« "Le Capitalisme de la séduction" est un chef-d'oeuvre. L'acuité de la critique sociale, la profondeur et le sérieux de la pensée morale, sans compter le style, toujours incisif ou percutant selon les cas, vont bien au-delà de cette espèce de journalisme philosophique qui tient lieu de philosophie à nos contemporains. » Vladimir Jankélévitch
Cet ouvrage, paru pour la première fois en 1981, décrit l'apprentissage du rêve américain à partir du plan Marshall et l'initiation au parasitisme social de la nouvelle bourgeoisie. L'idéologie social-démocrate est devenue l'idéologie de la consommation libidinale, ludique, marginale sous couvert d'émancipation. C'est le surgissement d'un marché du désir qui permet de sauver le capitalisme de la crise.
Ces entretiens, pour la plupart inédits en français, et édités par Maria Grazia Chiarcossi pour le public hexagonal, offrent un complément indispensable à la découverte de l'un des artistes majeurs du siècle passé et dont la profondeur de réflexion nous est devenue désormais indispensable, vitale. On retrouvera les thèmes essentiels chers au poète italien, qui partent des recherches menées sur la langue et le style pour aboutir à la défense poétique de l'humanité ravagée par le néocapitalisme. On y lira aussi des réflexions sur marxisme et christianisme, sur son enfance, sur la révolte des étudiants de 1968 vue comme lutte interne à la bourgeoisie, sur son engagement communiste et humaniste, sur les ravages du développementisme au détriment du progrès.
Tout le monde sent bien que « ça ne peut plus durer ». Certes, mais quoi donc ? Ce n'est pas un hasard si le discours bourgeois sous toutes ses formes s'évertue à cacher lesliens objectifs de la production capitaliste. Car ce qui ne peut plus durer, c'est bien le capitalisme. Mode de production à bout de souffle qui a conquis l'ensemble de la production planétaire lors du XXe siècle, développant par le même coup des liens inédits entre tous les prolétaires. Ces liens, par le « marché », sont utilisés par la bourgeoisie pour prospérer encore et augmenter le taux d'exploitation, notamment par le discours xénophobe. Mais ces mêmes liens peuvent également servir le prolétariat s'il en prend conscience par une analyse concrète, c'est-à-dire comme résultat de l'exploitation d'une classe, le prolétariat, par une autre (la bourgeoisie). Tout discours qui vise à cacher ces liens est nécessairement réactionnaire.Il s'agira donc d'étudier ici, statistiques à l'appui, les conditions générales de l'impérialisme en France, pour ensuite décrire les particularités des différents niveaux de vie des prolétaires afin d'établir enfin leur solidarité objective. Seront aussi analysées différentes formes détournées de l'exploitation capitaliste qui regroupent tout autant les contorsions de la bourgeoisie pour augmenter le taux d'exploitation de ce pays frondeur (inflation, immobilier, dépenses contraintes) que les éléments, en dehors de la production directe, que le capitalisme développe pour persévérer dans son être (circuit financier, appareil d'État).Une alternative se présente alors potentiellement : le fascisme ou le communisme. Nous gageons que le prolétariat français, prométhéen, restera fidèle à son essence et achèvera la République jusqu'à sa forme sociale, jusqu'à la Commune, jusqu'au communisme.
« L'élément populaire "sent", mais il ne comprend ou ne sait pas toujours. L'élément intellectuel "sait", mais il ne comprend pas toujours, et surtout il ne "sent" pas toujours. Les deux extrêmes sont par conséquent la pédanterie et le philistinisme d'un côté, la passion aveugle et le sectarisme de l'autre. Non que le pédant ne puisse être passionné, au contraire ; la pédanterie passionnée est tout aussi ridicule et dangereuse que le sectarisme et la démagogie les plus effrénés. L'erreur de l'intellectuel consiste à croire qu'il puisse "savoir" sans comprendre, et spécialement sans sentir, et sans être passionné (non seulement du savoir en soi, mais de l'objet de ce savoir), autrement dit cette erreur consiste à croire que l'intellectuel puisse être tel (et non un pur pédant) s'il est séparé et détaché du peuple-nation, c'est-à-dire sans sentir les passions élémentaires du peuple, en les comprenant, et donc les expliquant et les justifiant dans la situation historique déterminée, et en les rattachant dialectiquement aux lois de l'histoire, à une conception supérieure du monde élaborée scientifiquement et d'une façon cohérente : le "savoir" ; on ne fait pas de politique-histoire sans cette passion, c'est-à-dire sans ce lien sentimental entre les intellectuels et le peuple-nation. »
Ce travail d'investigation sans équivalent mené par un journaliste argentin courageux dévoile le réseau complexe qui a permis à des centaines de criminels de guerre nazis, dont Adolf Eichmann, Josef Mengele, Erich Priebke et Klaus Barbie, de fuir en Argentine à la fin de la guerre. Parmi d'autres révélations, il montre que l'opération avait des ramifications tentaculaires en Scandinavie, en Suisse et en Italie et était liée à un soutien enthousiaste du Vatican et du président argentin Juan Perón lui-même.
Les questions de race, de genre, d'identité sont au coeur de tous les débats, qu'ils soient politiques ou universitaires. Le monde semble se diviser en deux catégories : d'un côté, ceux qui sont a priori du côté des oppressés, de la race et du genre notamment, de l'autre, ceux qui se positionnent en réaction face à ces nouvelles luttes.
L'auteur prend ici le parti de révéler le non-dit de cette fausse opposition. Il montre d'abord qu'une certaine gauche ralliée à la théorie de l'intersectionnalité n'est pas aussi progressiste qu'elle le laisse entendre. Ensuite, il met en lumière l'opposition absurde qui lui fait face, la majeure partie du temps. Cela, afin de montrer que ces deux camps participent en fait d'un même élan et d'une même manière de penser les problèmes actuels. En effet, ils ont en commun le fait d'évincer grandement ou totalement le rapport aux conditions matérielles réelles dans l'analyse qu'ils peuvent faire du monde social. Pire encore, ils font de la seule sphère du discours le lieu unique de la connaissance. Les déterminations objectives, de classe notamment, sont alors mises de côté.
Pour conduire à bien cette enquête qui invite à penser différemment l'actualité, Loïc Chaigneau s'efforce d'abord de reconstituer l'épistémologie du postmodernisme comme terrain idéologique commun à nos opposants de façades. Un moyen de cerner les enjeux derrière ces querelles identitaires à la marge des vaines polémiques. C'est ensuite seulement qu'il peut démystifier à la fois cette gauche dont on découvre le conservatisme naïf et une certaine droite réactionnaire qui ne semble pas avoir grand-chose à lui envier. L'analyse marxiste de l'auteur nous conduit alors à repenser la question du progrès, de l'éthique, de la république et du communisme par-delà les anathèmes d'un monde trop manichéen.
La censure de l'ensemble des médias russes, phénomène qui n'avait pas d'équivalent en France depuis au moins la guerre d'Algérie, nous ramène au temps des ciseaux d'Anastasie de la guerre de 14, des « bobards » pour l'arrière et de la propagande de guerre, alors que c'est précisément dans ces temps critiques que nous aurions le plus besoin d'informations.
Heureusement, contrairement aux médias en ligne, les livres ne sont pas - encore - brûlés en place publique. Les dix-sept auteurs de cet ouvrage se sont donc réunis ici pour porter un regard critique sur nos médias dominants et rétablir les faits concernant la Russie actuelle, la russophobie, la guerre en Ukraine, ses origines, les sanctions qui se retournent contre nous-mêmes, le tournant monétaire, politique, géopolitique actuel.
Ce livre ne donne pas en exemple le système politique ayant Vladimir Poutine à sa tête. Il n'est pas pro-russe, il est pro-vérité. Il ne prône aucune guerre mais rappelle, comme le disait Goya que « le sommeil de la raison enfante les monstres » et que, plus que jamais, nous avons besoin d'analyser et de comprendre.
Journaliste, écrivain, professeurs d'université, médecin, essayiste, énarque, professeur de philosophie, professeur d'histoire, ancien ambassadeur, avocat, collaborateur de l'ONU, ex-responsable du département international de la CGT, ancien référent littéraire d'ATTAC, animateur d'une émission de radio, animateur d'une chaîne de télévision, ancien membre d'un service de renseignement stratégique, ces dix-sept intellectuels de plusieurs continents se sont réunis ici pour nous parler et déchirer le voile de la censure.
Journaliste, écrivain, professeur d'université, médecin, essayiste, économiste, énarque, chercheur en philosophie, membre du CNRS, ancien ambassadeur, collaborateur de l'ONU, ex-responsable du département international de la CGT, ancien référent littéraire d'ATTAC, directeur adjoint d'un Institut de recherche sur le développement mondial, attaché à un ministère des Affaires étrangères, animateur d'une émission de radio, animateur d'une chaîne de télévision, ils sont dix-sept intellectuels, qui nous parlent ici de la Chine depuis l'Europe, l'Amérique du Sud, l'Afrique, l'Asie.
Ce livre vise un public que nos médias maintiennent dans une grave ignorance de la Chine.
Ce que beaucoup de Français croient, c'est que le « régime » communiste chinois, dont LA langue est le mandarin, fait travailler les enfants, opprime les minorités, éradique les cultures, persécute les croyants. Sur fond d'un racisme implicite s'est construite une image négative de ce pays et d'un peuple qui font peur (« le péril jaune »), alors même que la politique étrangère de la Chine, telle que la définit le président Xi Jinping, n'est pas basée sur une volonté de domination du monde (contrairement à celle affichée par les États-Unis d'Amérique), mais sur la notion de « communauté de destins ». Il ne s'agit pas ici de faire un éloge béat de la Chine, de suggérer que la France ferait bien de s'inspirer de son système politique, économique, médiatique, policier, militaire, judiciaire, syndical. Nous avons notre propre système, perfectible. La Chine a le sien, sur lequel nous avons peu de prises, dirigé par un parti communiste désormais centenaire (né le 23 juillet 1921) et fort de 90 millions d'adhérents.
Il ne s'agit donc pas de se positionner en « pro-chinois », mais en « pro-vérité » en invalidant des mensonges, en apportant des informations sur ce qui se passe en Chine et qui explique son dynamisme.
Après-guerre, les blocages de la bourgeoisie immobiliste (pétainisme) étant éliminés, le capitalisme dut « se réinventer » pour ne pas être pris de vitesse par le communisme victorieux (Résistance, Stalingrad, PCF ascendant). À cet effet, le gaullisme sut garantir la production de série pour une consommation de masse (aide massive de l'État aux monopoles assurant par un fort investissement technologique cette production - CME) et réciproquement garantir la clientèle, la consommation de masse pour une production de série (politique des revenus vis-à-vis des cadres, revenus sociaux qu'il avait bien fallu concéder au communisme à la Libération - CNR) élargissant ainsi les profits. Aussi le travailleur collectif (production) et la société civile (consommation), d'embryonnaires et juxtaposés qu'ils étaient dans la Vieille France, virent-ils leur rapport se faire le lieu inédit d'une lutte des classes généralisée. Mais pour contenir ce travailleur collectif prométhéen dans sa boîte de Pandore, le gaullisme sera liquidé par le libéralisme libertaire (1968) : substitution à la dangereuse problématique sociale d'une problématique sociétale génératrice de nouveaux marchés (du désir). La boucle était alors bouclée, ce dernier étage du libéralisme accomplissant son essence et ce, jusqu'à la crise ! Car l'augmentation débridée des profits (années Mitterrand) entraînera la paupérisation généralisée et l'arnaque du libéralisme libertaire deviendra criante à mesure que la consommation promise s'avérera n'être que celle de vulgaires signes, le tout débouchant sur une arythmie sociale sans précédent. Pour persévérer dans son être de classe, la bourgeoisie aura dû faire régner l'hégémonie terroriste du signifiant, interdisant toute saisie potentielle du signifié (la réalité). Réalisant jusqu'au bout sa logique, le capitalisme aura pourtant créé les conditions de son anéantissement. En effet, une fois les illusions du libéralisme libertaire balayées, le travailleur collectif apparu peut achever la dialectique du maître et de l'esclave de Hegel : par ses compétences acquises, il dénie alors au maître désormais nu (superfétatoire de par son incapacité) le pouvoir de désigner et régenter sa production et sa consommation de l'extérieur. L'actuel « blocage » révolutionnaire désespérant (pourrissement de l'histoire) peut être ainsi surmonté : le travailleur collectif, se dégageant des transcendances qui l'aliénaient et l'oppressaient, devient cause de lui-même et accède à l'immanence (gilets jaunes, etc.).
Qu'il s'agisse d'un grand cru bourguignon ou d'un coup de rouge anonyme: boire du vin est un plaisir. Mais il est encore plus agréable de le faire si vous connaissez un peu l'histoire de cette boisson des dieux, qui est esquissée dans ce livre richement illustré. L'épopée commence dans le Caucase, où la viniculture a été inventée il y a dix mille ans. Via les Grecs et les Romains, la viticulture a atteint la Gaule, la terre promise de Bacchus. Le dieu du vin y a connu des moments forts, comme au Moyen Âge où il n'y avait pas de concurrence du café ou des boissons gazeuses et où l'on plantait même des vignes à l'extrême nord du royaume de France, le comté de Flandre. Mais il y a eu aussi des moments creux, comme la crise désastreuse vers 1900, causée par le phylloxéra venu d'Amérique. Et il y a eu des épisodes ambivalents, comme au début de la période moderne, où Bacchus a perdu du terrain d'un côté, mais de l'autre a donné à la France de nouvelles sortes de nectar, comme le champagne. Un livre à déguster.
Le présent ouvrage permettra au lecteur de prendre connaissance d'une des pages les moins connues de la Seconde Guerre mondiale : celle de la participation de citoyens soviétiques et d'émigrés russes au mouvement de la Résistance et de la Libération de la France. Les unités de résistants, les forces armées intérieures de la Résistance et d'autres groupes comprirent plus de trente mille Russes. Il s'agissait de soldats soviétiques évadés des camps de prisonniers, d'émigrés russes entrés dans la lutte dès les premiers jours de l'Occupation aux côtés des Français patriotes, et de civils soviétiques qui avaient été libérés de camps de travail par les résistants. Sept mille cinq cents d'entre eux perdirent la vie dans des combats menés pour la liberté de la France. Dans les villes libérées, des monuments ont été dressés en l'honneur des héros russes et autour d'eux se réunissent des anciens combattants et les jeunes générations. Les anciens de la Résistance gardent la mémoire de leurs camarades, les partisans russes, avec lesquels ils combattirent contre l'occupant.
« Mes publications avec les statistiques d'archives sur la répression politique des prisonniers du Goulag et de l'"exil koulak" ont eu un impact significatif sur les soviétologues occidentaux, les forçant à abandonner leur thèse directrice des 50 à 60 millions de victimes présumées du régime soviétique.
Les soviétologues occidentaux ne peuvent pas simplement rejeter les statistiques d'archives publiées comme une mouche importune, ils doivent en tenir compte. Dans "Le Livre noir du communisme", préparé par des spécialistes français à la fin des années 1990, ce chiffre a été ramené à 20 millions.
Mais même ce chiffre »réduit« (20 millions), nous ne pouvons l'accepter. Il comprend à la fois un certain nombre de données fiables, confirmées par des documents d'archives, et des chiffres estimés (plusieurs millions) de pertes démographiques pendant la guerre civile, de personnes mortes de faim à différentes périodes, etc. Parmi les victimes de la terreur politique, les auteurs du Livre noir du communisme comptaient même ceux qui sont morts de faim en 1921-1922 (famine dans la région de la Volga causée par une grave sécheresse), ce que ni R. A. Medvedev ni beaucoup d'autres experts dans ce domaine n'avaient jamais fait auparavant. Néanmoins, le fait même de la diminution (de 50-60 millions à 20 millions) de l'ampleur estimée des victimes du régime soviétique indique qu'au cours des années 1990, la science soviétologique occidentale a connu une évolution significative vers le bon sens, mais qu'elle est restée bloquée à mi-chemin de ce processus positif. Selon nos estimations, strictement basées sur les documents, il s'avère qu'il n'y a pas eu plus de 2,6 millions de »victimes de la terreur et de la répression politiques «,avec une interprétation élargie de ce concept. Ce nombre comprend plus de 800 000 personnes condamnées à mort pour des raisons politiques, environ 600 000 prisonniers politiques morts en détention et environ 1,2 million de morts dans les lieux de déportation (y compris en "exil koulak"), ainsi que pendant leur transport (personnes déportées, etc.). [...] En conséquence, nous avons quatre variantes principales de l'ampleur des victimes (condamnées à mort et tuées par d'autres moyens) de la terreur politique et des répressions en URSS : 110 millions (A. I. Soljenitsyne) ; 50-60 millions (la soviétologie occidentale pendant la guerre froide) ; 20 millions (la soviétologie occidentale pendant la période post-soviétique); 2,6 millions (la nôtre, fondée sur des documents, des calculs). »
L'unité a assuré, depuis la fondation du syndicalisme, la puissance et la cohésion de la classe ouvrière et des salariés. Elle fut la cible permanente du patronat national et de l'État à son service, secondés, à l'ère impérialiste, par leurs homologues allemands et américains : ces derniers, investisseurs de capitaux à l'étranger, avaient aussi besoin d'écraser les salaires, donc d'abattre la résistance ouvrière en en divisant les forces. Le camp patronal, unifié lui, trouva d'emblée d'efficaces alliés contre les syndicalistes combatifs dans les éléments réformistes, majoritaires dans les pays du « Centre » impérialiste. L'intervention étrangère se développa pendant les années 1930, où le Reich allemand organisa, y compris parmi les salariés, la non-résistance à son invasion puis à son exploitation directe des ressources des pays visés. Elle se déploya pendant la guerre, où les États-Unis préparèrent leur installation définitive en Europe en tout domaine, sphère syndicale incluse. L'immixtion de cette super-puissance, considérablement renforcée par le deuxième conflit mondial, emprunta partout des formes similaires. Une gigantesque corruption du syndicalisme « modéré » en assura précocement puis en consolida, via les dollars du Plan Marshall, le succès : témoignent ici d'une situation générale les exemples français, britannique et allemand. Avant-coureur d'une tutelle globale, le contrôle du syndicalisme, dans chaque pays et au niveau international, constituait la condition sine qua non d'une exploitation maximale des salariés européens. La transformation spectaculaire en loups- garous, via la propagande et la répression de « Guerre froide », des militants les plus combatifs, fort appréciés des salariés, surtout depuis la guerre, facilita et accéléra la réalisation de cet objectif.
De toutes les conférences consacrées à l'histoire de la philosophie moderne qu'Ernst Bloch a prononcées, celles en hommage à Spinoza en 1954-1955, publiées ici pour la première fois en français, sont sans nul doute les plus impressionnantes. Dans ces cours magnifiques qui ont fasciné ses auditeurs, Blovh esquisse le portrait d'un grand penseur hérétique du XVIe siècle, précurseur des Lumières, grand rationaliste. Le système philosophique spinoziste est le tout premier système du panthéisme, l'édifice le plus magnifique que connaît l'histoire de la philosophie aux côtés de ceux d'Aristote et d'Hegel. Mais Bloch souligne également le caractère révolutionnaire de la pensée spinoziste, s'exprimant surtout dans son exigence de libérer la lecture de la Bible des dogmes théologiques et dans sa manière courageuse d'insister sur l'émancipation de la science de la religion et de la politique.
Le communisme n'est pas une doctrine abstraite, éthérée, qui brillerait au firmament des idées pures. Ce n'est pas le millénium de la fraternité universelle que raillait le jeune Marx, mais dit-il, le mouvement réel qui change l'état de choses actuel. Force agissante dans l'histoire, il a contribué à façonner le monde dans lequel nous vivons.Au cours du siècle écoulé, il a débarrassé l'humanité du nazisme, précipité la défaite du colonialisme et infligé un coup d'arrêt à l'impérialisme: ce triple succès suffit à lui donner des lettres de noblesse révolutionnaire. Il n'a pas instauré une société sans classes, mais mené des luttes de classes qui ont changé la société. Au prix de mille difficultés, il a arraché des millions de vies à la misère, à l'analphabétisme et aux épidémies. Semé d'embûche, le long combat des communistes a soustrait au sous-développement le quart de l'humanité. Mais son histoire n'est pas terminée.Au lendemain de l'effondrement de l'URSS, le modèle occidental devait répandre ses bienfaits sur les nations ébahies. La chute du communisme devait prononcer la fin de l'Histoire. Erreur de pronostic.A la place du libéralisme triomphant, c'est la Chine populaire, avec son parti communiste de 95 millions de membres, qui dame le pion à l'Occident. Balayant les idées reçues, le présent ouvrage retrace l'histoire du communisme, de son élaboration théorique à ses réalisations contemporaines. Il impose une relecture des événements du 20ème siècle qui en restitue la véritable signification. A rebours du discours dominant, il montre que le communisme est loin d'avoir dit son dernier mot.
Dans le but de défendre l'idole du « monde libre » qu'est le 14e dalaï-lama, des journalistes et universitaires occidentaux se sont donné beaucoup de mal pour occulter aussi bien ses liens d'amitié avec d'anciennes personnalités nazies que les relations entre l'ancien Tibet et l'Allemagne nazie nouées lors de l'expédition SS au Tibet en 1939. Pourtant, l'« Océan de Sagesse » n'avait aucun problème de s'afficher avec son ami et « précepteur » Harrer ou avec Bruno Beger. Le 13 septembre 1994, par exemple, les anciens officiers SS Beger et Harrer faisaient partie des huit personnes invitées par le dalaï-lama à Londres pour attester officiellement l'indépendance du Tibet d'avant 1951. La photo prise lors de cette rencontre demeura pendant plus de dix ans sur le site internet officieldu « gouvernement tibétain en exil ». Dans un texte publié par celui-ci qu'on peut toujours trouver sur internet, Beger, l'ancien chef du département de raciologie au sein du SS-Rasse-und-Siedlungshauptamt, relate son expérience tibétaine en évitant soigneusement des expressions comme « Allemagne nazie » ou « race des seigneurs ». Au lieu de cela, il déplore l'« horrible carnage de la part des communistes chinois » et exprime son « grand espoir » qu'en fin de compte, « le mouvement mondial pour la liberté » forcera la Chine à accepter l'« indépendance » du Tibet. Voilà le raciste et criminel de guerre nazi Bruno Beger mué en philanthrope et en combattant de la liberté authentifié par le dalaï-lama en personne...
« Marx n'a pas écrit un traité d'esthétique ni ne s'est occupé des problèmes esthétiques dans des travaux spéciaux. Cependant, comme le démontrent les anthologies de ses textes principaux sur l'art et la littérature, il a toujours montré un intérêt profond pour les questions esthétiques en général, et pour l'art et la littérature en particulier.[...]Au fil de notre recherche, nous sommes partis de l'idée selon laquelle l'opposition entre art et capitalisme est une opposition radicale, de principe, qui a pour base la contradiction, dévoilée par Marx depuis 1844, entre le capitalisme et l'homme.Comme l'art est une sphère essentielle de l'humain, il subit donc de façon implacable, l'hostilité de la production capita- liste. Tel est le sens profond de la thèse citée de Marx dont nous avons prétendu démontrer la signification, la validité et la vigueur actuelles. »
La déferlante médiatique anti-chinoise ne peut plus masquer ce que la gestion de la crise sanitaire nous enseigne sur le terrain : la Chine a démontré sa supériorité technique, logistique, politique, mais aussi scientifique sur un Occident en perte de vitesse. Partant d'une « analyse concrète de la situation concrète », comprendre cette gênante évidence nous impose d'identifier de quels processus de fond et de long terme cette crise est l'étincelle révélatrice. Celle-ci expose les effets d'un sabotage libéral de la santé publique, de l'investissement public dans la recherche, notamment pharmaceutique : ce sont des symptômes du recul des forces productives dans le mode de production capitaliste-impérialiste. Elle révèle parallèlement le niveau de manipulation des masses qu'atteignent nos démocraties bourgeoises, de moins en moins capables, politiquement, de sauver les apparences.
Cet ouvrage est plongé dans l'immédiate actualité, au coeur des réformes libérales et notamment celles d'Emmanuel Macron. Notre système de protection sociale est miné par la crise sanitaire, économique et sociale en cours. En même temps, il constitue une réponse contracyclique et systémique à cette crise.Ce livre retrace la responsabilité des réformes libérales d'austérité récentes dans le démantèlement du système de protection sociale. Mais il s'inscrit en même temps dans la recherche impérieuse de réformes alternatives. Catherine Mills a élaboré une analyse théorique, montrant la responsabilité des théories et politiques néoclassiques véhiculant une conception rétrograde du social dans l'histoire de la pensée économique.L'ouvrage resitue historiquement la formation de notre système de sécurité sociale en 1945. Il procède à une analyse néomarxiste du rôle de la sécurité sociale dans la régulation du système économique. Ses valeurs toujours actuelles doivent être promues pour sortir de la crise actuelle de la régulation du système économique et social et de la crise de civilisation. L'ouvrage procède à une analyse empirique précise de la dépense sociale en France et de son financement, mis en danger dans la phase actuelle de la crise systémique. Il effectue aussi une comparaison entre les systèmes de protection sociale dans l'Union européenne. Il étudie le démantèlement systémique de chaque fonction de la politique sociale dans la crise actuelle en proposant des alternatives progressistes et efficaces. Cela concerne la politique familiale, le système de retraite, le système de santé, la réforme dramatique de l'assurance-chômage et des minima sociaux, et enfin le financement.