eric roussel
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Cette Histoire de la Ve République, à l'ampleur jusqu'ici inégalée, embrasse toutes les dimensions du régime créé par Charles de Gaulle.
En place depuis plus de soixante-cinq ans, la Ve République a battu le record de longévité détenu jusque-là par la IIIe : éclatant démenti à ceux qui, en 1958, prédisaient que les institutions voulues par le général de Gaulle ne lui survivraient pas. Depuis la fin du Second Empire, le pouvoir exécutif se trouvait en France diabolisé, le Parlement étant aux yeux des républicains la seule source de la légitimité. L'homme du 18 Juin aura réussi à inverser la tendance et à établir un régime stable, qui sut peu à peu recueillir un consensus large.
Cette entreprise collective, menée avec le concours des meilleurs spécialistes, offre le récit vivant et documenté de plus d'un demi-siècle de vie politique française - dans la lignée de la célèbre Histoire de la IVe République de Georgette Elgey. Elle propose aussi pour la première fois un panorama complet des évolutions économiques, sociales et culturelles des dernières décennies.
Consacré aux années 1958-1981, ce premier volume fait ressortir, au-delà des péripéties politiques, l'unité profonde des trois premières présidences de la Ve République. -
Jusqu'au bout de la nuit : Les vies de Jacques Benoist-Méchin (1901-1983)
Eric Roussel
- Perrin
- 6 Mars 2025
- 9782262099763
Une énigme française.
Jacques Benoist-Méchin (1901-1983) est l'un des personnages les plus sulfureux et talentueux du XXe siècle. Comme si le talent littéraire jurait chez lui avec l'extrémisme de ses engagements politiques successifs. D'un côté, l'intime de Proust, critique, mémorialiste, et historien référent - à l'image de sa fameuse série Le Rêve le plus long de l'Histoire - invité en majesté, à la fin de sa vie, sur le plateau d'Apostrophes. De l'autre, l'intellectuel fourvoyé dans le nazisme à partir des Jeux Olympiques de Berlin de 1936, le ministre ultra-collaborationniste de Vichy condamné à mort à la Libération avant de connaître un spectaculaire rebond comme conseiller successif de Nasser, Hassan II et Kadhafi, ce qui en fait un des principaux architectes de la " politique arabe de la France ".
À cette incroyable vie, il fallait un biographe d'exception. On ne présente plus Éric Roussel, dont les travaux sur Georges Pompidou, Pierre Mendès France, Valéry Giscard d'Estaing ou encore Charles de Gaulle l'ont imposé comme la référence biographique sur le vingtième siècle.
Cet écrivain et journaliste de renom a bien connu Benoist-Méchin, dont il a publié l'édition critique de ses mémoires - À l'épreuve du temps (Tempus) - et de son Histoire de l'armée allemande (Bouquins).
Non seulement, il raconte cette vie incroyable avec son talent coutumier, mais il a découvert de nombreux inédits, notamment sur sa vie privée. En découle, cette biographie référente très attendue depuis de nombreuses années. -
Roland de Margerie, issu d'une famille qui sert l'État depuis plusieurs générations, entre au cabinet de Paul Reynaud, le président du Conseil, au début de la Seconde Guerre mondiale. Son Journal apporte un témoignage crucial, au jour le jour, sur la période qui a mené à la défaite de la France.
De son poste d'observation unique, il montre les impréparations, les incertitudes, les dissensions au sein même du gouvernement. Tout le monde est là, Reynaud bien sûr, sa nuisible maîtresse Hélène de Portes, le général Weygand, Pétain et Laval, mais aussi, et peut-être avant tout, le général de Gaulle. À la demande de Reynaud, c'est Roland de Margerie qui présente de Gaulle à Churchill. Ainsi se mettent en place les premiers éléments de la tragédie qui va suivre...
Ce document exceptionnel révèle le dernier grand mémorialiste de l'époque. -
Un " must " de la biographie politique.
La trace laissée par un individu dans l'histoire se mesure notamment dans le vocabulaire courant : aujourd'hui encore on parle des " années Pompidou " pour qualifier une France prospère, en même temps que modernisée à marche forcée. Certes le destin présidentiel du successeur de Charles de Gaulle demeura inachevé, mais pendant une décennie, ce petit-fils de paysans auvergnats, exemple de la méritocratie républicaine, a modelé le pays.
Premier à pouvoir accéder aux archives Pompidou, Éric Roussel a utilisé de multiples témoignages : amis d'adolescence (Léopold Senghor), compagnons de route (Pierre Messmer, Jacques Chaban-Delmas), collaborateurs (Pierre Juillet, Michel Jobert, Jacques Chirac), adversaires (François Mitterrand, Pierre Mendès France).
Son livre demeure la seule biographie de référence, savante et écrite avec maestria. -
Un testament politique prophétique.
Rédigé dans la foulée de Mai 68, interrompu par son élection à la présidence de la République, cet essai politique d'envergure ne fut publié qu'après la mort de Georges Pompidou, en 1974. Alors en disgrâce, le dauphin du général de Gaulle s'y livre à une réflexion puissante et souvent novatrice sur la France qu'il sait au croisement de son destin. Partant d'une analyse des événements de Mai 68, il offre une série de chapitres thématiques (sur le gouvernement et les institutions, le crépuscule du marxisme, l'économie, la politique sociale, la société moderne...) avant de conclure par un manifeste volontariste mais lucide face à l'érosion annoncée des libertés fondamentales, corollaire d'une souveraineté individuelle sans tabous, et fondamentalement égoïste, dont il redoute l'avènement.
Une édition critique de référence préfacée par Éric Roussel, le meilleur biographe de Georges Pompidou. -
Un demi-siècle de la vie intime, amoureuse, familiale et politique du successeur de De Gaulle.
Tout au long de sa vie, Georges Pompidou a observé une extrême pudeur, s'attachant à ne jamais extérioriser ses états d'âme. Régulièrement, cet homme de l'écrit s'est pourtant confié à divers correspondants, a pris des notes en forme de " choses vues ", brossé enfin, à la fin de sa vie, des portraits des principaux acteurs de la vie publique, en particulier le général de Gaulle, François Mitterrand et Jacques Chaban-Delmas. L'ensemble de ces écrits, réunis par son fils, le professeur Alain Pompidou, compose un document exceptionnel, unique, passionnant, qui éclaire une personnalité complexe et secrète. À travers ses lettres à son ami Robert Pujol, on suit par exemple l'évolution intellectuelle et politique du jeune agrégé normalien, du socialisme au gaullisme. D'autres documents mettent en lumière son rôle dans les négociations secrètes avec le FLN algérien, l'évolution de ses relations avec le Général, les conditions dans lesquelles il lui succède un an après les événements de Mai 68. En contrepoint apparaît aussi son courage face à la maladie qui l'emporta en 1974, après cinq ans à la tête de l'État.
Se dévoile enfin un homme d'une finesse d'esprit incomparable, conscient de ses responsabilités et des bouleversements de notre société. -
" Des secrets, il n'y en avait pas pour vous. Voici que, grâce à vous, il n'y en a plus pour le public. " (De Gaulle)
Parue en 1967 et immense succès public avec plus de 120 000 exemplaires vendus, La Tragédie du Général est considérée comme l'ouvrage de référence de Raymond Tournoux.
De lui, Edgar Faure disait qu'il avait " créé un genre historique nouveau ". Pour André Passeron, Tournoux était l'" historien du secret ". Lui succédant à l'Institut de France, Alain Peyrefitte écrira : " On ne peut parler de Tournoux sans parler de De Gaulle. Le meilleur de ce qu'il a écrit emprunte son intensité à cet homme qu'il a su comprendre si intensément. "
La Tragédie du Général se base sur des entretiens personnels de l'auteur avec le général de Gaulle. Le récit est ordonné autour des trois étapes de sa vie publique entre 1946 et 1958 : " La longue marche " avec la création du RPF, " La traversée du désert " et enfin son retour au pouvoir avec " La Terre promise ". De Gaulle y apparaît comme un grand tragédien de la politique, alternant phases d'illusion, d'espoir, d'amertume et d'orgueil.
La méthode de Tournoux est basée sur une recherche méticuleuse, sur la vérification et le croisement des meilleures sources (Antoine Pinay, Édouard Daladier, René Coty...).
Portée par l'historien Éric Roussel qui en a rédigé la préface, cette nouvelle édition permet de redécouvrir l'oeuvre d'un journaliste et historien d'exception, à l'occasion du 40e anniversaire de sa mort. -
La biographie référente, enfin disponible en poche.
En juin 1974, Valéry Giscard d'Estaing (1926-2020), longtemps ministre des Finances du général de Gaulle et de Georges Pompidou, entrait à l'Élysée. Élu sur sa seule image, sans le soutien d'un parti fort, celui qui était alors le plus jeune président de l'histoire de la République n'allait pas tarder à surprendre. Le début de son septennat fut marqué par des réformes de société fondamentales ; la France n'avait pas connu de tels changements depuis la Libération. Puis vint le temps des difficultés qui expliquent en partie sa défaite lors des élections de mai 1981.
Presque un demi-siècle après le scrutin de 1974, Valéry Giscard d'Estaing s'est longuement confié à Éric Roussel et lui a ouvert ses archives. D'où le caractère singulier de cet ouvrage qui, bénéficiant d'autres témoignages et de l'accès à de nombreux documents inédits, cerne la personnalité complexe d'un traditionaliste libéral et réformiste, artisan d'une mutation profonde de la société française. -
Prix Renaudot poche 2020.
Cinquante ans après sa mort, le général de Gaulle reste une figure légendaire. Éric Roussel confronte cette légende à la vérité d'une vie et d'un homme, avec une volonté de précision et d'équilibre qui fait de cette biographie une référence.
La mort du général de Gaulle, le 9 novembre 1970, a marqué non seulement la fin d'une époque, selon l'expression consacrée, mais une césure encore plus profonde. Après lui, on ne voyait plus alors sur la scène que des personnages de moindre stature et rien n'indiquait qu'il pût en être autrement dans un avenir prévisible. Cinquante ans plus tard, ce constat désenchanté se vérifie. C'est pourquoi sans doute la vie du Général, ses faits et gestes éveillent aujourd'hui une irrépressible nostalgie ; pourquoi également son oeuvre fait l'objet d'une approbation presque unanime, sans qu'on sache toujours si les éloges s'adressent au style ou à une action conduite selon des principes définis de longue date. Le temps est donc venu d'une vision plus précise et plus équilibrée. Telle est l'ambition d'Éric Roussel.
La légende ne perd pas toujours à être confrontée à l'Histoire. Ce grand livre montre même que, parfois, elle y gagne.
Prix Renaudot poche 2020. -
François Mitterrand ; de l'intime au politique
Eric Roussel
- Perrin
- Tempus
- 22 Avril 2021
- 9782262080891
Cette biographie renommée de François Mitterrand éclaire son exceptionnel parcours par de nombreuses archives, tant françaises qu'étrangères, des témoignages inédits, jusqu'à ses successeurs, et plusieurs correspondances privées ignorées. Éric Roussel montre notamment comment les épreuves de la guerre et une déception sentimentale dévastatrice ont façonné le caractère du futur président de la République, le préparant ainsi à son incroyable destin. Il parvient à jeter un jour nouveau sur l'ensemble de la carrière du "sphinx", plaçant au centre l'intime avant la politique.
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Jean Monnet et Charles de Gaulle : Destins croisés, oppositions et héritages
Collectif
- Presse Universitaire de Rennes
- Histoire
- 14 Novembre 2024
- 9782753597839
Personnalités contrastées et souvent opposées, Jean Monnet et Charles de Gaulle ont tous deux joué un rôle déterminant dans la politique internationale de la France, dans la construction européenne et dans les relations transatlantiques de 1940 et 1970. Quand l'un glorifiait la France et le génie national, l'autre pensait que la seule voie possible pour les vieilles nations européennes était l'union au prix de transferts partiels de souveraineté. Alliés lorsqu'il s'est agi de résister à l'Allemagne nazie en 1940, de moderniser la France par la planification à la sortie de la guerre, ou de réconcilier les ennemis d'hier, les deux hommes se sont opposés, parfois violemment, sur la forme à donner à l'Europe unie et sur les relations à établir avec le Royaume-Uni et les États-Unis. Soixante ans plus tard, ces oppositions restent aujourd'hui d'une étonnante actualité.
L'ouvrage ne vise ni à opposer les deux figures ni à les réconcilier, mais à explorer les oppositions et interactions de ces deux personnalités françaises exceptionnelles au service d'une réflexion sur la place de l'Europe dans le monde aujourd'hui.
Avec le soutien et sous l'égide de l'Institut Jean Monnet (Paris), avec le soutien du laboratoire SIRICE, de Sorbonne Université et de la Fondation Jean Monnet pour l'Europe de Lausanne -
Portraits, anecdotes et choses vues?: Éric Roussel nous fait entrer dans l'intimité des monstres politiques du monde d'avant.
Depuis plus de quarante ans, Éric Roussel tente de décrypter l'histoire contemporaine, notamment à travers les biographies des principaux hommes d'État du xxe siècle?: de Gaulle, Mitterrand, Pompidou, Mendès France, Giscard d'Estaing... Soit le monde d'avant, bousculé par les réseaux sociaux et l'irruption de nouvelles figures. C'est l'envers du décor qu'il évoque ici, tout ce qui n'a pas pu prendre place dans ses précédents livres?: des rencontres parfois insolites, des choses vues, étonnantes ou cocasses, des impressions prises sur le vif. Les grands acteurs d'hier ressurgissent?; mais vus sous un angle inédit, avec la liberté que permet le recul.
En contrepoint se dessinent les contours d'un pays qui n'en finit pas de chercher sa voie depuis la grande épreuve de 1940, et depuis cet autre choc révélateur que fut la décolonisation. Un pays qui brûle souvent ce qu'il vient d'adorer, qui rêve d'un passé glorieux, et qui entretient le culte des grands hommes qu'il a souvent congédiés, mais qu'il ne supporterait plus. -
Tout le monde connaît son nom. Celui d'un résistant de la première heure devenu une figure, puis un héros de la France libre. Mais l'histoire de Pierre Brossolette restait à découvrir. Grâce aux papiers de famille confiés par ses deux enfants, à des sources inédites trouvées dans les archives françaises et britanniques, et même à un témoignage imprévu sur les dernières heures de Brossolette, Éric Roussel a écrit la biographie d'un homme libre. Avec empathie, mais sans statufier son personnage. On apprend ainsi beaucoup sur l'opposition de Brossolette aux accords de Munich, sa hantise de la guerre confortée par des jugements au scalpel sur la classe politique des années 1930, sa lucidité prophétique au sujet de l'Union soviétique. Eric Roussel suit les pérégrinations de ce combattant de l'ombre, du réseau du musée de l'Homme jusqu'à Londres où il va s'acharner à réunir autour du général de Gaulle toutes les familles spirituelles et politiques. On mesure ce que la disparition tragique, en 1944, de Pierre Brossolette a coûté à la France de la reconstruction.
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La mort du général de Gaulle, le 9 novembre 1970, a marqué non seulement la fin d'une époque, selon l'expression consacrée, mais une césure encore plus profonde. Après lui, on ne voyait plus alors sur la scène que des personnages de moindre stature et rien n'indiquait qu'il pût en être autrement dans un avenir prévisible. Une trentaine d'années plus tard, ce constat désenchanté se vérifie. C'est pourquoi sans doute la vie du Général, ses faits et gestes éveillent aujourd'hui une irrépressible nostalgie ; pourquoi également son oeuvre fait l'objet d'une approbation presque unanime, sans qu'on sache toujours si les éloges s'adressent au style ou à une action conduite selon des principes définis de longue date. Le temps est donc venu d'une vision plus précise et plus équilibrée. Telle est l'ambition d'Eric Roussel. Cette biographie est d'autant plus opportune que de très nombreux fonds d'archives, en France et à l'étranger, se sont ouverts récemment, qu'il a su exploiter avec beaucoup de flair et de clairvoyance. Des interprétations communément acceptées se trouvent mises en cause ; et bien des épisodes sont éclairés d'un jour nouveau par des pièces inédites, d'autant plus irréfutables qu'elles sont, pour certaines d'entre elles, de la main du Général. Il en va ainsi, par exemple, des débuts de la France Libre.
« C'est l'histoire d'un bluff qui a réussi », disait-il. De nouveaux documents l'attestent, sans diminuer l'homme qui a sut dire non, ce « rêveur réaliste », comme l'appelait Romain Gary. Mais de Gaulle ne prend toute sa dimension que si on le replace, comme le fait Eric Roussel, dans une perspective historique. Avec le recul, il apparaît comme un résumé et comme un aboutissement de tout le passé national. Plus proche assurément de Richelieu, de Louis XIV, de Napoléon ou de Clemenceau que d' Henri IV, il est le type même de ces personnages, à présent disparus, entièrement dévoués à la grandeur de la nation et fervents de la raison d'Etat. « La vérité du général de Gaulle est dans sa légende », a dit Alain Peyrefitte. La légende ne perd pas toujours à être confrontée à l'Histoire. Ce livre montre même que, parfois, elle y gagne.
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"Il y a un demi-siècle, Charles de Gaulle disparaissait, foudroyé comme un chêne. Et depuis lors, sa légende n'a cessé de grandir jusqu'à réaliser une forme d'unanimité autour de son personnage. L'"archipel français", fracturé et doutant de son avenir, l'exalte, comme pour se prémunir contre le mauvais sort. Mais sait-on vraiment qui est ce géant ? Après avoir écrit sa vie, l'envie m'est venue de revisiter ce monument français.
Chemin faisant, je me suis attardé sur quelques séquences. Quelle était la personnalité profonde de l'homme du 18 Juin ? Quelles influences subit-il ? Comment s'en évada-t-il ? Quels furent ses plus grandes réussites, ses déceptions, ses échecs aussi ? En quoi fut-il enfin non seulement un héros de légende mais un grand homme d'Etat ? Telles sont les ambitions de ce livre dont le projet est de faire mieux apparaître les raisons pour lesquelles de Gaulle fut unique, immense et quelquefois prophétique".
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Le naufrage (16 juin 1940)
Eric Roussel
- Gallimard
- Les Journees Qui Ont Fait La France
- 15 Octobre 2009
- 9782070734948
Étrange théâtre, ce 16 juin 1940, que la ville de Bordeaux devenue la capitale improvisée d'une France déjà largement envahie par les troupes hitlériennes : trois conseils de ministres en vingt-quatre heures, présidés par deux chefs de gouvernement successifs, Paul Reynaud et le maréchal Pétain, l'un à bout de résistance, l'autre usé par l'âge et décidé à arrêter les combats. Un monde s'écroule au milieu d'un immense exode et d'un chaos indescriptible. Une république se meurt dans une indifférence quasi générale.
Ce moment dramatique, écrit Éric Roussel, marque la vraie rupture de 1940, non seulement parce que tout un pays bascule alors dans l'inconnu, mais surtout parce que cette journée révèle, en miroir, les causes immédiates et lointaines, politiques autant qu'intellectuelles, culturelles et morales, d'une défaite qui, au fond, n'est pas si étrange. Récit d'un naufrage prévisible, ce livre interroge également à frais nouveaux les failles méconnues et les faiblesses parfois insoupçonnées de cette IIIe République finissante qui va expirer à Bordeaux dans le tumulte, l'incertitude et, pour beaucoup, l'inconscience de la partie terrible qui se joue alors ; il retrouve les grands protagonistes de ce drame et d'autres visages moins connus ; il en restitue les opinions, les engagements, les passions, les arrière-pensées... Mais dans ce chapitre si sombre on entrevoit aussi, portés par une prescience et une détermination inespérées, les germes d'une régénération politique nationale et d'une configuration inédite des rapports entre les peuples européens : le 16 juin aura été l'école de deux hommes aussi exceptionnels que différents, Charles de Gaulle et Jean Monnet.
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Dire la vérité ; causeries du samedi
Pierre Mendès france, Eric Roussel
- Tallandier
- Texto
- 4 Octobre 2007
- 9782847344585
«-L'objet principal de cette allocution est de vous dire mon intention de m'adresser régulièrement à vous, pour vous parler en toute simplicité, comme ce soir, et vous tenir au courant de ce que fait et de ce que pense le gouvernement qui est votre gouvernement. » En juin 1954, à peine investi président du Conseil Pierre Mendès France ouvre par ces mots la première d'une série d'allocutions radiodiffusées au peuple français. Ces Causeries du samedi soir seront diffusées à vingt-six reprises jusqu'à la chute de Mendès en janvier 1955. Elles répondent à la nécessité de contourner les jeux parlementaires de la IVe République en prenant à témoin l'opinion, mais plus encore à la volonté, sans doute inspirée des fameux discours de guerre de Churchill, d'établir un lien direct avec le peuple : « C'est à nous de fatiguer le doute du peuple par la persévérance de notre dévouement. » Assisté d'une équipe de choc (Georges Boris, Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Jean-Jacques Servan-Schreiber, Simon Nora...), Mendès France instille à ces textes sa marque, ses idées, son style épuré, sa sincérité et son extraordinaire talent de pédagogue. Chaque semaine, il expose l'avancement des négociations sur l'Indochine, il aborde les difficultés en Tunisie et en Algérie, il donne aux Français leurs premières leçons d'économie politique, il renouvelle sa foi dans la jeunesse et le peuple. Les Causeries du samedi sont, juge alors Mauriac, « une parole humaine en politique ».
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Entré dans la légende le 18 juin 1940 en appelant les Français à dire non à la fatalité, Charles de Gaulle (1890-1970) est un des géants de notre Histoire. Fondateur de la Ve République, il a laissé au pays des institutions toujours en place et marqué notre politique étrangère d'actes fondamentaux. Voici l'épopée vraie de cet homme exceptionnel, le type même de ces grands personnages à présent disparus, totalement dévoués à la grandeur de la Nation et fervents défenseurs de la raison d'Etat.
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La mort du général de Gaulle, le 9 novembre 1970, a marqué non seulement la fin d'une époque, selon l'expression consacrée, mais une césure encore plus profonde. Après lui, on ne voyait plus alors sur la scène que des personnages de moindre stature et rien n'indiquait qu'il pût en être autrement dans un avenir prévisible. Une trentaine d'années plus tard, ce constat désenchanté se vérifie. C'est pourquoi sans doute la vie du Général, ses faits et gestes éveillent aujourd'hui une irrépressible nostalgie ; pourquoi également son oeuvre fait l'objet d'une approbation presque unanime, sans qu'on sache toujours si les éloges s'adressent au style ou à une action conduite selon des principes définis de longue date. Le temps est donc venu d'une vision plus précise et plus équilibrée. Telle est l'ambition d'Eric Roussel. Cette biographie est d'autant plus opportune que de très nombreux fonds d'archives, en France et à l'étranger, se sont ouverts récemment, qu'il a su exploiter avec beaucoup de flair et de clairvoyance. Des interprétations communément acceptées se trouvent mises en cause ; et bien des épisodes sont éclairés d'un jour nouveau par des pièces inédites, d'autant plus irréfutables qu'elles sont, pour certaines d'entre elles, de la main du Général. Il en va ainsi, par exemple, des débuts de la France Libre.
« C'est l'histoire d'un bluff qui a réussi », disait-il. De nouveaux documents l'attestent, sans diminuer l'homme qui a sut dire non, ce « rêveur réaliste », comme l'appelait Romain Gary. Mais de Gaulle ne prend toute sa dimension que si on le replace, comme le fait Eric Roussel, dans une perspective historique. Avec le recul, il apparaît comme un résumé et comme un aboutissement de tout le passé national. Plus proche assurément de Richelieu, de Louis XIV, de Napoléon ou de Clemenceau que d' Henri IV, il est le type même de ces personnages, à présent disparus, entièrement dévoués à la grandeur de la nation et fervents de la raison d'Etat. « La vérité du général de Gaulle est dans sa légende », a dit Alain Peyrefitte. La légende ne perd pas toujours à être confrontée à l'Histoire. Ce livre montre même que parfois, elle y gagne.
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Simon Nora, une volonté modernisatrice
Robert Frank, Jean-Noël Jeanneney, Eric Roussel
- CNRS
- 3 Mars 2016
- 9782271080028
Homme de courage et de conviction, esprit volontaire et visionnaire, Simon Nora (1921-2006) fut l'un des principaux acteurs de la modernisation française. Résistant à vingt ans, énarque à vingt-cinq, il fut l'un des proches collaborateurs de Pierre Mendès France puis de Jacques Chaban-Delmas quand celui-ci, Premier ministre, mit en oeuvre son projet de « nouvelle société » en 1969. Cofondateur de L'Express dans les années cinquante, directeur général du groupe Hachette, puis directeur de l'ENA, Simon Nora est également l'auteur de plusieurs rapports dont celui sur les entreprises publiques (1967) et le fameux rapport sur l'informatisation de la société française, en collaboration avec Alain Minc (1978). Évoquer le parcours de Simon Nora, c'est revisiter un paysage politique et intellectuel qui reste la toile de fond des débats d'aujourd'hui.
Le présent ouvrage reprend les interventions de l'hommage rendu à Simon Nora aux lendemains de sa mort, en 2006, à la Bibliothèque nationale de France à l'initiative et sous la présidence de Jean-Noël Jeanneney ; ainsi que celles d'un colloque en 2013 à l'Institut d'Études Politiques de Paris dans le cadre de l'Institut Pierre Mendès France, sous la présidence d'Éric Roussel et avec le concours de Robert Frank, président de son comité scientifique.
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La politique soumise à l'intelligence ; correspondances croisées (1953-1981)
Eric Roussel
- Robert Laffont
- 20 Octobre 2011
- 9782221123270
Correspondances croisées (1953 - 1981) : Françoise GIROUD, Pierre MENDES France, Jean-Jacques SERVAN-SCHREIBER.
Présenté par Éric ROUSSEL.
Cette correspondance s'ouvre sur la séquence " Pierre Mendès France au pouvoir " : sept mois et dix-sept jours, de juin 1954 à février 1955. Les protagonistes viennent de se rencontrer et de se réunir dans la perspective du lancement de L'Express, créé spécifiquement pour porter Mendès France au pouvoir. Durant cette période, Françoise Giroud et Jean-Jacques Servan-Schreiber, conseillers du nouveau président du Conseil (sans occuper de postes officiels), plaident en faveur d'une action novatrice et résolue, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Ils s'opposent notamment au ministre des Finances, Edgar Faure, jugé par eux trop traditionaliste et laxiste. Cette partie de la correspondance fait clairement apparaître ce qui n'était jusqu'à présent que supposé, à savoir la grande influence de Françoise Giroud et de Jean-Jacques Servan-Schreiber dans les coulisses du pouvoir.
Après la chute de Mendès France en février 1955, Françoise Giroud et Jean-Jacques Servan-Schreiber sont associés à la rénovation du Parti radical entreprise par l'ancien président du Conseil. Mais très vite, c'est leur unité de vues sur la question algérienne qui les réunit. Tous trois se montrent partisans d'une politique généreuse et libérale, seule susceptible, selon eux, de rallier les Algériens à la France. Une ligne qui est aussi celle d'une grande plume de l'hebdomadaire : François Mauriac. Les trois protagonistes font évidemment bloc en 1956 quant, à la suite d'une mesure décidée par le gouvernement, Jean-Jacques Servan-Schreiber est rappelé en tant que réserviste en Algérie. À Mendès France, en qui il voit une sorte de père spirituel, Jean-Jacques Servan-Schreiber confie ses plus intimes pensées, son dégoût de ce qu'il est amené à voir sur le terrain, ses espoirs enfin.
En mai 1958, lorsque le général de Gaulle revient au pouvoir, Mendès France et ses deux amis se montrent hostiles aux moyens utilisés par les partisans du Général pour favoriser son retour aux affaires. Mais, au fil de la Ve République, cet accord se fissurera. En rupture claire avec la gauche au moment de son ralliement à Valéry Giscard d'Estaing en 1974, Jean-Jacques Servan-Schreiber ne cessera de s'éloigner de Mendès France, fidèle quant à lui à ses idées de toujours. L'amitié de Pierre Mendès France et de Françoise Giroud sera, elle, mise à rude épreuve quand, dans son livre Si je mens, la grande journaliste affirmera avoir inspiré les décisions les plus spectaculaires de Mendès France lors de son passage au pouvoir. Une fin un peu mélancolique qui ne peut néanmoins faire oublier l'ardeur et la noblesse des combats communs des années 1950.
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Parce qu'il y a, en moyenne, plus de cervelle dans deux têtes que sous un bonnet et que l'épaisseur d'une génération les sépare, donc les unit, l'historien et le journaliste Pierre Chaunu et Eric Roussel ont additionné leurs expériences. Le système médiatique, comme toute médaille, a son revers. Parce qu'il ne les prend pas en compte, il étouffe tout ce qui donne son sens à la vie, ce qui requiert souffle et continuité. Ils ont donc pensé charger le débat politique de quelques propositions de survie ; celles que les programmes oublient et que les hommes au pouvoir laissent dans leurs cartons parce que "ce n'est pas le moment". Pour que l'alternance réussisse, il faut changer de cap, assumer notre histoire, redonner des chances à ceux qui croient en la vie, regarder en face de douloureuses réalités comme la délinquance, l'immigration, l'éclatement des structures familiales. Sur ces sujets et bien d'autres. Pierre Chaunu et Eric Roussel apportent des réponses concrètes qui surprendront.
Professeur à l'université de Paris IV. Pierre Chaunu est l'un des représentants les plus célèbres de l'Ecole Historique française. Auteur de nombreux ouvrages classiques sur la civilisation de l'Europe des Lumières, l'économie, la mort, il est membre de l'Institut (Académie des sciences morales et politiques).
Né en 1951, docteur en droit, licencié ès lettres, Eric Roussel est journaliste et écrivain. Collaborateur du Figaro, il a publié en 1984 une biographie de Georges Pompidou qui a connu un très grand succès.
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Pierre Mendès France (1907-1982) est, avec le général de Gaulle, le seul grand acteur de la vie publique qui, dans la seconde moitié du XX? siècle, a suscité un mythe. Sa trace dans l'Histoire ne se limite pas à son bref passage au pouvoir de juin 1954 à février 1955, sept mois et dix-sept jours marqués par le règlement de la guerre d'Indochine et le début du processus d'indépendance de la Tunisie. Le rayonnement et l'influence de cet homme de gauche réaliste se sont exercés bien au-delà de sa famille politique d'origine. Pour plusieurs générations de hauts fonctionnaires, de cadres dirigeants, d'intellectuels et de citoyens anonymes, Mendès France a été une référence morale. Si de Gaulle avait une certaine idée de la France, lui incarnait une certaine idée de la République, avec pour principes le souci du bien commun, le respect de l'adversaire, la volonté de dire toujours la vérité. S'écartant d'une légende simplificatrice, Éric Roussel est parti à la recherche de cet homme courageux, complexe, attachant, quelquefois paradoxal. De ses débuts de jeune élu radical en Normandie à ses relations passionnelles avec de Gaulle et compliquées avec François Mitterrand, maints épisodes que l'on croyait connus apparaissent sous un jour nouveau, tandis que se révèle un être sensible, très marqué par le procès inique que lui intenta le régime de Vichy, et plus d'une fois en proie au doute. Fondé sur une vaste enquête dans les archives françaises et étrangères, les témoignages de proches de Mendès France et ses écrits inédits les plus intimes, ce livre éclaire un destin d'exception profondément ancré dans la mémoire nationale.
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Peu de personnalités contemporaines suscitent des réactions aussi contrastées que Nicolas Sarkozy. On l'aime sans mesure. On le déteste avec une égale outrance. Éric Roussel a essayé pour sa part de le saisir dans sa vérité. À l'époque où l'ancien président de la République était en retrait de la vie politique, il l'a rencontré à plusieurs reprises pour évoquer les moments forts de son quinquennat, ceux durant lesquels il dut affronter l'adversité, souvent seul contre tous. Avec la liberté de ton qu'on lui connaît, Nicolas Sarkozy a égrené ses souvenirs, revenant en particulier sur ses rencontres avec les principaux dirigeants de la scène internationale : Vladimir Poutine, Angela Merkel, Barack Obama, entre autres.
À partir de ces conversations, Éric Roussel trace le portrait en creux d'un homme souvent déroutant, qui aime casser les codes, provoquer, voire choquer, et ne se réalise pleinement que dans les heures de grande intensité : crise de la Géorgie et bourrasque monétaire de 2008, crise de la dette grecque...
Nourri de confidences, ce livre, le premier sur Nicolas Sarkozy écrit par un historien, révèle un personnage hors normes, difficile à situer dans les traditions politiques de la France, parfois en porte à faux par rapport à son électorat et dont le tempérament comme le comportement s'accommodent plus des temps agités que du calme plat.