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Simone Debout
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Correspondance 1958-1966 ; mémoire d'André Breton à Charles Fourier: la révolution passionnelle ; rétrospections
Simone Debout, André Breton
- Claire Paulhan
- Tire-a-part
- 1 Novembre 2019
- 9782912222657
«?Si Fourier doit être -enfin !- interrogé passionnément, comme il l'exige, et non plus du bout des lèvres (passionnément, comme on interroge Rimbaud, que vous citez toujours si juste, par exemple), c'est à vous qu'il le devra -et vous savez que, lorsque je vous dis cela, il y va, à mes yeux, de l'avenir du monde.?» André Breton à Simone Debout 15 septembre 1958 « Rassembler des lettres d'André Breton et une correspondance vieille de plus d'un demi-siècle (de 1958 à la mort d'André Breton en 1966), c'est réunir les moments successifs d'un échange, d'une double fervente attention et d'un enthousiasme commun pour Charles Fourier. Des témoignages et plus, la mémoire réelle enclose comme une belle au bois dormant, consignée dans des lettres et les lettres des mots que le lecteur réveille et réanime : au présent, le double bonheur de découvrir Fourier et de rencontrer André Breton. » Simone Debout Mai 2019 Simone Debout, née en 1919, est l'éditrice des oeuvres complètes de Charles Fourier (Anthropos, 1966-1968?; Presses du réel, 1998-2013). Avec la révélation du Nouveau Monde amoureux (Anthropos, 1967?; Presses du réel, 1998), elle a notamment permis la redécouverte du philosophe dans ses dimensions politiques et sensuelles les plus subversives, celles restées inaperçues pendant plus d'un siècle. Dans « griffe au nez » (Anthropos, 1974??; Payot, 1999) ou dans L'Utopie de Charles Fourier (Payot, 1978?; Presses du réel, 1998), Simone Debout a exploré les voies d'une émancipation des désirs où la réalisation passionnée du singulier donne corps aux mouvements du collectif.
Après la Seconde Guerre mondiale qu'il a passée essentiellement à New-York, André Breton (1896-1966) est revenu en 1946 à Paris, où il relance le mouvement surréaliste. Il publie en février 1947 un long poème, l'Ode à Charles Fourier, et voit, moins de dix ans plus tard, de vrais passionnés de l'oeuvre du «?rêveur sublime?» le rejoindre, dont la résistante Simone Debout... «?Transformer le monde?» avec Marx, «?changer la vie?» avec Rimbaud et «?refaire de toutes pièces l'entendement humain?» avec Fourier??: ces maximes devenues indissociables dans l'esprit d'André Breton, peuvent alors trouver à s'incarner, et même à lui survivre.
Édition établie, annotée et présentée par Florent Perrier, avec le concours d'Agnès Chekroun.
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L'utopie de Charles Fourier
Simone Debout
- LES PRESSES DU REEL
- L'ecart Absolu
- 1 Janvier 1998
- 9782840660262
Simone Debout, chargée de recherches au CNRS, a consacré sa vie, depuis plus de trente ans à révéler Charles Fourier, ce penseur singulier, ce visionnaire exemplaire.
Salué par Balzac, Baudelaire, Stendhal, Proudhon, Marx, Flora Tristan et André Breton. Elle s'est chargée de l'édition de son oeuvre complète en douze volumes (1966-1968, éditions Anthropos), a réalisé l'édition critique de son premier ouvrage, La Théorie des quatre mouvements (1808) et a rendu publique une suite de cahiers occultés pendant plus d'un siècle, constituant le pivot de son oeuvre : Le Nouveau Monde amoureux.
Par ses articles et ses essais, Simone Debout a démontré le rôle fondamental de Fourier pour l'émancipation de la Femme et la transformation sociale, pour la reconnaissance de l'imagination et de l'attraction passionnée pour l'interaction permanente entre la sensibilité et la raison, l'intuition et le calcul.
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Payer le mal à tempérament (sur Sade & Fourier)
Simone Debout-oleszkiewicz, Emmanuel Loi
- Quiero
- Tetes D'orage
- 8 Janvier 2022
- 9782914363242
Dans ce livre, qui rassemble deux articles parus en 1981 dans la revue Topique, la philosophe Simone Debout revient sur l'apport décisif de la pensée de Donatien Alphonse François de Sade dans la construction du système imaginé par l'utopiste Charles Fourier : l'Harmonie. Dans une langue riche et précise, elle montre comment les deux penseurs, en faisant la critique des « moralistes » des Lumières (et de la Révolution française), ont pointé les limites et les dérives d'une civilisation, la nôtre, où le mouvement passionnel est entravé, suborné dirait Emmanuel Loi, par le fétichisme de la marchandise. Dénonçant la misère de la fausse industrie et prônant les richesses partagées d'un nouveau monde amoureux, Fourier établit des plans à partir de sa découverte majeure des lois de l'attraction passionnelle.
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Fourier, qui se compare à Christophe Colomb et prétend explorer un " Nouveau Continent moral ", des régions inconnues du désir, opère ici, par un jeu surréaliste avant l'heure, une percée aux sources de la parole et de l'affect.
Fermant l'oreille et l'esprit aux suites logiques des phrases, il laisse les phonèmes se recomposer selon d'autres attractions. Et des mots rejaillissent du langage débâclé, des mots-images comme autant de miroirs brisés des tensions passionnelles. Le désir joue le rôle du " clinamen " pour les atomes de la langue émiettée. La confusion homophonique sert la constitution d'autres groupements symboliques.
L'exercice aberrant met en lumière une alliance méconnue entre le Code fondamental de la Langue, celui de la formation des mots et les mouvements de la vie en instance d'être. Ce qu'il y a de plus mystérieux dans le langage, les sons élus de la langue, se conjuguent aux poussées informes pour dessiner un drame ardent. Mais ce drame est sans héros et il n'a pas de fin. C'est un balbutiement qui met en échec les belles chaînes signifiantes et le rêve calculé de l'Harmonie universelle.
Et pourtant, des correspondances imprévues font jaillir en éclats et en éclairs, sur la page, les lourds trophées d'un combat douteux : les Harmonies singulières sont gagnées sur la nuit affective et le chaos du monde. Quand la musique de la langue joue en liberté, elle recouvre le pouvoir de sens des passions. Entre le corps et les sentiments qualifiés elle capte une certaine pente musicale des intentions les plus obscures.
Ce qui dément le triomphe absolu de l'esprit ou de l'ordre mesuré, assure les prises du sens. Le langage ne se combine pas seulement de l'intérieur avec lui-même. La parole, en sa vigueur première, recoupe les courants souterrains de la réalité sensible intersubjective. Ceux-là même que William Burroughs, en un autre temps, une autre société et une autre langue, fait surgir des derniers mots de Dutch Schultz, le gangster abattu, une fois l'écran des règles levé par l'approche de la mort.