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stephane giocanti
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La renaissance du sud : la grande épopée des littératures d'Oc
Stéphane Giocanti
- Cerf
- Culture
- 22 Septembre 2022
- 9782204148825
Le miracle est arrivé ! Il se nomme Mirèio, le poème que Frédéric Mistral, le fondateur du Félibrige, publie en 1859, au mitan du siècle des nationalités. À partir de là, et jusqu'à aujourd'hui, va fleurir, au Sud, une immense renaissance des langues et des littératures. En Provence, mais aussi dans le Languedoc, la Gascogne, le Limousin et l'Auvergne. C'est cette saga culturelle du Midi que raconte ici, avec science et style, Stéphane Giocanti.
Qui sont ces rebelles en butte au jacobinisme et à la stigmatisation des « patois » ? Quelle a été leur fabuleuse aventure héroïque et collective ? Quel rôle l'occitanisme a-t-il joué au sein de ce réveil ? Comment ce renouveau a-t-il influencé Alphonse Daudet, Jean Giono ou Marcel Pagnol ? Que reste-t-il de ce rêve à l'heure où les locuteurs naturels connaissent un crépuscule ? Et que nous dit cette résistance alors que la France s'interroge sur son avenir ?
Avec ce panorama inégalé, complet et clair, alerte et accessible, Stéphane Giocanti nous initie comme jamais au Sud, à sa terre et à son ciel, à ses peuples et à ses parlers. Une célébration lumineuse.
Essayiste et romancier, Stéphane Giocanti est, entre autres, l'auteur de T. S. Eliot ou le monde en poussières, C'était les Daudet, Une histoire politique de la littérature ainsi que de Kamikaze d'été. -
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Maurras ; le chaos et l'ordre
Stéphane Giocanti
- Flammarion
- Grandes Biographies
- 7 Novembre 2008
- 9782081221109
en 1932, jean paulhan écrit qu'un jeune homme désireux de s'engager politiquement n'a de véritable choix qu'entre karl marx et charles maurras : alternative inconcevable aujourd'hui, tant maurras incarne à nos yeux une france du passé, haineuse et coupable.
comment, pourtant, occulter la vie et l'oeuvre de cet homme, sans lesquelles le xxe siècle demeure largement incompréhensible ? comment expliquer qu'il ait influencé des personnalités aussi différentes que celles de charles de gaulle, t. s. eliot, jacques lacan, philippe ariès, georges dumézil. ? tenter de comprendre la fascination qu'il exerça, est-ce nécessairement verser dans l'irrationalité antisémite qui entachait sa pensée ? car maurras fut l'un des personnages les plus contrastés de cette france dorée et trouble de la belle epoque et de l'entre-deux-guerres.
il y a le provençal monté tout jeune à paris, disciple de frédéric mistral et de dante, dont les idées fédéralistes sont saluées à gauche comme à droite ; il y a le héraut du royalisme, fondateur de l'action française au tournant du siècle, défenseur du catholicisme, mais agnostique lui-même ; il y a le journaliste polémiste antisémite et antidreyfusard, hostile au nazisme dès 1923 ; il y a le critique littéraire, qui salua en proust, auteur inconnu des plaisirs et des jours, un écrivain exceptionnel; il y a le poète et prosateur, que gide, colette, valéry et tant d'autres mettaient au pinacle de la littérature française.
il y a aussi, bien moins connu, un maurras bon vivant, épris des femmes et nourri de culture antique. s'appuyant sur des correspondances, des documents et des témoignages inédits, cette biographie propose un portrait fouillé, qui raconte aussi l'une des époques les plus complexes de l'histoire de france.
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Aux abords des ruines du désir, l'auteur entend le galop des quatre chevaux de l'Apocalypse de saint Jean. Sa réponse n'est pas le désespoir, pas plus que le désastre n'est le dernier mot du texte de Jean. Mais il a fallu d'abord déblayer les ruines. En métaphysique, déblayer c'est reconnaître, faire reconnaître. Ainsi, l'auteur démasque-t-il les effets mortifères de l'idéalisme des " Lumières ", de la psychanalyse, des " machines désirantes " de Deleuze. Après avoir montré comment le désir s'est " dévoilé " dans trois siècles d'erreurs théoriques et pratiques, l'auteur restaure, ré-instaure un libre arbitre dont le christianisme a seul compris la tragédie et la gloire. Réunissant à cette fin les Pères de l'Église et les modernes comme Kierkegaard (et même, sur de rares points de convergence, Heidegger), il désigne enfin l'espérance, fondamentale et constitutive, de tout désir. Fondée sur la foi en la révélation chrétienne et l'idée proprement catholique de la personne à l'image de Dieu, voici une métaphysique permettant à l'homme qui a reconnu son origine surnaturelle d'accéder à une authentique délivrance.[Pierre Boutang] -- As he approaches the debris of desire, the author hears the galloping hooves of the four horses in the Revelation of St John. His reaction is not despair; just as St John's text does not end in disaster. But before continuing, there is some rubble to clear away. In metaphysics, to clear away is to recognize, to invite others to recognize. Consequently the author reveals the deadly effects of the idealism of the 'Enlightenment', of psychoanalysis, of Deleuze's 'desire machines'. After demonstrating how desire was 'unmasked' during three centuries of theoretical and practical error, the author establishes, or re-establishes, a free will whose tragedy and glory was understood only by Christianity. Assembling the Fathers of the Church and modern thinkers such as Kierkegaard (and even, on rare points of convergence, Heidegger), he designates the hope, fundamental and constitutive, of all desire. Built on faith in the Christian revelation and the specifically Catholic idea of man in God's image, he brings us a philosophy which permits man who has recognized his supernatural origin to access authentic release. [Pierre Boutang]
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Pour le monde entier, Yukio Mishima (1925-1970) n'est pas seulement un visage symbolique du Japon : il est avant tout l'un des plus grands écrivains du XXe siècle. L'auteur de Confession d'un masque, du Pavillon d'Or et de La mer de la fertilité. Cependant, depuis sa mort spectaculaire, les erreurs, les clichés et les récupérations ont foisonné, alors que de nombreuses pages (notamment théâtrales) demeurent non traduites. Il est temps d'apporter au public francophone un éclairage suffisamment synthétique et renouvelé, qui tienne compte des sources japonaises et internationales. Vu de loin (et de près), aucun écrivain n'a autant baigné dans un tel fleuve de contradictions. Ivre d'Eros et travaillé par Thanatos, fidèle et infidèle aux samouraïs, classique et romantique à la fois, « impérialiste » et « gay », malade du nihilisme finalement en prise avec la plus grande source spirituelle du Japon (le bouddhisme), Mishima n'a cessé de multiplier les masques. Les uns, pour se cacher, les autres, pour se révéler. Autant de chemins qui nous font accéder à ses romans, à son théâtre, à sa critique et à sa troublante personnalité artistique.
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Une histoire politique de la littérature
Stéphane Giocanti
- Flammarion
- Champs Histoire
- 19 Février 2011
- 9782081249561
L'idée de ce livre est venue d'une observation : à quel point, en France, politique et littérature ont partie liée. Nous vivons dans le seul pays au monde où un Président ou un ministre en exercice publient des biographies de rois morts depuis des siècles, ou encore des livres sur la poésie. Voilà pour le rapport des politiques à la littérature. Quid du rapport des écrivains à la politique ? L'essai de Giocanti ne vise nullement à épuiser le sujet, mais propose un ensemble de catégories où ranger les écrivains, de Victor Hugo à Houellebecq : il y a les courtisans, les ambassadeurs, les encartés, les idéologues, les vaillants, les tours d'ivoire, les dilettantes, les prophètes...
Dans chacune de ces catégories se côtoient des auteurs d'hier et d'aujourd'hui, pour le meilleur et pour le pire, selon, bien sûr, la subjectivité de l'auteur. On ne sera pas toujours d'accord avec ses choix, on grincera parfois des dents, mais une chose est sûre : on ne s'ennuie jamais.
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Pierre Boutang ; indocile, inclassable, inactuel
Stéphane Giocanti
- Flammarion
- Grandes Biographies
- 9 Mars 2016
- 9782081335714
En 1998, toute la presse française se fait l'écho de la disparition de Pierre Boutang et le monde intellectuel, longtemps divisé à son sujet, rend un hommage unanime à ce maître - à la fois métaphysicien, écrivain, critique, poète et traducteur. Aujourd'hui, en dépit du centenaire de sa naissance (1916-2016), la postérité semble oublier injustement celui qui fut aussi le fondateur du journal La Nation française (1955-1967).À ceux qui en ont une image toute faite - celle d'un personnage colérique, d'un penseur sulfureux ou même «facho» -, cette biographie fournira bien des démentis et des nuances : en politique, fut-il maurrassien ou gaulliste ? pétainiste ou giraudiste ? traditionaliste, anarchiste ou antimoderne ? Fut-il un homme de droite, ce pourfendeur de l'Argent qui appelle à voter Mitterrand en 1981 ? Un homme de gauche, cet adversaire du marxisme et du Progrès ? Et comment situer un catholique en proie aux formidables débordements d'Éros ?Ceux qui ne le connaissent pas encore découvriront ici quelle immense figure de la vie intellectuelle française fut Pierre Boutang - lecteur phénoménal, professeur adulé après avoir été longtemps exclu de l'université, mais aussi pamphlétaire à la plume acérée, et surtout philosophe de la transcendance de l'être et du désir.Traversant un demi-siècle de pensée et de débats, où se croisent les voix des maîtres et amis de Boutang - de Gabriel Marcel à Jean Wahl, de Philippe Ariès à Roger Nimier, de Maurice Clavel et Raymond Aron à George Steiner -, nourri de témoignages et de documents inédits, Stéphane Giocanti révèle la genèse d'une oeuvre en forme d'«odyssée du secret» et, sans éluder sa part d'ombre, brosse le portrait d'un inclassable géant du XXe siècle.
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Kamikaze d'été est un récit d'une rare intensité qui nous convie, à travers la quête du père, à une sorte de drame rituel de l'ancien Japon, transposé à l'ère moderne dans les années 70. Un drame qui va s'accomplir entre la mort et la renaissance, entre le désespoir et l'éternité, afin de sceller la réconciliation entre ceux qui se sont sacrifiés en temps de guerre et ceux qui n'ont toujours pas la paix. Pour cela, trois figures héroïques sont convoquées. Celle du père tout d'abord, Masanori, pilote kamikaze dont le compte à rebours implacable et solennel nous est rendu, minute après minute, jusqu'à l'instant où il s'envole pour sa mission sans retour, dans les derniers jours qui précèdent la catastrophe de Hiroshima et la reddition du Japon. Puis vient la figure déchirée de Asuka, l'épouse qui reçoit la lettre d'adieu de Masanori, après avoir appris sa mort par télégramme. Inconsolable, elle vivra désormais dans sa mémoire, et lui vouera un véritable culte. Arrive enfin le jeune Naoki, qui est né sans avoir pu connaître ce père illustre, et vit désormais à l'époque du football et du rock'n roll.
Le drame de Masanori n'est pas celui de Naoki. Au moins Masanori a-t-il su mourir en samouraï dans une parfaite maîtrise de sa destinée. Quand les avions s'abattaient comme des sabres sur l'ennemi, quand les pilotes volontaires pour la mort étaient les « étoiles tombées du ciel » de l'empereur. Étoiles, mais aussi « chrysanthèmes flottants ». Au parfait point d'équilibre entre le don de soi et le sentiment éphémère de l'existence... Mais au moins Masanori est-il mort en paix, sans avoir vu la fin honteuse de la divinité impériale à la défaite, ni l'avènement de la société de consommation dont Naoki remonte le cours. D'autant plus désarmé face à la mort du père que sa mère lui reproche de n'avoir rien appris de lui. Naoki ne fait-il pas preuve d'une faiblesse scandaleuse en cédant à son homosexualité alors que son père n'a jamais songé qu'à une chose : faire son devoir. Vision créée par l'effet de décalage entre deux êtres qui se ressemblent mais qui ne sont pas les mêmes, mais qui fait bel et bien de Naoki un coupable désormais pressé de trouver une réponse, de vaincre ses cauchemars et de revenir aux origines, aux racines du Japon inspiré de l'époque d'Edo, dont son père s'est nourri, pour tendre jusqu'au bout à l'idéal de perfection issu de ses vieux codes d'honneur. Naoki se lance alors dans des recherches d'archives, va retrouver la base aérienne où son père était affecté pendant la guerre, atteint la forêt puis le temple où il a souhaité se recueillir à la veille de mourir. Il découvre alors la dernière photo de l'aviateur à l'instant de la cérémonie des adieux qui se déroule sur le tarmac autour de quelques verres de saké. Mais c'est la rencontre de Mishima qui va sauver Naoki du désespoir. Quand il accomplit son seppuku désormais légendaire, c'est le secret de son humanité qu'il lui livre : comment mourir pour être, comment vouloir ne pas être pour mieux être. L'heure de la réconciliation peut sonner enfin entre les morts et les vivants. Naoki et sa mère font alors un ultime pèlerinage jusqu'à Kamakura, l'antique cité samouraï. Un vent de consolation soufflant enfin sur eux depuis le fond des âges, quand un vieil air de cour, qui s'élève de derrière les murailles, parvient à leurs oreilles. Une vie nouvelle est enfin devenue possible.
Un kamikaze d'été à conserver de toute éternité.
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Entretiens avec Stéphane Giocanti
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La Russie, la France, la bande sahélo-saharienne et un souffle venu du Japon...
Un jeune homme amoureux d'autres hommes cherche à échapper à l'hostilité du pays où il est né, et se met en quête d'une liberté qui le tire des égoïsmes ordinaires. Sur sa route, il croise la Légion Etrangère, par qui il va renaître.
Poursuite du bonheur et méditation sur la condition militaire d'aujourd'hui, Fleurs de légion confirme que le roman est un chemin où le réel peut se transformer en mystère poétique, et l'homme, retrouver du cran.
A travers le destin de Nikita, c'est celui de milliers d'étrangers dévoués à la France auquel le romancier rend hommage.
« Voici un roman, et non pas un essai documentaire. On n'attendra pas de Fleurs de légion la chronique fidèle et exhaustive du quotidien d'un « engagé volontaire » qui deviendrait un jour légionnaire, ni une quelconque expertise critique sur la situation de la Légion étrangère au début de ce XXIe siècle, pas même une enquête sur la vie des personnes homosexuelles portant l'uniforme. L'auteur a délibérément arrangé certains aspects de la réalité, comme le centre de formation où se présente Nikita (Matouret, dans l'Hérault, n'existe pas), ou certains détails concernant la Russie. Il ne vise aucune personne existante ou ayant existé. Comme tout romancier, son affaire est de combiner des éléments tirés de la réalité avec ceux que lui livrent le jeu de l'imagination et les couleurs de l'écriture.
Au reste, le lecteur conviendra que si la Légion étrangère occupe ici une place essentielle, où elle reconnaîtra un hommage, l'espace intérieur à partir duquel elle apparaît lui fournit une dimension singulière, et autrement épique. Au lieu d'un roman militaire, genre disparu depuis longtemps, il vaut mieux voir ici une autofiction où le personnage principal tâche de trouver des clés à son existence et des chances de bonheur - mot tellement galvaudé qu'il a fallu, ici, le réanimer - : sa vie civile et personnelle compte au moins autant que sa vie militaire. » (préface de l'auteur)
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« Nous comptons, si je sais compter sur mes doigts, cinq Daudet qui ont tous du talent comme un seul Alphonse Daudet, et cela me semble vraiment extraordinaire. » Un siècle plus tard, la remarque de la romancière Rachilde laisse rêveur. Cinq Daudet ? L'auteur de La Chèvre de M. Seguin et de Tartarin de Tarascon ne serait donc pas le seul à avoir connu la gloire ? En racontant l'histoire des Daudet, Stéphane Giocanti scrute le mystère d'une famille dont tous les membres ou presque, pendant deux générations, jouèrent un rôle dans la vie littéraire française. Aux côtés d'Alphonse, bohème provençal et parisien, il dévoile la présence de Julia, sa femme, écrivain admirée par Edmond de Goncourt, et celle d'Ernest, son frère aîné, qui fut un historien de renom. À la génération suivante, ce sont les deux fi ls d'Alphonse, Léon et Lucien, qui se fi rent un prénom. Le premier fut écrivain et homme politique, compagnon royaliste de Maurras et mémorialiste truculent de la IIIe République. Le second fut l'opposé : dandy, poète, et amant de Proust et de Cocteau. Le roman de la famille Daudet est aussi l'occasion de vivre avec les milieux littéraires, artistiques et politiques de son temps ; pendant près d'un siècle, de la bohème insouciante du Second Empire jusqu'au début du régime de Vichy, d'un temps lointain, révolu, jusqu'à une époque plus proche, plus violente, dont l'empreinte dure aujourd'hui encore.
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T. S.Eliot ou le monde en poussièresPoète, critique, traducteur, éditeur, théoricien de la culture, homme de foi, T. S. Eliot éclaire par son oeuvre et sa destinée la question angoissée du devenir des civilisations.La France connaissait surtout le magnifique dramaturge de Meurtre dans la Cathédrale. On découvrira ici, dans toute son amplitude, une figure majeure de la modernité artistique. Souvent comparé à Joyce, Picasso, Stravinski, admiré de Borges, Faulkner, Valéry, proche de Russell, ami de Pound, mentor de Auden, l'auteur de La Terre vaine s'apparente, dans la littérature occidentale, à Dante ou Shakespeare dont il réinventa par ailleurs la lecture.Mais qui fut-il vraiment ? Comment un Américain de Saint Louis débarque-t-il à Paris en 1910 avant de gagner la Grande-Bretagne, d'y devenir anglais, anglican, d'y fonder la revue The Criterion, d'y illustrer la résistance de l'esprit sur les ruines de la Seconde Guerre mondiale ? Et pourquoi ce génie, moderne parce que classique, mais longtemps condamné à la méfortune avec les femmes, ne se voulut-il jamais qu'un simple paroissien ?Restituant une trajectoire énigmatique à travers un monde en poussières, ce sont les débats philosophiques, littéraires, politiques de notre proche passé que ressuscite Stéphane Giocanti.La première biographie en langue française pour dire que l'heure d'Eliot est venue.Ecrivain, Stéphane Giocanti est l'auteur de nombreux essais sur la poésie, la musique et la culture, dont Les Enfants de l'Utopie.