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anne collongues
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L'instant vertical
Anne Collongues, Patrick Devreux
- Esperluète Éditions
- Cahiers
- 17 Mars 2023
- 9782359841695
S'éloigner du départ et de la route goudronnée.
Tout au long du livre, il s'agit de restituer l'expérience sensorielle d'une promenade et du lien ténu qui se crée entre les marcheurs.
Car ils sont deux, reliés par la marche et la nature qu'ils traversent. En silence, ils progressent, pas à pas, page à page, fragment après fragment. Le rythme des pas s'imprime au rythme de lecture, le temps se matérialise, devient concret, une forme de lenteur se déploie. La marche les rapproche ou les éloigne, et fait poindre quelque chose de sourd, de non-dit qui perd petit à petit de son importance au fil de leur progression.
Ce livre s'inscrit dans le temps. Il se vit comme une expérience : celle d'offrir à chaque pensée (ou impression) un espace où éclore et se prolonger sans être aussitôt chassée par une autre. Celle aussi de ne pas tout dire, dans l'immédiateté du moment. Une forme de retenue à contre-courant des injonctions de notre monde.
À l'écriture précise et ciselée d'Anne Collongues répondent les dessins envoûtants de Patrick Devreux. Ancrés dans le présent, les deux expressions nous plongent dans une expérience sensible qui nous invite à la prolonger. -
Par un soir ordinaire, un RER file vers le nord-ouest de la banlieue parisienne. L'une des voitures réunit sept passagers, autant d'existences qui deviennent peu à peu familières et bientôt très proches, par la beauté banale de leurs vies minuscules, par l'émotion qui naîtra de la modification que, pour chacun, le trajet va susciter.
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Le gant
Anne Collongues, Patrick Devreux
- Esperluète Éditions
- En Toutes Lettres
- 9 Mars 2018
- 9782359840902
Agenouillée devant une porte d'immeuble, elle sort un à un tous les objets de son sac tandis que les gens se dirigent vers on ne sait où d'un pas qui semble fuir quelque chose qui les talonne.
On ne lui prête pas attention.
Elle préfèrerait perdre sa carte d'identité, ses clés, son passeport, sa carte de crédit, tout ce qui se copie à l'identique en quelques formalités pénibles, plutôt que ça.
L'inventaire est presque terminé, ses affaires sont étalées par terre, mouillées - tant pis - elle retourne son sac : barrettes, médicaments, stylo, poussière, c'est tout, le sac est vide, quelque chose en elle se fige, elle n'a qu'un gant.
Ce n'est pas possible.
Dans un Paris sombre et pluvieux, la perte d'un gant entraîne une femme à retraverser la ville à rebours de sa journée. Cette recherche dans la nuit devient peu à peu une errance où surgissent des souvenirs liés aux lieux et à ce gant manquant qui cristallise un choix non-résolu et l'enjeu d'un changement de vie.
L'écriture d'Anne Collongues suit les méandres des pensées de cette femme. Tel un long monologue intérieur, les souvenirs affleurent au fil de ses déambulations dans la ville.
Les encres de Patrick Devreux accompagnent l'errance de la jeune fille, en créant une atmosphère sombre, où la réalité et les souvenirs se fondent dans l'obscurité, passants et souvenirs fugaces se transforment en ombres.
Une errance moderne dans la ville et dans les souvenirs. -
Le poids de la neige quand elle tombe
Anne Collongues
- La Passe Du Vent
- 5 Décembre 2018
- 9782845623309
« Ce texte a été imaginé et écrit à la Maison forte de Hautetour de Saint-Gervais-les-Bains où j'ai eu la chance d'être en résidence en février, avril et juin 2018. Les images qui figurent dans le livre proviennent des archives de la Maison forte de Hautetour. Ce sont elles qui ont inspiré cette fiction ». Extrait : Voilà trois jours que je fouille, nettoie, range, trie toutes ces choses restées des années ensevelies, trois jours que je suis devenue une sorte d'archéologue et qu'au milieu du garage j'exhume des vestiges de vieux cartons de supermarché. Il me faut parfois un certain temps pour identifier tel objet bizarre, associer un bout de plastique à son usage ou un bibelot que je ne reconnais pas à une époque. C'est un vrai travail de fourmi dont j'aurais dû m'occuper plus tôt, je le sais. Combien de fois ces dernières semaines me suis-je levée en me disant, aujourd'hui je m'y mets, je vide le garage, pour finalement me défiler, découragée par l'ampleur de la tâche ? Chaque fois j'ai trouvé un prétexte pour remettre cette corvée à plus tard mais je n'étais pas dupe, je savais bien qu'arriverait le moment où je n'aurais plus le choix et qu'au fond je l'attendais sans me l'avouer. Il a fini par arriver. La date du déménagement approche, c'est samedi que le camion vient. [...]
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Un vagabondage photographique et littéraire pour découvrir Tel Aviv.