Parmi les canaux blêmes de l'ancien port figé dans des eaux sépulcrales, le roman se joue entre des reflets : celui d'une femme que Hugues Viane a passionnément aimée, celui d'une morte dont il croit retrouver l'image chez une vivante.
Chef d'oeuvre du symbolisme. Récit fétichiste dont le personnage principal est la ville de Bruges, où toute la sémiologie de la ville participe aux cérémonies du deuil.
Livre-culte pour les spleens d'aujourd'hui.
La Campine, l'e´te´ accablant, la soif des corps. Dans son cafe´, Maria vend de la bie`re, pour Jean, que tourmente le de´sir d'une femme, pour Oscar, le charretier alcoolique. Maria est de mauvaise humeur parce que ce n'est pas sa fille, la fragile Ire`ne, que le fermier Nicolas veut e´pouser, mais la jolie garde- barrie`re Suzanne ; parce que son propre mari, Fe´lip, n'est qu'un buveur de lait, qui a froid me^me au coeur de l'e´te´. Mais, en un an, beaucoup de choses vont changer. Blesse´e au visage a` la suite d'un incendie, Suzanne ne voudra plus voir Nicolas... La pluie viendra calmer les corps. La vie continuera, laissant a` chacun, au coeur, une blessure.
« Une variation supérieure sur l'admirable vieux mélodrame », notait Mallarmé à propos de Pelléas, dont l'intrigue, effectivement, peut sembler bien conventionnelle : le Prince Golaud recueille à l'orée d'un bois une jeune fille dont il va faire son épouse. Mais c'est du frère de Golaud, Pelléas, que Mélisande tombe amoureuse, et le destin fatal qui pèse sur les personnages de cette pièce de théâtre les mènera inévitablement à la désolation. La fable cependant n'est ici que prétexte à dérober au silence ses secrets.
Universellement célèbres au début de ce siècle, grâce notamment à l'opéra de Debussy, les ombres de Pelléas et Mélisande nous reviennent dans leur innocence inquiète.
À la fin du XIXe siècle, sentant sa fin prochaine, Quentin Moretus Cassave, un énigmatique vieillard immensément riche, convoque les membres de sa famille. Son testament stipule que pour prétendre hériter de sa fortune, il est impératif de venir vivre à Malpertuis, sa vaste demeure sombre et inhospitalière.
Le dernier survivant sera le légataire universel, sauf s'il reste un homme et une femme : ils devront alors se marier pour se partager l'héritage.
: Quand ? En 1973, et quelques années après.
Où ? À Grâce-Hollogne. Qui ? Mamy, « Grand-Popa », leur fille Ginette, le petit Frédéric qui vient de lui naître, sans oublier l'inénarrable caniche Boy. Quoi ? Le quotidien, mené au rythme des petites gens qui peuplent l'interminable rue de Ruy ; le quotidien, c'est-à-dire l'éternité, quand on est enfant unique...
Dans un style puissant et vibrant d'émotion, Frédéric Saenen rend hommage à ces figures essentielles que furent ses grands-parents maternels, mais aussi au wallon. Car « nous sommes dans un roman dont le personnage principal est à tous moments la langue enfouie ! », comme le constate Jean-Pierre Verheggen avec jubilation.
Dans la salle d'un vieux château, un vieillard aveugle, entouré de sa famille, devine à des signes imperceptibles l'approche de la mort qui va frapper sa fille. Isolé par sa cécité, l'aïeul a gardé intacte son intuition. Il est le seul à pouvoir interpréter le bruissement des arbres, le silence des oiseaux et des cygnes, l'entrée du froid dans la salle. Plongé dans les ténèbres, il communique avec l'inconnu. L'Intruse, drame en un acte publié en 1890, forme, avec Les Aveugles et Les Sept Princesses (1891), la première partie de ce que Maeterlinck appelait sa « petite trilogie de la mort ». On trouvera ici la première édition critique de cet ensemble qui fit date dans l'histoire théâtrale.
"Je n'ai pas l'intention d'écrire un traité d'apiculture ou de l'élevage des abeilles.
Tous les pays civilisés en possèdent d'excellents qu'il est inutile de refaire. Ma part se bornera de présenter les faits d'une manière aussi exacte, mais un peu plus vive, à les mêler de quelques réflexions plus développées et plus libres, à les grouper d'une façon un peu plus harmonieuse qu'on ne le peut faire dans un guide, dans un manuel pratique ou dans une monographie scientifique. Qui aura lu ce livre ne sera pas en état de conduire une ruche, mais connaîtra à peu près tout ce qu'on sait de certain, de curieux, de profond et d'intime sur ses habitants." Maurice Maeterlinck
La guerre sépare la princesse Maleine du prince Hjalmar le jour de leurs fiançailles. Enfermée dans une tour, la princesse s'échappe et rejoint le prince, au grand dam de la reine Anne. Les mauvais présages s'accumulent dans une Hollande imaginaire.
Première pièce publiée de Maeterlinck, La Princesse de Maleine est une féerie noire. Elle a ouvert le renouveau dramatique de la fin du XIXe siècle.
long poème en prose, equipée est l'aboutissement d'une fascination exercée par la chine, cette " impératrice d'asie ".
la description d'un voyage aux confins du pays permet une succession d'images colorées et vivantes. une question s'impose, s'agit-il d'un périple réel ou imaginaire ? les deux thèmes s'affrontent et s'imposent tour à tour.
À la suite d'un tremblement de terre provoqué par une explosion nucléaire, deux personnages tentent de se reconstruire une vie. Guerre ? Accident ? Adamek ne répond pas. Peu importe la cause, quand l'effet est épouvantable.Le Château rouge est une grotte souterraine qui vient d'être ouverte au public. Lors d'une visite, un séisme violent emporte les passerelles et les galeries s'effondrent. Seules deux personnes survivent à la catastrophe : Anton Malek, un spécialiste du comportement animalier, et Marie, une vieille dame venue de Bruges. Les rescapés attendent en vain du secours, mais aucun signe de vie ne provient de la surface.Ce dixième roman d'André-Marcel Adamek nous entraîne dans un récit fort, lucide et sans concession sur l'homme, qui renoue avec la vieille et terrible constatation de Plaute : «Homo homini lupus». Ces lendemains d'apocalypse sont aussi le seuil d'un nouveau jour où tout devient possible.
Dave Galloway a élevé seul son fils Ben. Un soir, l'adolescent ne rentre pas : il a fugué en compagnie d'une très jeune fille qu'il veut épouser. Mais l'aventure a mal tourné : un homme est mort, un policier est blessé.
Commencent alors pour Dave, après les angoisses de l'attente, celles de la quête. Il veut retrouver son fils, lui parler, le comprendre.
Cette histoire simple et tragique d'une crise d'adolescence révèle à un père abasourdi l'insondable fossé des générations.
Quand Jean Ray mène la danse, la ronde des manèges tourne vite au cauchemar. Au son d'une musique stridente et trépidante, le cochon verni ou le cheval mordoré que l'on enfourche se révèlent goret d'Apocalypse ou cavale d'enfer ! Paru en 1964, Le Carrousel des maléfices offre de chevaucher à cru une araignée géante, de défaillir d'effroi face à quelques horreurs logiques insondables, de croiser Croquemitaine ou Tête de lune, ou de frayer avec une escouade de monstres. Revoici le monde des outre-coins fétides et vertigineux de demeures à l'inquiétante quiétude.
Comment accorder le moindre crédit aux histoires rapportées ici ? Ce ne sont que mensonges, pour faire peur aux idiots.
Les fantômes, les ruelles ténébreuses, les statues des cimetières qui se mettent à vous menacer, ça n'existe pas. Pourquoi vous inquiéter ? Soyez raisonnable. Mais...attendez ! Pourquoi la lumière s'est-elle éteinte ? Juste un moment où l'on a entendu ce cri... Ne partez pas ! Ne me laissez pas tout seul dans le noir...
À une époque imaginaire qui ressemble à s'y méprendre au XVIIe siècle, la jeune Maria Concepción, infante d'Espagne, se voir offrir le jeune Girolamo, huit ans, enfant châtré rescapé d'un navire d'esclaves.
Les deux enfants grandissent ensemble, comme deux âmes jumelles, partageant le même nom et la même solide éducation promettant Maria à un grand destin, car son père ambitionne pour elle de régner. À quinze ans, elle épouse le roi d'une France déchirée par les guerres de religion. Girolamo accompagne la jeune souveraine dans sa quête de pouvoir : rien ne semble pouvoir séparer les deux être unis par un amour platonique mais charnel, intense mais interdit.
Jacqueline Harpman rejoint la tradition des grandes histoires d'amour tragique dans un livre sensible aux airs de roman historique.
Publié pour la première fois à Paris en 1919, ce roman dessine, avec Jours de famine et de détresse et Keetje trottin, un triptyque de la famille Oldema et plus spécialement de Keetje, troisième enfant de neuf que comptera le noyau familial.
Bien qu'ayant à sacrifier une partie d'elle-même, Keetje se sent profondément différente de ses parents. Son père, alcoolique, travaille de moins en moins et disparaît pendant des périodes toujours plus longues. Sa mère continue à conduire le ménage d'une main de fer et lui impose régulièrement de ramener de l'argent, quoi qu'il en coûte. Ses frères et soeurs doivent aussi trouver des tâches, ingrates, parfois dangereuses. Au milieu d'un monde surdéterminé, Keetje lit, s'évade, s'individualise.
Écrite avec une très grande simplicité de moyens, l'oeuvre de Neel Doff constitue un témoignage exceptionnel sur ce que pouvait être l'expérience de la pauvreté dans les taudis des grandes villes : la faim, les promiscuités honteuses, la prostitution, la cruauté inhumaine des nantis.
Dans ce roman explosif, Jacques Sternberg réalise le tour de force d'explorer l'univers intérieur d'un employé arrivé cinq minutes trop tard au bureau, entre le moment où il s'apprête à en pousser la porte (première page : « Devant la porte, je regardai l'heure: dix heures cinq. J'hésitai un instant.») et celui où son employeur lui réservera sans doute un accueil glacial.
En mêlant ce qui existe péniblement au jour le jour et les projections les plus loufoques, L'Employé met à mal tous les principes. En allongeant puis en rétrécissant le temps, en élargissant puis en compressant l'espace, il provoque un vertige qui vient troubler jusqu'aux chiffres et aux mots. Mais qui est-il donc, cet employé ? Il n'arrête pas de se le demander, pendant l'énorme minute qui sépare dix heures cinq de dix heures six.