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Quidam
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Ils commencent par là. Par la suspension. Ils mettent, pour la toute première fois, les deux pieds dans l'océan. Ils s'y glissent. A des milliers de kilomètres de toute plage. A bord d'un cargo de marchandises qui traverse l'Atlantique, l'équipage décide un jour, d'un commun accord, de s'offrir une baignade en pleine mer, brèche clandestine dans le cours des choses. De cette baignade, à laquelle seule la commandante ne participe pas, naît un vertige qui contamine la suite du voyage.
Le bateau n'est-il pas en train de prendre son indépendance ? Ultramarins sacre l'irruption du mystère dans la routine et l'ivresse de la dérive.
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Élisabeth Witz, regarde par la fenêtre de sa cuisine en faisant la vaisselle par un
soir d'été orageux. Elle est lasse de tout, se demande si le goût de chaque chose finit
inexorablement par passer tant rien ni personne ne semble plus en mesure de soutenir son
désir d'être au monde. Pendant ce temps-là, son mari, Éric Richard, est happé par un
match de foot dans le salon. Leurs trois filles sont à l'étage, chacune isolée dans leur
chambre.
Ainsi s'ouvre Rêve d'une pomme acide, récit où se donne le portrait puzzle d'une famille.
Un événement, au milieu du récit, en constitue le coeur : le suicide d'Élisabeth Witz.
Le titre du roman provient d'une expression adressée aux enfants : «Dors bien, et rêve
d'une pomme acide.» Qui devient parfois : «Dors bien, et rêve d'une pomme sucrée.» -
Ça fait des années que Justin Ash, la dernière star du rock, ne s'est plus produit sur aucune scène. Quand on découvre qu'il s'apprête à repartir en tournée, c'est l'effervescence. Seulement au soir du premier concert, personne ne sait où il est passé. La nouvelle tombe dans la nuit : le rockeur a disparu. Et le lendemain une question se pose : c'est quoi la vie et un monde sans Justin Ash ?
Stéphane Vanderhaeghe est né en 1977. Il est maître de conférences à l'Université Paris 8 où il enseigne la littérature américaine et la traduction. Auteur d'un essai consacré à l'oeuvre de l'auteur américain Robert Coover paru aux États-Unis chez Dalkey Archive Press en 2013. Il vit à Arras.
En 2011, contre toute attente, il se lance dans l'écriture fictionnelle. Il est l'auteur de trois romans inventifs (fond et forme) chez Quidam éditeur : Charøgnards, A tous les airs, P.R.O.T.O.C.O.L.
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"Je montrerai tout. Mon coeur, mes émotions. Vert - rouge - jaune - bleu - violet. Haine -amour - rire - peur - tendresse". Niki hait l'arête, la ligne droite, la symétrie. A l'inverse, l'ondulation, la courbe, le rond ont le pouvoir de déliter la moindre de ses tensions. Délayer les amertumes, délier les pliures : un langage architectural qui parlerait la langue des berceuses. Aussi vit-elle sa visite au parc Güell comme une véritable épiphanie.
Tout ici la transporte, des vagues pierrées à leur miroitement singulier. Trencadis est le mot qu'elle retient : une mosaïque d'éclats de céramique et de verre. De la vieille vaisselle cassée recyclée pour faire simple. Si je comprends bien, se dit-elle, le trencadis est un cheminement bref de la dislocation vers la reconstruction. Concasser l'unique pour épanouir le composite. Broyer le figé pour enfanter le mouvement.
Briser le quotidien pour inventer le féérique. Elle rit : ce devrait être presque un art de vie, non ? "J'aime l'imaginaire comme un moine peut aimer Dieu".
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Après plusieurs années de « bons et loyaux services », Claire découvre qu'elle ne fait plus corps avec son milieu professionnel. A force de décalages infimes, de langage trahi jour après jour, elle n'est plus dans le même mouvement que ceux qui l'entourent, elle s'est détachée des valeurs jusqu'alors les siennes. Dans un sursaut, elle monte sur le toit de l'immeuble où elle travaille et fait l'expérience de la liberté au moment même de cette rupture.
En écrivant au plus près des sensations d'une femme en route vers une indépendance radicale, Mariette Navarro réaffirme, après Ultramarins, son goût pour le pas de côté et la dérive dans une langue qui happe et envoûte.Mariette Navarro est née en 1980. Elle est écrivaine et dramaturge. Depuis 2016, directrice avec Emmanuel Echivard de la collection Grands Fonds des éditions Cheyne, où elle est l'auteure de Alors Carcasse (2011, prix Robert Walser 2012), Les Chemins contraires (2016).
Chez Quidam, elle est l'autrice de Ultramarins, premier roman vendu à 30 000 exemplaires (notamment Prix Senghor 2022. Prix Frontières-Léonora Miano 2022) et qui paraît en poche simultanément avec sa nouveauté, Palais de verre. -
« Si rares, si peu nombreux, sont les visages qui, au cours d'une vie, font naître à l'amour. Seuls quelques-uns nous sont mystérieusement destinés. »
Récit intime et méditation sur le sentiment amoureux, Veneris memories retrace une errance et révèle un itinéraire : le double voyage initiatique d'un jeune homme de vingt-trois ans.
Parti vivre dans l'ouest irlandais, il se forge un autre regard au contact des solitudes atlantiques et d'une jeune fille silencieuse, Grace... Un être inaccessible, qui disparaît et réapparaît sous les traits d'une inconnue, croisée dans la rue. -
Hommage à la comédie de moeurs, le roman joue avec les contraintes du genre :
Intrigue à rebondissements, tonalité ironique et humoristique, travestissements, manipulations, importance du dialogue.
L'argument est, comme souvent dans les comédies, improbable et invraisemblable : un romancier célèbre recrute un jeune imitateur talentueux et le charge de répondre à sa place au téléphone, en imitant sa voix, le temps pour lui d'achever le livre sur lequel il travaille sans être constamment importuné.
Le Répondeur met en scène le «petit milieu» éditorial et artistique parisien dont il fait défiler les figures emblématiques, l'écrivain solitaire travaillé par une misanthropie bienveillante, l'éditeur, le journaliste culturel ambitieux et cynique, la jeune artiste talentueuse et névrosée. -
Moo pak
Gabriel Josipovici, Bernard Hoepffner
- Quidam Éditeur
- Made In Europe
- 3 Mars 2011
- 9782915018578
Au cours de leurs marches incessantes à travers parcs et rues de Londres, Jack Toledano raconte à son ami Damien Anderson qu'il travaille depuis des années sur Moo Pak, magnum opus perpétuellement inachevé, dont il échoue à produire ne serait-ce qu'une ligne.
Un paradoxe qui n'est que l'une des nombreuses ironies de ce roman dont le thème central est le langage lui-même, symboliquement exprimé au travers de Moor Park, manoir qui au fil du temps a abrité Jonathan Swift, un asile d'aliénés, un centre de décodage durant la Deuxième Guerre mondiale, un institut dédié à l'étude du langage chez les primates et, pour finir, une école où un jeune illettré s'efforce d'écrire " l'istoir de Moo Pak ".
Monologue d'un seul paragraphe et palimpseste virtuose, Moo Pak passe en revue les thèmes qui ont préoccupé Gabriel Josipovici ces vingt-cinq dernières années. Un livre conduit avec brio, légèreté et fluidité.
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Un homme aux plaisirs simples met en oeuvre une routine thérapeutique et monotone pour échapper au fardeau de son passé perturbé.
Roman aussi bref qu'intense, Le Cimetière à Barnes s'ouvre sur un ton élégiaque pour doucement verser dans quelque chose de sombre et d'inquiétant. Voix et intrigues s'entrecroisent, étroitement liées en une seule histoire qui se déploie autour d'un traducteur qui déménage de Londres à Paris, puis au Pays de Galles, théâtre d'un incendie inattendu. -
Pourquoi la hiérarchie militaire refuse-t-elle obstinément son avancement à ce jeune capitaine ? Pourquoi le vieux conseiller d'Etat chargé de défendre sa requête est-il à ce point fasciné par lui? Quel nom donner aux sentiments qui agitent les deux hommes et à la relation qui se noue entre eux peu à peu - mais se nouera-t-elle vraiment? Voilà un roman tout en mystères.
Il fait revivre avec précision la Grèce des années 60, nous introduit dans les coulisses de l'armée et du Conseil d'Etat, nous fait sentir la montée de l'horreur qui aboutira, en 1967, à la dictature des Colonels, mais par-delà le témoignage historique, il nous offre bien plus: une intrigue envoûtante en forme de lent cauchemar; un héros lumineux, inoubliable; une méditation sur tout ce qu'il y a de trouble et d'obscur en nous; et le plus étrange des romans d'amour.
Avec Le Beau Capitaine, Mènis Koumandarèas, l'un des grands romanciers grecs d'aujourd'hui, atteint les mêmes sommets qu'avec "La Femme du métro".
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Seize histoires ou peut-être une seule. Seize histoires qui toutes se déroulent dans les quartiers populaires du Pirée, le plus souvent à la mauvaise saison, dans la pluie le vent le froid et même la neige. Une façon de dire que ces temps-ci la Grèce traverse un terrible hiver. Climat détraqué à l'image d'un pays lui-même détraqué.
Ces histoires nous plongent dans la crise grecque actuelle (alors même que beaucoup d'entre elles, prémonitoires, ont été écrites avant), mais au-delà de l'actualité elles creusent encore plus profond, du côté de ce scandale éternel - les pauvres écrasés par les riches.
Ikonòmou a trouvé le juste regard. Un regard attentif dont la lucidité parfois cruelle n'empêche pas la tendresse aussi profonde que discrète.
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Infini, l'histoire d'un moment
Gabriel Josipovici, Bernard Hoepffner
- Quidam Éditeur
- Made In Europe
- 7 Janvier 2016
- 9782915018875
Tancredo Pavone est un compositeur d'avant-garde dont la vie est rapportée au fil d'un entretien avec Massimo, son ancien domestique - entretien qui constitue la structure même du roman.
Massimo se souvient de l'ego surdimensionné comme des opinions très tranchées que son maître auraient tenues, donnant parfois le sentiment de ne pas avoir tout à fait conscience de ce qu'il rapporte. Vérité ou imagination ? Au fur et à mesure de ses propos se dessine peu à peu le portrait complexe et contrastée de Pavone - un homme qui donne voix à la musique en lui -, et le lien très singulier qui lie deux hommes socialement aux antipodes.
Infini - l'histoire d'un moment décortique le processus créatif musical sans rien perdre de l'originalité de son "sujet" hors norme jusqu'au comique.
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Goldberg : variations
Gabriel Josipovici, Bernard Hoepffner
- Quidam Éditeur
- Made In Europe
- 4 Septembre 2014
- 9782915018790
Thomas Westfi eld, gentilhomme anglais sou rant d'insomnie, engage Samuel Goldberg afi n que celui-ci lui fasse la lecture jusqu'à ce que le sommeil le gagne. Tirant son principe narratif des Variations Goldberg de Bach, Gabriel Josipovici fait fuguer, en trente chapitres qui sont autant de variations stylistiques, son personnage lui-même et des thèmes qui lui sont chers dont le mariage et l'amour, l'art et la mélancolie, l'incroyable fertilité de la fi ction. Il en surgit un roman qui n'a rien d'académique, une oeuvre excitante et joyeusement libre.
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Anton et son chien sauvent Nila, une petite migrante traquée pour une raison qu'Anton ignore. Avec l'aide de Gustavo, un rescapé d'une lointaine guerre anticolonialiste en Afrique de l'Est, et de Maïtena, une guide énigmatique, ils partent à travers la montagne se réfugier dans un campement clandestin, régi par les seuls impératifs de l'autogestion et de la solidarité. Mais les dangers sont multiples...
Dans un style ardent et poétique, d'une grande fluidité, Jérôme Lafargue raconte l'innocence en prise avec la cupidité et la cruauté. Danse folle où rien n'est donné comme certain, Pamoja ! est aussi un éloge du vivre ensemble. -
Labyrinthe arachnéen, Hemlock évoque les destinées tragiques d'une Italienne de la post-Renaissance - Beatrice Cenci -, d'une Française du Grand Siècle - la marquise de Brinvilliers - et d'une Anglaise de l'époque edwardienne en Inde - Mrs Fulham -, entraînées dans le vortex du crime par l'enchaînement des circonstances, leur faiblesse et leur passion. Au-delà des contingences chronologiques, des visions récurrentes, des lieux, des objets, des leitmotive les relient entre elles.
Comme aussi à Hemlock, une femme de notre temps, étrangère à leurs crimes mais déchirée entre les espérances et les craintes d'une situation extrême dont la présence, véritable fil d'Ariane, domine tout le livre. Dans ce texte tumultueux rigoureusement articulé autour des angoisses de Hemlock, rien n'est aléatoire et l'apparent arbitraire obéit à des lois aussi inéluctables qu'insolites. Quant aux trois meurtrières, le cheminement de leurs histoires illustre les mots de Shakespeare, que l'auteur place en exergue de son ouvrage : "Seigneur ! Nous savons ce que nous sommes, mais ne savons pas ce que nous pouvons être".
Une fresque grandiose au charme vénéneux. Gabrielle Wittkop est née le 27 mai 1920 à Nantes et décédée le 22 décembre 2002 à Francfort. Elle rencontre dans le Paris sous occupation nazie un déserteur allemand homosexuel du nom de Justus Wittkop, âgé de vingt ans de plus qu'elle. Ils se marient à la fin de la guerre, union qu'elle qualifiera d' "alliance intellectuelle" . Son mari se suicide en 1986, alors qu'il est atteint de la maladie de Parkinson.
Gabrielle Wittkop affirmera "Je l'y ai encouragé. J'ai raconté ça dans Hemlock".
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« S'il est difficile de vivre, il est bien plus malaisé d'expliquer sa vie. » Elle a fait de son existence une digue pour retenir le passé. Jusqu'à la rupture. Elle est née au pays Basque et a vieilli à Montréal. Un soir de mai 2018, le hasard la ramène brutalement en arrière. Sans savoir encore jusqu'où les mots la mèneront, elle écrit à l'homme de sa vie pour tenter de s'expliquer et qu'il puisse comprendre. Il y a des choix qui changent des vies. Certains, plus définitivement que d'autres. Elle n'a que deux certitudes : elle s'appelle Oyana et l'ETA n'existe plus.
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Lorsque l'écrivain Leonard Balmain accepte de servir de nègre pour l'autobiographie du mystérieux T orquil T od, il s'applique si bien à coucher sur le papier ce que celui-ci lui confesse qu'il en oublie presque la réalité. Balmain court le risque d'être le complice des révélations sinistres qui lui sont faites.
Que le récit de T od en vienne à évoquer trahison sexuelle et meurtre, Leonard Balmain réalise alors qu'il en sait trop et que le danger de finir sur les pages même de l'histoire mouvementée de T od est réel.
Roman subtil et parfaitement maîtrisé sur la question du double et des identités troubles, La Confession ne fait que confirmer la réputation de John Herdman comme une sorte de Dostoievsky écossais et le digne et parfait successeur de James Hogg et de RL Stevenson.
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Qui est le père de l'enfant d'Imelda ? Dans ce conte palpitant, iconoclaste et tragique, John Herdman remonte le temps dans une double narration où deux discours contradictoires se superposent et s'entrecroisent, à l'image de la folie qui tisse sa toile tout au long du roman, emprisonnant Imelda dans ses longs fils vénéneux. La grandiloquence des narrateurs est à l'image de leur chute ou de leurs vices, dénonçant une société passéiste, mortifère et fondamentalement hypocrite. Le style de Herdman entretient cette dualité, dans une langue très construite où la noblesse des mots est érigée en système pour masquer la réalité. Le lecteur évolue à l'intérieur de cette structure, cherchant à entrevoir la vérité entre ces brillantes facettes. On songe à l'écriture dense et ironique de Nabokov dans La Méprise, à son jeu sur les conventions littéraires. Ici aussi, le lecteur est entraîné dans une illusion. Qui détient la vérité ? Le lecteur ou l'un des personnages ?
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L'enfance irrigue ces douze courtes nouvelles, qui communiquent entre elles par d'infimes détails : l'arrière-plan des paysages du nord de la Grèce, la rudesse de la nature et des hommes.
Tout est dans l'économie absolue de l'écriture, blanche, portée à son point d'incandescence. L'air de rien, Yànnis Palavos suggère un passé, une douleur, un traumatisme, la tendresse comme la violence entre les êtres humains. Il écrit comme on trace une épure. -
Le salut viendra de la mer
Ikonomou Christos
- Quidam Éditeur
- Made In Europe
- 6 Avril 2017
- 9782374910581
Un groupe d'habitants d'Athènes et d'autres villes de Grèce ont fui l'enfer urbain qu'impose la crise économique pour fonder, sur une île de l'Égée, une société plus humaine et plus heureuse. Un nouveau monde. Mais leur refuge est un piège et le rêve vire au cauchemar. Face à des îliens inhospitaliers, corrompus et violents, les nouveaux arrivants se retrouvent avec ce qu'ils croyaient laisser derrière eux : les forces maléfiques du pouvoir et de l'argent, et la méfiance et la haine de l'autochtone pour l'immigré.
Maîtrise narrative que porte une écriture d'une force rare, solennité biblique de la langue parlée, richesse et profondeur de la vision : Le salut viendra de la mer est un récit apocalyptique au souffle visionnaire qui brasse puissamment passé, présent et avenir.
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« Au fond, mon vieux, je crois qu'il n'y a plus rien à raconter. Nous sommes arrivés après l'histoire, après la structure, après le sens et la progression des choses, après leur développement. Tu marches dans la rue et des tas de personnes constamment viennent vers toi, avec leurs yeux plissés, leurs bouches ouvertes. Certaines se collent à toi et te posent une question et tu dois les repousser, tu dois constamment les repousser. Et toujours elles reviennent. Et toujours pour te poser la même ques¬tion. Toutes veulent savoir où se trouve la sortie. »
Roman d'une réalité perdue à l'heure des intelligences artificielles et des navigations virtuelles, Flouter les pigeons se caractérise avant tout par l'originalité drolatique et les manquements narratifs qu'affectionne son auteur qui, résolument, dynamite la façon que nous avons de concevoir une histoire. -
Après des décennies en mer, le capitaine Mitsos Avgustìs est sommé de mettre
pied à terre et de rentrer au bercail, donc auprès de sa femme Flora, ses deux filles, son
fils, une petite-fille qu'il n'a jamais rencontrée, et de Litsa, sa maîtresse (dont Flora ignore
l'existence), Pénélope qui, pour faire face au manque passionnel, écrit des lettres à son
Ulysse depuis des années.
Si Avgustìs sait affronter les tempêtes de sa vie en mer, celles qu'il a engendrées sur terre
sont d'un autre acabit. L'Athos III, n'est-il pas d'ailleurs plein de ses démons et secrets ?
Certes il dirige son équipage sans coup férir, mais il est quasi aveugle. Et comment vivre
avec Litsa s'il doit revenir auprès de Flora ?
Avgustìs va comprendre qu'on apprend jusqu'au bout de sa vie, peu importe le prix à
payer.
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« J'écris de la prison qu'est mon corps et de la cellule où on l'a enfermé. J'écris d'un pays geôlier et d'une époque à camisole exigeant des femmes qu'elles engendrent et punissant celles qui y faillissent. J'écris pour que nous nous souvenions qu'il n'en a pas toujours été ainsi.» Dans le monde de la narratrice, la liberté des femmes à disposer de leur corps n'existe plus, l'interruption volontaire de grossesse est considérée comme un homicide aggravé, avortement et fausse couche confondus.
Histoire de femmes en insurrection, de solidarités obstinées, de luttes anciennes à recommencer, MURmur raconte la régression et la répression de ce droit élémentaire, mais aussi le courage d'y résister et la détermination à se révolter.
Caroline Deyns vit et travaille à Besançon.
D'un style inventif, fait de phrases courtes, percutantes d'où rugit la poésie d'une langue révoltée, son travail d'écriture est surtout reconnu depuis la publication et le succès (15000 exemplaires) de Trencadis (Quidam, 2020), un roman sur Niki de Saint Phalle, puissant, féministe et iconoclaste, qui reparaît aujourd'hui dans la collection poche Les Nomades. -
Envoyé dans une ville des Midlands, un rédacteur sportif se retrouve confronté aux fantômes de son passé dès sa sortie de la gare.
Le souvenir de l'un de ses meilleurs amis, Tony, trop tôt emporté par un cancer. vient à hanter son esprit tandis qu'il doit se plier, comme chaque semaine, à la routine de son labeur : écrire un article sur un match de football. Légendaire par la forme expérimentale qu'il adopte pour traiter de l'idée de chaos et du fonctionnement erratique et discontinu de la pensée, Les Malchanceux est un incunable des années 60, salué dès sa sortie comme un événement, et sans aucun doute le chef-d'oeuvre de B.
S. Johnson. Serti dans l'écrin d'une boîte, ce. "livre disloqué" est constitué de cahiers non reliés, vingt-sept sections susceptibles d'être brassées comme des cartes et lues dans l'ordre que le hasard offrira au lecteur, exception faite des premier et dernier chapitres. intitulés comme tels. Elégie et roman de l'amitié, Les Malchanceux est aussi une magnifique méditation sur la mort comme un portrait sans complaisance de son auteur, le tout empreint d'humour noir.
Avec quarante ans de retard, le lecteur francophone peut enfin découvrir cette oeuvre dune originalité absolue.