Ça n'arrive pas qu'aux autres : le propre neveu de Wallance est manipulé au point de vouloir jouir personnellement du Bonheur Intégral.
Le jeune homme est devenu un des Servants de cette secte où tout laisse à craindre que sévissent le sexe et les transferts de fonds. Pour mettre bon ordre à cette tragédie familiale, le commissaire n'a d'autre ressource que s'infiltrer dans le groupe. Lui qui déteste déjà son surnom de Liberty doit accepter celui moins reluisant de Ventre risible, de même qu'il lui faut enfiler une gandouchambre, vêtement rituel qui ne l'avantage pas.
Mais la liberté et l'assassinat sont au bout de ces humiliations : rira bien qui mourra le dernier.
Nul n'ignore qu'on risque d'attraper la mort dans les cimetières glacés ouverts à tous les vents.
Le tragique décès de l'arrière-grand-mère même pas centenaire de sa fille naturelle contraint cependant le commissaire à se rendre au Père-Lachaise où, effet de l'agacement où le place cette obligation, plusieurs de ceux qui pleurent leur proche seront bientôt pleurés à leur tour. Chacun porte sa croix mais c'est encore pire quand la croix, lourde et massive, s'écroule sur qui devient alors une victime.
Des assassinats en plein enterrement ont pourtant l'avantage de ne pas plomber l'ambiance : elle était déjà sinistre.
Ça va barder, au siège social du Crédit solidaire et financier. Car Wallance s'est fait avaler sa carte au distributeur de son agence, naturellement fermée, et comme, malgré les avancées de la technologie, il n'est pas gratifiant d'assassiner ou flanquer en taule une machine, il serait bon que du personnel en chair et en os trinque. Peut-être que son compte est indûment à découvert mais, quand on est le commissaire Liberty, on n'hésite pas à contracter un crédit à très haut risque sur la vie de ses concitoyens bancaires qui vous emmerdent. Il y en a qui vont se payer un krach bien contondant en pleine poire.
Ce n'est même pas que le commissaire "Liberty" Wallance est distrait, c'est que ça ne l'intéresse pas. Lavraut, fidèle adjoint, croit que son supérieur devient sourd et l'envoie chez son oto-rhino laryngologiste préféré. Grossière erreur qui coûtera cher au spécialiste de la villa Amélie tout en permettant à Lavraut de reconquérir d'une façon inattendue Martine, sa femme qui avait un amant et qui est rapidement contrainte d'en changer. Car Liberty mène les affaires matrimoniales et criminelles avec la même efficacité et la même méthode.
Les vieux camarades de Wallance au Collège évangélique Jésus de Voltaire auraient pu continuer à vivre en paix si ne leur était venue l'idée incongrue d'inviter à une réunion d'anciens élèves celui qu'ils traitaient si mal à l'époque. Mais l'adolescent est devenu commissaire et ne laisse plus rien passer à ces arrivistes qui estiment avoir mieux réussi que lui, à la fois professionnellement et sexuellement. Le policier mélomane fait désormais un usage si personnel du piano qu'un psychanalyste qui était dans sa classe se retrouve définitivement moins familier d'Eros que de Thanatos.
On découvre dans ce troisième volume des aventures criminelles du commissaire Wallance qu'il fut un collégien brimé par ses petits camarades et que l'un des ressorts de son activisme meurtrier se cache peut-être là. Mais les contre-enquêtes ne sont pas, on l'a vu avec les deux premières, prétextes à variations psychologiques et recherches en atténuation de responsabilité : ce n'est pas leur but. Celui-ci est plutôt de jouer de nos propres pulsions mauvaises, et de nos contradictions : qui n'a rêvé de se venger de ses tortionnaires en culottes courtesoe Et de le faire en s'amusant et en nous amusant de situations sociales et de comportements qui pour être carricaturaux ne sont pas sans vérité.
Vocation tardive : c'est à cinquante ans que le commissaire "Liberty" Wallance fait ses débuts dans la singulière carrière de serial killer au service de la sécurité. Il y montre d'emblée d'excellentes dispositions ainsi que la volonté, en bon lecteur de Proust, de rattraper le temps perdu. Hommes et femmes, jeunes et vieux, ceux qui le côtoient finissent aussi bien au cimetière qu'en prison. Quand il viole, les deux sexes passent à la casserole. Puisqu'il travaille pour la justice, n'est-il pas logique que Liberty tâche de réserver un sort égal à chacune de ses victimes ?
Le commissaire n'est pas un imbécile qui tue pour se bâtir un palmarès. Il n'empêche que, parmi les ressortissants de multiples nationalités à avoir été victimes de ses enquêtes et assassinats, ne figure aucun Japonais. Peu à peu, ce manque l'obsède. Et d'autant plus qu'il n'est pas aussi facile qu'il pouvait le croire d'y remédier. Car les Nippons ont des manières bien à eux de se soustraire à ses crimes, et les assassins n'échappent pas à la loi qui pèse sur chaque être humain et transforme tout désir d'envergure en torture inassouvissable.
Ce nouvel épisode accentue les traits du Commissaire Wallance. A la fois pitoyable et sans pitié, son personnage devient , bien au delà de la carricature, mythique. Incroyable entreprise que la sienne où les pires instincts meurtriers se camouflent sous la défense de la loi et de la justice. Mais, comme dans les deux premiers volumes parus, l'auteur s'amuse de ces contradictions et de l'humour le plus distancié au burlesque ravageur, il joue sur toute la gamme des effets comiques, tandis que son talent à décrire par le menu des crimes affreux contribue à faire de ses livres des phénomènes littéraires.
Question sexe, tout le monde connaît le mois d'août. Si bien que des considérations strictement personnelles entravent les enquêtes et les assassinats du commissaire pendant ses congés estivaux. Il se livre à des copulations inédites tout en faisant en sorte que ce ne soit pas les autres qui profitent de ses vacances à lui en restant séduisants et vivants. Siroter un martini ou une partie de golf miniature ne sont pas seulement de reposantes distractions : ça peut aussi se révéler d'efficaces préliminaires à d'originaux assassinats.
Avoir faim, ce n'est pas un crime.
Mais, lorsque c'est au commissaire Liberty que pareil manque survient, ça peut vite en susciter un. En fait, le premier assassinat de la journée, dans lequel il n'est pour rien, a eu lieu dans une cuisine, ce qui a tout pour ouvrir l'appétit. Le malheur est qu'il est contre toute procédure de manger les pièces à conviction. Le gros Wallance, boulimique dès qu'il s'agit de meurtres, compte avoir quelque chose à se mettre sous la dent au restaurant.
Et si le service est trop lent, le quelque chose deviendra quelqu'un, voilà tout. On a bien le droit d'apaiser ses nerfs à défaut de son estomac.
Liberty déteste le Palais de Justice où il est mis en situation de justifier sa résolution d'un assassinat. Si un coupable est coupable, c'est que le commissaire l'a décidé et ce ne sont pas des juges qui sont habilités à mettre leurs gros doigts dans son enquête. Dans le cas de Noël Pétalosfère, il aurait certes mieux fait de ne pas désigner comme assassin un paraplégique sourd-muet vaguement atteint de mongolisme. Mais ce qui est mal fait est fait et notre héros va vaillamment oeuvrer pour l'égalité afin qu'un handicapé ne le soit pas quand il s'agit de gagner une bonne condamnation pour meurtre.
Rien de plus naturel, pour l'International Association of Criminology, que d'inviter Wallance à son congrès amstellodamois. Le commissaire, qui s'attendait à un week-end tranquille, s'y retrouve pourtant accompagné de l'ensemble de sa peu fine équipe. Tout le monde connaît Amsterdam, havre de prostitution et de haschich. Drogué malgré lui par ignorance autant que par avarice, Wallance se révèle un orateur différent de celui qu'il se flatte d'être. Et si assassiner dans une langue étrangère ne lui pose guère de problème, c'est une autre affaire que de mener l'enquête dans un sabir incompréhensible.
Sa belle subordonnée guadeloupéenne n'en finit pas d'agacer Wallance.
Voici que Nathalie Malicorne a un nouvel amant qui n'est toujours pas le commissaire mais un sculpteur ou on ne sait quoi qui serait un génie, et pas qu'au lit. Son vernissage n'ayant rien pour mettre de joyeuse humeur, il faudrait un miracle pour que l'artiste soit toujours contemporain à la fin de la soirée. L'auteur d'une oeuvre engagée devrait au demeurant se réjouir d'avoir un spectateur engagé.
Car, de même qu'il n'est pas indifférent à Proust et Bach, Wallance, si cultivé, ne restera pas inerte face au travail de Jim Z. Losange.
Entre le monde de l´art de celui de la prostitution, un lien évident : l´argent. Et quand les mêmes suspects semblent responsables des assassinats d´un proxénète et d´un commissaire-priseur, ça fait des piste en pagaille pour Liberty. Il se trouve seulement qu´Anne-Marie-Tatiana est si belle et généreuse qu´il en devient fou et l´amour est parfois encore plus aveugle que la justice, compliquant foutrement l´enquête. Mais inutile d´être un as pour comprendre qu´uriner est parfois une perversion et que seul un connaisseur peut utiliser, sans endommager le patrimoine de l´humanité, un vase étrusque comme arme du crime.
Wallance estimait avoir trouvé la bonne planque pour son réveillon de Noël en le passant au commissariat, loin de ses proches. C'est pourtant au fond d'une cellule qu'on finira par installer le buffet concocté par toute la bande. Il s'avérera que le foie gras ne gave pas que les oies (et les canards) et que les chatouilles sont dispensées de principe de précaution. Ça donnerait à un proxénète et un dealer présumés d'excellentes raisons de se plaindre si ça ne leur en avait ôté la possibilité. Mais c'est justice aussi qu'en un tel jour soit récompensé un assassin plein de bonne volonté.
Une simple approximation dans les mots croisés et c'est la liberté de la presse qui est en danger. Si L'Aube a tout à fait le droit d'être un quotidien qui dénonce certains agissements excessifs de la police, il serait cependant hypocrite de s'étonner ensuite que le commissaire Liberty vienne mettre son nez dans la marche de l'entreprise, ses coucheries professionnelles et ses jalousies privées. Quand un enquêteur dégote un scoop sur un trafic d'armes, il doit bien s'attendre à des représailles, pour ça ou pour autre chose. Si on choisit d'être journaliste, il faut en assumer les risques, fût-ce les plus imprévus.
Le fond de l'affaire est que mme wallance ne veut pas rater sa partie de bridge.
Le commissaire liberty se retrouve donc contraint d'accompagner sa maman dans les beaux quartiers oú rien ne se passe comme prévu. séances de spiritisme et règlements de compte entre agents secrets perturbent les quatre piques de la vieille dame. mais on ne convoque pas les esprits pour voir apparaître une débauche de corps débauchés et on n'espionne pas le monde pour être abattu par un agent on ne peut plus spécial quand bien même il est commissaire.
Pas de passe-droit chez wallance: espion ou chauffeur de taxi, il ne fait pas la différence quand la sécurité de son pays ou de ses nerfs est en jeu.
Lorsque le cirque Tchintchin Poum offre une représentation gratuite en faveur des orphelins de la police, sa générosité ainsi qu'un petit chantage qu'il subit contraignent le commissaire Liberty à y assister en présence d'une accumulation d'enfants en pleine forme dont certains sont illicitement pourvus de parents qui ne relèvent même pas du ministère de l'Intérieur. S'il n'a pas le pouvoir de créer des postes dans la police, il a au moins celui de fabriquer des orphelins et de faire comprendre ce qu'il pense de leurs numéros et leurs caractères à une acrobate et un clown.
Si un commissaire de police n'obtient pas son permis de conduire rien qu'en se présentant à l'examen, qui ? Liberty et ses collègues ont donc arrosé son succès avant même son obtention, de sorte qu'il se présente sur place dans un état qu'un alcootest n'aurait aucun mal à détecter. Ajoutons à ça un examinateur incorruptible et la situation est franchement détériorée, d'autant qu'une voiture n'est pas un lieu du crime idéal quand on se veut insoupçonnable. Heureusement que le commissaire Liberty a de la ressource. La simple justice imposant qu'on prenne en compte l'ingéniosité du conducteur, il le mérite bien, son permis.
Les Lavraut déménagent et tout le commissariat, Wallance en tête, vient leur prêter main forte. Sont aussi présents la mère du commissaire Liberty, son supposé amant, Kevin Rocamadour, et son fils secret, Montgomery. Les voisins étant par définition détestables, le commissaire doit nettoyer le nouvel immeuble avant que son subordonné et sa famille ne s'y installent.
Les jeux télévisés et les assassinats ont des règles très différentes, ce qui n'avantage pas le commissaire quand il est sélectionné pour Le Maillon Faible.
Mais les autres candidats, qui décident de l'élimination de tel ou tel, prennent le risque de provoquer la leur. Pas sûr que ça serve pour autant les intérêts de Liberty qui ne s'était inscrit que pour écraser de sa culture sa séduisante subalterne Nathalie Malicorne, laquelle, au mépris de tout justice, s'en sort très bien avec des connaissances shakespeariennes pourtant largement inférieures.
M. Couroupat est malgré lui au centre de réflexions sur la vie et la mort. Le commissaire assassine en effet le charcutier alors que Martine est en passe d'accoucher d'un enfant dont Liberty, d'après ses estimations spermatiques, est le père. Il lui faut courir à l'hôpital qui menace de se transformer tout entier en charcuterie si le personnel traite désinvoltement un bébé aussi précieux. Quand on pense aux manières traditionnelles de faire les enfants, la complète disparition d'un appareil génital masculin sur un cadavre ajoute en outre au mystère.
Charité, que de crimes on commet en ton nom. Quand le commissaire entre en contact avec une association caritative, les deux parties peuvent difficilement y trouver chacune leur compte. En accueillant bien malgré soi un cadavre en son sein, la soupe populaire devient à juste titre franchement impopulaire (et immangeable). Liberty, quant à lui, fait preuve de sa générosité en étendant l'euthanasie à tous ceux dont il estime que moins durera leur vie lamentable et mieux lui-même se portera. Quoiqu'il ait cette fois-ci l'assassinat léger, son sens de la justice devrait entraîner même les riches à numéroter leurs abattis.
Les voisins, voici une engeance à laquelle nul n'échappe. Surtout pas le commissaire après une réunion de copropriétaires où personne n'est d'accord pour qu'il fasse la police. Il trouve plus efficace que des mots pour dire au syndic ce qu'il pense de lui mais il serait légitime que le monsieur du sixième, le couple du rez-de-chaussée et la dame du premier paient aussi les pots cassés. L'ascenseur marche mal (pas tant que ça, en fait), des dégoûtants utilisent des paillassons à mauvais escient et la concierge n'est légère que côté morale : jusqu'en prison ou au cimetière, ça va déménager.
Un suspect qui meurt sous les coups en plein interrogatoire, ça arrive.
Mais lorsque c'est en salissant le chandail, ou dit-on le pull ? du commissaire liberty, ça tourne à la catastrophe. en raison de circonstances particulières, wallance n'a d'autre possibilité que de se rendre d'urgence au très grand magasin pour redevenir présentable. on trouve tout au tgm : un, préfet, une assassine, des victimes et des armes du crime à foison - béni soit entre tous le coin bricolage, paradis des objets contondants.
Mais pas le rayon chandails (ou pulls). l'exaspération du commissaire face à ce manque aura un effet néfaste sur l'espérance de vie de la clientèle du tgm et de son personnel.