Difficile d'être « amoureux » de la géopolitique » ! En fait, il s'agit ici d'un dictionnaire libre et subjectif nourri de connaissances historiques. J'ai enrichi par des décennies d'expérience du fonctionnement du monde et des relations entre les puissances, installées ou émergentes. Le dictionnaire aborde les stratégies des acteurs étatiques, économiques, idéologiques, culturels ou sociétaux. Il traite aussi les scénarios dans les domaines géopolitiques, diplomatiques, économiques, commerciaux et écologiques, ainsi que la transformation souhaitable mais difficile de l'Europe, dans un monde où l'Occident a perdu le monopole de la puissance.
Il comporte des portraits des grandes personnalités - César, Alexandre le Grand, Bonaparte, de Gaulle, Staline, Hitler, Mao - du passé lointain ou proche, ou d'aujourd'hui. Les 250 entrées de ce dictionnaire englobent la géopolitique issue du passé, siècles et millénaires dont les effets persistent. Celle du monde d'aujourd'hui : mondialisation, pandémie, flux démographiques, révolution numérique, compétition des puissances. Enfin, les futurs possibles issus des mouvements tectoniques qui secouent les principaux acteurs mondiaux.
« La France est une République, personne ne le conteste aujourd'hui. Mais il n'en a pas toujours été ainsi. La France fut une monarchie - légitimiste ou orléaniste -, deux fois empire, et il lui a fallu deux révolutions pour que la République s'impose, résultat d'un combat, avec ses héroïnes et ses héros.
Mais comment la définir ? Les historiens la qualifient de République des ducs, des camarades, des comités, des avocats, des instituteurs, des professeurs, des fonctionnaires et aujourd'hui des énarques. Pour nombre d'entre nous, la réponse est peut-être plus simple : la République signifie «Liberté, égalité, fraternité», notre devise nationale.
Connaître l'histoire de la République, le cheminement de l'idée républicaine, c'est se confronter à notre Histoire, la comprendre pour donner un sens à notre vie collective et politique. Ce dictionnaire, parce qu'il est amoureux, est personnel et non exhaustif. J'aime la République et les républicains. J'ai fait des choix. Ils peuvent surprendre, être contestés. Je les assume. » Jean-Louis Debré.
« Vingt ans après sa mort, cent ans après sa naissance, François Mitterrand n'a jamais été aussi nécessaire. Le temps a fait son oeuvre. L'agressivité de circonstance a reflué. Les déçus permanents ont mis de l'eau dans leur vin aigre. Surtout, les historiens ont fait la part des choses. Ils ont redonné du crédit à une oeuvre majeure, à un double septennat progressiste et libérateur, où la justice et l'égalité ont gagné beaucoup de terrain. J'ai accepté avec ferveur de faire revivre la mémoire d'un président de gauche qui a fait de moi son ministre de la Culture et de l'Education. Je me suis confronté à l'ensemble de l'action du politique et de la vie de l'homme, avec ses méandres, ses silences, ses échecs. Mais aussi et surtout, avec sa constance dans les convictions, son acharnement dans la bataille, son brio dans l'accomplissement de sa tâche. J'ai été le partenaire de François Mitterrand dans cette entreprise de transformation des mentalités et des attitudes d'un pays qui avait besoin de s'émanciper, de se moderniser. Nous n'avons pas toujours été d'accord sur tout, mais jamais cela n'a jamais altéré notre proximité confiante, notre enthousiasme fidèle. J'ai été un ami admiratif, un compagnon chaleureux, un soutien offensif et créatif.
Je suis heureux de faire revivre cet acteur majeur du changement et de conjuguer son souvenir au présent de l'incitatif. »
« Ah ! vous aimez la politique ? » Et l´on vous foudroie du regard. Si l´on en croit experts et sondages, entre les Français et la politique, ce serait le grand désamour. Mais à la première péripétie, à la première réplique, sans parler des grandes batailles que sont les élections présidentielles, la passion reprend le dessus, s´empare des cafés et des repas de famille. Depuis la Révolution, le peuple français vibre et s´enflamme pour la politique, pour ses beaux gestes et ses grands discours comme pour ses écarts et ses turpitudes. Dans un dictionnaire de la politique, si amoureux soit-il, il y a les enveloppes et les prébendes, mais aussi la vérité, la confiance et ce beau mot d´« ambition » qui résume tout.Ce livre prouve qu´on peut aimer la politique sans fermer les yeux sur ses égarements ni oublier qu´elle a sacrifié tant de vies et d´illusions au long de notre histoire.Philippe Alexandre est entré en journalisme à dix-neuf ans en publiant ses premiers articles dansCombat. Il a collaboré ensuite à une dizaine de journaux, duFigaro LittéraireàParis Match. Il a été pendant vingt-huit ans éditorialiste à RTL, est aujourd´hui chroniqueur àLire, auBien Publicet au Journal de Saône-et-Loire. Il est l´auteur d´une vingtaine de livres, la plupart consacrés à la politique.Dessins d´Alain Bouldouyre