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Shs Editions
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Dans la plaine rase, sous la nuit sans étoiles, d'une obscurité et d'une épaisseur d'encre, un homme suivait seul la grande route de Marchiennes à Montsou, dix kilomètres de pavé coupant tout droit, à travers les champs de betteraves. Devant lui, il ne voyait même pas le sol noir, et il n'avait la sensation de l'immense horizon plat que par les souffles du vent de mars, des rafales larges comme sur une mer, glacées d'avoir balayé des lieues de marais et de terres nues. Aucune ombre d'arbre ne tachait le ciel, le pavé se déroulait avec la rectitude d'une jetée, au milieu de l'embrun aveuglant des ténèbres.
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Candide ou l'Optimisme est un conte philosophique de Voltaire paru à Genève en janvier 1759. Il a été réédité vingt fois du vivant de l'auteurn 1, ce qui en fait l'un des plus grands succès littéraires francophones. Seulement un mois après sa parution, six mille exemplaires avaient été vendus, nombre considérable pour l'époque1.
Prétendument traduit d'un ouvrage du Docteur Ralph (qui, en réalité, n'est que le pseudonyme utilisé par Voltaire), avec les « additions qu'on a trouvées dans la poche du docteur »2, cette oeuvre, ironique dès les premières lignes, ne laisse aucun doute sur l'identité de l'auteur, qui ne pouvait qu'être du parti des philosophes.
Candide est également un récit de formation, récit d'un voyage qui transformera son héros éponyme en philosophe, un Télémaque d'un genre nouveau.
Contextes
Contexte philosophique
Ce texte pose un problème philosophique par le truchement de la fiction. Dans cette optique, il s'inscrit dans un débat important du xviiie siècle à propos du fatalisme et de l'existence du Mal. Voltaire est farouchement opposé aux idées du philosophe Leibniz au sujet de Dieu, de son « principe de raison suffisante » et son idée d'« harmonie préétablie ». Il est d'autant plus véhément que sa maîtresse, pour laquelle il éprouvait beaucoup d'admiration, Émilie du Châtelet (morte dix ans plus tôt, en 1749), était une adepte convaincue de Leibniz3.
Pour lui, si Dieu est parfait, le monde ne peut pas l'être, mais Dieu l'a créé le meilleur possible. Le mal existe ponctuellement, mais il est compensé ailleurs par un bien infiniment grand4. De plus, selon Leibniz, rien n'arrive sans qu'il n'y ait à cela une cause nécessaire5. Cette croyance est ce que l'on appelle l'optimisme leibnizien.
Voltaire voit dans cette philosophie un encouragement au fatalisme. Il oppose à cet optimisme qu'il juge béat, une vision lucide sur le monde et ses imperfections et il affiche, notamment dans ses lettres philosophiques6 une forte confiance en l'homme, qui est capable d'améliorer sa condition. C'est le sens de la conclusion de Candide : « Il faut cultiver notre jardin7. »
Dans Candide ou l'Optimisme, il s'attaque frontalement à l'optimisme de Leibniz. Sa critique s'exprime de plusieurs façons. D'un côté, les aventures malheureuses du héros s'accumulent au-delà de ce qui semble possible. Cette exagération invraisemblable veut démontrer toute l'absurdité de la thèse du meilleur des mondes possibles. D'un autre côté, chaque moment de bonheur semble être invariablement accompagné des pires malheurs. On peut ici penser à Pangloss qui connait l'amour physique auprès de Paquette, mais qui est vite rattrapé par un destin tragique. Finalement, à travers le personnage de Pangloss, défenseur convaincu de cette philosophie, Voltaire simplifie et critique fortement certaines idées de Leibniz. Par exemple, la critique est manifeste lorsque Pangloss affirme, au chapitre 4, que « les malheurs particuliers font le bien général ; de sorte que plus il y a de malheurs particuliers, et plus tout est bien. ». Au chapitre 28, Leibniz est même directement mentionné par le personnage du philosophe, il n'y a donc aucune équivoque possible1.
Il est intéressant de noter que, plus tôt dans sa vie, Voltaire a adhéré à cette philosophie de l'optimisme. En effet, dans les Éléments de la philosophie de Newton (1738), Voltaire affirme que : « ce qui est mauvais par rapport à vous est bon dans l'arrangement général. » -
Le Lys dans la vallée est un des romans des Études de moeurs d'Honoré de Balzac paru en volume en 1836, s'insérant, dans l'édition Furne de 1844, dans le deuxième livre Scènes de la vie de campagne de sa grande fresque intitulée La Comédie humaine.
Évoquant principalement le château de Saché et ses alentours, en Indre-et-Loire, dont Balzac s'inspire fortement, ce roman, écrit en partie à Issoudun et à Vienne (Autriche), a été publié pour les deux premières parties (Les Deux Enfances et Les Premières Amours) de novembre à décembre 1835 dans la Revue de Paris. Puis, en raison d'un différend avec l'éditeur François Buloz, la publication fut interrompue. Le livre, dans sa version complète, paraît en 1836 chez Werdet. Une édition bibliophilique de 1.250 exemplaires, chez Paul Hartmann en 1947, est enrichie d'illustrations de Berthold Mahn.
Genèse du roman L'écriture du Lys dans la vallée s'est échelonnée sur plusieurs années. Dans une première ébauche, qui remonte à 18231 et que l'auteur abandonnera momentanément, Blanche de Mortsauf (surnommée Henriette par Félix de Vandenesse) apparaît sous les traits de Mina, femme dévouée à la souffrance. C'est ce portrait-là qu'il a développé et enrichi après avoir lu Volupté de Sainte-Beuve, ce qui excita la hargne contre lui de ce dernier. Conscient que son roman n'était pas sans défauts, Balzac en dit d'ailleurs : « Ce roman est mauvais et je vais le réécrire. » Le Lys dans la vallée se présente comme une réplique de Volupté, en mieux2.
Balzac ne se priva pas d'attaques (parfois injustes, comme le fait observer André Maurois) contre le roman de Sainte-Beuve car, même imparfait et reconnu ennuyeux par de nombreux lecteurs actuels, Volupté fournit le coeur du Lys dans la vallée, roman d'initiation sentimentale qui devint un mythe littéraire que d'autres écrivains se sont approprié, comme Gustave Flaubert avec L'Éducation sentimentale, Marcel Proust avec Un amour de Swann ou André Gide avec La Porte étroite.
Résumé Le Lys dans la vallée est l'histoire de l'amour intense et platonique entre Félix de Vandenesse, cadet d'une famille aristocratique, et la comtesse Henriette de Mortsauf, vertueuse épouse du comte de Mortsauf, homme sombre et violent.
Félix de Vandenesse (à l'instar de Balzac) raconte son enfance malheureuse où il se sentit mal-aimé, voire haï, et sa rencontre avec une « céleste créature » qui devient pour lui une mère de substitution et une amante inaccessible, beaucoup plus pure et intraitable que l'était madame de Berny, l'inspiratrice et amante d'Honoré de Balzac, pour lequel elle éprouvait un amour quasi maternel. Pieuse parfois à l'excès, elle a pour confesseur l'excellent abbé François Birotteau auquel on reproche son « manque de force apostolique3 ». Après plusieurs années de relation chaste, Félix rencontre Lady Dudley à Paris, où ses activités auprès du roi lui ouvrent les salons. C'est une aristocrate anglaise qui lui fait découvrir les joies et les passions charnelles. Henriette vient à apprendre leur relation et se met à dépérir, jusqu'à en mourir. Dès lors, Félix quitte Lady Dudley... -
Ce travail de reconstitution de la célèbre légende française, d'après les fragments conservés des poèmes français du douzième siècle et leurs imitations étrangères, a été entrepris par M. J. Bédier, sur l'initiative de MM. Piazza et Cie (l'Édition d'Art), et publié par eux, pour la première fois, dans un volume de grand luxe, le Roman de Tristan et Iseut.
Ce superbe ouvrage de bibliophile, tiré à nombre limité d'exemplaires, est illustré d'environ cent cinquante compositions en couleur exécutées par Robert Engels.
La présente édition, définitivement revue et complétée par l'auteur, contient plusieurs chapitres nouveaux. -
Il est une vaste contrée, grasse, souriante, abondante en richesses de toute sorte, en grains comme en troupeaux, assise au bord de la Sarayoû et nommée Kauçala. Là, était une ville, célèbre dans tout l'univers et fondée jadis par Manou, le chef du genre humain. Elle avait nom Ayaudhyâ. Heureuse et belle cité, large de trois yaudjanas, elle étendait sur douze yaudjanas de longueur son enceinte resplendissante de constructions nouvelles. Munie de portes à des intervalles bien distribués, elle était percée de grandes rues, largement développées, entre lesquelles brillait aux yeux la rue Royale, où des arrosements d'eau abattaient le vol de la poussière. De nombreux marchands fréquentaient ses bazars, et de nombreux joyaux paraient ses boutiques. Imprenable, de grandes mai- sons en couvraient le sol, embelli par des bocages et des jardins publics. Des fossés profonds, impossibles à franchir, l'environnaient ; ses arsenaux étaient pleins d'armes variées ; et des arcades ornementées couronnaient ses portes, où veillaient continuellement des archers.
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On a comparé souvent l'impression mélancolique que produisent sur nous les bibliothèques où sont entassés les travaux de tant de générations défuntes, à l'effet d'un cimetière peuplé de tombes. Cela ne nous a jamais semblé plus vrai que lorsqu'on y entre, non avec une curiosité vague ou un labeur trop empressé, mais guidé par une intention particulière d'honorer quelque nom choisi, et par un acte de piété studieuse à accomplir envers une mémoire. Si pourtant l'objet de notre étude, ce jour-là, et en quelque sorte de notre dévotion, est un de ces morts fameux et si rares dont la parole remplit les temps, l'effet ne saurait être ce que nous disons : l'autel alors nous apparaît trop lumineux ; il s'en échappe incessamment un puissant éclat qui chasse bien loin la langueur des regrets et ne rappelle que des idées de durée et de vie. La médiocrité, non plus, n'est guère propre à faire naître en nous un sentiment d'espèce si délicate ; l'impression qu'elle cause n'a rien que de stérile, et ressemble à de la fatigue ou à de la pitié.
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Dans un monde qui est bien le nôtre, celui que nous connaissons sans diables, ni vampires, il se produit un événement qui ne peut s'expliquer par les lois de ce même monde familier. Le lecteur peut se dire ou bien il s'agit d'une illusion des sens, ou bien l'événement a véritablement eu lieu. Il se caractérise par l'irruption brutale et menaçante du surnaturel. A la différence du récit de science -fiction, le récit fantastique ne donne pas au lecteur la possibilité d'expliquer le phénomène; il se termine par un point d'interrogation qui prolonge le trouble.
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Confucius vécut de l'an 551 à l'an 479 avant Jésus-Christ. Vers la même époque, Pythagore apparut dans le monde grec, et c'est dans ce temps, selon toute vraisemblance, que le Bouddha répandit ses enseignements en Inde. Ainsi, aux environs de l'an 500 avant notre ère, l'humanité parvint presque simultanément, en Chine, sur les rives du Gange et dans les îles de la mer Égée, à une maturité intellectuelle qui se manifesta par une floraison de la réflexion philosophique sur toute l'étendue du monde civilisé. Si nous sommes les héritiers de la pensée grecque et si le bouddhisme reprend maintenant une force nouvelle au Siam et au Japon, les idées de Confucius, elles aussi, sont loin d'avoir terminé leur destinée ; depuis 2380 ans que le maître est mort, son autorité ne fut peut-être jamais plus respectée que de nos jours.
Si nous nous enquérons d'abord de ce qu'a écrit Confucius, nous ne sommes pas peu surpris, au moment où nous nous attendions à trouver un philosophe, de rencontrer un historien. Le seul ouvrage, en effet, dont il soit sûrement l'auteur, est une chronique de la principauté de Lou, sa patrie, pendant les deux cent quarante-deux années comprises entre l'an 722 et l'an 481 avant Jésus-- Christ. Notre étonnement augmente encore lorsque la lecture de ces annales nous en révèle toute la sécheresse et la monotonie. Dans ce livre, l'observation rigoureuse de l'ordre chronologique par années et même par mois morcelle l'action et supprime toute continuité dans le récit ; la trop grande concision nuit à la clarté, car les faits de- viennent inintelligibles quand ils sont isolés des circonstances qui les amènent ou les suivent; l'emploi constant des termes les plus généraux et les plus vagues dépouille l'histoire de tous les détails caractéristiques qui lui donnent la vie; enfin les événements dont il est fait mention sont si peu variés qu'un érudit chinois a pu les classer en vingt-deux catégories exactement, qui toutes con- cernent la vie des princes ; cette chronique a l'étroitesse et l'aridité d'un almanach de cour ou d'un mémento de diplomate. -
Les doctrines économiques en France depuis 1870
Gaëtan Pirou
- Shs Editions
- 26 Novembre 2023
- 9791041954865
L'objet de ce petit livre est strictement délimité par son titre. Il est consacré à nit exposé de doctrines : c'est dire que les théories économiques restent en dehors de son domaine.
Non que l'étude de ces théories nous paraisse dépourvue d'intérêt ; on peut penser au contraire que la partie la plus solide de l'économie politique, la seule dont l'évolution comporte un progrès certain, est celle qui s'attache à la description et à l'explication du mécanisme économique. Sur ce terrain, les économistes et les sociologues français ont fait depuis un demi-siècle de très précieuses explorations. Mais leurs recherches ne pourraient être comprises que si on les insérait dans un traité général d'économie politique que nous ne nous proposons point ici. d'écrire, ni même d'esquisser. Laissant donc de côté les théories de pure science économique, nous nous occuperons uniquement des systèmes qui impliquent de la part de leurs auteurs un jugement de valeur, accompagné (quand ce jugement se formule en une condamnation totale ou partielle du monde économique actuel) d'un programme de reconstruction sociale. -
Il y avait autrefois, au pays de Tango, une bourgade du nom de Mizu- noé. Dans cette bourgade vivait un pêcheur, qui s'appelait Ourashima Taro. C'était un homme vertueux, au coeur sensible et bon qui, de sa vie, n'avaitja maisfaitnisou haitédemalàper sonne.
Taro revenait un soir de la pêche. La prise ayant été abondante, il ren- trait satisfait et joyeux. Sur le rivage, il aperçoit une bande de petits gar- çons, qui semblaient prendre un malin plaisir à tourmenter une petite tortue,trou véesurlesable .
Taro n'aimait pas qu'on fît souffrir les bêtes. Il eut pitié de la tortue. S'approchant des enfants, et s'efforçant de donner à sa voix un ton im- périeux:
- Quel mal vous a donc fait, dit-il, cette innocente créature, pour la tourmenter de la sorte? Ignorez-vous que les dieux punissent les enfants qui maltraitent les animaux? -
"Parmi les romans dont nous sommes si impitoyablement criblés, à cette heure, en voici du moins un que je n'attendais pas et qui n'a pas le ton des autres ! En voici un qui nous enlève avec puissance à la vulgarité des romans actuels qui abaissent la notion même du Roman et qui, si cela continue, finiront par l'avilir ... Le Roman, en effet, tel que l'aime et le veut l'imagination contemporaine et tel que le lui font les serviles du succès n'importe à quel prix, n'est guère plus maintenant que la recherche et la satisfaction d'une curiosité plus ou moins frivole ou plus ou moins corrompue. "
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Baudelaire est mort depuis longtemps et son génie reste si présent, si doué de prodigieuses qualités de vie agressive et militante, qu'il est impossible de citer son nom sans provoquer une explosion de sentiments divers ou? la haine et l'admiration ont part égale. Il en fut toujours ainsi...
Baudelaire ne se soucie point d'e?tre confondu avec le professionnel homme de lettres. Il aurait horreur d'écrire par métier. Composer des vers n'est pour lui qu'un moyen de parfaire le dandy qu'il veut e?tre ; c'est un signe de distinction, de supériorité ; c'est un surcroi?t d'élégance ; une fleur à la boutonnie?re. Son ambition, c'est d'utiliser ses loisirs à s'affiner par la méditation, à cultiver sa sensibilité, à s'accroi?tre intérieurement d'une riche moisson spirituelle.
Il ne faut pas voir dans le dandysme de Baudelaire une conception frivole ; l'unique souci d'occuper, cou?te que cou?te, la galerie et de régenter la mode ; un futile essai de singularité. C'est tout autre chose. E?tre dandy à son sens, c'est « aspirer au sublime ». -
L'immense conflit où se heurtent si violemment les forces de l'univers n'a pas accumulé seulement des ruines matérielles, mais aussi des ruines morales. Si nous voyons le monde changer, ce n'est pas uniquement parce que des cités ont été anéanties, des frontières géographiques déplacées, mais surtout parce que les anciennes conceptions orientant la vie des peuples ont perdu leur force. Les idées qui rayonnaient au firmament de la civilisation et réglaient les rapports entre les hommes pâlissent tour à tour. Les peuples voient s'ébranler leur confiance dans la puissance des armatures sociales qui les protégeaient.
Les divers gouvernements, quelle que fût leur forme, ont manifesté la même insuffisance. Toutes les doctrines le pacifisme et le socialisme, la liberté aussi bien que l'autocratie montrèrent une égale impuissance. Aucun des dogmes proposés aux nations n'a révélé une efficace vertu. Les formules les plus chargées d'espoir perdent tout prestige.
La meurtrière épopée issue des ambitions germaniques n'a donc pas seulement fait sortir les peuples de leur vie journalière, mais aussi des conceptions traditionnelles qui leur servaient de flambeau. -
J'ai été voir François Talbot, dans le grand deuil qui l'accable. Je savais faire visite à une immense infortune. J'y prenais part moi-même : cet homme semble né pour la douleur ; un malheur presque constant rend cette vocation plus amère. Personne n'a mis l'amour plus haut, personne n'a été plus aimé que lui ; mais la maladie et la mort lui ont torturé et lui ravissent tout ce qu'il aime. Ainsi l'excès de la vie, en lui, est un gage toujours renouvelé à l'excès de la souffrance.
À vingt ans, François Talbot perdit son père, homme d'une beauté admirable et d'un coeur, pour tous ceux qui le pratiquèrent, inépuisable en ses dons. Une maladie terrible n'en avait pas altéré la douceur, ni même les restes d'allégresse au bout de dix ans. -
Deve operar ciascuno, secondo il suo potere, entro i termini della sua professione. Chi vilmente torpisce nell'ozio, fatto per ciò ribelle della Natura, merita esser disnaturato. Non è cagion legitima, ne forse tanpoco apparente, per desister dall'opre, il non poter ridurle all'assoluta perfettione, ò l'essere nel medesimo genere inferiore à gli altri; che se ciò fusse vero, in qualsivoglia sorte di attione un solo saria l'agente, ò tutti sarebbono eguali, consequenza per ambe le parti non men falsa che erronea. Il prospetto del manchevole, paragonato all'intiero, lo fà comparir più vago; tal è il deforme al bello, all'armonia le pause, le tenebre alla luce.
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" Le 28 février 1841, dans le vieux château de Lumigny, naissait le comte Albert de Mun, solidement encadré dans un milieu familial assez fort pour orienter se vie et déterminer son tempérament. Son père, le marquis de Mun, n'avait d'autre ambition que de maintenir à son foyer les traditions et les vertus anciennes, élargissant sa bienfaisante paternité jusqu'aux limites de la petite commune de Lumigny dont il fut fidèlement le maire, attentif, dévoué, courageux même, comme il devait le prouver plus tard, en 1870, en face des Allemands envahisseurs. Sa mère, « sa sainte mère » ainsi qu'il l'appellera, n'était autre que cette Eugénie de la Ferronays, l'émouvante héroïne du Récit d'une soeur, arrachée si tôt à l'affection des siens et qu'il ne devait jamais connaître, mais dont l'âme si profondément religieuse, si intégralement chrétienne, avait sans doute comme mystérieusement marqué la sienne d'une ineffaçable empreinte...."
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Je réunis ici sous le litre de psychologie affective un certain nombre de chapitres déjà publiés dans la Revue philosophique ou le Nouveau Traité de Psychologie, après les avoir remaniés, raccourcis, rajeunis et complétés dans leur ensemble par quelques additions et par un chapitre nouveau, celui des Passions. C'est une sorte de refonte de tout ce que j'ai publié de 1892 à 1935 sur les phénomènes affectifs. Il va de soi que j'ai laissé le plus d'étendue aux chapitres où j'ai le sentiment, illusoire ou non, d'avoir apporté quelque chose. Ces chapitres sont les suivants: l'Agréable et le désagréable, la Douleur et le plaisir, l'Émotion, l'Expression des émotions, les Larmes, les Mimiques. Le lecteur qui désirerait des explications plus détaillées que cel- les qui sont données ici, pourra se reporter aux ouvrages et articles suivants : L'association des idées dans les passions, Revue philosophique, 1891 ; Les états intellectuels dans la mélancolie, Thèse de Médecine (Paris, Alcan, 1894) ; Traduction de Lange, Les émotions, avec préface (Paris, Alcan, 1895) ; Traduction de William James, La Théorie de l'émotion (Paris, Alcan, 1901) avec préface, Le sourire et l'expression des émotions (Paris, Alcan, 1906, 2e éd., 1946) ; Comment aiment les mystiques chrétiens (Revue des Deux Mondes, 1908) ; Troubles mentaux et troubles nerveux provoqués par la guerre (Paris, Alcan, 1918) ; Nouveau Traité de Psychologie, vol. 2, 3, et 4 (Paris Alcan, 1932) sqq.