" Le Bureau des Légendes ", John Le Carré, Kim Philby, Vladimir Poutine... De la guerre froide à aujourd'hui, l'espionnage et les espions occupent une place majeure dans l'imaginaire et la réalité des sociétés modernes.
Plus que jamais, les affaires de renseignement nous fascinent parce qu'elles conjuguent trahison, manipulation et secrets d'Etat - intime et politique.
Pour mon plus grand bonheur, j'enquête, depuis trente ans, sur les grands dossiers d'espionnage contemporains. J'ai eu le privilège de rencontrer, un peu partout dans le monde, maîtres-espions, taupes et officiers traitants.
Ce dictionnaire amoureux est donc une visite guidée et personnelle dans l'univers mystérieux du renseignement - un monde à la fois très codifié et chaotique.
J'entrouvre les portes de la Loubianka, siège de l'ex-KGB, à Moscou, et raconte mon entretien dans une prison de Pennsylvanie avec Aldrich Ames, le plus grand traître de l'histoire américaine.
Je raconte aussi comment la CIA a espionné De Gaulle à l'Elysée ; pourquoi Ian Fleming, le créateur de James Bond, a été un officier de l'Intelligence Service bien plus intéressant que son héros ; l'héroïsme de ce colonel de l'armée polonaise qui a empêché l'apocalypse nucléaire ; l'incroyable manipulation qui a justifié l'invasion de l'Irak ; la vraie carrière d'espion de Poutine ...
...et des dizaines d'autres histoires qui constituent le coeur de ce dictionnaire amoureux.
Parce que l'enfance est la matière dont nous, adultes, sommes tous tissés.
" Nous sommes les premières générations à voir dans l'enfant une personne à part entière et nous ne pouvons plus ignorer que l'enfance est la matière même dont nous, adultes, sommes tissés. Pourquoi cette révolution ? Comment faire face aux bouleversements qu'elle entraîne dans l'éducation ? Quelles approches nouvelles des troubles de l'enfance inspiret-elle aux pédopsychiatres ? Il n'est pas de réponse valide à ces questions sans amour : la théorie est ici inséparable du vécu. Je raconterai donc les échanges poignants, drôles, éclairants qui ont marqué mes consultations et les souvenirs personnels qu'ils ont fait revivre en moi. Je décrirai l'éblouissement de mes rencontres avec les Maîtres qui m'ont formé et ce que je dois à la lecture des grands fondateurs de la psychologie, de la psychanalyse, de la pédopsychiatrie. J'évoquerai les initiatives originales prises, avec des équipes formidables, dans les établissements que j'ai dirigés. Car aucune voie ne doit être négligée pour approcher l'enfance, notre nouvelle frontière. "
« C'est en commençant à écrire ce livre que j'ai compris à quel point mon sujet, que je croyais avoir circonscrit par des années d'études, était en réalité infini.
Je suis tombée dans l'éloquence comme d'autres dans la marmite. Très tôt, j'ai éprouvé le besoin de prendre la parole pour ceux que la société laissait de côté : le temps du journal du lycée est un peu loin, mais je le garde toujours dans un coin de mon coeur, comme le premier qui m'a permis de sortir de l'intimité de mes cahiers de poèmes.
Et puis il y a eu les premiers pas dans mon métier. Mutée il y a dix ans en Seine-Saint-Denis, je ne savais à quoi m'attendre, et j'ai découvert une tout autre éloquence que celle, académique, de mes années de formation.
C'est pourquoi vous trouverez dans ce dictionnaire plusieurs types d'entrées, qui tentent d'illustrer la plasticité de la notion.
Il était difficile de faire l'impasse sur les fondations antiques de l'éloquence, et sur leur résurrection au siècle classique : il faut rendre à César ce qui lui appartient.
Mais à ces entrées académiques répondent aussi les portraits de certains de mes élèves, ou de quelques proches qui incarnent à mes yeux l'un des visages de l'éloquence.
Il y a aussi dans ce livre un peu de notre monde actuel - celui qui fait réfléchir et avancer, pas celui qui périme en même temps que la polémique qu'il a instaurée.
D'autres entrées vous surprendront sans doute, ou vous sembleront à première vue hermétiques et, en l'occurrence, peu éloquentes. Ne les fuyez pas : volontairement mystérieuses, elles sont des portes d'entrée vers d'autres mondes qui vous seront sans doute plus familiers. C'est de cette manière que j'ai à mon tour cherché à gommer les frontières entre les multiples univers de l'éloquence.
Si ce dictionnaire peut apporter quelque chose, pourvu que ce soit cela : faire vaciller quelques certitudes et bousculer quelques a priori pour rendre à l'éloquence la grandeur qui est la sienne - celle du coeur. »
« Ma passion pour le début du XXe siècle s'est éveillée très jeune en écoutant Debussy et Duke Ellington, en regardant Claude Monet et Raoul Dufy, en lisant Alphonse Allais et Maurice Leblanc, puis Apollinaire et les surréalistes...
C'est donc tout naturellement que je me suis plongé dans ce dictionnaire où j'ai voulu souligner la continuité entre Belle Époque et Années folles, telles deux « mi-temps » séparées par le gouffre terrible de la grande guerre. Malgré tout ce qui les oppose, les années 1920 seront, par maints aspects, l'accomplissement de cet esprit moderne qui germait en 1900. On y retrouve souvent les mêmes protagonistes à deux âges de leur vie, tels Guitry, Colette, Ravel, Stravinski, Picasso...
Face à un sujet immense, j'ai privilégié la France comme théâtre emblématique de ce temps où Paris fut le coeur battant du monde artistique. Sans négliger pour autant les riches échanges qui se développèrent avec New York, Vienne, Londres, où se produisaient des évolutions comparables, j'ai tenu à remettre à l'honneur une certaine légèreté française. Enfin, même si la civilisation toute entière est présente avec ses hommes politiques, ses scientifiques, ses expositions universelles ou ses villégiatures, ce sont d'abord les arts qui figurent au coeur de ce panorama : poésie, théâtre, peinture, une place privilégiée revenant par goût personnel à la musique.
Portraits, bons mots, petite et grande histoire se mêlent dans ces pages consacrées à des personnages, mais aussi à des lieux comme le Moulin Rouge et le Chat Noir, à des genres oubliés comme le café-concert, sans oublier les décors des brasseries, gares et jardins publics... Tout ce qui fait que la Belle Époque et les Années Folles sont toujours parmi nous et continuent à faire rêver aux quatre coins du monde. »
Richard Collasse nous plonge dans l'intimité du pays du soleil levant qui satisfera aussi bien les sinophiles que ceux qui ignorent tout de la culture japonaise. L'auteur fournit des clés essentielles pour comprendre les paradoxes qui structurent cette culture hyper moderne dans laquelle les traditions et le rituel occupent une place prépondérante créant ainsi un équilibre subtil donc nous pourrions apprendre tant.
Un texte kaléidoscopique qui nous fait prendre la mesure toute la richesse de la culture japonaise, de sa géographie et son histoire, à sa littérature et son cinéma en passant par la pureté de son design et les prouesses de ses architectes qui ne manquent pas de nous séduire.
Richard Collasse nous invite à chasser nos idées reçues, à dépoussiérer notre mémoire et à tenter de décoder les énigmes de ce pays fascinant. L'auteur partage son point de vue, celui d'un européen qui s'est complétement fondu dans la culture japonaise pour y vivre depuis près de 50 ans en immersion totale, au point d'en parler parfaitement la langue, d'y mener toute sa carrière et d'y avoir fondé une famille.
Difficile d'être « amoureux » de la géopolitique » ! En fait, il s'agit ici d'un dictionnaire libre et subjectif nourri de connaissances historiques. J'ai enrichi par des décennies d'expérience du fonctionnement du monde et des relations entre les puissances, installées ou émergentes. Le dictionnaire aborde les stratégies des acteurs étatiques, économiques, idéologiques, culturels ou sociétaux. Il traite aussi les scénarios dans les domaines géopolitiques, diplomatiques, économiques, commerciaux et écologiques, ainsi que la transformation souhaitable mais difficile de l'Europe, dans un monde où l'Occident a perdu le monopole de la puissance.
Il comporte des portraits des grandes personnalités - César, Alexandre le Grand, Bonaparte, de Gaulle, Staline, Hitler, Mao - du passé lointain ou proche, ou d'aujourd'hui. Les 250 entrées de ce dictionnaire englobent la géopolitique issue du passé, siècles et millénaires dont les effets persistent. Celle du monde d'aujourd'hui : mondialisation, pandémie, flux démographiques, révolution numérique, compétition des puissances. Enfin, les futurs possibles issus des mouvements tectoniques qui secouent les principaux acteurs mondiaux.
Cette ville - celle de mon enfance - a tout eu, tout reçu, tout connu. Des empereurs et des sultans, des personnages de légende, des artistes raffinés, des architectes géniaux, des favorites diaboliques et des marchands d'armes d'une habileté hors du commun. On s'y régale de mets d'une rare finesse, on y hume des senteurs troublantes, on déambule au milieu de bruits jamais entendus, on y vit des passions qu'il vaut mieux taire, et lorsque l'on se trouve sur l'une de ses collines, où que se porte le regard, on a le sentiment d'être au Royaume des royaumes.
Tout, ici, étonne, surprend, émerveille. Sommes-nous à Byzance, Constantinople ou Istanbul ? Devant une église orthodoxe ou une mosquée ? Dans une citerne ou une basilique ? Le quartier que nous visitons est-il grec ? Juif ? Génois ou vénitien ? Sommes-nous rive gauche ou rive droite de la Corne d'Or ? Face au Bosphore, à la mer Marmara ou à la mer Noire ? Où irons-nous déjeuner, tout à l'heure, en Europe ou en Asie ?
« La France est une République, personne ne le conteste aujourd'hui. Mais il n'en a pas toujours été ainsi. La France fut une monarchie - légitimiste ou orléaniste -, deux fois empire, et il lui a fallu deux révolutions pour que la République s'impose, résultat d'un combat, avec ses héroïnes et ses héros.
Mais comment la définir ? Les historiens la qualifient de République des ducs, des camarades, des comités, des avocats, des instituteurs, des professeurs, des fonctionnaires et aujourd'hui des énarques. Pour nombre d'entre nous, la réponse est peut-être plus simple : la République signifie «Liberté, égalité, fraternité», notre devise nationale.
Connaître l'histoire de la République, le cheminement de l'idée républicaine, c'est se confronter à notre Histoire, la comprendre pour donner un sens à notre vie collective et politique. Ce dictionnaire, parce qu'il est amoureux, est personnel et non exhaustif. J'aime la République et les républicains. J'ai fait des choix. Ils peuvent surprendre, être contestés. Je les assume. » Jean-Louis Debré.
Lors d'une conférence à la Sorbonne, le 9 avril 2005, ayant pour thème « Qu'est ce que la philosophie ? », Luc Ferry définit celle-ci comme une sotériologie, c'est-à-dire une « doctrine du salut ». Il entend par doctrine du salut l'ensemble des réponses proposées aux grandes questions existentielles : quel est le sens de la vie puisque nous sommes mortels ? Comment, « sauver sa peau », non en évitant la mort puisqu'elle est inéluctable, mais en vivant, pour le temps qui nous est donné, de manière satisfaisante ? Et dans ce cas, quelle est cette manière satisfaisante et comment la trouver ? La philosophie est en cela concurrente, voire adversaire des grandes religions, puisqu'elle nous invite à trouver par nous-mêmes la réponse à cette question existentielle au lieu d'accepter l'enseignement d'autorité des religions. Selon Luc Ferry, une philosophie commence à être pleine et entière lorsqu'elle s'éloigne de Dieu. Plus une philosophie est athée, plus elle correspond à la définition de la philosophie. Mais dans ce cas amputée volontairement d'une direction de pensée. La philosophie n'est donc pas seulement une réflexion critique, car la démarche scientifique par exemple requiert aussi ce type de réflexion, la philosophie n'est pas non plus seulement une rhétorique séduisante, mais bien une recherche de la sagesse.
La psychanalyse est l'une des aventures les plus fortes du XXème siècle, un nouveau messianisme, né à Vienne entre 1895 et 1900, au coeur de la monarchie austro-hongroise et inventé par des Juifs de la Haskala en quête d'une nouvelle terre promise : l'inconscient, la clinique des névroses et de la folie. Phénomène urbain, la psychanalyse est une révolution de l'intime, fondée sur l'actualisation des grands mythes de la Grèce antique. Elle annonce que l'homme, tout en étant déterminé par un destin, peut se libérer de ses chaînes pulsionnelles grâce à une exploration de lui-même, de ses rêves et de ses fantasmes. Une nouvelle médecine de l'âme ? Certes, mais aussi un défi au monde de la rationalité. Cette discipline étrange a été injuriée autant par les religieux fanatiques que par les régimes totalitaires ou les scientistes forcenés, soucieux de réduire l'homme à une somme de circonvolutions cérébrales. Mais elle a été aussi tristement adulée par ses adeptes qui ont souvent contribué à son abaissement à force de jargon.
Pour ce Dictionnaire amoureux, j'ai adopté le style de la leçon de choses - classer, réfléchir, distinguer, nommer - afin d'éclairer le lecteur sur la manière dont la psychanalyse s'est nourrie de littérature, de cinéma, de théâtre, de voyages et de mythologies pour devenir une culture universelle. J'ai donc traversé des villes et des musées, rencontré des personnages et des thèmes qui me sont familiers et que j'aime particulièrement. De Amour à Zurich, en passant par Animaux, Buenos Aires, La conscience de Zeno, Le deuxième sexe, Sherlock Holmes, Hollywood, Göttingen, Jésuites, La lettre volée, Marilyn Monroe, New York, Paris, Psyché, Léonard de Vinci, etc., on trouvera ici une liste infinie d'expériences et de mots qui permettent de tracer l'histoire et la géographie de cette aventure de l'esprit en permanente métamorphose.
MG
Aventurier shakespearien aux prises avec des ennemis innombrables, de Gaulle a imaginé le roman de sa vie, et l'a imposé sur le théâtre tragique de l'Histoire en amoureux d'une France qui aujourd'hui encore lui doit presque tout.
Il fut un héros aux frontières de la folie. Un chef de guerre longtemps seul contre tous. Un homme d'État visionnaire dans la lignée de Richelieu. Un écrivain dans le sillage de Chateaubriand. Et un méditatif lourd de mystères. Dans son incroyable saga, il a enrôlé des personnages fascinants, baroudeurs et moines-soldats d'un idéal chevaleresque. Le gaullisme est une leçon de morale, celle de l'insoumission et du panache, teinté de romantisme noir.
Avec le lyrisme qu'on lui connaît, Denis Tillinac a voulu honorer sa dette en érigeant au Général le tombeau qu'il mérite.
La Résistance : le chapitre le plus romanesque de notre roman national. Il commence par une catastrophe militaire sans précédent. Table rase. Chacun, chacune face à soi-même. Entrer en résistance, c'est s'autodésigner à la torture et à la mort. Jamais l'héroïsme ne fut si quotidien ; jamais la trahison ne fit couler tant de sang et de larmes.
La bicyclette contre les tractions avant ; la Sten contre la Das Reich ; le Lysander, libellule nyctalope, contre les Messerschmitt. Du rouge avec l'Affiche, l'Orchestre et Guingouin, mais aussi du bleu avec une flopée de Camelots du roy, dont le grand Jacques Renouvin. Qui s'aventure dans cette histoire avec un oeil sectaire est assuré de n'y rien comprendre. Unité fusionnelle ? Certes pas. Mais tous acceptent de mourir au même poteau. Point de médiocres. Les médiocres sont à Vichy ou nulle part. Et des femmes si nombreuses à faire preuve d'héroïsme qu'on ne pourra plus, à la Libération, leur refuser le bulletin de vote.
"Je ne suis pas né à Bordeaux. Ma ville natale est Mont-de Marsan, le chef-lieu du département des Landes, à 120 km environ au sud de Bordeaux. J'y ai vécu toute mon enfance et mon adolescence. Et Bordeaux dans tout cela ? Mes grands-parents paternels habitaient Bordeaux. Nous leur rendions visite, mes parents, ma soeur et moi, de loin en loin. J'en garde peu de souvenirs. A chaque rentrée scolaire, ma mère nous traînait, ma soeur et moi, chez Mod, la boutique « chic » de la place de la Comédie où elle nous habillait pour l'hiver. Elle n'aimait pas vraiment Bordeaux. Nous nous sommes installés à Bordeaux, Isabelle et moi, en 1994. Nous trouvâmes la maison de nos rêves, dans un vieil immeuble de l'impasse des Tanneries. Nous y fûmes heureux. J'ai sottement vendu cette maison en 2004, sur un coup de tête. J'étais sous le choc de ma condamnation et j'avais besoin de rupture.
Nous voici aujourd'hui en plein coeur de ville, entre deux sites stratégiques : la librairie Mollat et le Palais Rohan. Quel bonheur d'aller à pied, chaque matin, à mon bureau de l'Hôtel de Ville. Je repense à la ville telle qu'elle était il y a plus de deux décennies. Elle était certes déjà belle mais elle s'était assoupie. « La belle endormie », disait-on. Les touristes qui la traversaient sur le chemin du sud lumineux la trouvaient noire et ne s'y arrêtaient pas. Elle était noire en effet. Elle y mettait une sorte de coquetterie. Quand j'ai lancé ma première campagne de ravalement, je me souviens qu'un écrivain bordelais s'est affligé, dans la presse, de voir s'effacer la ville de suie... et sa poésie très particulière. Bien vite les Bordelais se sont aperçus que ravaler, c'était aussi restaurer des bâtisses qui en avaient souvent besoin ; que c'était surtout révéler les détails d'une architecture dissimulés sous la crasse. La contagion a vite joué et les Bordelais ont redécouvert leur ville.
En présentant mon premier projet urbain, j'avais deux idées directrices : d'abord doter l'agglomération d'un transport collectif moderne et puissant pour prévenir la congestion naissante des déplacements ; et reconquérir ou conquérir les deux rives de la Garonne pour ouvrir résolument Bordeaux sur son fleuve. La rive gauche avait été désertée par le port qui n'y avait laissé que des hangars en ruine. Quant à la rive droite, c'était encore, pour les Bordelais « classiques », un espace quasiment inconnu, un autre monde qu'on ne fréquentait pas. « Obscur tabou ? Loi non écrite ? » se demande J.M. Planes dans son opuscule sur les Quinconces.
Les temps ont changé. Le tramway est devenu une sorte de cordon ombilical entre la rive gauche et la rive droite qui n'est plus « le rognon racorni » dans le méandre du fleuve dont parlait J.M. Planes dans un autre texte. Le pont de pierre désormais réservé aux transports en commun et aux déplacements doux accueille jusqu'à 10 000 cyclistes par jour et une nuée de piétons. L'aménagement des quais est plébiscité. Il a transformé un no man's land en lieu de vie quotidiennement fréquenté tant par les habitants de la ville et de la métropole que par les touristes. Quel bonheur pour moi d'y rencontrer des citoyens heureux, et fiers de leur ville !"
"Quand on m'a proposé d'écrire un dictionnaire amoureux du Nord d'abord j'ai été flatté, impressionné. J'ai regardé les noms des auteurs, des dictionnaires précédents, j'allais être en bonne compagnie.
Ensuite, j'ai eu peur.
Je suis un sprinter, pas un coureur de fond. Mes livres font 200 pages cette fois j'étais embarqué pour un livre de 600 pages... ou plus.
Je crois-être capable d'escalader le Mont Cassel, pas l'Himalaya.
Et puis j'ai réfléchi.
J'ai toujours conservé pour le Nord une immense tendresse, j'ai toujours à mes sabots de la terre du Nord, et dans ma tête des souvenirs de ciels infinis.
Je suis né à Calais.
Plus tard dans la grande cathédrale d'Arras j'ai renoncé (provisoirement ) à Satan et à ses pompes.
A l'institution St Joseph d'Arras, dont j'ai été viré . J'ai fait mes études secondaires.
A la télévison de Lille j'ai été assistant réalisateur. Mes livres sur ma famille, se passent dans le Nord. mon pére était médecin à Arras, ma mére du Nord étudiante de lettres à Lille , moi, un moment , poéte et paysan à Hesdin.
Eternel amoureux, j'ai été attiré par le collage surréaliste du titre :«Dictionnaire amoureux.» De tous mes dictionnaires, du Gaffiot, dictionnaire latin, du Bailly, dictionnaire grec, jusqu'au Larousse, aucun jamais n'avait été amoureux.
Et puis surtout, j'ai découvert que j'allais avoir le pouvoir de faire connaitre des illustres inconnus que j'aimais, qui méritaient d'être connus, et peut-être leur offrir la postérité, en les faisant entrer dans ce dictionnaire.
Alors, ému, comme la jeune mariée devant le maire, j'ai dit oui.
Je crois que j'ai bien fait, je prends un plaisir extrême à visiter le Nord . J'y découvre et redécouvre des merveilles des diamants scintillent dans les gaillettes d'anthracite."
« Au fil des siècles, le Liban a accueilli sur son sol plusieurs civilisations qui lui ont légué des vestiges archéologiques de première importance comme les temples de Baalbek, la citadelle de Byblos ou l'hippodrome de Tyr. J'ai voulu, à travers cet abécédaire, raconter ce qui constitue l'âme du Liban, loin de la politique et des querelles intestines, mettre en exergue son histoire, depuis les Phéniciens jusqu'à nos jours, décrire ses sites connus et méconnus, évoquer les personnalités qui l'ont visité et aimé, d'Alphonse de Lamartine à Ernest Renan, sans occulter les difficultés qu'il rencontre et ses contradictions. Kalil Gibran a écrit un jour : « Si le Liban n'était pas mon pays, je l'aurais choisi pour patrie. » Cette formule, je voudrais que chacun, en refermant ce livre, puisse la faire sienne. » A.N.
« Ce ne sont pas les guides de Rome qui manquent ! Mais je ne rivalise pas avec eux : quel intérêt pourrait présenter un « dictionnaire amoureux » s´il était le catalogue des opinions d´autrui, un défilé de dates ou le carrefour des idées reçues ? Je propose tout simplement d´évoquer ce qui me touche, m´étonne ou m´enchante dans l´Antiquité romaine. J´ai essayé, à partir des réalités pittoresques et des personnages hauts en couleur, de rendre intelligibles une culture, des splendeurs, des valeurs, des croyances, des comportements, une littérature... sans trop idéaliser, car la Rome antique fut raffinée mais violente et cruelle. Ces contrastes nous éclairent aussi sur nous-mêmes : certes nous sommes distincts de nos ancêtres latins,mais ils nous ont légué notre lexique, notre droit, nos canons esthétiques, nos figures légendaires, nos moeurs. On ressent toute la vigueur du génie de cette civilisation romaine qui a su transformer une bourgade rurale en capitale du monde. »X. D.Xavier Darcos est membre de l´Institut. Ancien maire et sénateur, il a été plusieurs fois ministre, inspecteur général de l´Education nationale et ambassadeur (auprès de l´OCDE, et actuellement pour la culture française à l´étranger). Il a publié de nombreux ouvrages (notamment sur Tacite et Ovide).
Rien ne vaut l'écriture d'un Dictionnaire amoureux des écrivains et de la littérature pour se faire de nouveaux ennemis. Il est vrai que tous ne gagnent pas à être connus, et que certains y gagnent surtout en mystère.
J'ai toujours aimé aller à la rencontre des écrivains, le plus souvent chez eux, voire à leur bureau, celui-ci étant éventuellement établi dans un bistro ou au restaurant, sauf à les accompagner dans leur promenade. Eprouver ce bonheur discret est aussi une manière de dire qu'on a autant le goût des autres que celui des livres.
On aura compris que j'ai pris beaucoup de plaisir à imaginer ce livre en profitant à fond de la loi du genre : en toute subjectivité, dans l'arbitraire le plus total, au risque de quelques injustices et de beaucoup d'oublis sans le moindre souci d'exhaustivité mais sans m'interdire des souvenirs personnels, des échos de rencontres avec de grands romanciers, autant d'anecdotes que d'analyses, autant de portraits que de récits, en isolant parfois un seul livre dans une oeuvre ou en réduisant le cas échéant un auteur à un détail. Mais toujours pour la plus grande gloire de la littérature !
Comment traiter d'un pays qui n'aurait jamais existe ou d'un Etat qui n'existe pas encore ? Telle pourrait être l'équation en apparence impossible posée par ce Dictionnaire amoureux de la Palestine. Sans faire l'impasse sur les grandes interrogations liées à un conflit emblématique, véritable " caisse de résonance " des passions et des délires du monde. l'auteur entend ramener le pays et son peuple à leur réalité, leur banalité quotidienne, à l'ambition profonde d'être enfin un pays comme les autres. Fort de son vécu, mais sans renoncer à l'analyse, il fait le choix ici d'aborder une autre Palestine, plus réelle, une Palestine intime, subjective, née de la profonde relation entre une terre natale et un enfant réfugié en 1948 qui. malgré ou grâce à l'exil, découvrira le monde et se transformera sans jamais se renier.
D'aïl à pétanque, de barigoule à pastis, de bastide à sieste, la Provence éternelle, celle de Nostradamus ou de Mistral, celle de Cézanne ou du grand Raimu reste toujours à redécouvrir. En compagnie de Peter Mayle, c'est un enchantement.
Avec beaucoup d'humour, Peter Mayle, le plus provençal des Anglais, observe les autres comme lui-même, tantôt ironique, parfois indulgent, souvent admiratif : il croque les scènes de la vie quotidienne, nous parle de gens célèbres ou inconnus, nous régale de nourritures locales. On se plaît en sa compagnie, on se divertit, on sourit, on s'émerveille, on s'instruit aussi. Il n'y a somme toute rien de plus réjouissant et surtout de plus juste que le regard d'un étranger sur les indigènes que nous sommes. Ainsi, tout ce qui a piqué la curiosité de l'auteur, agrémenté sa flânerie, se déroule au fil des pages dans un kaléidoscope enchanteur.
Dans nos contrées, Dieu est au singulier, absolu. Les dieux grecs et romains sont l'objet d'une curiosité nostalgique mais pour un tiers de l'humanité, les dieux sont bien vivants. En Inde, trois cents millions de dieux et de déesses forniquent et combattent avec une joyeuse frénésie ; en Afrique, génies, djinns, vodouns enracinent les humains à leur sol ; en Chine, un héros bâtisseur boite pour avoir sacrifié la moitié de son corps au fleuve Jaune... Je les aime depuis mon enfance et j'ai choisi celles et ceux que je préférais dans les cinq continents. J'aime les dieux parce qu'ils sont novateurs : ils pratiquent les procréations assistées, le changement de genre, le devenir animal. À regarder de près notre Dieu singulier, qu'il s'appelle Adonaï, Jésus ou Allah, les dieux soi-disant morts lui ont inoculé un peu de leurs substances. Dieu est mort ? Pas du tout. Les dieux non plus.
Mille kilomètres de parcours et deux mille ans d'histoire : plus qu'un fleuve, la Loire, est une civilisation.
Mille kilomètres de parcours et deux mille ans d'histoire : la Loire est plus qu'un fleuve, c'est une civilisation. Charles d'Orléans, Du Bellay, Balzac, Maurice Genevoix, Julien Gracq et tant d'autres ont dit la douceur de son climat, ses étendues de sables blonds et la violence de ses crues. De la conquête romaine à l'occupation allemande en passant par la guerre de Vendée, la Loire a tout connu, tout surmonté.
Sa grande époque est la Renaissance, où le Val de Loire prend cette figure splendide que l'Unesco a classée en 2000 dans son patrimoine mondial.
Des montagnes de l'Ardèche aux schistes de Bretagne, dans l'alliance unique d'un paysage, d'une architecture et d'un art de vivre épicurien hérité de Rabelais, c'est le creuset de notre langue et notre histoire.
La Loire est une passion française, une composante majeure de notre identité.
Que cherchaient-ils, ceux là, qui, au fil des siècles, se risquèrent par-delà l'horizon ? Face à l'inconnu, il est deux attitudes qui séparent ceux que l'on rassemble sous le seul nom d'explorateurs : ceux qui le traquent pour l'éradiquer, comme s'ils lui en voulaient, et devant l'obscur d'une forê tcalculent déjà les stères de bois qu'ils y débiteront, et puis ceux qui s'y enfoncent dans l'espoir de s'y perdre et que « l'ailleurs » promis ne se transforme pas en un nouvel « ici ». On aura compris vers lesquels vont mes préférences...
Voici donc quelques-uns des songe-creux, forbans, risque-tout, rêveurs de royaumes, escrocs chimériques qui m'ont accompagnés depuis l'enfance, porteurs d'histoire héroïques, bouleversantes, hilarantes - comme Rob Roy MacGregor qui réussit l'exploit de descendre le canal de Suez en canoë un an avant qu'il soit ouvert, Mary Kingsley, tenante du « christianisme athlétique » qui attaquait les crocodiles à coup d'ombrelle, James Holman et Jacques Arago, assurément les plus grands voyageurs aveugles, Percy Fawcett traquant le secret des Atlantes en pleine Amazonie, ou l'immense Richard Burton, dont le rire satanique nous fascine encore...
Qui suis-je pour écrire un tel dictionnaire ? Un Suisse à quatre sous, comme on dit ici. L'expression vient du fait que tout naturalisé doit payer sa dîme. Je suis né en Turquie. J'ai grandi au bord du lac Léman, à Paudex, petite, très petite commune vaudoise où mes parents m'ont placé en internat à l'âge de 7 ans. J'y suis resté jusqu'à la maturité (comme on appelle le baccalauréat suisse). Après mes études et quelques stages, je me suis installé à Genève, ville superbe que j'aime tant. Dire que ce pays m'a beaucoup donné serait dire peu. Il m'a comblé. Comment le remercier ?
Un mot de Saint Augustin nous est souvent servi pour nous donner bonne conscience. Ama et quod vis fac. Aime et fais ce qu'il te plaît, dit Augustin. Si tu aimes, tu feras juste. La citation mérite qu'on s'y arrête. En réalité, il s'agit d'une retro-traduction du français au latin, la langue dans laquelle Saint Augustin a écrit. Car l'un des termes n'est pas de lui. Pour le mot « aimer », il utilise le verbe diligere. La citation exacte est : Dilige et quod vis fac. Dilige, c'est à dire : aime, mais avec distance. Aime sans accaparer. C'est ainsi que je veux, que je dois aimer la Suisse si je veux m'acquitter de ma dette. Avec distance. En étranger. C'est donc en étranger que je veux aimer ma Suisse, décrire quelques aspects de mon pays qui n'est pas le mien. En étranger que j'espère faire découvrir au lecteur une Suisse paradoxale, tantôt d'une pièce tantôt de mille, souvent inattendue, toujours attachante. Certaines de ses facettes sont d'une simplicité absolue, d'autres insaisissables de complexité. Ensemble elles constituent un pays vibrant et beau, souvent secret, quelques fois imparfait. On l'aime alors encore plus, de la même manière qu'un homme s'attache aux défauts d'une femme presque parfaite, car ce sont eux qui lui donnent son humanité.