Qui suis-je pour écrire un tel dictionnaire ? Un Suisse à quatre sous, comme on dit ici. L'expression vient du fait que tout naturalisé doit payer sa dîme. Je suis né en Turquie. J'ai grandi au bord du lac Léman, à Paudex, petite, très petite commune vaudoise où mes parents m'ont placé en internat à l'âge de 7 ans. J'y suis resté jusqu'à la maturité (comme on appelle le baccalauréat suisse). Après mes études et quelques stages, je me suis installé à Genève, ville superbe que j'aime tant. Dire que ce pays m'a beaucoup donné serait dire peu. Il m'a comblé. Comment le remercier ?
Un mot de Saint Augustin nous est souvent servi pour nous donner bonne conscience. Ama et quod vis fac. Aime et fais ce qu'il te plaît, dit Augustin. Si tu aimes, tu feras juste. La citation mérite qu'on s'y arrête. En réalité, il s'agit d'une retro-traduction du français au latin, la langue dans laquelle Saint Augustin a écrit. Car l'un des termes n'est pas de lui. Pour le mot « aimer », il utilise le verbe diligere. La citation exacte est : Dilige et quod vis fac. Dilige, c'est à dire : aime, mais avec distance. Aime sans accaparer. C'est ainsi que je veux, que je dois aimer la Suisse si je veux m'acquitter de ma dette. Avec distance. En étranger. C'est donc en étranger que je veux aimer ma Suisse, décrire quelques aspects de mon pays qui n'est pas le mien. En étranger que j'espère faire découvrir au lecteur une Suisse paradoxale, tantôt d'une pièce tantôt de mille, souvent inattendue, toujours attachante. Certaines de ses facettes sont d'une simplicité absolue, d'autres insaisissables de complexité. Ensemble elles constituent un pays vibrant et beau, souvent secret, quelques fois imparfait. On l'aime alors encore plus, de la même manière qu'un homme s'attache aux défauts d'une femme presque parfaite, car ce sont eux qui lui donnent son humanité.
Une texture vivante qui entraîne le lecteur dans un tourbillon incroyablement dynamique et énergique où tout communique, les vivants et les morts, le présent avec le passé, la farce populaire d'un acteur comme Totò et le sublime des madrigaux du prince Carlo Gesualdo.
La Naples de ce Dictionnaire amoureux est la Naples que Jean-Noël Schifano a vue et vécue au quotidien, de l'intérieur, au fil des années voluptueuses, douces et violentes, traversées par les tremblements de terre et les guerres des clans camorristes. Au milieu d'une débauche de couleurs, de cris, de saveurs, il dénonce ici, en amoureux sans détour, les clichés, les préjugés et les contrevérités ou trucages historiques les plus tenaces... Mais surtout, à partir de son expérience initime, sensuelle et culturelle, il révèle, avec science et passion, le génie de la vie napolitaine, d'une civilisation unique en Europe. Son rapport à Naples passe d'abord par une gourmandise insatiable pour tous les dons qui se déversent, beautés, nourritures charnelles et spirituelles, merveilles évidentes et bizarreries apparentes, de l'immense corne d'abondance trois fois millénaire qu'est cette Ville singulière, et plus que jamais, pour tout amant de la vie, capitale.
Entre dominique fernandez et la russie, c'est vraiment d'amour qu'il s'agit.
Son " dictionnaire " nous entraîne dans un périple à travers le temps et l'espace, de la russie impériale à la russie actuelle, sans oublier l'ex-urss. nous parcourons tout d'abord l'" anneau d'or ", ainsi qu'on appelle les villes et villages vestiges de l'antique russie. nous continuons par les visites guidées de moscou ou de novgorod, sans oublier que saint-pétersbourg s'est appelé leningrad. mais ce dictionnaire amoureux de la russie est surtout un voyage initiatique et dominique fernandez nous aide à mieux saisir la culture russe, l'âme russe.
A travers la danse avec diaghilev et noureev, la littérature ensuite, en compagnie de dostoïevski, tolstoï, gogol, boulgakov ou chalamov, la musique, avec tchaïkovski, prokofiev et bien sûr chostakovitch, " seul géant contemporain ", enfin le cinéma, avec eisenstein et tarkovski. dominique fernandez possède ce don très rare d'avoir la culture légère. il n'assomme jamais avec le poids de ses connaissances, mais donne à appréhender, à aimer, à comprendre tout ce qui l'a enchanté ou révolté, c'est selon.
Ce livre est un vagabondage sentimental à travers la Belgique d'hier et d'aujourd'hui, ainsi qu'une vibrante célébration de ses personnalités les plus connues et de ses figures les plus méconnues. Roland de Lassus, Pieter Bruegel, Pierre Paul Rubens, Léopold II, Félicien Rops, Émile Verhaeren, Georges Simenon, Hergé, René Magritte, Jacques Brel, Eddy Merckx, Jean-Claude Van Damme, Amélie Nothomb, les frères Dardenne, Simon Leys, Justine Henin, Stromae. eux et des dizaines d'autres, ils sont tous là, au même titre que de drôles de personnages comme Clément Doucet, l'énorme complice de Jean Wiéner, ou Louis Hennepin, le premier homme à avoir atteint les sources du Mississipi.
Mais la Belgique ne serait pas ce qu'elle est sans ses grands mythes : le surréalisme et le fantastique, les béguinages et les châteaux, les Schtroumpfs et les belgicismes, le chocolat et la bière, les moules et les frites, les vacances au littoral et celles dans les Ardennes, la balle pelote et les courses cyclistes, Quick et Flupke, Anderlecht et le Standard. Et puis toutes ces villes (Bruxelles, Liège, Anvers, Bruges ou Ostende), et toutes ces choses bizarres, parfois secrètes et mystérieuses, qu'on ne trouve nulle part ailleurs : les Agathopèdes, la fête des chats, la guerre de la vache, la pataphonie. Vagabondage libre, passionnel et ardent, auquel sont également mêlés quelques étrangers de renom tels que Victor Hugo, Karl Marx ou Giacomo Puccini, qui ont droit chacun à une entrée.
Vagabondage amoureux en Italie...
L'Italie est encore plus belle sous la plume de Dominique Fernandez. Que l'auteur nous entretienne d'un paysage, d'une ville, d'une maison particulière ou d'un palais, d'un livre ou d'un auteur, d'un peintre ou d'un tableau, il est le maitre d'oeuvre d'un lieu de rencontre privilégié qui devient très vite, comme par enchantement, une aire ludique où l'affectif et le vécu occupent une place prépondérante.
Subtil dosage d'érudition et de lyrisme, le dictionnaire amoureux de Italie nous montre une fois encore que Dominique Fernandez a la culture aussi communicative que légère. Il n'impose jamais, il suggère, il commente. C'est un esthète vagabond, un amoureux perpétuel, un curieux impénitent.