y soit opposé.
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Et dans ce mille-feuille de l'image où les apparences se confondent, un temps rêveur s'écoule emportant dans sa traîne le sentiment qu'il n'y aura plus de lendemains ni de jours anciens.