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Claire Paulhan
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Correspondance 1942 ; « Quel est donc ton tourment ? »
Simone Weil, Joë Bousquet
- Claire Paulhan
- 19 Mars 2019
- 9782912222633
Sept lettres, pas une de plus, échangées par la philosophe Simone Weil et le poète Joë Bousquet entre avril et mai 1942. Elles font suite à une rencontre que l'urgence du départ attendu par Simone Weil vouait à rester sans lendemain. À la veille de cette rencontre provoquée par Jean Ballard, directeur des Cahiers du Sud, ils ne se connaissaient pas personnellement, si ce n'est par quelques-uns de leurs écrits respectifs. Chacun attendant beaucoup de l'autre, leur « conversation nocturne » fut dense et riche. Ils firent l'un sur l'autre une impression profonde.
Intellectuellement, beaucoup les opposait : l'une avait fait le choix, remontant à Platon, du réel contre le rêve ; pour l'autre, au contraire, la quête du réel passait par le rêve. Ce fut pourtant le poète qui amena la philosophe à l'aveu des états mystiques qu'elle connaissait. Délivrée en quelque sorte de son secret, Simone Weil put alors laisser libre cours au flot tumultueux et magnifique de ses grands textes mystiques qui, tous, précédèrent son départ pour les États-Unis. Ainsi, sans cette rencontre et les lettres qui suivirent, notre connaissance de Simone Weil et de son oeuvre demeurerait incomplète.
L'intensité de l'amitié qui se noua entre ces deux êtres laissa pourtant intacte la singularité de chacun. C'est ce que sut résumer Joë Bousquet en une phrase lapidaire: « Ses pensées étaient les miennes mais elle se reposait dans les pensées qui m'ôtaient le repos. » Simone Weil (1909-1943) Brillante élève d'Alain, elle intègre l'ENS en 1928, partage bientôt les luttes syndicales et travaille une année en usine. Le domaine religieux exerce sur elle une emprise de plus en plus puissante ; elle se découvre mystique en 1938. Simone Weil mourut en exil à Londres à 34 ans laissant une oeuvre philosophique majeure.
Joë Bousquet (1897-1950) Engagé volontaire à 17 ans, médaillé militaire et sous-lieutenant à 18, touché à la colonne vertébrale à 21, désormais paralysé à vie des membres inférieurs, J. Bousquet ne vécut pas en reclus. Écrivant sans relâche, avec ses amis carcassonnais Estève, Nelli et Alquié, il créa en 1928 la revue Chantiers, fusionnée en 1930 avec les Cahiers du Sud. J. Paulhan, J. Cassou, P. Éluard, et de nombreux peintres furent ses amis et correspondants.
Édition établie, préfacée et annotée par Florence de Lussy, conservatrice générale honoraire à la BnF, et Michel Narcy, directeur de recherche émérite au CNRS.
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Guillaume Apollinaire & André Salmon, correspondance 1903-1918 & florilège 1918-1959
Guillaume Apollinaire, André Salmon
- Claire Paulhan
- Tire-a-part
- 12 Avril 2022
- 9782912222732
La vie courte d'Apollinaire (1880-1918) est bien connue, depuis l'enfant en costume marin jusqu'au poète à la tête bandée, sanglé dans son uniforme bleu horizon. On ne peut en dire autant d'André Salmon (1881-1969), qui survécut plus de cinquante ans à son compagnon. Unis par « une amitié qui ne peut finir », les deux poètes n'ont cessé de se voir et de s'écrire. Leur correspondance, ici réunie pour la première fois, fait revivre toute une époque créatrice, peuplée de leurs amis Maurice Cremnitz, René Dalize, André Derain, Max Jacob, Marie Laurencin, Jean Mollet, Pablo Picasso, Alfred Jarry, Jean Cocteau...
Conçu sur le modèle du puzzle et du décryptage, ce livre propose deux ensembles de textes classés par ordre chronologique : une série de 90 lettres et documents, écrits depuis leur rencontre jusqu'à la mort d'Apollinaire, permet de suivre les avatars d'un compagnonnage «fondé en poésie» (1903-1909), fluctuant (1909-1914), enfin confraternel (1914-1918). Puis un « florilège » de 28 proses et poèmes, rédigés par Salmon entre 1918 et 1959, maintient un dialogue vivant avec le camarade perdu. L'écrivain, sollicité sans répit après la disparition de son ami, ne perdra pas une occasion de donner une image charmeuse « du rare inspiré et de l'homme succulent » qui fut sa jeunesse même.
Et l'opposition sommaire entre le fondateur du Festin d'ésope, de La Revue immoraliste et des Soirées de Paris, l'auteur d'Alcools et de Calligrammes, le conteur de L'Hérésiarque &Cie et du Poète assassiné, le défenseur des Peintres cubistes, et André Salmon s'efface devant le couple de ces deux poètes « en correspondance ». Un seul exemple : Salmon, léger d'argent, veut se marier le 13 juillet 1909 pour qu'il y ait feux d'artifice, illuminations et bals en l'honneur de ses noces. Témoin du marié, Apollinaire lui offre un poème, qui renforce l'illusion de fête générale, tout en témoignant de leur belle complicité :
« On a pavoisé Paris parce que mon ami André Salmon s'y marie / [...] Réjouissons-nous parce que, Directeur du feu et des poètes, / L'amour qui emplit ainsi que la lumière / Tout le solide espace entre les étoiles et les planètes, / L'amour veut qu'aujourd'hui mon ami André Salmon se marie »... -
Correspondance 1925-1944 ; nos relations sont étranges
Pierre Drieu La Rochelle, Jean Paulhan
- Claire Paulhan
- 11 Décembre 2017
- 9782912222534
« Parlerons-nous politique ? » demande Drieu à Paulhan, un jour de 1936, après dix années de promesses non tenues et de vagues reproches. Le dialogue sera vain, peut-être, mais il est sincère, bien que l'écart se creuse, jusqu'en 1943, entre le conseiller municipal du Front populaire et le thuriféraire de Doriot, entre le patriote qui en appelle à « l'espoir » et au « silence » en juin 1940 et le fasciste qui rêve de créer à Vichy un parti unique, entre l'ancien et nouveau directeur de La NRF imposé par Otto Abetz. Leur dialogue est même remarquablement direct : « Nos relations sont étranges, écrit Drieu à Paulhan le 12 décembre 1942 : j'ai pour vous une véritable dilection qui m'est venue assez tard, à l'usage, un peu avant 1939, et en même temps je pense que nous sommes ennemis et que nous nous combattons. » Ces 169 lettres échangées le montrent : Paulhan n'a jamais rompu intellectuellement avec Drieu, tentant de comprendre sa logique singulière. Paulhan n'a jamais rompu avec La NRF, non plus : après avoir refusé la codirection de la revue avec Drieu, à l'automne 1940, c'est lui qui fixe, en sous-main, les règles de cette cohabitation forcée, conscient que cette « anti-NRF » permet à la maison d'édition de Gaston Gallimard de perdurer sous l'Occupation. « Je crois que ma raison (personnelle) de ne pas écrire dans la nrf demeure valable, précise pourtant Paulhan en juin 1941 : je ne puis qu'être solidaire de ceux de nos collaborateurs que j'y avais invités et que l'on renvoie. » Entre Paulhan et Drieu la Rochelle, peut-on parler d'une amitié ? Y eut-il autre chose que les relations complexes entre un éditeur et un écrivain, les conseils avisés d'un directeur de revue à son successeur, et enfin leurs paradoxales discussions politiques ? Malraux l'affirmera : « Pour Drieu, Paulhan n'était pas un résistant, pour Paulhan, Drieu n'était pas un collaborateur ». Est-ce pour cela que, sans poser de questions, Drieu intervint auprès des autorités allemandes en mai 1941 pour faire libérer Paulhan, arrêté avec d'autres membres du réseau du Musée de l'Homme ? Est-ce pour cela que Paulhan a toujours gardé le contact, et plus encore, avec le directeur collaborationniste de La NRF ?
Si Drieu incarne la mauvaise conscience du milieu intellectuel, Paulhan ne voit cependant pas en lui le traître par excellence. De fait, la question de la fidélité est au coeur de cette correspondance (et ce n'est pas un hasard si elle s'ouvre sur la douloureuse rupture entre Drieu et Aragon, dont Paulhan est l'arbitre à son corps défendant) : fidélité à l'amitié, fidélité à soi-même et à ses convictions politiques, fidélité à la France, à la revue... Pour Jean Paulhan, comme pour André Malraux ou Emmanuel Berl, Pierre Drieu la Rochelle a certes failli gravement - en particulier lors de ses dernières années - mais il ne s'est pas trahi. Il aurait même été « loyal » jusqu'à sa mort par suicide, le 16 mars 1945. Paulhan ne signifiait déjà rien d'autre à Gide, trois ans plus tôt : « Drieu est à mon égard, en tout ceci, gentil et loyal. (Nous autres directeurs de revues, sommes corrects en de tels cas). A peine semble-t-il, de temps à autre, m'adresser quelque reproche secret. » (15 mars 1942).
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Correspondance 1958-1966 ; mémoire d'André Breton à Charles Fourier: la révolution passionnelle ; rétrospections
Simone Debout, André Breton
- Claire Paulhan
- Tire-a-part
- 1 Novembre 2019
- 9782912222657
«?Si Fourier doit être -enfin !- interrogé passionnément, comme il l'exige, et non plus du bout des lèvres (passionnément, comme on interroge Rimbaud, que vous citez toujours si juste, par exemple), c'est à vous qu'il le devra -et vous savez que, lorsque je vous dis cela, il y va, à mes yeux, de l'avenir du monde.?» André Breton à Simone Debout 15 septembre 1958 « Rassembler des lettres d'André Breton et une correspondance vieille de plus d'un demi-siècle (de 1958 à la mort d'André Breton en 1966), c'est réunir les moments successifs d'un échange, d'une double fervente attention et d'un enthousiasme commun pour Charles Fourier. Des témoignages et plus, la mémoire réelle enclose comme une belle au bois dormant, consignée dans des lettres et les lettres des mots que le lecteur réveille et réanime : au présent, le double bonheur de découvrir Fourier et de rencontrer André Breton. » Simone Debout Mai 2019 Simone Debout, née en 1919, est l'éditrice des oeuvres complètes de Charles Fourier (Anthropos, 1966-1968?; Presses du réel, 1998-2013). Avec la révélation du Nouveau Monde amoureux (Anthropos, 1967?; Presses du réel, 1998), elle a notamment permis la redécouverte du philosophe dans ses dimensions politiques et sensuelles les plus subversives, celles restées inaperçues pendant plus d'un siècle. Dans « griffe au nez » (Anthropos, 1974??; Payot, 1999) ou dans L'Utopie de Charles Fourier (Payot, 1978?; Presses du réel, 1998), Simone Debout a exploré les voies d'une émancipation des désirs où la réalisation passionnée du singulier donne corps aux mouvements du collectif.
Après la Seconde Guerre mondiale qu'il a passée essentiellement à New-York, André Breton (1896-1966) est revenu en 1946 à Paris, où il relance le mouvement surréaliste. Il publie en février 1947 un long poème, l'Ode à Charles Fourier, et voit, moins de dix ans plus tard, de vrais passionnés de l'oeuvre du «?rêveur sublime?» le rejoindre, dont la résistante Simone Debout... «?Transformer le monde?» avec Marx, «?changer la vie?» avec Rimbaud et «?refaire de toutes pièces l'entendement humain?» avec Fourier??: ces maximes devenues indissociables dans l'esprit d'André Breton, peuvent alors trouver à s'incarner, et même à lui survivre.
Édition établie, annotée et présentée par Florent Perrier, avec le concours d'Agnès Chekroun.
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Lettres & enveloppes rimées à Noura (Suzanne des meules)
Félix Fénéon, Joan Ungersma Halperin
- Claire Paulhan
- Tire-a-part
- 11 Juin 2018
- 9782912222619
Le réservé et ironiste « F.F. » est aujourd'hui reconnu comme le « critique et parfait critique » d'art qui exposa de nombreux peintres à la galerie Bernheim-Jeune et révéla, entre autres, Georges Seurat en 1886. Collaborateur décisif de nombreux périodiques symbolistes, artistiques et libertaires, Fénéon fut aussi l'éditeur qui publia, toujours en 1886, Les Illuminations de Rimbaud. Il est l'auteur, enfin, des inoxydables « Nouvelles en trois lignes »... Mais cette figure de l'avant-garde esthétique et de l'anarchisme intellectuel fut avant tout un personnage énigmatique.
Début 1912, dans la station thermale du Mont-Dore où sa femme Fanny prenait les eaux, Félix Fénéon succomba au charme d'une jeune « danseuse de caractère »... Il avait alors cinquante et un ans, Suzanne Des Meules vingt-quatre. Cette différence d'âge ne transparaît guère dans les lettres de celui qui signe parfois « Félicie ». Enjouées, érotiques, spirituelles, elles révèlent une constante « légèreté de l'être » tout au long de leur tendre et libre relation, qui dura jusqu'à la mort de Fénéon en 1944 : « Donne-moi de tes nouvelles, lui écrit-il en 1916, et dis-moi si ton con divin est toujours à sa place, entre ton doux ventre et ton cul adoré. Je t'embrasse sur le recto et le verso de ta page érotique, sur l'avers et le revers de ta médaille à l'effigie de Sapho, sur le côté face et le côté pile de ta pièce au millésime 69. » À la fin des années 60, Joan U. Halperin montra quelques-unes de ces lettres retrouvées à Jean Paulhan, qui en fut « un peu sonné », lui qui avait connu un « Fénéon si délicat, usant de tant de circonlocutions pour dire bonjour et bonsoir, et tout d'un coup... Bien ».
Illustrées par des photographies d'époque, des oeuvres d'Émile Compard, de Paul Signac et de Séverin Rappa, voici 70 lettres et enveloppes rimées (que n'aurait pas reniées Mallarmé) envoyées par Félix Fénéon entre 1913 et 1942 (complétées par 5 lettres de sa veuve) à celle qu'il appelait Noura.
Édition établie, présentée et annotée par Joan Ungersma Halperin, qui rassembla les Oeuvres plus que complètes de Fénéon (Droz, 1970) et écrivit sa biographie, Félix Fénéon. Art et anarchie dans le Paris fin-de-siècle (Gallimard, 1991).