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alexandre vialatte
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Franz Kafka connut d'abord Milena comme traductrice : elle établissait la version tchèque de quelques-unes de ses proses courtes. Ces relations se transformèrent en une liaison passionnée dont les lettres permettent de suivre le progrès. Cette passion ne dura qu'un instant, elle tient en quelques mois à peine.Les lettres racontent d'un bout à l'autre ce roman d'amour, orgie de désespoir et de félicité, de mortification et d'humiliation. Car quelle qu'ait pu être la fréquence de leurs rencontres, leurs amours restent essentiellement épistolaires comme celles de Werther ou de Kierkegaard.Milena est morte vingt ans après Kafka, dans le camp de concentration de Ravensbrück.
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La prose à la fois précise et bon enfant d'Alexandre Vialatte, son intérêt pour tout ce qui respire, marche, nage ou vole, ses passions d'entomologiste et son amour de la zoologie concouraient à la réunion de ces textes. Quant aux illustrations d'Honoré, elles apportent un humour subtil et répondent comme un véritable contrepoint aux textes de Vialatte.
La prose à la fois précise et bon enfant d'Alexandre Vialatte, son intérêt pour tout ce qui respire, marche, nage ou vole, ses passions d'entomologiste et son amour de la zoologie, et surtout les nouvelles " grandes et magnifiques " qu'il ne cesse de nous donner de l'homme " depuis la plus haute antiquité ", tout concourait à la réunion de ces textes, pour la plupart issus du journal auvergnat
La Montagne. Quant aux illustrations d'Honoré, qui allient les grandes masses noires qui semblent des gravures sur bois à la précision de la technique des " encres ", elles apportent un humour subtil et répondent comme un véritable contrepoint aux textes de Vialatte. -
En 1933, Gottfried Benn se déclare en faveur du national-socialisme. Double vie, oeuvre protéiforme - à la croisée de l'autobiographie, de l'essai, de la poésie... - affronte cette prise de position.
Ses recherches le mènent à se pencher sur les origines de la création, sur l'âme allemande et sur sa propre vie de poète et de médecin, le premier tirant son esthétique littéraire des séances de dissection du second. Intransigeant quant à l'échec de son prophétisme politique, il met à jour la dualité entre action et pensée, la scission entre vie et esprit, l'ambivalence du langage.
Humaniste à la lucidité clinique, Benn met sa vie et son oeuvre sur une table d'autopsie.
Dans cette tentative de se saisir sans fard, l'auteur comme le lecteur feront face à leur propre duplicité. -
Les fruits du Congo, c'est une affiche. Elle représente une magnifique négresse qui porte des citrons d'or. Les collégiens d'une ville d'Auvergne rêvent devant cette affiche qui symbolise pour eux l'aventure et l'extrême poésie de l'existence. Qu'est-ce que l'adolescence ? Telle est la question à laquelle Alexandre Vialatte répond avec ce grand roman qui décrit aussi toute une ville de province avec ses kermesses, son assassin, son docteur, son lycée, son square.
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La grande saga du « Zola yiddish ».
Dans la communauté juive de Saint-Pétersbourg, on ne parle que du mariage de Zakhari Mirkin, fils d'un riche industriel, avec la fille d'un grand avocat. Mais Zakhari ne se plaît pas dans son milieu d'origine. Il se rapproche des juifs malheureux, en butte à l'administration tsariste, dont il aime la foi vibrante, les espérances et le goût de la vie.
Schalom Asch est l'un des plus grands écrivains yiddish du XXe siècle. Son préfacier, Stefan Zweig, est encore celui qui en parle le mieux : « Nombreux sont ses romans qui portent la marque du génie, mais aucune de ses oeuvres ne possède l'élan, l'ampleur et la puissance de sa «trilogie russe» (Pétersbourg, Varsovie, Moscou). Ce sont surtout des destins juifs que Schalom Asch y peint, car c'est dans le coeur juif qu'il entend le mieux battre le coeur du monde ; mais comme ses personnages appartiennent aux milieux les plus divers, grands financiers d'avantguerre, étudiants, révolutionnaires, pauvres et riches, héros ou médiocres, ce livre représente une espèce d'univers qui reflète les innombrables événements russes dans ses facettes multiples. » Le premier tome de cette formidable fresque (1929-1931), primitivement intitulée Avant le déluge, donne notamment à voir la Révolution russe du point de vue juif.
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Battling le ténébreux ou la mue périlleuse
Alexandre Vialatte
- Gallimard
- L'Imaginaire
- 21 Septembre 1982
- 9782070213627
«Battling, Battling, nous n'irons plus à Mexico nous prendre à leurs promesses. Nous ne prêterons plus l'oreille aux conseils du ciel de cinq heures, ni aux voix du vent dans le préau. Nous n'agiterons plus sur les murs du parloir l'ombre emphatique de nos petites pélerines. Tu n'invectiveras plus jamais Victor Hugo dans la cour qui sent le tilleul, à l'heure où les chats irrités font le gros dos sur la pleine lune.»
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Chroniques de la montagne Tome 1 : 1952-1961
Alexandre Vialatte
- Bouquins
- 5 Octobre 2000
- 9782221090411
Alexandre vialatte (1901-1971) a longtemps partagé le sort de stendhal : il fut un auteur pour happy few.
Si ses livres ne lui ont pas attiré des lecteurs en grand nombre, ils ont en revanche suscité l'admiration des meilleurs, tel malraux, edmond jaloux ou jean paulhan.
A vingt et un ans, il partit en rhénanie comme traducteur civil dans les bureaux militaires. il restera cinq ans à spire et à mayence. c'est l'époque de la découverte de nietzsche, de thomas mann, de brecht, et surtout de ce grand humoriste kafka, qu'il est le premier à introduire en france.
Mais il dirige aussi la revue rhénane, lancée par le haut-commissaire de la république française dans le but de faire triompher l'idée que le rhin ne sépare pas des voisins mais les unit. rédacteur en chef et journaliste, il invente un genre littéraire, la chronique, qui lui convient si parfaitement qu'il le cultivera avec un bonheur exceptionnel pendant plus d'un demi-siècle.
Ce romancier, ce traducteur est un chroniqueur de génie ayant donné des centaines de textes à des dizaines de périodiques : tantôt compte rendu de spectacle ou de lecture, tantôt récit d'une rencontre, tantôt observation des signes du temps (par exemple, la montée du nazisme en allemagne), tantôt réflexion philosophique.
Il y a des moments oú le spectacle le plus banal peut devenir allégorie oui symbole, disait baudelaire, flâneur par excellence, qui savait tirer de toute chose une moralité amère. tel alexandre vialatte, grand moraliste du xxe siècle. " d'oú sortent toutes ces choses ? d'un film ? de la mémoire ? on erre dans sa mémoire comme dans un vieux musée. on s'égare. sur une petite place oú clignote la lumière d'un restaurant jaunâtre, une statue s'élève sous les tilleuls, qu'on discerne mal dans cette ombre.
On l'éclaire avec une lampe-torche. on retrouve le visage de son meilleur ami. déjà. " par la quantité de ses chroniques, par leur qualité, vialatte s'impose comme un socrate moderne. on trouvera ici, réunies pour la première fois, les 898 chroniques écrites pour la montagne de 1958 à 1971. un tiers n'a jamais été repris en volume.
C'est là un monument qui a la valeur d'un inédit.
Robert kopp.
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" je n'ai jamais le temps de dégorger le vingtième de ce que j'accumule, et plus tard, ce sera trop tard.
" pour répondre à cette urgence, alexandre vialatte (1901-1971) a créé un genre littéraire qu'il a poussé à la perfection : la chronique. depuis sa vingt et unième année et jusqu'à sa mort, il en a composé par centaines, pour la revue rhénane, le crapouillot, l'intransigeant, le moniteur, l'epoque, la nouvelle revue française, la revue hebdomadaire, marie-claire, le journal de l'est, le petit dauphinois et, pendant les dix-huit dernières années de sa vie, pour le grand quotidien auvergnat la montagne.
Ce quotidien lui offre toutes les semaines une demi-colonne ou une colonne entière et lui laisse une totale liberté de parler de ce qu'il veut, à l'exception de la politique. ainsi, tous les dimanches soir, vialatte porte sa copie à la gare de lyon, la dépose au wagon postal du train de vingt-trois heures quinze. en dix-huit ans, ce n'est que deux ou trois fois qu'il a manqué son rendez-vous. et de quoi parle-t-il semaine après semaine ? de tout, de rien.
Tantôt il aborde un roman, tantôt une pièce de théâtre ou un recueil de poèmes, parfois il parle d'une rencontre, évoque un film, se gausse d'une vérité première, approfondit un lieu commun, commente un proverbe. la chronique est l'oeuvre d'un promeneur, d'un flâneur, d'un curieux d'un philosophe. " nous sommes allés cherchant des hommes, comme diogène, pour leur demander des maximes ou des fenêtres sur l'horizon.
" c'est un genre essentiellement poétique, qui peut attraper n'importe quel sujet au vol. même le plus éphémère se trouvera, par la grâce du style, chargé de sens. " une chronique, il faudrait la faire pousser comme une herbe dans les fentes d'un mur, dans les pierres de l'emploi du temps. " vialatte, à sa manière, nous restitue le temps perdu. il appartient à la famille des saint-simon et des proust.
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Pendant un demi-siècle, Alexandre Vialatte a cultivé l'art de la chronique. Ses oeuvres constituent une sorte d'encyclopédie des activités humaines vues au travers du kaléidoscope d'un observateur malicieux qui sait résumer d'une sentence, lapidaire et drôle, le fond de son propos.
Nourri de textes inédits, ce recueil témoigne des différentes formes journalistiques pratiquées par Alexandre Vialatte, des années 1920 à sa mort en 1971. Il apprend son métier en collaborant à La Revue rhénane, en même temps qu'il s'initie à l'Allemagne, découvre Goethe et Kafka, et suit de près l'actualité du pays.
Dans Le Petit Dauphinois, comme dans l'Almanach des quatre saisons, autre florilège de sa fantaisie, Vialatte s'en donne à coeur joie, avec la plume d'un poète, l'imagination d'un conteur, l'humour d'un savant désabusé. Les chroniques cinématographiques parues dans Bel Amour du foyer constituent un volet inattendu de son oeuvre de journaliste. Vialatte s'amuse à y distiller ses conseils et ses opinions sur des films dont il raconte l'histoire à sa manière, toujours singulière et décalée.
Il a aussi tenu pendant près de dix ans une chronique dans Le Spectacle du monde, constituée de promenades littéraires plus que de véritables critiques. Là comme ailleurs, il exprime ses goûts, ses admirations avec une intelligence savoureuse, une virtuosité et une liberté de ton qui n'ont cessé d'enchanter ses innombrables lecteurs et lui valent d'occuper aujourd'hui une place prépondérante dans notre histoire littéraire. -
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L'étourdissant Alexandre Vialatte, qui fut le premier à introduire et traduire en France Kafka, éprouvait pour le grand écrivain autrichien une attraction toute singulière qui lui fit notamment écrire : « Qui fut exactement Kafka ? J'ai toujours cherché à ne pas le connaître, à me le rendre moi-même mystérieux. Pourquoi parler de lui ? Pourquoi lui enlever le prestige de n'être connu que comme auteur d'une oeuvre unique, étrange et géniale ? » On trouvera réunie ici la totalité des essais et articles consacrés par Vialatte à Kafka. À son Kafka.
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Le brigadier Berger, du train des équipages, matricule 2404, est pris dans la tourmente de 1940. Fait prisonnier, astreint à de terribles marches forcées, il devient fou. Passé et présent s'entrechoquent en lui et il n'y comprend plus rien. Mais pour cet homme loyal et fidèle, la pire folie n'est-elle pas celle du monde réel, l'armée vaincue, dispersée, la France occupée? Sa folie à lui n'est que fidélité au passé.
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Un Vialatte inédit, poétique, magique. Ce «cri du canard bleu», prose de 1933 est une envie romanesque laissée à l'état d'esquisse. On y trouve Étienne, qui s'ouvre à la beauté par la voie d'affriolantes affiches où scintillent «Estelle», star des «Ballets féériques». Un Vialatte inédit, poétique, magique. Ce Cri du canard bleu, prose de 1933, est une envie romanesque laissée à l'état d'esquisse. On y trouve Étienne, qui s'ouvre à la beauté par la voie d'affriolantes affiches où scintille « Estelle », star des « Ballets Féeriques ». On trouvera également, au fil du récit, ces ingrédients essentiels au merveilleux vialattien : un missionnaire gothique, un oncle à moustache, un magasin général, caverne d'Ali Baba du surnaturel quotidien, des coffrets à goûter, « une auberge de complainte et de grand vent ». Vialatte transforme, à vue, pour nous, l'Auvergne en terre de féerie. Vialatte, seigneur des anneaux... chinois, dont acte.
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Cette complainte à multiples couplets que nous fredonne cet enfant frivole de Vialatte est un lâcher de senteurs : effluve de l'encre, parfum de l'éponge, odeurs de préau. Son âge d'or est fait de rentrées des classes, d'automnes à recoins mystiques où se troquent de minces secrets enrobés dans du papier d'argent, de pèlerines à l'abri desquelles se trament les contrebandes enchantées de l'enfance.
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La colonie pénitentiaire ; et autres récits
Franz Kafka
- Gallimard
- Du Monde Entier
- 13 Novembre 1948
- 9782070235186
Outre La colonie pénitentiaire, ce recueil contient les quatre récits groupés par Kafka sous le titre Un champion de jeûne et deux textes incomplets, La taupe géante et Le terrier. La colonie pénitentiaire, écrit en 1917, fut publié en 1919. Par son thème, le récit s'apparente au Verdict et au Procès. Mais ici tout tribunal fait défaut, la loi du châtiment règne seule. Les quatre récits d'Un champion de jeûne («Premier chagrin», «Une petite femme», «Un champion de jeûne», «Joséphine la cantatrice») sont les derniers textes écrits par Kafka (1923). Il en corrigeait encore les épreuves la veille de sa mort, le 2 juin 1924.
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Alexandre Vialatte : strips
Alexandre Vialatte, Claude-henri Fournerie, Eric Mouzat
- Editions De De L'Aulne
- 27 Octobre 2021
- 9782492004094
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Vialatte est inextinguible. Il narre par le menu des faits divers piquants à base d'hommes ternes et de chiens savants, de bric-à-brac et d'antiquités tardives. Le monde qui en découle est un grenier dans la rue où la main agrippe ce qu'a promis le rêve éveillé. Pour lors, l'année est un perchoir à étages, une volière chaotique. Pour parler de l'oiseau de malheur ou de la chaisière, il trouve aux êtres des significations inédites, des liens de parenté inattendus. Entrez dans le monde de Vialatte !
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Voici le portrait-robot des douze mois les plus recherchés. Mars, son âme retour du pressing, se risque au-dehors. Il scrute les oiseaux se concocter un nid. Triste Avril, où tout est vrai, sérieux. Mai, le tauromachique, le polygame. Chaleur de Juin, mois où l'on disparaît dans l'épaisseur du sol pour y fuir la canicule, et, plus encore, celle d'Août... Novembre s'orne d'un pharmacien ; Décembre meurt en mer. Janvier, mois en haine, se terre en famille aux confins d'épaisses futaies. Enfin, Février le suit, qui semble mou et erratique. Comme l'huître ou l'apôtre, le mois va par douze.
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Égypte 1938.
L'ombre de Bonaparte traîne encore sur les calendriers-réclames des petits cafés du port d'Alexandrie. Les avenues du Caire mènent droit au désert où les Pyramides battent immobilement la cadence. Par pur esprit de contradiction, les gens écrivent de droite à gauche. L'hiver est chaud, le désert frais. Et vingt nations s'entendent comme des soeurs. Alexandre Vialatte, professeur de français au lycée franco-égyptien d'Héliopolis, y réalise son rêve d'Orient.
Il nous en rapporte ces chroniques, telles des cartes postales, où, comme à son habitude, se mêlent éloquence et cocasserie. Au coin du désert ou quand l'Égypte fait la conquête d'Alexandre.
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Nous la proclamions belle et nous l'aimions d'un amour refoulé.
Nous l'appelions Mata Hari faute de savoir son vrai nom, à cause d'une photographie qui se trouvait dans un magazine et qui était censée lui ressembler et que je n'ai d'ailleurs aucune raison de supposer elle-même ressemblante. Elle pouvait avoir vingt ans. Elle était venue habiter aux vacances le château des Messieurs Bourdier que les propriétaires louaient pour la saison. Nous ne disions pas " le château " comme les gens de la région, mais " la Maison de la Plante du Songe " sous l'influence d'un romancier chinois, car nous aimions tout exotisme et ne vivions que de frissons cosmiques.
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Alexandre Vialatte Le Fluide rouge Il dormait depuis un demi-siècle dans un dossier jauni, ce Fluide rouge, dont le titre parodie les romans d'aventures pour la jeunesse qui firent rêver l'auteur, écolier sage en sarrau noir au temps de Paul d'Ivoi. Ce roman, heureusement porté par la bonne humeur, nous éclaire sur la jeunesse et la genèse de l'écrivain. On y trouve des décors, des personnages et tout un bric-à-brac merveilleux qui l'obséderont tout au long de son oeuvre. Et, déjà, une surabondance de ces métaphores et comparaisons qui n'appartiennent qu'à Alexandre Vialatte.