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Perrin
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La première biographie française de "L'Ange de la Mort".
Ce livre retrace de façon exhaustive la vie hors du commun d'un médecin nazi particulièrement cruel, Josef Mengele.
Comment cet homme en est-il arrivé à rompre le serment d'Hippocrate d'une manière si monstrueuse ?
L'auteur des Médecins d'Auschwitz relate l'enfance de Mengele à Günzburg, son avenir prometteur dans la médecine, la rencontre avec sa future épouse et son mariage. Une première époque tournée vers la vie.
Soldat au service de Hitler à partir de 1940, c'est comme médecin qu'il entame sa funeste carrière de bourreau, en 1943. D'abord à Auschwitz, puis au camp des Tsiganes, et enfin à Birkenau, orchestrant des expériences atroces et souvent létales sur les prisonniers. Profondément antisémite, le tortionnaire allemand ne fait preuve d'aucun égard pour la vie et la dignité humaine des déportés ; pour ce docteur en anthropologie, les Juifs doivent être éliminés, et ce, au service de la science.
À la fin de la guerre, commence pour Mengele une longue cavale qui va le conduire de tanière en tanière, depuis Munich jusqu'au Brésil, en passant par l'Argentine et le Paraguay. Durant ses nombreuses années de fuite, il déclarera régulièrement qu'il est toujours en vie, et des témoins croiront le voir aux quatre coins du globe.
Celui que ses victimes appelaient "L'Ange de la Mort" décède le 7 février 1979, étant parvenu à échapper à la Justice. C'est seulement en 1985 que le monde apprendra la disparition du fugitif, tue jusque-là par ses protecteurs. Jamais Josef Mengele ne répondra de ses actes abominables, mais cet ouvrage exemplaire permet de ne pas les oublier. Le fossé béant entre l'ignominie de ses faits et la banalité de son apparence a notamment inspiré Olivier Guez, qui lui a consacré un grand roman. -
La première biographie en français du père fondateur de l'arme blindée allemande.
Guderian : l'homme vêtu de l'uniforme noir des troupes blindées qui a crucifié la France en 1940, à Sedan, avant de marcher sur Moscou. C'est à lui que Hitler doit ses divisions Panzers qui ont fait trembler le monde. C'est vers lui, en 1944, quand tout ira mal, qu'il se tournera à nouveau pour conjurer la défaite.
Visionnaire de la guerre moderne, Guderian était prêt à tout pour conserver le premier rang : il était, par exemple, un menteur, un homme odieux avec ses collègues, égoïste. Mais un maître stratège et un guerrier de premier ordre. Ayant servi le régime le plus criminel qui soit, il s'en tire sans la moindre peine lors des procès de Nuremberg. Cette impunité méritait son enquête.
La vie de cet homme est aussi un fil rouge pour comprendre les illusions d'une Allemagne qui, à deux reprises, a tenté, en vain, de s'élever au rang de première puissance mondiale.
La biographie de référence, fondée sur de nouvelles sources (les 3 000 pages de correspondance de Guderian avec son épouse Margarete écrites entre 1912 et 1948) et une maîtrise totale de la documentation, écrite d'une plume alerte par le meilleur spécialiste. -
La première biographie française de l'"espion du siècle".
Homme de l'ombre, préférant largement les coulisses aux feux des projecteurs, Reinhard Gehlen (1902-1979) a traversé les heures les plus tragiques du XXe siècle avec une dextérité inégalable, avant de progressivement sombrer dans l'oubli.
Militaire de carrière, il gravit peu à peu les échelons de la Wehrmacht au cours des années 1930. En 1942, il est nommé chef du service de renseignement sur les armées étrangères de l'Est, où il fournit au commandement de l'armée hitlérienne de précieuses informations sur l'Armée rouge. Critique des décisions stratégiques d'Hitler dès les premières années de la guerre, il se rapprochera des conspirateurs de juillet 1944, évitant toutefois la purge consécutive à l'échec de l'opération Walkyrie .
Après la chute du IIIe Reich, Gehlen réussit à cacher son passé et poursuit sa carrière dans le renseignement en collaborant avec la CIA - n'hésitant pas à recruter d'anciens nazis à son service. Son réseau, ses méthodes et son zèle anticommuniste le rendent bientôt indispensable et font de lui un allié de poids pour les États-Unis et le bloc de l'Ouest.
Personnage volontiers occulte, d'une grande duplicité, Gehlen tentera tout au long de sa vie de faire oublier ses accointances nazies, forgeant ainsi sa propre légende d'" espion du siècle ".
Clément Tibère, d'un style fluide et percutant, raconte les vies multiples de cette figure hors norme, nous relatant sans concession ses succès, mais aussi ses ambivalences et ses échecs, jusqu'à sa chute et sa disgrâce. -
Louis Bonaparte, roi rebelle et mélancolique
François de Coustin
- Perrin
- Biographie
- 22 Mai 2025
- 9782262095734
Le prince mal-aimé de l'illustre fratrie.
La vie de Louis Bonaparte s'organise, tout à fait malgré lui, en trois grands moments : frère chéri et protégé de l'Empereur, il entre dans la carrière militaire, suit son aîné en Italie, puis en Égypte ; général en 1803, il est fait grand connétable dès l'avènement de l'Empire. Puis, en juin 1806, il devient sous le nom de Lodewijk Napoleon Ier le premier roi de Hollande, qu'il entreprend d'administrer consciencieusement, en dépit de la férule écrasante de l'Empereur dont il tente en vain de limiter l'emprise ; au point qu'il est contraint d'abdiquer et s'exile en juillet 1810. Le voilà, pour trente-cinq ans, comte de Saint-Leu, établi en Italie, écrivain médiocre, mémorialiste ulcéré, ruminant entre autres la perte de ses deux fils aînés, jusqu'à sa mort en 1846.
Frère de Napoléon Ier et père de Napoléon III, Louis, précocement valétudinaire voire infirme, ne voulut rien de ce qui lui arriva : ni être soldat, ni régner, ni vivre, lui taiseux et dépressif, avec une femme brillante et de plus en plus éloignée (Hortense, la fille de Joséphine). Il aimait rêver, écrire, se soigner, se plaindre. Pourtant, une partie de l'histoire européenne du premier XIXe siècle est passée par lui et l'homme mérite mieux que sa triste réputation. -
Nabuchodonosor : Roi de Babylone, entre histoire et légende
Josette Elayi
- Perrin
- Biographie
- 9 Janvier 2025
- 9782262105150
La première biographie du mythique souverain babylonien.
Pour beaucoup, le Nabuchodonosor désigne surtout une très grande bouteille de champagne - cet énorme contenant renfermant pas moins de 15 litres d'alcool ! Mais pour les plus avertis, ce nom renvoie au roi éponyme qui a dominé la Mésopotamie pendant plusieurs décennies. Le point commun entre l'illustre souverain et le flacon menant à l'ivresse ? Le luxe, la grandeur et, bien sûr, la démesure !
En effet, Nabuchodonosor (605-562 av. J.-C.) est célèbre pour ses extraordinaires et monumentales réalisations. Pendant son règne, il restaure majestueusement la cité de Babylone (Qui n'a jamais entendu parler de ses fameux jardins suspendus, si impressionnants qu'ils étaient l'une des Sept Merveilles du monde antique ? Ou bien de sa célèbre tour de Babel, que l'on retrouve dans la Bible ?) puis fait de la capitale de son empire le plus grand centre intellectuel et culturel du Proche-Orient.
Mais Nabuchodonosor, c'est aussi le roi qui a donné son nom à Nabucco, l'opéra de Verdi dans lequel il est décrit comme un despote mégalomane. Accusé - dans les arts comme dans l'histoire - d'avoir pris puis incendié Jérusalem, mais aussi déporté les Judéens à Babylone, le monarque est une figure plus que jamais controversée. Tout-puissant, raffiné et cultivé, il est aussi vu comme un être barbare, cruel et sanguinaire.
Pour démêler l'histoire de la légende, Josette Elayi a mobilisé les ressources d'une documentation particulièrement riche et les dernières avancées de la recherche. Dans cette biographie sans complaisance, elle dresse avec talent le portrait d'un roi prestigieux dont la véritable histoire demeurait encore largement méconnue. -
Otto Skorzeny : Des commandos SS au Mossad
Benoît Rondeau
- Perrin
- Biographie
- 5 Juin 2025
- 9782262104627
Le James Bond nazi.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, après avoir combattu sur le front russe, Otto Skorzeny (1908-1975) devient le patron d'un commando d'élite en charge d'accomplir des " missions impossibles ". En 1943, l'agent se voit confier par Hitler la mission qui va le rendre célèbre : retrouver et libérer Mussolini, qui vient d'être renversé. L'opération est spectaculaire, digne du scénario le plus rocambolesque.
Mais celui que les Alliés appellent Scarface en raison de l'impressionnante balafre sur son visage ne s'en tiendra pas là. On le retrouve notamment à la manoeuvre durant la bataille des Ardennes, où il dirige un groupe de faux soldats américains qui va jouer le rôle d'une cinquième colonne.
Réfugié dans l'Espagne franquiste, Skorzeny rejoint ensuite l'Égypte, où il devient conseiller militaire du général Mohammed Naguib avant d'entraîner les premiers commandos palestiniens et d'être recruté en 1963... par le Mossad.
La première biographie de référence en français, par un expert reconnu de la Wehrmacht. -
Sources inédites, approche internationale.... LA biographie définitive du fondateur du parti socialiste.
Résumer la vie et l'oeuvre de Jean Jaurès (1859-1914) en quelques lignes est une gageure. Normalien, philosophe, professeur, député (à seulement 26 ans), brillant orateur, journaliste éclairé ou encore patriote internationaliste, il est incontestablement une figure emblématique de l'histoire française et européenne.
Nombre d'historiens se sont déjà emparés de ce parcours hors du commun, mais Jean-Numa Ducange nous offre dans cette belle biographie un regard renouvelé sur le célèbre leader de la gauche. Il insiste notamment sur l'influence locale, nationale mais surtout internationale de Jean Jaurès : il suit les visites du tribun des plus petites villes du pays jusqu'aux échos et traductions de ses discours dans toute l'Europe - de Milan à Saint-Pétersbourg. Par ailleurs, pour reconstituer sa trajectoire, de nouvelles archives sont mobilisées : fonds privés inédits de dirigeants de l'époque récemment exhumés, bibliothèque personnelle de Jaurès, archives de la Préfecture de Police, mais aussi des fonds allemands et russes jamais exploités.
On entrevoit alors un homme exceptionnel, un député sensible à la langue occitane de ses origines comme au concert diplomatique entre les nations, un orateur hors pair capable de parler aux paysans du Tarn comme aux militants aguerris, et enfin un lettré qui se fait tour à tour philosophe, historien et spécialiste des questions militaires.
La biographie référente qui faisait défaut. -
Bao Daï : Le dernier empereur du Viêt-nam
Daniel Grandclément
- Perrin
- Biographie
- 13 Mars 2025
- 9782262103170
La passionnante épopée du dernier empereur du Vietnam.
Pour la presse de l'époque, Bao Daï (1913-1997) n'est qu'un jouisseur, amateur de femmes et de voitures, qui privilégie à la politique frivolité et plaisir.
Pour ses confidents, il est bien au contraire un stratège qui, toute sa vie durant, oeuvrera dans un seul but : l'indépendance de son pays, quels que soient les moyens employés et les interlocuteurs avec lesquels il devait frayer. Nonchalant et brillant, il échappe à toute tentative de le comprendre comme de l'utiliser puisqu'il n'hésitera pas à se rapprocher successivement des Français, des Japonais, puis un temps, d'Hô Chi Minh.
Daniel Grandclément, intime du fils de Bao Daï et fort de sources familiales en partie inédites, livre ici la première biographie, écrite d'une plume fluide, de ce personnage au double visage, empereur du Vietnam de 1926 à 1945, avant de revenir au pouvoir sous la protection de la France de 1949 à 1955.
L'ouvrage de référence : un futur classique. -
Vérités et légendes du " Führex ".
Jusqu'à sa mort, Léon Degrelle (1906-1994), chef du mouvement fascisant Rex, créateur de la légion SS Wallonie et ultime dirigeant national-socialiste européen, a représenté pour l'extrême droite l'icône auprès de laquelle il fallait se faire adouber, à l'occasion d'un " pèlerinage " en Espagne où il s'était réfugié en 1945.
Cette première biographie grand public, sans a priori et sans complaisance, brosse le portrait d'un homme aux multiples facettes, caractéristique du " siècle des extrêmes " : gamin ardennais et étudiant en droit farceur ; catholique et monarchiste de conviction ; journaliste, et patron de presse novateur ; tribun, " collabo " et soldat sur le front de l'Est face à l'Armée rouge ; " ami de Tintin ", ou plutôt d'Hergé, défenseur d'Hitler et partisan du négationniste Faurisson.
L'ouvrage s'appuie sur une incroyable masse d'écrits : les siens, pamphlets, souvenirs et innombrables interviews, sans oublier la presse de son temps, notamment celle qu'il a lancée. -
Thomas Jefferson : Le président américain francophile
Laurent Zecchini
- Perrin
- Biographie
- 23 Janvier 2025
- 9782262097677
Le troisième président des États-Unis, l'un des plus grands de leur histoire.
Peu de présidents américains ont marqué aussi profondément l'histoire des États-Unis que Thomas Jefferson (1743-1826). Peu méritent, par leur hauteur de vues, le qualificatif d'homme d'État visionnaire. À l'heure où l'Amérique est de nouveau tentée par le repli sur soi conservateur incarné par Donald Trump, l'exemple du troisième président américain, pourtant distant de près de deux siècles, demeure source d'inspiration. Il est le principal auteur d'un texte fondamental devenu la bible des Américains, la Déclaration d'indépendance du 4 juillet 1776, qui a largement inspiré la Révolution française et nombre de luttes pour l'indépendance et les droits de l'homme à travers le monde. Il aura le premier la vision continentale d'une Amérique s'étendant d'un océan à l'autre, et doublera la surface des États-Unis en rachetant l'immense territoire de la Louisiane à Napoléon, jetant ainsi les bases qui permettront à son pays de devenir la première puissance mondiale. Ambassadeur à Paris au moment de la Révolution française, Jefferson est le plus francophile des présidents américains. Homme des Lumières, musicien, théologien, architecte, ce grand lettré à l'esprit scientifique a exercé une influence décisive sur les fondements de la démocratie américaine et son rayonnement. Sans oublier ses contradictions et sa part d'ombre, celle d'un grand propriétaire d'esclaves raciste, qui a dissimulé à l'Amérique l'existence de sa maîtresse noire et des six enfants qu'il a eus avec elle. -
Le Duc de Bourgogne : Promesses et mirages du petit-fils de Louis XIV
Jean de La Rochefoucauld
- Perrin
- Biographie
- 6 Février 2025
- 9782262100599
Petit-fils de Louis XIV et père de Louis XV : portrait du duc qui ne fut jamais roi.
Aujourd'hui moins connu que sa femme Marie-Adélaïde de Savoie, Louis de France, duc de Bourgogne (1682-1712), incarna pourtant à son époque l'espoir de tous ceux, parmi lesquels Saint-Simon, qui militaient pour une réforme de la monarchie. Petit-fils de Louis XIV, héritier de la couronne, le duc de Bourgogne avait en effet reçu l'éducation princière la plus soignée, dispensée jusqu'alors sous l'autorité de Fénelon, qui écrivit pour lui Les Aventures de Télémaque . Conscient de ses devoirs, animé de la volonté de bien faire, présenté par ses contemporains comme un saint, il se préparait à exercer le pouvoir dans le sens d'une plus grande justice, en un temps où la France, particulièrement éprouvée par la guerre de Succession d'Espagne, aspirait à la paix et à la prospérité. Mort à 29 ans en 1712, un an après son père, le Grand Dauphin, il ne put toutefois mettre en oeuvre son programme et tenir les promesses placées en lui.
Si le duc de Bourgogne, père de Louis XV, était encore donné en modèle à Louis XVI et à ses frères, la postérité ne l'a pourtant pas toujours pris en bonne part. Ses scrupules religieux excessifs, son caractère réputé faible et influençable, son rôle dans la défaite militaire d'Audenarde en 1708, ses préjugés aristocratiques ont été souvent dénoncés - à la suite de Michelet -, si bien que l'image du prince en a finalement été ternie.
Dans cette biographie exemplaire, Jean de La Rochefoucauld rend sa place à ce personnage aussi attachant que déroutant, au-delà des légendes et des caricatures. -
Marie-Caroline d'Autriche : Reine de Naples et soeur de Marie-Antoinette
Alain Blondy
- Perrin
- Biographie
- 30 Janvier 2025
- 9782262100728
La vie trépidante de l'illustre reine de Naples et de Sicile enfin racontée !
Marie-Caroline est de toutes les souveraines du XVIIIe siècle celle qui a le moins trouvé grâce aux yeux de ses contemporains puis des historiens. D'abord portée aux nues par les esprits éclairés, elle est rejetée par ces derniers lorsqu'elle s'oppose avec véhémence à la Révolution française qui lui enlève Marie-Antoinette, sa soeur préférée. Pourtant, Marie-Caroline, fille de la grande impératrice Marie-Thérèse d'Autriche, est une souveraine de premier ordre : elle tient tête au plus grand Bourbon de son siècle (son beau-père Charles III d'Espagne) et a le cran de s'opposer à Napoléon - ce dont peu d'hommes peuvent s'enorgueillir.
Quand elle épouse Ferdinand IV de Naples et de Sicile, âgée d'à peine 16 ans, la demoiselle commence par déchanter. Son mari, inculte et brutal, la relègue d'abord au second plan et, après quelques jours sur les terres italiennes, elle déclare même qu'elle souhaite " ardemment mourir ". Mais " l'autre Autrichienne " est une femme de tête qui refuse de se cantonner à un simple rôle de représentation. S'appuyant sur la franc-maçonnerie, elle entend détacher Naples de l'influence des Bourbons pour placer son royaume dans l'orbite de l'Autriche et de l'Angleterre. Mais cette diplomatie d'Ancien Régime se heurte aux événements de la Révolution et à l'ascension de Bonaparte : la première la chasse quelques mois de son royaume en 1799 ; le second la détrône en 1806. Animée par une haine inextinguible des révolutionnaires, elle se bat jusqu'à son dernier souffle, en 1814, pour reconquérir le pouvoir.
Il était grand temps d'offrir à cette reine puissante une biographie à sa mesure, loin de la vision simpliste et manichéenne à laquelle elle fut trop souvent cantonnée. C'est chose faite grâce au travail magistral et passionnant d'Alain Blondy. -
La plus célèbre inconnue de l'histoire de France.
Fruit de nombreuses années de recherches, cette biographie-fleuve tranche avec toutes les précédentes. Dégageant les couches successives de l'historiographie, elle se concentre, pour retrouver la figure originale, sur les sources premières (archives et textes d'époque) afin d'exhumer le rôle politique et diplomatique de la reine de France sans négliger, bien sûr, sa relation avec son mari, ses enfants et ses amis intimes, dont Fersen, mettant en lumière son influence méconnue sur le gouvernement et ses rapports avec les différents ministres de Louis XVI, tels Maurepas, Turgot, Necker, Calonne ou Loménie de Brienne.
Le biographe distingue la femme de son mythe, qu'il s'agisse des circonstances de son mariage en 1770, de son accession au trône, de sa formation intellectuelle ou de ses liens avec Fersen, de ses années d'insouciance à Versailles et au Petit Trianon à l'époque du déclin du système de cour, jusqu'à l'époque des tragédies, aussi bien personnelles que politiques, revisitant à frais nouveaux l'affaire du Collier, la convocation des états généraux, l'épisode de Varennes, la chute de la monarchie, l'emprisonnement au Temple, son procès et son exécution, point de départ de sa légende.
Il en ressort une image très différente de celle laissée à la postérité, d'une reine aimant par-dessus tout la mode, les bijoux, les bals et les fêtes. Celle d'une femme mélancolique aspirant désespérément à la tranquillité, dépassée par l'ampleur de son impopularité, mais aussi capable de faire face à l'adversité avec un immense courage.
Un ouvrage rare, novateur, ambitieux qui conjugue comme rarement maîtrise des sources et art de la narration. -
Le Prince de Ligne : L'esprit des Lumières
Benoît Florin
- Perrin
- Biographie
- 16 Janvier 2025
- 9782262102753
La biographie de référence du Casanova d'Autriche !
Maréchal de l'armée du Saint Empire, aristocrate belge et diplomate de l'empereur, Charles-Joseph de Ligne (1735-1814) parcourt le monde et traverse le XVIIIe siècle auprès des personnages les plus emblématiques de son temps. Intime de la reine Marie-Antoinette comme de la comtesse du Barry, de la tsarine Catherine II comme de Voltaire, de Goethe comme de Casanova, le prince est un acteu incontournable du couchant des Lumières et de la naissance du XIXe siècle. À la fois homme de guerre, homme d'esprit et homme du monde, il est aussi resté célèbre pour ses Mémoires et pour son libertinage assumé. Enfin, il est le symbole de l'Ancien Régime finissant dans ce qu'il a de plus brillant.
Le prince de Ligne, c'est aussi un état d'esprit, celui de la légèreté. Car ce grand seigneur qui a couru toute sa vie après la gloire et l'amour, cachant l'émotion sous le sourire ou un bon mot, est la personnification de la gaieté. Particulièrement doué pour traiter légèrement des choses sérieuses et sérieusement des choses légères entre deux batailles, deux pays, deux souverains ou deux maîtresses, qui mieux que lui pour incarner les derniers moments d'une époque extraordinaire dont il a été l'incomparable témoin ?
S'appuyant sur des sources jusqu'ici inexploitées, Benoît Florin nous offre une biographie aussi généreuse, vivante et divertissante que l'était le prince de Ligne lui-même. -
Germaine Tillion : Une certaine idée de la résistance
Lorraine de Meaux
- Perrin
- Biographie
- 30 Mai 2024
- 9782262082949
De l'Aurès au Panthéon en passant par Ravensbrück, l'exceptionnelle traversée du siècle d'une femme rayonnante d'humanité.
Personnalité de premier plan du réseau du musée de l'Homme, panthéonisée en 2015, l'ethnologue Germaine Tillion (1907-2008) ne se considérait pas comme une héroïne. De sa jeunesse libre à Saint-Maur-des-Fossés dans une famille catholique et intellectuelle à ses missions africaines des années 1970, en passant par sa formation auprès du professeur Marcel Mauss dans l'effervescence parisienne d'un Trocadéro devenu le phare des sciences humaines renouvelées, son immersion de quatre années chez les Chaouïas de l'Aurès, son activité d'évasion, de faux papiers et de renseignements pendant l'Occupation, son emprisonnement à Fresnes puis au camp de Ravensbrück ou encore son engagement au coeur de la guerre d'Algérie - auprès du général de Gaulle, de Yacef Saâdi ou d'Albert Camus -, chaque étape de sa longue existence est passionnante. On découvre une femme audacieuse et courageuse, d'une remarquable honnêteté intellectuelle qui combat les mensonges idéologiques, manie l'humour en toutes circonstances, y compris au coeur du système concentrationnaire nazi, et agit autant qu'elle écrit, pour aider et sauver ses semblables. Toute sa vie, Germaine Tillion est restée fidèle à l'esprit de sa mère, Émilie Tillion, morte à Ravensbrück, à ses camarades assassinés par les nazis et à une certaine idée de la résistance. Avec ses amies Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Anise Postel-Vinay ou Denise Vernay, qui toutes avaient pour elle une grande admiration, elle a incarné la mémoire de la lutte contre la barbarie. Au terme de sa traversée du XXe siècle, elle s'est imposée comme une figure majeure, à la fois incarnation du combat pour la liberté et trait d'union entre l'Afrique et l'Europe. -
Une biographie intime et politique de la Vierge rouge.
Louise Michel est d'abord un nom, celui que portent 190 établissements scolaires de France et bien davantage encore de rues. Un nom idolâtré par la gauche, détesté par la droite, mais dont l'histoire reste méconnue. Avec le talent qu'on lui connaît, Marie-Hélène Baylac est partie sur les traces de l'anarchiste la plus célèbre de France. Née à Vroncourt-la-Côte en 1830, d'une servante abusée par son châtelain, Louise est élevée comme " une demoiselle ", et, devenue institutrice, elle monte à Paris à l'âge de 26 ans. Dès lors, sa vie se confond avec la quête d'une société plus juste. Elle fréquente les milieux républicains, s'investit dans l'éducation populaire et pour l'émancipation des femmes, fait ses premières armes de militante socialiste. La guerre franco-prussienne de 1870 puis la Commune révèlent une combattante intrépide. Elle y perd l'amour de sa vie, Théophile Ferré, mais son courage et sa fierté la transforment en icône.
Déportée en Nouvelle-Calédonie, Louise est l'une des premières à s'intéresser à la nature et à la culture kanak. Elle y puise une source d'inspiration qui parcourra toute son oeuvre littéraire. À son retour à Paris, en 1880, les foules se pressent pour entendre la Vierge rouge, désormais convaincue qu'il n'est de solution à la misère et aux injustices que dans l'abolition brutale de l'État. Pendant un quart de siècle, oratrice infatigable autant qu'écrivaine prolifique, elle tient la police en haleine, multiplie les séjours en prison, se réfugie à Londres. Son chemin croise les grandes crises de la Troisième République, du boulangisme à l'affaire Dreyfus. Elle côtoie les figures majeures de la pensée révolutionnaire internationale - Blanqui, Kropotkine, Malatesta... - et les ténors de la vie politique : Clemenceau, les Jules - Favre, Simon, Guesde, Ferry, etc. Quand elle meurt à Marseille, début 1905, au retour d'une tournée en Algérie, la presse s'incline devant la dernière des romantiques, reconnaissant qu'elle force le respect de tous, y compris de ceux qui combattent ses idées.
Puisant aux écrits abondants de " la grande citoyenne " et aux sources officielles, témoignages, articles de presse, visites de terrain, la plume enlevée et experte de Marie-Hélène Baylac nous entraîne dans le récit de cette vie épique. -
Le pape de la Seconde Guerre mondiale et de la Guerre froide.
Le 19 décembre 200, une violente tempête médiatique se déchaîne contre la mémoire de Pie XII lorsque Benoît XVI signe un décret reconnaissant ses vertus héroïques, prélude à sa béatification dont le procès avait été ouvert dès octobre 1967. Que s'est-il donc passé pour que l'image de ce souverain pontife, qui régna sur l'Église catholique de 1939 à 1958, se fût dégradée à ce point en cinq décennies ? Comment un homme peut-il passer du statut de héros, remercié par les survivants de l'Holocauste, à celui de complice passif de l'Antéchrist, reclus dans un coupable et lâche silence face à l'extermination de millions d'innocents ?
Frédéric Le Moal rouvre le " dossier Pie XII ". Grâce à la toute récente ouverture des archives vaticanes (2020), il a eu accès à tous ces documents qui nous font pénétrer au coeur de la Curie, jusqu'au bureau même du pape. Il brosse ainsi à nouveaux frais le portrait de ce Romain de culture, de coeur et d'esprit vite repéré et formé pour devenir l'un des plus brillants diplomates du Saint-Siège. Eugenio Pacelli embrassa la carrière diplomatique sans jamais cesser d'être pasteur, gravissant les échelons jusqu'à devenir le secrétaire d'État de l'intransigeant Pie XI auquel il succéda en 1939 après l'un des conclaves les plus brefs de l'histoire. Devenu Pie XII, il affronta le cataclysme d'une guerre déchaînée par une Allemagne qu'il aimait mais que défigurait le paganisme nazi ; un conflit au coeur duquel étaient en jeu la survie de l'Église catholique tout autant que la civilisation chrétienne. Mais il fut aussi le pape d'une autre guerre, plus froide celle-ci, quoique meurtrière pour l'Église, celle opposant les États-Unis à l'URSS. À force de se concentrer sur la période 1939-1945, on en oublie que son pontificat vit éclater le conflit Est-Ouest et plusieurs de ses crises violentes (le blocus de Berlin, la victoire de Mao en Chine, les guerres de Corée et d'Indochine) avant de devoir s'adapter à l'ambigu dégel amorcé par Khrouchtchev après la mort de Staline.
Si les pièces récemment exhumées des cartons rompent en visière avec l'accusation de nazisme et d'antisémitisme d'une part, et expliquent les raisons de la stratégie de silence - réelle - du pape d'autre part, elles révèlent ce qui se cachait derrière cette attitude déroutante.
La personnalité de Pie XII, très complexe, ne favorise pas, il est vrai, l'apaisement de la disputatio. Il ressort que le maître-mot de l'action d'Eugenio Pacelli fut la prudence. Or, notre époque chérit toujours la figure du sauveur et du grand homme, du type Churchill et de Gaulle. La prudence et la modération, vertus chrétiennes chantées par la Bible, sont en fait retournées contre lui. C'est à ce titre que lui est désormais refusée une place au panthéon des grandes figures de la Seconde Guerre mondiale. -
LA biographie de référence de la " Dame de fer indienne ".
Le 31 octobre 1984, Indira Gandhi, Première ministre de l'Inde, quitte sa résidence de Delhi précédée de ses deux gardes du corps sikhs. Alors qu'elle atteint la barrière, l'un tire trois balles sur elle, tandis que l'autre lâche plusieurs rafales de mitraillette. Indira meurt quelques minutes plus tard. Elle allait avoir 67 ans. Comment expliquer un tel déchaînement de violence ? Pourquoi deux hommes censés protéger la femme la plus puissante du pays l'ont-ils ainsi trahie ?
En janvier 1966, quand Indira Gandhi devient Première ministre, rien ne la prédestine pourtant à un sort si funeste. Fille de Jawaharlal Nehru (le premier leader de l'Inde indépendante), figure majeure du Congrès (le principal parti politique indien) et première femme à la tête de la " plus grande démocratie du monde ", elle déploie de multiples efforts lors de ses deux mandats - de 1966 à 1977, puis de 1980 à 1984 - pour apaiser les troubles que son pays connaît. En effet, pour redresser la situation économique de l'Inde, elle amorce un vaste programme de nucléarisation, nationalise les grandes entreprises, engage la Révolution verte et, in fine, accroît l'influence du pays sur l'Asie du Sud et le monde.
Mais Indira Gandhi, c'est aussi une femme autoritaire qui multiplie les mesures impopulaires, encourage la corruption, instaure un État d'urgence décrié (qui réduit les libertés publiques, élimine l'opposition et concentre le pouvoir entre ses mains) et, surtout, se ligue contre la communauté sikh - ce qui provoquera sa perte.
S'appuyant sur des sources variées et inédites, François Gautier nous livre la biographie sans fard de l'une des figures les plus controversées de la fin du XXe siècle. -
Walt Disney : L'homme qui rêvait d'être un enfant
Olivier Cotte
- Perrin
- Biographie
- 7 Mai 2024
- 9782262101183
Enfin la biographie de référence du créateur de Mickey Mouse !
Walt Disney (1901-1966) est l'une des figures les plus emblématiques de la culture populaire du XXe siècle. De Blanche-Neige et les Sept Nains aux 101 Dalmatiens en passant par Peter Pan ou encore Alice au pays des merveilles, les dessins animés qu'il a produits sont mythiques. Dessinateur, créateur, entrepreneur, bâtisseur d'empire... l'homme à la fine moustache et au sourire espiègle était tout cela à la fois.
Mais qui se cachait véritablement derrière cette image lisse et sans tache ? Qui sait que Walter Elias Disney venait d'une famille modeste du Missouri et qu'il a commencé à gagner sa vie en vendant des journaux ? Qu'il a menti sur son âge pour pouvoir être envoyé en France avec ses concitoyens à la fin de la Première Guerre mondiale ? Qu'il a certes fait fortune, mais qu'il menait en réalité une vie simple et sans faste auprès des siens ?
Puisant au coeur des meilleures sources (riche filmographie, biographies américaines...), l'auteur brosse le portrait intime de Walt Disney et revient aussi, bien sûr, sur sa carrière hors du commun. Spécialiste du cinéma d'animation, Olivier Cotte analyse brillamment le rapport particulier du producteur à l'enfance, son goût immodéré des contes de fées, et tout ce qui a pu constituer le moteur de son étonnante créativité. Il évoque également l'homme d'affaires, dur avec lui-même mais surtout avec les autres - en 1941, il a vivement réprimé la grande grève que les employés de ses studios avaient entamée pour réclamer de meilleures conditions de travail.
Ni hagiographique ni diabolisant, cet ouvrage écrit avec verve entend faire la lumière sur l'incroyable destinée de l'inventeur de personnages iconiques et de parcs à thème qui, aujourd'hui encore, font le bonheur des enfants dans le monde entier. -
Simone Veil : Les combats d'une immortelle
Laurène Vernet
- Perrin
- Biographie
- 26 Octobre 2023
- 9782262086954
La vie et les combats d'une immortelle.
La vie de Simone Veil est à la fois connue de tous et de personne. En effet, certains moments de son parcours tant politique que personnel sont si célèbres que nous avons parfois l'impression de tout savoir d'elle. Pour toujours, Simone Veil (née Jacob) sera associée aux rescapés des camps de la mort, elle qui vécut les horreurs d'Auschwitz-Birkenau avec sa mère et ses soeurs en 1944. Pour l'éternité, elle sera liée au président Valéry Giscard d'Estaing, et surtout à la loi sur la dépénalisation de l'avortement votée en 1974.
Mais que savons-nous d'autre sur elle ? Se rappelle-t-on qu'elle fut la première présidente du Parlement européen en 1979 ? Sait-on que, parmi toutes les fonctions qu'elle occupa au cours de sa carrière, celle qu'elle préféra fut celle de membre du Conseil Constitutionnel (1998-2007) ? Parce qu'elle mit toute sa vie au service ces autres - et surtout des femmes -, faut-il pour autant faire d'elle une icône du féminisme ?
Revenant sur tous les combats sociaux et politiques menés par Simone Veil, cette biographie cherche aussi à percer l'être. Femme forte mais parfois dure, traditionnelle mais progressiste, attachée à la nation française mais pour la construction européenne, l'ancienne ministre, députée et magistrate est un personnage complexe qui ne cesse de surprendre. S'appuyant sur de nombreuses archives (fonds Simone Veil aux AN, etc.) et sur des entretiens inédits (notamment avec sa famille proche), l'historienne Laurène Vernet nous plonge au coeur de la carrière et de la vie hors du commun de la cinquième femme panthéonisée. -
Le mystère Salazar.
Né en 1889, António de Oliveira Salazar a dirigé le Portugal d'une main de fer pendant quarante ans. Professeur d'université à Coimbra, spécialiste de finances publiques, chantre de l'austérité, il accède au pouvoir en 1928 en tant que ministre des Finances, avant d'être adoubé par les militaires comme président du Conseil en 1932. Il met alors en place la dictature de l'Estado Novo, avec l'aide de la police politique et de la censure, soutenu par l'Église, la hiérarchie militaire et le patronat. Ce n'est qu'en septembre 1968 qu'il doit se retirer, victime d'un AVC, avant de mourir deux ans plus tard.
Son régime lui survit jusqu'à la révolution des oeillets, il y a cinquante ans, en avril 1974. Dictateur méconnu, singulier - ni chef militaire, ni leader charismatique, mais universitaire mal à l'aise en public -, Salazar s'est montré maître dans l'art de durer, à la fois implacable et ductile, notamment sur la scène internationale pendant la Seconde Guerre mondiale et la guerre froide. " Marié à la nation ", " moine-dictateur " et misanthrope, il est longtemps resté un mystère que cette biographie parvient à percer, s'intéressant de près à ses origines modestes, ses vies parallèles, ses cercles relationnels et à sa vie privée.
Si le salazarisme est mort avec Salazar, ses séquelles sont encore bien présentes, teintées parfois de nostalgie.
Le livre référent qui manquait, fondé sur l'exploitation d'archives portugaises inédites. -
De la gloire à la chute, le roman-vrai de Napoléon.
Un an après son magistral Bonaparte, publié en 1967, André Castelot offre un Napoléon tout aussi accompli. Alternant récits haletants, portraits fouillés et descriptions vécues des lieux de mémoire et champs de bataille de l'épopée, le grand écrivain nous entraîne de la gloire de l'Empire au couchant de Sainte-Hélène, du soleil d'Austerlitz à la nuit de Waterloo, avec une grâce d'écriture qui a fait sa réputation.
Le grand récit d'une des vies les plus romanesques de l'histoire. -
LA biographie passionnée de Bonaparte par un maître de l'écriture historique.
Publiée en 1967, dans la perspective du bicentenaire de la naissance de Napoléon Bonaparte, cette superbe biographie reste une référence qui offre un rare bonheur de lecture. Elle le doit à la richesse de son information - André Castelot a visité l'essentiel des lieux de mémoire et champs de bataille qu'il dépeint - et à la qualité universellement saluée de son style.
De l'enfance corse au sacre du 2 décembre 1804 en passant par l'Italie et l'Égypte, le grand écrivain nous entraîne au galop sur les traces d'une des vies les plus exceptionnelles de l'histoire. -
Ibn Saoud : Seigneur du désert, roi d'Arabie
Christian Destremau
- Perrin
- Biographie
- 2 Mai 2024
- 9782262095543
La biographie d'un géant de l'Histoire, conquérant et fondateur de l'Arabie saoudite.
Ibn Saoud est le fondateur, en 1932, du royaume d'Arabie saoudite et le grand-père de l'homme fort actuel, Mohammed ben Salman. Jacques Benoist-Méchin en avait donné une biographie, il y a soixante-dix ans, qui connut un succès considérable, à une époque où le royaume commençait tout juste à faire parler de lui en raison des découvertes pétrolières. Les temps ont changé et, sous l'impulsion de " MBS ", l'Arabie saoudite est devenue un acteur parfois controversé mais incontournable des affaires internationales. Mais si le pays semble, dans une certaine mesure, s'ouvrir à la modernité - toujours grâce au pétrole mais aussi, désormais, grâce au tourisme et au football... -, il demeure une énigme.
C'est en se replongeant dans le passé, dans la vie aventureuse du jeune Ibn Saoud, au début du XXe siècle, que l'on peut mieux comprendre le royaume tel qu'il est aujourd'hui. Christian Destremau brosse avec brio le portrait d'un " renard du désert " devenu homme d'État ; d'un conquérant bâtisseur et mû par de solides convictions - notamment au sujet de la Palestine et de la naissance d'Israël. Pendant les trente-deux années que dura la conquête de la péninsule Arabique, Ibn Saoud fit preuve d'une maîtrise parfaite dans l'art de la guerre du désert et, plus encore, d'une habileté consommée face à ses adversaires comme avec ses alliés. Ainsi fit-il allégeance à la Grande-Bretagne durant la Première Guerre mondiale et sollicita-t-il l'aide financière de Moscou, cette métropole satanique, pour renflouer ses caisses à l'aube des années 1930. En 1932, le royaume d'Arabie saoudite était fondé et, après une dernière expédition guerrière contre l'imam du Yémen (1934), ses frontières stabilisées : celui qui n'avait pas une pierre où poser la tête au début de son entreprise régnait désormais sur un territoire grand comme trois fois et demie la France.
Cet homme d'État incontournable et madré - qui choisit de maintenir son pays dans une neutralité favorable aux Alliés durant la Seconde Guerre mondiale - a conclu en 1945 avec le président américain Roosevelt un accord stratégique motivé par la géopolitique du pétrole, plaçant l'Arabie saoudite dans l'orbite économique et sous la protection militaire américaine. À sa mort en 1953, il laisse derrière lui l'un des pays les plus puissants et influents du monde musulman, membre de l'ONU et de la Ligue arabe. En lisant la magistrale biographie que lui consacre aujourd'hui Christian Destremau, à partir, notamment, de nombreux documents d'archives, on découvre notamment un fait essentiel : pour Ibn Saoud, comme pour ses successeurs, la religion islamique, sous sa forme " wahhabite " - à laquelle ils adhèrent pleinement - n'a pas pour mission de convertir le monde, mais doit aider la dynastie des Saoud à se maintenir au pouvoir, pour les siècles qui viennent.
Le récit d'une vie hors normes qui se lit comme un roman d'aventures.