Nawal El Saadawi naît en 1931 à Kafr Tahla, un village du delta de la basse Égypte au nord du Caire. Elle est la deuxième d'une fratrie qui compte neuf enfants. Sa famille essaie de la marier à 10 ans mais elle résiste. En 1955, elle obtient un diplôme de médecine. Menant de paire réflexion théorique et activité quotidienne, Nawal El Saadawi a été l'une des premières féministes arabes à briser les tabous au sujet des relations entre les sexes, la sexualité des femmes et à dénoncer les différentes formes de répression et de dépendance que l'ordre patriarcal et capitaliste leur fait subir. Ses Å«uvres lui valent d'être poursuivie et contrainte à plusieurs reprises à l'exil. Féministe, écrivaine et docteure, Nawal El Saadawi partage sa propre histoire. Ses combats pour les droits humains, pour les femmes et les classes populaires marquent le mouvement féministe mondial. Elle décède le 21 mars 2021, à l'âge de 89 ans.
Introduction à l'oeuvre et à l'action de Cheikh Anta Diop au moyen d'un recueil de textes précédés d'une introduction.
Cheikh Anta Diop (Sénégal) a été un chercheur pionnier dans la contestation de l'histoire et de la civilisation africaines telles qu'affabulées et travesties par les Occidentaux. Il a aussi été un combattant pour l'indépendance et l'unité africaine, sur tous les plans mais notamment culturel, et contre la Françafrique et le néocolonialisme. Véritable esprit encyclopédique, il aura été « l'Africain de tous les refus ».
Fascicule introduit par Dialo Diop, médecin-biologiste à la retraite de l'UCAD (Université Cheikh Anta Diop de Dakar), chercheur et professeur universitaire et ancien Secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), parti fondé en 1976 par Cheikh Anta Diop, interdit par le Président Senghor et qui ne fut légalisé qu'en 1981 par le successeur de ce dernier, Abou Diouf..
Samir Amin a entrepri de déconstruire de façon les concepts de « développement » et « sous-développement » vulgarisés par les théories économiques conventionnelles. Chemin faisant, il a développé des thèses audacieuses et originales qui ont fini d´asseoir sa réputation à l´échelle mondiale et d´en faire l´un des plus éminents économistes de la deuxième moitié du 20e siècle jusqu´à sa disparition. Ses audaces et intuitions ont permis de mieux comprendre l´évolution de notre monde. Quand les idéologues du système dominant présentaient la mondialisation comme une ère de « prospérité et de paix pour tous », Samir Amin prédisait plutôt l´avènement de « l´Empire du chaos ». Le chaos entraîné par la mondialisation capitaliste n´épargne aucune région de la planète. Ce sont les guerres commerciales entre les puissances établies, le déchaînement du terrorisme à l´échelle planétaire, les guerres locales et la militarisation du monde pour le contrôle des ressources.
Présentation de quelques textes essentiels du héros de la lutte pour l'indépendance du Cameroun, Ruben Um Nyobé.
Né le 15 janvier 1918, le lieutenant-colonel Gamal Abdel Nasser, devenu Président de la République d'Égypte, meurt au Caire le 28 septembre 1970.
Très jeune impliqué dans la lutte contre l'influence britannique, la monarchie et le féodalisme, Nasser fonde en 1945 le Mouvement des officiers libres. Le 23 juillet 1952, il conduit un coup d'État militaire contre le Roi Farouk et proclame la République.
Son projet se définit comme un nationalisme arabe antiimpérialiste.
En avril 1955, Nasser s'affirme l'un des principaux acteurs de la Conférence de Bandung (Indonésie) à l'origine du Mouvement des non-alignés.
Le choix de l'Égypte de se tenir en dehors du clivage Est-Ouest cause des tensions avec les puissances occidentales qui refusent de financer le barrage d'Assouan. Nasser répond en 1956 par la nationalisation du canal de Suez. Le Royaume-Uni, la France et Israël organisent une contre-offensive, mais la crise se transforme en victoire politique pour l'Égypte.
Cette « Bataille de Suez » déclenche un vaste mouvement de solidarité et Nasser devient l'incarnation de la volonté de libération et d'union du monde arabe.
S'appuyant sur une idéologie nationaliste autoritaire, le régime s'oriente dès 1960 vers des options socialistes. La question posée est : les voies choisies pouvaient-elles réaliser le socialisme ? La défaite de l'Égypte dans la guerre du 5 juin 1967 annonce le déclin du régime.
Bien qu'avec ses limites et erreurs, cette expérience demeure un moment déterminant de l'histoire de la libération des peuples et pleine d'enseignements.
L'objectif de ce livre est de dévoiler pour le grand public le rôle joué par la monnaie dans l'inégalité des échanges commerciaux internationaux entre les pays du Nord et ceux du Sud et les mécanismes de pouvoir qui président à leur maintienÂ; les résistances qui tentent de leur faire front, leurs succès, le pourquoi de leurs échecsÂ; les alternatives qu'il conviendrait de promouvoir, etc.
Né le 4 décembre 1899 à Tunis et décédé le 7 décembre 1935, Tahar Haddad est un penseur, syndicaliste et homme politique tunisien de premier plan.
Comme militant syndical de la première heure, il a participé en 1924, avec Mohamed Ali El Hammi et d'autres syndicalistes, à la fondation de l'Association de coopération économique ainsi qu'à la mise en place de la Confédération générale des travailleurs tunisiens (CGTT). Dans son livre, Les travailleurs tunisiens, dont des extraits son repris dans le présent fascicule, il expose les combats qui y ont présidé et ses objectifs.
Précurseur et féministe convaincu, proposant une lecture lumineuse de l'islam dont il se réclamait lui-même, il a par ailleurs ardemment milité pour l'évolution de la société tunisienne au début du XX? siècle. Son ouvrage le plus célèbre, Notre femme dans la législation islamique et la société, paru en 1930 et dont des extraits sont également reproduits, constitua un tournant dans la perception qu'avait la société tunisienne de la femme et de la condition qui était la sienne. Cet ouvrage lui valut opposition et haines farouches des milieux conservateurs de l'Université religieuse de la Zitouna. Bien que soutenu par une minorité de progressistes, son esprit moderniste lui coûta alors réclusion et ostracisme, jusqu'à sa mort en exil dans une extrême pauvreté.
Plus de 80 ans plus tard, les milieux réactionnaires continuent à lui vouer une hostilité farouche : en mai 2012, en pleine période de confrontation politique en Tunisie, la presse révéla que sa tombe avait été profanée...
Julius Nyerere, « Père de la nation tanzanienne », est né en 1922. À la tête de la TANU (Tanganyika African National Union), il conduit pacifiquement son pays à l'indépendance en 1961.
Premier ministre puis Président de la nouvelle Tanzanie, affectueusement surnommé mwalimu (l'instituteur), il apparaît à bien des égards comme un humble « philosophe-roi ». Loin de tout dogmatisme importé, il cherche à concevoir un socialisme inspiré des réalités africaines (Ujamaa). Craignant l'impact de l'aide étrangère sur l'indépendance nationale, il prône les principes d'égalité, unité, justice et autosuffisance pour le développement du pays. Son maître-mot est « self-reliance » (« compter sur ses propres forces »).
Sur le plan international, Julius Nyerere, panafricain déterminé, devient une figure majeure du Mouvement des non-alignés. En 1987, il prend la tête de la Commission Sud pour redéfinir un système économique plus juste pour les pays du Sud, puis du South Centre afin de les organiser au mieux.
Il meurt en 1999 d'une leucémie et reste une figure populaire en Afrique. Son idée du socialisme africain continue à inspirer, entre autres, nombre de jeunes artistes hip-hop en Tanzanie.
Ce petit livre présente quelques-uns des discours et écrits les plus importants de Julius Nyerere, notamment sur le socialisme africain, l'unité de l'Afrique, la paix et la justice mondiales.
Ce petit livre présente quelques-uns des textes les plus pertinents de Kwame Nkrumah, notamment sur la nécessité de l'unité africaine, l'enjeu (toujours) crucial du Congo, le néo-colonialisme, le « consciencisme » et la guerre révolutionnaire.
Né à Nkroful (actuel Ghana) en 1909, dans un milieu modeste, Kwame Nkrumah est le premier leader africain à conduire son pays, le Ghana, à l'indépendance. Ayant séjourné aux États-Unis dans les années 1930, il partage les brimades subies par les Noirs et le racisme quotidien dans ce pays. Il devient ainsi un ami proche des leaders afro-américains comme Martin Luther King. Partisan infatigable du panafricanisme, en tant qu'élément essentiel pour parachever l'autodétermination des pays africains, et premier soutien des mouvements de libération, Nkrumah appartient néanmoins aux figures tragiques de l'histoire de l'Afrique.
Alors que les militants panafricains qui reprennent son oeuvre sont souvent présentés comme des utopistes, force est de constater que l'Afrique n'a pas connu depuis de projet plus concret et de personnage plus visionnaire que Kwame Nkrumah, le champion de la cause africaine.
Il meurt en exil en Roumanie en 1972 mais son portrait continue d'être aujourd'hui brandi par des millions d'Africain-e-s.
Le droit sert aussi bien à régir les relations entre individus que celles entre États. Dans les rapports entre l'Europe et l'Afrique, il se révèle instrument, complexe et mobile, des politiques poursuivies et reflet de leurs fins : du traité de Berlin de 1885 aux plus récents accords entre l'Union européenne et les États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, en passant par le traité de Rome de 1957, ces relations oscillent entre la volonté de dépassement du passé colonial et la réactivation des doctrines antérieures. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, l'Afrique est à la fois variable d'ajustement de l'unité européenne et premier objet de politique extérieure de la future « Union européenne ». La Déclaration Schuman (9 mai 1950) reprend la philosophie de l'unité entre l'Europe et l'Afrique, l'Eurafrique. Pendant européen de la doctrine Monroe pour les Amériques, cette philosophie irrigue toutes les normes juridiques entre les deux continents.
Le commerce, c'est la guerre conteste l'orthodoxie dominante d'après laquelle le libreéchange bénéficie à tout le monde. Ce livre prouve, par un récit détaillé, justement le contraire.
Yash Tandon n'est pas un intellectuel de salon ; il puise son savoir dans plus de trente années d'expériences sur le terrain. Il est le fondateur et le Président du SEATINI et l'ancien Directeur exécutif du Centre Sud, un think tank des pays du Sud. Le commerce, c'est la guerre montre comment l'OMC, les Accords de partenariat économique (APE), comme ceux négociés entre l'Europe et l'Afrique, tout comme d'ailleurs le Grand marché transatlantique (TAFTA ou TTIP), sont imprégnés d'une idéologie masquant un système qui ne roule que dans l'intérêt des entreprises transnationales.
Ce système en crise provoque des conflits en Afrique, en Asie, en Amérique, et aussi en Europe. C'est un navire en train de couler. Cependant partout, des gens résistent.
Le commerce, c'est la guerre propose une autre vision : des milliers de bateaux avec, à bord, des communautés autonomes, non violentes et qui travaillent de façon décentralisée, échangeant sur la base de la valeur d'usage selon les besoins réels de l'humanité.
Né à Toma (Burkina Faso) en 1922, Joseph Ki-Zerbo est, en 1956, le premier Africain agrégé d'histoire en France. Grand penseur incontournable de l'Afrique contemporaine, utilisant son savoir comme une arme, il est un des premiers intellectuels organiques africains à écrire l'histoire de ce continent jusqu'alors falsifiée par l'idéologie coloniale.
Panafricaniste convaincu, il fut un compagnon proche, par les faits ou par l'inspiration, de Sékou Touré, Kwame NKrumah, Patrice Lumumba, Ahmed Ben Bella et Julius Nyerere.
Dans le cadre de la lutte contre l'impunité qui se renforça au Burkina Faso après l'assassinat du journaliste Norbert Zongo le 13 décembre 1998, il formula le cri de ralliement repris aujourd'hui par tous les jeunes Africain-e-s engagés pour la démocratie et la justice sociale : « Si nous nous couchons, nous sommes morts ! » ; en langue dioula : « N'an laara an saara ! ». Il est décédé en 2006.
Ce petit livre présente quelques-uns des textes les plus pertinents à lire ou relire aujourd'hui de Joseph Ki-Zerbo, notamment sur les modalités de développement endogène de l'Afrique, sur le rôle des intellectuels, des paysans et des ouvriers dans ce projet, sur l'importance de la culture dans le processus de libération et sur la dépendance de l'Afrique qui, après les indépendances juridiques, perdure d'autant plus dans le cadre de la mondialisation néolibérale.
La Charte, à la base de la création de l'ONU en 1945, est un texte éminemment novateur, fondateur du Droit international contemporain. Or, pratiquement aucune semaine ne se passe sans que les principes qui y ont été solennellement et très sagement inscrits ne soient remis en cause dans la presse quotidienne. Le plus souvent sans doute par omission ou par ignorance et sous-évaluation du saut qualitatif que leur adoption a représenté dans l'histoire des relations internationales et du condensé d'expérience qu'elle recèle ; probablement parfois plus subrepticement, en jouant sur l'émotion et une présentation biaisée d'événements, imprudemment coupés de leur contexte.
Méconnus, souvent travestis et allégrement bafoués, ces principes sont pourtant vitaux pour la préservation de la paix et une condition indispensable à toute avancée dans la démocratisation des sociétés et des relations internationales.
Militants et juristes chevronnés, juristes et militants de longue date, Monique et Roland Weyl s'en alarment. Il est temps, il est urgent de « sortir le droit international du placard », clament-ils. Selon eux, l'Organisation des Nations Unies est fondamentalement l'instrument des peuples. Encore faut-il que ces derniers se battent pour se la ré-approprier. Le droit n'est pas uniquement affaire de juristes, pas plus que la politique celle de politiciens et les relations internationales celle des Etats. Les auteurs appellent les citoyennes et citoyens à faire leurs les engagements proclamés par le Préambule de la Charte : «Nous, Peuples des Nations Unies...
Leur ouvrage, qui se veut didactique et adressé à chacune et chacun, est solidement argumenté. Il allie enthousiasme, pour l'élan donné à l'émancipation des peuples par l'adoption de la Charte et la création de l'ONU, à la sagesse d'un regard long sur l'histoire.
Un livre élaboré grâce au travail de collaboratrices et collaborateurs de différentes parties du monde pour impulser la réalisation d'audits citoyen de la dette publique et avec la participation de la société, au travers de mobilisations sociales.
En 2012, GRAIN publiait Hold-up sur l'alimentation. Nous avons pensé qu'il était temps de faire une suite.
Ces 25 dernières années, GRAIN a travaillé avec les mouvements sociaux et les organisations de par le monde pour défendre les cultures et systèmes locaux alimentaires devant l'avancée de l'agriculture industrielle. Notre travail consiste aussi à relier ces analyses aux enjeux plus grands qui affectent la planète et à connecter les luttes des peuples dans le cadre du système alimentaire à celles qui prennent place dans d'autres domaines. Le changement climatique en est un exemple important. Ce livre explique comment le système agro-industriel est un des responsables majeurs du changement climatique et pour quelles raisons et comment la souveraineté alimentaire est essentielle à prendre en compte dans toute solution pérenne et juste. Il est plus que jamais temps pour les peuples d'agir par eux-mêmes, alors que les gouvernements, particulièrement ceux qui sont à la tête des pays qui ont le plus pollué, refusent de prendre leur responsabilité pour gérer ce problème. Changer le système alimentaire est certainement le meilleur endroit par où commencer.
Ce livre vous montre comment.
Un point fait aujourd'hui largement débat :
Faut-il soutenir ou au contraire rejeter la souveraineté nationale ? Or pour l'auteur, cette question de stratégie fait l'objet de graves malentendus, tant que son contenu de classe n'est pas identifié.
En effet, dans les sociétés capitalistes, le bloc social dominant conçoit toujours la souveraineté nationale comme un instrument pour promouvoir ses intérêts de classe. On comprend dès lors pourquoi le discours national faisant l'éloge des vertus de la souveraineté ? tout en cachant les intérêts de classe qu'elle sert ?
A toujours été inacceptable pour tous ceux qui défendent les classes travailleuses.
Pourtant, nous ne devrions pas réduire la défense de la souveraineté à cette modalité. Cette défense n'est pas moins décisive pour la protection d'une alternative populaire. Elle constitue même une condition incontournable d'avancées dans cette direction.
La question agraire, l'accès à la terre pour tous, la souveraineté alimentaire sont au coeur des problèmes à résoudre. Et l'agriculture paysanne s'impose comme la voie de l'avenir !