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jean joseph goux
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L'argent dans l'art
Sophie Cras, Jean-joseph Goux, Patrick De Haas, Marc-Alain Ouaknin
- In Fine éditions d'art
- 12 Avril 2023
- 9782382031148
Depuis le XVe siècle, où les représentations de monnaies métalliques et de scènes de transactions dans la peinture se multiplient, jusqu'au XXe siècle, où une réflexion plus intrusive dans les mécanismes de l'argent apparait, en passant par le XIXe siècle, qui voit son économie de l'art bouleversée par la naissance de l'impressionnisme et le rôle prépondérant du marchand d'art Paul Durand-Ruel, l'imaginaire produit par les artistes à propos de l'argent est riche et permanent.« La relation entre l'art et l'argent ne saurait se réduire à des considérations économiques entre valeurs et échanges. Le capitalisme a certes fait de l'oeuvre d'art une marchandise comme une autre ; pour autant, l'art impose une valeur idéelle, irrationnelle, flottante voire gazeuse, du zéro à l'infini (ou presque), car il touche à l'inquantifiable : le désir, le plaisir, le rêve, la pulsion, et exacerbe ce que Karl Marx appelait : « l'énigme de la valeur ».
Jean-Michel Bouhours, Commissaire de l'exposition -
« A-t-on jamais tenté d'explorer par les seuls moyens plastiques l'histoire de l'art ou l'un de ses aspects, comme le font l'historien ou l'essayiste à l'aide de l'écriture ? Mon projet est de tenter, à travers une infinité de dessins, de reprendre les diverses représentations de la femme depuis la préhistoire jusqu'à nos jours afin de réaliser une analyse visuelle des diverses postures, situations, mises en scène. La citation picturale ne saurait être une citation littérale comme est la citation littéraire parce qu'elle passe par la main et la manière du citateur. D'où un léger tremblé doublement allusif de l'oeuvre citée et citateur. Mon projet explore ce "tremblé" parce qu'il suppose un exercice extrêmement long de la citation vers son usure et sa fatigue. En fait, poursuivant ce travail jour après jour, c'est une sorte de journal intime quotidien à travers l'histoire de l'art que je poursuis. » C.D.
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« Suivant différents angles d'attaque, mais reliés par le même fil conducteur théorique, les essais réunis ici ont pour but d'élucider les conflits du visuel qui ont traversé le siècle qui vient de s'écouler et se prolonge dans celui qui commence. La question de l'image dans sa dimension esthétique, mais aussi politique, philosophique, théologique, n'a cessé depuis longtemps de condenser une multitude d'enjeux souvent brûlants et conflictuels. Mais le siècle précédent a été, de ce point de vue, explosif. Secoué par l'art moderne avec ses défigurations cubistes et ses échappées non-figuratives, décontenancé par la psychanalyse avec ses forages dans la profondeur des images oniriques, bouleversé par la nouveauté des moyens mécaniques de saisie de l'apparence des choses et des êtres (photographie, cinéma), le siècle passé a connu la refonte complète de la visualité gréco-romaine et renaissante. En quelques décennies le régime visuel a basculé dans une nouvelle ère. » J.-J. G.
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Frivolité de la valeur, essai sur l'imaginaire du capitalisme
Jean-joseph Goux
- Blusson
- 20 Avril 2000
- 9782907784122
La spéculation boursière relève d'une logique paradoxale qui déconstruit les traditionnelles oppositions métaphysiques entre le virtuel et le réel, le rationnel et l'irrationnel, le prévisible et l'aléatoire, le matériel et l'immatériel, etc. C'est l'extension de cette logique boursière - vouée à une radicale «frivolité», au jeu de la dérive et de l'aléa - à l'ensemble des valeurs (éthiques et esthétiques) qui a porté le capitalisme à franchir le seuil de la post-modernité.
Ce n'est pas dans les années 1960 et avec la société de consommation que ce bouleversement s'opère - et que vire l'imagination du capitalisme. Le changement décisif de paradigme a eu lieu bien plus tôt, avec le développement de l'économie néoclassique. Au point de rencontre d'une morale hédoniste (qui vise l'exacerbation du désir) et de la mise en place d'une économie de marché (aboutissant à une «illimitation» des produits convoitables).
Les échos et les correspondances de cet enjeu font l'objet de ce livre. A la fois dans les théories économiques (Proudhon, Walras, Pareto, Charles Gide...), dans l'imagination littéraire (Vallès, Zola, Péguy, Valéry, André Gide, Valéry Larbaud, Roussel, Bataille...) et le discours philosophique (Condillac, Sartre, Derrida, Baudrillard...). A travers l'irruption et la domination du modèle boursier des valeurs - qu'il soit accepté ou critiqué - à travers le jeu de la valeur et du désir, au travers des effets de la dématérialisation croissante de la monnaie et de la richesse, c'est l'imaginaire du capitalisme actuel qui s'expose et se découvre.
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« Il devient clair aujourd'hui, avec le recul historique nécessaire, qu'il n'est guère d'aspect de la vie contemporaine, personnelle ou publique, qui n'ait été marqué par les idées, les projets, les innovations qui ont fait irruption à la fin des années soixante, en des temps de surchauffe philosophique et politique dont Mai 68 a été le moment volcanique. [...] Les essais rassemblés dans ce volume sont indissociables de ce grand mouvement qui a secoué les sociétés occidentales il y a maintenant quarante ans, et qui a transformé en profondeur les mentalités et les moeurs. Ces textes marquent les points forts d'un parcours philosophique qui s'est ancré, au départ, dans cette conjoncture historique et théorique privilégiée et qui s'est poursuivi, depuis, sur plusieurs décennies. » J.-J. G.
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« Cet ensemble ne cherche pas à gommer par des ponts et des raccords le disparate des préoccupations, l'aléatoire des sollicitations. Il forme toutefois un ouvrage qui a ses obsessions, ses retours, ses insistances. Le cours de l'Histoire et les philosophies qui ont cherché à le comprendre, la place dominante prise aujourd'hui par le discours économique, les quêtes extrêmes de sens, aux limites de la raison, la fidélité à des causes qui ont pu passer pour utopiques, voilà quelques tracés qui se rendent visibles. Quoi de commun entre l'espoir fou d'Antonin Artaud de « guérir la vie » en transgressant les frontières de la rationalité occidentale, et la tentative d'Emmanuel Lévinas de fonder l'éthique sur le visage de l'autre pour subvertir la tyrannie de l'universel et de l'impersonnel ? Quoi de commun entre la temporalité anhistorique de l'Islam et l'espoir militant d'une libération des femmes qui ouvre une autre Histoire ? Dans le choc des réflexions aux prises avec l'inattendu, dans l'irruption des conjonctures inquiétantes, ces effets de brisures, ces fractures du temps, ne contredisent pourtant pas un souffle d'irréversible, qui confirme ce que les pensées de l'Histoire et leur foi dans l'avenir ont pressenti. » J.-J. G.
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L'art et l'argent ; la rupture moderniste 1860-1920
Jean-joseph Goux
- Blusson
- 5 Avril 2011
- 9782907784214
L'art, l'argent et la spéculation à l'époque des Impressionnistes, de Manet, Monet, Emile Zola, Tzara (Dada), Cocteau, etc. Suivi d'un entretien : " Les Chaussettes de Mondrian ". Entre 1860 (date de la rupture moderniste en peinture : Manet, les Impressionnistes, Cézanne, etc.) et 1920 (dans le sillage des prises de position de Tzara, Manifestes Dada, ou les engagements de Cocteau en direction des valeurs de l'avant-garde), tout bascule. Les rapports entre l'art et l'argent deviennent de plus en plus " étroits " et problématiques. Naguère sous-estimées, les cotes des peintres vont atteindre des sommets exorbitants. Le modèle boursier de la valeur des oeuvres se substitue au vieux modèle marchand où la hiérarchie des peintres était fixée par la fidélité aux normes académiques. L'oeuvre (1886) d'Emile Zola est le fidèle écho de cette mutation. Cette rupture est contemporaine de l'émergence d'une nouvelle économie et d'une culture où le capitalisme, la banque, la finance et la consommation jouent un rôle décisif. Jean-Joseph Goux retrace la naissance et le développement de ce nouvel univers esthétique, économique et philosophique, où nous sommes toujours engagés.
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«La valeur de la monnaie repose sur une fiction.» (Milton Friedman).
« Argent fou », « folie des marchés », « finance folle », « capitalisme fou » : la crise qui secoue le monde économique a fait surgir un vocabulaire inquiétant. Pourquoi ce terme extrême ? Depuis la disparition de la convertibilité-or et le flottement des monnaies, qui entraînent la disparition de tout trésor stable, et l'écroulement de pyramides de dettes entrecroisées, ce terme de folie n'est-il pas justifié ? Toutes les valeurs - économiques, financières, mais aussi esthétiques, éthiques, politiques - sont entraînées dans ce mouvement de soumission à des équilibres toujours momentanés, des bulles, des paniques, en un mécanisme rappelant celui de la Bourse.
L'auteur explore les différentes facettes et les conséquences de cette conjoncture affolante où le monde est aujourd'hui précipité. Remontant jusqu'aux sources littéraires et philosophiques de cette crise des valeurs (Rousseau, Mme du Châtelet, Freud, Baudrillard, etc.), Jean-Joseph Goux traite de la question du désir, de la valeur, du « juste prix » des choses, du luxe et des paradoxes de la finance contemporaine.
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Est-ce un hasard si la crise du réalisme romanesque et pictural en Europe coïncide avec la fin de la monnaie or ? N'y a-t-il pas là un effondrement des garanties et des référentiels, une rupture entre le signe et la chose qui défait la représentation et inaugure un âge de la dérive des signifiants ?
Dans une première partie, l'auteur montre comment Les Faux Monnayeurs d'André Gide est, à ce titre, une oeuvre exemplaire : le langage et la monnaie, dans leur statut étroitement homologique, sont atteints ; mais aussi la valeur de la paternité et toutes les autres valeurs qui règlent les échanges, trahissant une crise fondamentale qui est aussi celle du genre romanesque. Dans la deuxième partie, nous découvrons comment, grâce à cette rupture historique entre « le langage or » d'un Zola ou d'un Hugo et « le langage jeton » de Mallarmé, Valéry, Saussure et quelques autres, il devient possible de rendre compte des traits majeurs de notre façon de symboliser.
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Une autre analyse du mythe d'Oedipe. Pour l'auteur, l'intrigue d'Oedipe est structurée comme une initiation manquée ou éludée, d'où le déraillement de son destin : le parricide et l'inceste.
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