Noeud après noeud, jour après jour, toute une vie durant, ses mains répétaient les mêmes gestes, nouant et renouant sans cesse les fins cheveux, comme son père et le père de son père l'avaient fait avant lui...
N'est-ce pas étrange qu'un monde entier s'adonne ainsi au tissage de tapis de cheveux ? l'objet en est, dit-on, d'orner le Palais des Étoiles, la demeure de l'Empereur. Mais qu'en est-il de l'Empereur lui-même ? N'entend-on pas qu'il aurait abdiqué ? Qu'il serait mort, abattu par des rebelles ?
Comment cela serait-il possible ? Le soleil brillerait-il sans lui ? Les étoiles brilleraient-elles encore au firmament ?
L'Empereur, les rebelles, des milliards de tapis de cheveux ; il est long le chemin qui mène à la vérité, de la cité de Yahannochia au Palais des Étoiles, et jusqu'au Palais des Larmes sur un monde oublié...
Vita nostra est le premier roman d'un cycle thématique inspiré aux auteurs ukrainiens Marina et Sergueï Diatchenko par Les Métamorphoses d'Ovide. Il est consacré au Verbe, celui qui était au commencement de toute chose, celui qui crée, façonne et altère le monde...
Au sens littéral.
Il est à noter que les romans du cycle n'ont de liens que la thématique de la métamorphose et un vers du Gaudeamus (Réjouissons-nous) - l'hymne des carabins : Vita nostra brevis est, brevi finietur (Notre vie est brève, elle s'achèvera bientôt). Le premier roman n'a d'autre titre que son sous-titre Vita nostra, le deuxième s'intitule Numérique, ou brevis est ; le troisième Migrant, ou brevi finietur.
Sacha, une adolescente de 16 ans élevée par une mère célibataire, voit sa vie basculer l'été qui précède sa dernière année d'études secondaires.
Pendant les vacances qu'elle passe en Crimée, un homme étrange fait irruption dans sa vie et l'oblige à exécuter des tâches absconses, comme nager nue chaque jour à quatre heures du matin.
Tout écart entraîne une sanction, et l'obéissance est récompensée par des pièces d'or étranges.
Sacha n'aura pas non plus le choix de ses études supérieures, car l'homme étrange lui enjoint de s'inscrire à l'Institut des technologies spéciales, installé dans la ville de Torpa. Les élèves de deu- xième et troisième année, gravement estropiés pour certains, ont l'air de phénomènes de foire.
Quant au cours de spécialité, il consiste en la lec- ture de textes incompréhensibles qui se refusent à toute mémorisation. Pourtant, nulle voix ne s'élève contre cet état de fait - et pour cause ! - car, là encore, toute baisse d'assiduité fait l'objet de punitions, non pas à l'encontre de l'étudiant, mais de sa famille et de ses proches.
Au cours de ses études, Sacha connaîtra plu- sieurs métamorphoses. Les premières vont tou- cher ses perceptions et ses émotions, altérant les premières et supprimant les secondes. Puis vien- dra le tour des changements physiques avec l'ap- parition d'ailes. Enfin, à l'issue de ses études à l'Institut des technologies spéciales - tous comme les autres étudiants qui réussissent leurs examens -, elle sera amenée à renoncer à son existence matérielle, développer une nouvelle essence, de nouvelles possibilités et un nouveau Moi, pour devenir un des Éléments de la Langue qui consti- tue la trame notre monde.
Car les enseignants eux-mêmes ne sont pas humains (certains d'ailleurs ne l'ont jamais été), mais des Mots, des Règles de Grammaire...
Au bar Blaue Nacht, la procureure Chastity Riley écluse les bières et trouve réconfort auprès de Carla, Rocco, Calabretta et Klatsche. Collègue, amis, amant...
Elle ne pourrait pas affronter le monde du crime sans eux.
Mise sur la touche, pour avoir voulu convaincre de corruption son patron, Chastity est désormais chargée de la « protection des victimes ». Sa nouvelle tâche :
Recueillir le témoignage d'un Autrichien passé à tabac et bien décidé à se taire. C'est sans compter sur la force de persuasion de Chastity - visites impromptues, bières et cigarettes.
Forte d'un mot mystérieux, « krokodili », et du nom d'un flic de la PJ de Leipzig, elle se lance dans un road trip qui l'emmène jusqu'à Dresde et en Tchéquie, sur la piste d'un trafiquant de crystal-meth, qui semble prêt à se servir du port de Hambourg pour élargir son « aire commerciale ».
Comme toujours, elle peut compter sur ses alliés dans la police, dont le commissaire à la retraite Faller, qui ne demande pas mieux que notre procureure mette les pieds dans le plat de la bonne société hambourgeoise, où le mafieux, dit L'Albanais, s'est fait une belle place grâce à ses affaires dans l'immobilier.
Emporté par le rythme des phrases et des dialogues comme dans un match de ping-pong, le roman démarre par une scène burlesque sur une route de campagne, pour finir en apothéose dans le stade de football de Sankt Pauli...
Après L'Espace d'un an et Libration, Archives de l'exode est le troisième volume de la série du « Voyageur » . Des romans qui se lisent indépendamment.
Les derniers humains ont fui la Terre voici des générations, et un jour la Flotte d'exode a atteint son but : trouver un nouveau foyer pour l'humanité. Mais, au fil des siècles, la flotte est elle-même devenue une patrie, et certains ont décidé d'y rester. Une culture, des traditions, dont d'ailleurs les plus jeunes aspirent parfois à se libérer ; ils rêvent de planètes comme leurs aïeux rêvaient d'espace.
Les habitants y recyclent tout, des moteurs aux cadavres de leurs proches. Après un accident à bord, certains commencent à craindre que la Flotte ne soit pas éternelle.
Une ethnologue à tentacules, un homme qui rêve d'intégrer la Flotte, un adolescent qui rêve de la quit- ter, une archiviste vieillissante qui a connu l'époque où les Humains étaient des parias, une soignante solitaire qui prend soin des morts, et Tessa, soeur d'Ashby, le capitaine humaniste de L'Espace d'un an : autant de voix qui, humaines ou non, nous racontent le senti- ment d'appartenance à un groupe, le besoin central de trouver une place, dans la galaxie ou dans les coeurs.
Des gens ordinaires ; des vies ordinaires : uniques et précieuses.
Becky Chambers nous propose un roman cha- leureux et plein d'une sagesse tendre ; la souffrance existe, la peur et la violence, mais le texte palpite tou- jours d'une confiance délibérée.
À quoi sert un vaisseau quand on peut s'installer sur une planète et s'intégrer à la culture du melting-pot galactique ? Pourquoi rester ? À quoi sert une identité, une culture ? Qui est-on lorsqu'on va ailleurs ?
ISBN 979103600218 - 384 p. - 21,90 € Illustration : Clémence Haller / EN COURS Traduction : Marie Surgers
" Je le requiers de vous tous, hommes et dames de bonne maison qui lirez ce livre d'Arthur et de ses chevaliers, du commencement à la fin, priez pour moi. Ce livre fut terminé la neuvième année du règne du roi Édouard IV, par messire Thomas Malory, chevalier. " Achevé donc en 1469-1470, réagencé et publié par l'imprimeur Caxton en 1485, Le morte d'Arthur n'a pas cessé d'être réédité en Angleterre ; il est la référence arthurienne de toute la culture anglo-saxonne. De siècle en siècle, il a inspiré les grands poètes, plus tard les cinéastes. Il figurait aussi parmi les quatre livres que Lawrence d'Arabie emportait dans ses sacoches de selle quand il partait pour de lointains voyages. Tel est, conclut Caxton, " ce noble et joyeux livre, intitulé La mort d'Arthur, nonobstant qu'il traite de la naissance, de la vie et des faits et gestes du dit roi Arthur, de ses nobles chevaliers de la Table Ronde, de leurs merveilleuses quêtes et aventures, de l'accès qu'ils eurent aux secrets du Saint-Graal, et finalement de la mort douloureuse de tous et de la façon dont ils quittèrent ce monde ".
Printemps 71 avant Jésus-Christ.
La voie Appienne de Rome à Capoue est jalonnée de suppliciés sur leurs croix. Ce sont les derniers vaincus de la grande révolte des esclaves conduite par Spartacus, qui a fait trembler la puissante République sur ses fondations. Voici le roman de Spartacus. Esclave, fils et petit-fils d'esclaves, racheté puis entraîné comme gladiateur pour distraire dans le sang l'aristocratie romaine éprise des combats de l'arène, il fut le meneur de la dernière et plus grande rébellion servile que Rome ait connue.
L'Histoire n'enregistre guère le visage et la parole des vaincus quand ce ne sont ni des généraux ni des chefs d'Etat. Pourtant, son nom est resté le symbole de tous les combats pour la liberté. En 1960, Stanley Kubrick en a fait le film que nous connaissons, avec Kirk Douglas dans le rôle-titre.
Face à la morosité des avenirs que nous annoncent les discours politiques et que les dystopies traitent avec simplisme, voire à échelle industrielle, certains auteurs choisissent une autre voie, tel Neal Stephenson qui avait lancé en 2012 un appel : il faut écrire de la science-fiction positive ! La science-fiction positive fait l'archéologie de ces futurs où l'humanité a évolué vers plus de paix, plus d'harmonie. Pour faire un bon roman, il faut un grain de sable.
Pour faire de la bonne science-fiction, il faut une technologie qui a évolué. Mais ces romans nous donnent l'espoir que le monde peut suivre un cours meilleur que celui qu'on semble nous promettre. L'oeuvre du grand écrivain français de science-fiction Roland C. Wagner dans son ensemble s'est fait fort d'appliquer ce principe narratif.
Lovelace, intelligence artificielle née à bord du Voyageur à la fin de L'Espace d'un an, accepte de se transférer à bord d'un corps synthétique.
Devenir humaine, une chance ?
À ses côtés, Poivre, mécano, l'aide de son mieux.
Ancienne enfant esclave libérée par miracle, grandie seule sur une planète ravagée, elle aussi a dû lutter pour accéder pleinement à l'humanité et se construire une vie, sinon ordinaire, du moins normale.
Libration - nom d'un point de l'espace en équi- libre entre deux astres, zone de stabilité mouvante qui accompagne les planètes dans leur danse - raconte l'histoire de ces deux femmes. Chacune à sa façon s'arrache à une vie liminale pour se tailler une identité, conquérir l'indispensable : la dignité.
Becky Chambers, au lieu de prolonger l'histoire des personnages du précédent roman, l'élargit.
Sa tendresse et sa lucidité nous offrent des pages déchirantes, et un chant d'amour plein de confiance et de courage.
Un nouveau virus extrêmement contagieux s'est abattu sur la Terre. Quatre cents millions de morts. Si la plupart des malades, cependant, n'y ont réagi que par des symptômes grippaux dont ils se sont vite remis, un pour cent des victimes ont subi ce qu'il est convenu d'appeler le « syndrome d'Haden » : parfaitement conscients, ils ont perdu tout contrôle de leur organisme ; sans contact avec le monde, prisonniers de leur chair, ils sont devenus des « enfermés ».
Vingt-cinq ans plus tard, dans une société reformatée par cette crise décisive, ces enfermés, les « hadens », disposent désormais d'implants cérébraux qui leur permettent de communiquer. Ils peuvent aussi emprunter des androïdes qui accueillent leur conscience, les « cispés », voire se faire temporairement héberger par certains rescapés de la maladie qu'on nomme « intégrateurs »...
Haden de son état, Chris Shane est aussi depuis peu agent du FBI. À sa première enquête, sous la houlette de sa coéquipière Leslie Vann, c'est justement sur un intégrateur que se portent les soupçons. S'il était piloté par un haden, retrouver le coupable ne sera pas coton.
Et c'est peu dire : derrière une banale affaire de meurtre se profilent des enjeux colossaux, tant financiers que politiques.
La collection Classiques de l'imaginaire puise dans le fonds le plus littéraire et emblématique de nos publications depuis 1988. Déjà paru : Le roman du roi Arthur, Gilgamesh et Lavinia.
Ramsès est le nom de onze pharaons des 19 e et 20 e dynasties égyptiennes, le « Grand » et mari de Néfertiti étant le deuxième à porter ce nom.
Ramsès XIII, lui, n'a jamais existé. Par contre le récit de la lutte qu'il livre à un clergé avide de richesses et de pouvoir symbolise les conflits répétés qui, dans l'Égypte antique, opposèrent les souverains aux gardiens des temples.
En ce XI e siècle avant notre ère, le quatrième fils du pharaon Ramsès XII reçoit en héritage la promesse du trône de Haute et Basse Égypte.
Humbles et puissants se réjouissent : ce jeune homme de vingt-deux ans se révèle être « robuste comme le boeuf Apis, courageux comme un lion et sage comme les prêtres eux-mêmes ».
Au cours de manoeuvres qui devaient le promouvoir au rang de commandant du fameux corps d'armée de Memphis, le jeune et fougueux chef de guerre s'éprend de la belle Sarah, une juive dont il fait sa favorite. L'accueil de cette nouvelle présage déjà les nombreux heurts qu'il aura avec le collège des prêtres et en particulier avec le puissant archiprêtre Herhor, ministre de la Guerre, qui ne demande au pharaon que de prier et de s'accommoder de frasques surnaturelles.
Durant un séjour dans la province d'Aa que son nouveau titre de monarque lui dictait de visiter, Ramsès prend contact avec son peuple, un peuple miséreux, rudoyé et accablé par l'injustice régnante. C'est une Égypte en déclin qu'il découvre, menacée sur ses frontières, et dont les richesses sont canalisées au profit du Temple.
Comment en effet déjouer les complots de ceux qui ont le don d'ubiquité ?
Malgré l'aide de ses fidèles amis : Tutmosis, son cousin ; Patrocle, le chef des armées ; Hiram, le banquier phénicien et Pentuer, son guide spirituel, celui qui va désormais faire figure de réformateur sera bien souvent déchiré entre sa volonté et les affaires de l'État.
De l'exotisme, de l'histoire antique, du romanesque, des péripéties, du suspense, de la passion ! Et le plaisir du roman-fleuve.
Isaac Vainio est un bibliomancien. Membre de Die Zwelf Portenære, les Douze Gardiens des Portes, une organisation secrète fondée par Johannes Gutenberg, il dispose d'une magie très particulière : Il peut puiser à volonté dans les livres et en tirer n'importe quel objet du récit. Et Isaac est un vrai fan de science-fiction et de fantasy, qui préfère par-dessus tout utiliser des pistolets laser, des ceintures-bouclier de Dune et des sabres laser de Star Wars quand les Gardiens l'envoient sur le terrain combattre les menaces magiques guettant la Terre.
Isaac n'est plus relégué comme catalogueur et a accompli son rêve : il est devenu chercheur au service des Gardiens où il explore les secrets de la magie, en partenariat (étroit) avec la dryade Lena Greenwood.
En principe, les Gardiens maintiennent le statu quo entre les humains et les différentes créatures d'essence magique qui vivent dans les coulisses de la société. Mais on ne se refait pas, Isaac n'est pas fait pour appliquer strictement les consignes et il accepte de venir en aide à une meute de loups-garous rendus très inquiets par le meurtre d'un wendigo (une sorte de yeti des mythes indiens nord-américains) dans les bois environnants.
Dès qu'Isaac et Lena s'intéressent à l'affaire, l'arbre qui abrite l'essence de la dryade est attaqué par une myriade d'insectes extrêmement résistants et dotés d'une forme d'intelligence collective. Isaac parvient à sauver le chêne grâce à la créativité bibliomantique qui est sa marque de fabrique, récupère et dissèque un des insectes - lequel n'a rien de commun :
Constitué de métal, mi-technologique, mi-magique, il est l'oeuvre d'un bibliomancien de grand talent - Victor Harrison, un des rares membres des Gardiens à savoir mêler magie et technologie... lequel a été tué quelques mois plus tôt (cf. volume 1).
Isaac obtient l'aide des vampires, et notamment d'une espèce particulière capable d'interroger les fantômes. Celui de Victor Harrison révèle qu'il a créé les insectes pour lui prêter main-forte dans diverses tâches, du renseignement à la défense, et qu'ils obéissent tous aux ordres d'une reine, une cigale, artificielle également. À sa mort, terrifié et en proie au délire, Harrison a envoyé la reine à son père pour lui en transférer le contrôle. Or ce dernier est animé par une haine brûlante pour les Gardiens et s'est allié aux plus anciens ennemis de l'organisation, une société secrète chinoise pratiquant une forme de bibliomancie parallèle, que Gutenberg avait pourtant éradiquée lui-même voilà des siècles...
Comme dans le livre précédent, Hines nous offre un florilège d'aventures rocambolesques, où sont convoqués moult objets et personnages de livres fameux ; le trio amoureux formé par Isaac, Lena et le docteur Shah (amante de Lena, et ancienne psy d'Isaac) ajoute à l'ensemble des situations de quiproquo mais toujours dans un esprit léger et positif.
" On dit que la vallée d'Owens était autrefois la plus fertile de tout l'Ouest, et Los Angeles a raflé son eau bien avant notre époque.
Les fermiers s'y sont opposés. Ils ont fini par perdre. La blague féroce du comédien Will Rogers le résume : "Les autorités fédérales tenaient Owens, et L.A. l'a violée." " C'est l'histoire que raconte ce livre, à travers la figure de Maxi Trumbull, journaliste au New York Defender, et celle de son jeune fils Gene. Au début des années 1920, à bord d'une Ford T, ils découvraient cette vallée. À l'époque, on y trouvait encore des fermiers et des éleveurs qui défendaient leur avenir.
Mais les eaux de Californie peuvent-elles couler ailleurs que dans les piscines des riches et des puissants ? Owens est le premier acte de La rafle des eaux, une épopée historique et sociale qui couvre trois générations en lutte pour un rêve américain plus solidaire. John Shannon y rappelle l'existence d'une autre Amérique, celle des voix dissidentes.
Ce livre clôt la série « Étoiles perdues », comme Léviathan clôturait «Par-delà la frontière».
Midway est l'un des systèmes stellaires perdus par l'autorité des Mondes syndiqués lors de la guerre contre l'Alliance (cf. La flotte perdue). Toutefois, être affranchie de la tutelle tyrannique du Syndicat ne lui a pas rendu la paix facile : à l'intérieur, il a fallu du temps pour sortir du modèle de la dictature et parvenir à des élections libres ; à l'extérieur, les menaces syndic et extraterrestre n'ont pas cessé.
Cette fois encore ils sont tous contre Midway. Le Syndicat y voit un modèle de libération et d'autonomie qu'il souhaite à tout prix anéantir ; les Énigmas sont à sa porte après avoir détruit toute présence humaine dans le système voisin d'Iwa.
Midway doit donc tomber !
Il ne faut pas être grand clerc pour deviner que Midway l'emportera de nouveau, portée par l'héritage de Black Jack Geary. Mais, malgré la redite des conflits, Jack Campbell sait à chaque livre intégrer des éléments nouveaux par rapport aux précédents volumes et à la série principale, et réussi à tenir son lecteur en haleine jusqu'au bout.
Pour les lecteurs de Celle qui a tous les dons, le cadre est connu et les thèmes de prédilection de Carey sont au rendez-vous : le statut du monstre (les Affams, les rescapés), l'enfant surdoué, et surtout le fait que la jeunesse est l'avenir de l'humanité.
La réussite du roman tient dans la qualité émotionnelle des personnages et l'évolution de leurs rapports, dont l'épicentre est le lien entre Stephen et Rina (un ado / un adulte, comme Melanie et Mlle Justineau dans Celle qui a tous les dons), pour lesquels le lecteur se prend immédiatement d'affection et d'empathie.
On est en Angleterre, 10 ans après « la Cassure » (et 20 ans avant Celle qui a tous les dons) : l'écroulement de la civilisation humaine - une contamination biologique qui a décimé presque toute la population de la planète, transformant les humains en vecteurs décérébrés de l'infection : les affams. Les rescapés mettent tous leurs espoirs dans la découverte d'un vaccin.
Un équipage de six scientifiques et six militaires a pris place dans le Rosalind Franklin, dit Rosie, un labo mobile suréquipé militairement, pour une mission de plusieurs mois. Ils ont quitté le grand camp de survivants à l'épidémie pour remonter le trajet suivi par des collègues partis un an plus tôt et qui étaient censés cacher des échantillons dans divers milieux naturels, afin de voir comment le champignon parasite se comporte.
Un « bémol » : depuis déjà plusieurs semaines, leur radio ne leur transmet plus aucun message de la base.
Parmi les scientifiques, un gamin de 14 ans, récupéré par l'autorité militaire au moment de la débâcle de Londres, Stephen : autiste, surdoué. C'est à lui qu'on doit le gel établoquant qui masque les odeurs corporelles et permet de sortir sans servir de casse-croûte aux affams. Stephen est le protégé de Samrina Khan, épidémiologiste... et enceinte.
Stephen sort la nuit incognito pour observer les affams de près. Il découvre à cette occasion une troupe d'enfants affams intelligents qui, pour récupérer le cadavre de l'un des leurs, abattu par un militaire, entreprennent de suivre le Rosie - c'est Stephen qui a caché le cadavre à bord pour travailler en secret à un remède.
Quand les autres membres de l'équipe finissent par repérer les enfants et tentent de parlementer avec eux, un des membres de l'équipage perd son sang-froid, et Samrina Khan, sur le point d'accoucher, est contaminée par l'un des enfants dans sa fuite.
Stephen parviendra à mettre au point un sérum qui la sauvera du champignon jusqu'à l'accouchement - sérum dont il cache l'existence aux survivants du Rosie, de crainte (justifiée) que les enfants soient utilisés comme des animaux de laboratoire. Pour être sûr que sa formule ne tombe pas entre les mains humaines, il va se laisser contaminer volontairement par le bébé de Khan afin de devenir lui-même affam...
Au pied de la ville coule le fleuve.
La brume matinale enveloppe la cité à flanc de colline : ses ruelles, ses clochers, ses immeubles entassés.
Bientôt le soleil dissipera les mystères confus de l'aube. Mais pour l'heure, voici Jephraim Tallow ; il s'asseoit sur la berge et contemple, frissonnant, l'image de son corps étrangement bâti. Passe tout à coup le chaland d'or ; il émerge des brumes, tout illuminé d'une clarté immanente puis disparaît à nouveau dans le silence.
Dès lors, Jephraim Tallow sait qu'il lui faut répondre à cet appel irrésistible et descendre le fleuve. Vers des pays légendaires où règnent la guerre, la famine, la tyrannie, mais aussi l'enchantement. Conte fantastique, roman d'aventures picaresque, fable intemporelle, le Chaland d'or brille des éclats multiples du talent de Michael Moorcock.
La Rafle des eaux est le grand oeuvre de John Shannon : une épopée historique qui couvre trois générations en lutte pour un rêve américain solidaire. L'auteur nous y rappelle l'existence d'une autre Amérique qui se bat pour sa dignité. Le premier volume, Owens, est sorti en janvier 2004. Le troisième et dernier, Owens revisité, est programmé pour le début de 2005. Dans Green City, on retrouve Gene Slim Trumbull. Le fils de la journaliste Maxi est un bouillant militant porté malgré lui à la tête d'un mouvement aux conséquences capitales. Green City est la chronique passionnante d'un conflit social dans une usine automobile au milieu des années 1930. John Shannon y mélange faits réels le bras de fer entre la General Motors et la CIO à l'usine de Flint dans le Michigan et personnages d'envergure pour nous projeter au coeur d'événements trop souvent négligés dans la mémoire collective américaine.
La Rafle des eaux est le grand oeuvre de John Shannon, une épopée historique et sociale qui couvre trois générations en lutte pour un rêve américain solidaire. Il nous rappelle l'existence d'une autre Amérique qui se bat contre vents et marées et invite le lecteur à un voyage en trois étapes Owens ; Green City ; Owens revisité riche en perspectives inédites sur les États-Unis d'hier et d'aujourd'hui. Quatrevingts ans après le combat des fermiers contre leur disparition programmée par la ville de Los Angeles, Clay Trumbull entreprend de libérer la vallée où est morte sa grand-mère de l'emprise des
pornocrates de la nouvelle économie. Owens revisité clôt le cycle de La
Rafle des eaux par un retour à ses sources taries. Dans le troisième volet
de la geste de la famille Trumbull, l'auteur nous offre une vision lucide et
désenchantée de l'Amérique des petites villes d'aujourd'hui. Clay Trumbull y mène une quête où le courage du désespoir remplace les défuntes idéologies. Le combat social serait-il devenu impossible dans l'Amérique contemporaine ? Au travers de ce récit tour à tour noir et picaresque, John Shannon dresse un inventaire sensible des forces et des faiblesses de ceux qui ne veulent pas baisser les bras devant l'argent roi.