" pour un prince, donc, il n'est pas nécessaire d'avoir toutes les qualités susdites, mais il est tout à fait nécessaire de paraître les avoir.
J'oserai même dire ceci : si on les a et qu'on les observe toujours, elles seront néfastes ; si on paraît les avoir, elles sont utiles. ".
Cette oeuvre vient clore le cycle qui s'ouvre avec Le Roman de Merlin et se prolonge avec La Quête du Graal, au cours de laquelle se sont illustrés les chevaliers de la Table Ronde. Avec le temps, l'esprit chevaleresque et la solidarité ont fait place aux rivalités et aux jalousies : Arthur apprend par une dénonciation la liaison de Guenièvre et Lancelot. Sauvée par son amant, la reine échappe au bûcher, mais Lancelot tue au passage les frères de Gauvain, son ami de toujours, qui le poursuit désormais de sa haine. Trahi par la reine, trahi par son champion, Arthur l'est aussi par Mordred, à qui il a imprudemment confié son royaume... Même si la déesse Fortune apparaît à plusieurs reprises, c'est la conduite des hommes plus que la fatalité qui précipite la chute de Logres.
Après la conquête des Gaules, César doit justifier sa politique extérieure aux yeux de ceux qui, à Rome, l'accusent d'avoir livré bataille à des peuples inoffensifs à seule fin d'étancher sa soif de gloire. Avant de se porter candidat à un second consulat, il doit s'expliquer et couper court aux médisances et aux intrigues. Tel est le dessein de sa Guerre des Gaules : faire connaître à l'opinion romaine les glorieux épisodes d'une non moins glorieuse conquête.
« À son arrivée, César fut reconnu à la couleur de son vêtement de bataille, et les Gaulois qui, de la hauteur, le voyaient venir avec la cavalerie et les cohortes dont il s'était fait suivre, commencèrent l'attaque. Une grande clameur s'élève des deux côtés et se répète dans tous les ouvrages. Nos soldats ayant lancé leurs javelots, mettent l'épée à la main ; en même temps notre cavalerie apparaît derrière l'ennemi, qui voit d'autres cohortes approcher encore. Alors ils lâchent pied, s'enfuient et vont tomber dans notre cavalerie qui en fait un grand carnage. Sédulius, général et premier citoyen des Lémovices, est tué ; Vercassivellaune, l'Arverne, est fait prisonnier alors qu'il fuyait ; soixante-quatorze enseignes sont prises et portées à César. De ce grand nombre d'ennemis il y en eut bien peu qui rentrèrent dans leur camp. Ceux de la place forte, qui virent le massacre et la fuite de l'armée de secours, perdirent toute espérance et rappelèrent leurs troupes qui attaquaient nos ouvrages. À cette nouvelle, les Gaulois qui étaient dans le camp, l'abandonnèrent à la hâte. Si nos troupes n'avaient pas été harassées par les continuels mouvements et les combats de cette journée, elles auraient pu détruire la totalité de cette armée gauloise. Vers minuit, notre cavalerie fut envoyée à leur poursuite ; elle atteignit leur arrière-garde et en tua ou fit prisonniers un grand nombre ; les autres se sauvèrent dans leurs cités. » Dans une collection qui se propose de rendre accessibles aux jeunes lecteurs de grandes oeuvres littéraires, voici une traduction révisée de « La Guerre des Gaules », abrégée de manière à laisser intacts le fil du récit, le style et le rythme de l'auteur. Une chronologie de la vie de César et de ses campagnes, un glossaire, une carte des tribus gauloises et de la marche des armées romaines viennent compléter le texte.
Traduction révisée d'après Perrot d'Ablancourt.
Abrégé par Jean-François Ménard.
Illustrations de Jean-Marie Ruffieux.
Erec et Enide, premier roman de Chrétien de Troyes, est le premier roman français du cycle arthurien qui nous soit parvenu, mais ce n'est pas, loin s'en faut, son seul intérêt. En effet, l'ouvrage aborde un problème toujours très actuel : comment concilier amour et mariage ? Dans quelles conditions l'amour peut-il survivre au quotidien ? Ce document de première importance dans l'histoire de nos lettres est donc aussi une merveilleuse histoire sentimentale entre le chevalier Érec et la belle Énide, un roman de chevalerie avec ses chevauchées, ses tournois, ses combats singuliers à la lance et à l'épée, un roman d'aventures qui préfigure certaines scènes des Trois Mousquetaires, et une oeuvre qui touche parfois au fantastique et à l'épouvante avec des crânes fendus, des têtes fichées à l'extrémité de pieux et un « mort » qui se réveille. Par sa vivacité, sa variété et son questionnement sur l'amour, ce texte authentiquement médiéval devrait séduire les jeunes lecteurs contemporains. Il est suivi d'une interview imaginaire de Chrétien de Troyes qui, par le talent de son traducteur, sait expliquer de façon passionnante le monde dans lequel il a vécu et puisé son inspiration.
Dès le début des années 1480, Christophe Colomb a l'idée d'atteindre par l'ouest les contrées décrites par Marco Polo, où abondent l'or et les épices, une erreur qui le mettra en présence des "Indiens" d'Amérique, et non de l'empereur de Chine. Un journal et des lettres de l'Amiral, ainsi que des récits de Bartolomé de Las Casas permettent de retrcer l'histoire de ces découvertes. (Abrégée par Marie-Hélène Sabard).
Sudhir Venkatesh, étudiant en sociologie à l'université de Chicago, participe, sous la direction d'un grand professeur, à un nouveau projet de recherche. Il s'agit d'étudier les jeunes Noirs des cités HLM de Lake Park, un ghetto où la police et les ambulances n'entrent plus. La méthode : poser des questions élaborées par ses aînés, afin de générer des données scientifiques. Exemple : comment se sent-on quand on est noir et pauvre ? A : très bien. B : bien. C : assez bien. D : moyennement bien. E : pas bien du tout... Le type qui a formulé cette question est-il seulement déjà sorti de la bibliothèque ? C'est ce que se demande Sudhir lorsqu'il se retrouve dans la cage d'escalier d'une des barres de Lake Park, face à un colosse armé jusqu'aux dents absolument persuadé qu'il appartient à un gang rival. Il faudra que J. T., le chef des Black Kings, ceux qui contrôlent le quartier, prenne in extremis le jeune étudiant sous son aile. « Tu ne comprendras rien avec tes questions à la noix, lui dit-il. En revanche, si tu voulais, je pourrais te montrer comment on s'organise pour survivre quand on est un "négro" à Chicago. »
" françoise dolto a été psychanalyste d'enfants et d'adolescents.
Elle a écouté des silences, soulagé des souffrances, débloqué des situations, vu revivre des zombies. en 2008, on a célébré les 100 ans de sa naissance et les 20 ans de sa mort. et moi, j'ai écrit en hommage ému ce livre que je mûrissais depuis dix ans. il y a trois significations à son titre. ma dolto, parce ce n'est pas la seule, ce n'est pas la vraie, c'est juste la mienne. ma dolto, parce que ça sonne comme ma dalton, la maman, la rebelle.
Oui, pour moi, françoise dolto est plus proche des justiciers du far west, calamity jane, jesse james, lucky luke, que de la plupart de ses collègues. ma dolto, enfin, parce que depuis quinze ans que je rencontre, croise, côtoie et aime, à l'occasion, des enfants et des adolescents, je me rends compte que, sans être psychanalyste, juste écrivain, de plus en plus, avec eux, je " fais ma dolto ". je les considère, je leur parle sincèrement, je les écoute, j'encourage leurs désirs et leurs rêves les plus fous, j'ai envie de les aider à grandir.
Et réciproquement. " sophie chérer.
La France d'après Waterloo se trouve brutalement précipitée dans un monde nouveau, celui de la révolution industrielle où les rêves de gloire sont remplacés par l'argent.
S'enrichir par n'importe quel moyen devient la préoccupation générale. Apprenti écrivain encore inconnu et tirant le diable par la queue, Balzac, sous le fallacieux prétexte de mettre en garde ses contemporains contre les escrocs de tous poils, en dresse une liste exhaustive allant du voleur à la tire jusqu'à l'homme d'affaire véreux sans oublier l'État lui-même. Relire aujourd'hui ce véritable manuel de l'art de voler son prochain, c'est découvrir que son auteur, non seulement y préfigure La Comédie humaine, mais aussi se montre étonnement prémonitoire, à près de deux siècles de distance, quant à la place de l'argent dans notre société.
Généalogie, Pédagogie, Devenir. Neuf universitaires interrogent le concept ou le principe d'Université et, depuis sa formulation médiévale, l'histoire, en France, de sa mise en oeuvre. Ils examinent la situation présente de l'université, saisie avant tout dans sa situation française, et questionnent son possible devenir.