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L'Herne
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Perdu dans les rues de Madrid, un vieil homme déambule à la recherche de son domicile. Ressassant les souvenirs d'un monde disparu, il imagine une ville future privée de musées, de librairies et de salles de cinéma où les lieux de culture et de rencontre sont désormais tout aussi virtuels que l'amour et où les nouvelles technologies asservissent la collectivité pour imposer leur nouveau modèle de consommation. À la croisée du conte et de la dystopie, ce roman sonde avec mélancolie l'obsolescence programmée d'un monde et de la vie d'un homme.
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Le tour du monde en 80 textes (ou presque)
Mario Vargas Llosa
- L'Herne
- Roman
- 1 Février 2023
- 9791031903774
Ce recueil regroupe une trentaine de chroniques de voyage, nous invitant à parcourir les paysages andins, du Pérou à la Bolivie, jusqu'aux confins de l'Europe, à Berlin, Rome ou Londres. Mario Vargas Llosa se révèle véritable « citoyen du monde », témoignant avec clairvoyance de ses évolutions sociales et politiques et posant son regard de journaliste sur les traditions culturelles de pays lointains (Hawaï, les îles marquises, le Japon,...). Ces quelques chroniques démontrent surtout que Mario Vargas Llosa est un homme curieux de tout, un écrivain nourri de multiples lectures dont la plume n'a de cesse d'interroger le théâtre du monde.
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Cesse-t-on jamais d'être de son village ? En « vingt arrondissements et deux rives de fleuve », Colette a cherché à retrouver à Paris sa province perdue. Jusqu'à découvrir le Palais-Royal. D'abord entre 1926 et 1930, dans son « tunnel », un sombre entresol aux fenêtres en demi-lune ; puis, de 1938 à sa mort en 1954, dans la « seigneurie retrouvée », un premier étage dont les hautes baies donnent directement sur le jardin « Ma Province de Paris » écrit Colette à propos de cette enclave de verdure en plein coeur de la capitale.
Un village en somme avec ses autochtones, ses habitants anonymes ou illustres (Cocteau, Bérard, Bove etc.), ses lieux de rencontres, ses boutiques et ses restaurants (le Grand Véfour).
Immobilisée par l'arthrose à partir de la fin des années 40, l'écrivaine, devenue pour tous « la bonne dame du Palais-Royal », observe le monde depuis son lit-radeau. Elle restitue avec un émerveillement sans cesse renouvelé, le petit monde du Palais-Royal. Ses spectacles petits et grands. Toujours à la recherche du « mot meilleur que meilleur » et de cet accord sensible avec le monde qui est la marque de son style.
Les Monuments nationaux rendront hommage à « la bonne dame du Palais-Royal » au travers d'une exposition qui sera présentée dans les jardins à l'automne 2014. -
De George Steiner, on connaît davantage sa pensée philosophique et son statut de critique littéraire que son oeuvre de fiction, mais elle n'en est pourtant pas moins digne d'intérêt. Ce recueil présente deux nouvelles radicalement différentes ; dans Les abysses on sillonne les océans et sonde les angoisses irrationnelles d'Aaron Tefft, employé d'une compagnie maritime, aussi fasciné qu'effrayé par les profondeurs de la mer, puis dans À cinq heures de l'après-midi nous sommes au coeur de Medellìn, « la ville la plus dangereuse sur terre », où une troupe de poètes mexicains est résolu à arrêter les cartels locaux grâce au pouvoir des mots. Deux ambiances très différentes mais qui dévoilent ainsi toute l'étendue du talent d'écrivain de George Steiner aussi précis dans l'analyse psychologique des personnages que dans la construction de dialogues savoureux.
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Les Inséparables est un court roman inédit de Simone de Beauvoir qui évoque son grand amour de jeunesse pour son amie Zaza dont la mort tragique provoquée par les préjugés et les diktats de la société de l'époque, la hantera toute sa vie. Mais bien au-delà, Les Inséparables met en scène l'éducation sexuelle et intellectuelle de deux jeunes filles "rangées" et rebelles dans un monde qui prétend leur interdire de devenir des femmes libres et pensantes pour les cantonner à un rôle d'épouse et de mère au service de la société.
Ce texte autobiographique évoque avec émotion et lucidité les expériences fondatrices de la révolte et de l'oeuvre de la grande philosophe féministe : son émancipation mouvementée et l'antagonisme fondamental entre les intellectuels et les bien-pensants, qui formeront le socle des Mémoires d'une jeune fille rangée.
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Andreï Kovrine est un jeune et brillant universitaire, professeur de philosophie, qui lors d'un séjour chez des amis est sujet à des visions. L' inquiétant moine noir disparu depuis près de mille ans serait-il de retour ? Kovrine jeune homme ambitieux et en quête de grandeur est envouté par cette apparition qui incarne à la fois la tentation et l'orgueil. Fantasme ou réalité ? Andreï Kovrine obsédé par cette légende, refuse la médiocrité des gens raisonnables et sombre dans la folie, semant autour de lui la souffrance et le malheur. Qui croire ? Que croire ? Tchekhov nous livre ici une réflexion sur le bonheur et le génie, les êtres d'exception et les gens ordinaires. Un récit pour le moins étrange, plus étrange encore lorsqu'on sait que l'écrivain russe se serait basé sur un de ses propres rêves qui l'aurait complètement bouleversé !
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Longue nouvelle, Malentendu à Moscou évoque la crise vécue par un couple vieillissant au cours d'un voyage en Union Soviétique. André et Nicole, professeurs à la retraite, rejoignent Macha, la fille d'André née d'un premier mariage, en U.R.S.S. où elle leur servira de guide et d'interprète tout au long de leur séjour, en juin 1966. Malaise et désarroi s'installent progressivement, aucun des deux époux ne trouvant à ce voyage le charme espéré. Déception politique et « malentendu » sentimental s'entrecroisent, nouant histoire individuelle et Histoire collective. Par ses qualités propres comme par la richesse des échos qu'elle entretient avec l'ensemble de l'oeuvre de Simone de Beauvoir, cette nouvelle méritait une nouvelle édition.
La nouvelle est suivie d'un texte de Simone de Beauvoir, Portrait de Jean-Paul Sartre, qui lui fut commandé par Harper's Bazaar en 1946.
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Avatar de l'auteur, Stefan est un homme qui aime passionnément les femmes dans toute leur complexité humaine, alliage précieux de défauts et de qualités. On le suit au gré de ses rencontres, entre Paris, le sud de la France, les Alpes, et Bucarest. Sebastian nous livre ici une singulière galerie de portraits de femmes, gracieuses et papillonnantes, qui peuvent aussi accéder à la grandeur tragique, sans avoir l'air d'y toucher.
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Le livre de Georges Cattaui, publié pour la première fois en 1956 mais depuis longtemps épuisé, nous emmène à travers un voyage iconographique, au coeur du monde proustien. De nombreuses photographies et peintures font revivre les grands moments de la vie du célèbre auteur, ses amitiés d'élection, ses relations mondaines, les coteries et les clans dont il s'est largement inspiré pour écrire La Recherche. Ce livre évoque tout ensemble l'oeuvre de Proust mais aussi l'ambiance de la fin du XIXe siècle et du début du XXe, dont il fut, autant qu'un Lautrec ou qu'un Seurat, le peintre et l'interprète.
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Le crépuscule des pensées est l'un des derniers ouvrage que Cioran rédigea en roumain. Ce livre veut décrire l'envers de cet individu capable de flammes, d'élans barbares et d'explosion.
La souffrance y est présentée comme un signe d'existence, la destruction, louée comme un principe de création et la conscience, rejetée au profit d'une orgie intérieure, d'une ivresse infinie et exaltée. Quant à la règle de vie qui s'y exprime : Être à chaque instant à la limite de son être, elle amène son auteur à un éloge de l'irrationnel de la vie contre l'esprit.
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Après avoir lu les premiers chapitres, l'auteur se leva et proposa de faire une pause. Les auditeurs quittèrent leur place en silence, comme s'ils réfléchissaient aux commentaires qu'ils devaient faire des premiers chapitres ; et ils ne dirent rien ; l'un s'adonnait à de petits bâillements, l'autre se dégourdissait les jambes, seule madame Lilina, qui affichait un sourire resplendissant, répétait «très joli», et la jeune comtesse, la demoiselle Siniavskaïa, les yeux humides, plongea son regard dans celui de sa mère, serrant bien fort sa main, et toutes deux se levèrent du canapé.
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Publiée en feuilleton dans The Cornhill Magazine, de novembre 1863 à février 1864, cette longue nouvelle permit sans doute à Elizabeth Gaskell de reprendre un peu son souffle littéraire entre les deux très longs romans que sont Sylvia's Lovers (1863), une tragique histoire d'amour et de guerre et le magistral Femmes et filles,(1865), dont l'auteur, fauchée en pleine gloire, n'eut pas le temps d'écrire le dernier chapitre.
Ma cousine Phillis est peut-être le plus beau témoignage laissé par Mrs Gaskell sur le mode de vie rural de l'Angleterre profonde, bientôt voué à disparaître sous les assauts de l'industrialisation.
C'est aussi une touchante et mélancolique histoire d'amour, ou peut-être faudrait-il dire histoire d'amours, car l'auteur nous y peint avec sa finesse coutumière non seulement une romance entre deux jeunes gens, mais aussi l'amour unissant Phillis et ses parents et celui, tout fraternel, qu'éprouve envers elle son cousin Paul, le narrateur de l'histoire, et qu'elle lui rend bien.
Il règne dans ces pages une atmosphère faussement paisible qui n'exclut nullement la profondeur des sentiments et l'univers créé par Mrs Gaskell laissera à ses lecteurs un souvenir indélébile.
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Cette biographie romancée de l'artiste mexicaine Frida Kahlo prend comme fil d'Arianne un cahier de recettes culinaires que la peintre gardait toujours par devers elle et qui disparut mystérieusement à l'heure de sa mort.
Il s'agit donc d'une pièce imaginaire que la romancier mexicain compose, avec un plaisir évident.
Chacun des 24 chapitres s'achève sur une ou plusieurs recettes. Quant à la vie de Frida, elle suit dans ses péripéties la célèbre biographie de H. Herrera, à l'origine du film Frida.
Sans la fantasmagorie, et un style qui se prête volontiers aux incursions dans la pensée magique et la mythologie mexicaine, sans les multiples recettes de cuisine, ce titre pourrait être sans surprise, car nous savons déjà tout de cette vie de Frida Kahlo, et par sa belle biographie de Herrera et par le beau film qui en a été tiré ; et aussi par les nombreux articles sur l'artiste (dont celui de Vargas Llosa dans son Cahier de l'Herne).
Mais voilà, on lit ce livre avec intérêt, avec plaisir, et même jubilation. Et pour les plus mordus, on court à sa cuisine, à ses casseroles et on se lance dans la savante et savoureuse alchimie de la hierba santa et de ses sortilèges.
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Les nouvelles présentes dans ce recueil varient considérablement par leur longueur et leur ton, même si beaucoup d'entre elles reflètent l'humour de cet auteur si attachant qu'est Trollope. Les quatre nouvelles sélectionnées ici sont franchement comiques ; elles sont intitulées « Noël à Thompson Hall », « À cheval à travers la Palestine », « Un vestige du général Chassé » et « John Bull sur le Gaudalquivir »
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- La vodka est sur ma table. Toute personne qui entre ici se dirige directement vers elle... - Et vous, Ivan Ivanovitch ? - Moi aussi : personne ne boit sans moi. On grignote à la fortune du pot - du caviar, de la ventrêche de nelma, des harengs. Voyez-vous, nous avons toujours ici nos propres mets et ceux venus d'ailleurs, en deçà de l'Oural... Eh bien Voilà, on grignote et on boit. C'est comme ça qu'on fait des affaires.
Il arrive aussi que le docteur Dobrotvorski vienne ici : il n'est pas bête au point de refuser un petit verre de vodka, mais face à moi il ne fait pas le poids ! Au douzième ça fait beaucoup pour lui, beaucoup oui, et au quinzième il prend du retard : moi, je continue. Ensuite, on va déjeuner chez l'un ou chez l'autre, et il y a de nouveau de la vodka... - Vous arrivez à un total de combien de verres par jour, Ivan lvanovitch ? lui ai-je demandé, les yeux largement écarquillés.
- Oh, une trentaine, une quarantaine. Vous savez, après le déjeuner, il y a le dîner, donc encore de la vodka ! Et en une journée, ça s'accumule.
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Journaliste expatrié à Hong Kong depuis vingt ans, Adrian Gyle assiste à la révolte des étudiants. Son ami Jimmy Tang, riche héritier d'une puissante famille, entretient une liaison avec Rebecca To, une jeune bourgeoise militante du mouvement pro démocratie. Lorsque le couple disparaît, Adrian débute une enquête qui le mène des bas-fonds de la ville au sommet de ses buildings.