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Langues
Rolin
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Reseaux locaux normes et protocoles 5 ed
Rolin
- Hermes Science Publications
- 6 Février 1993
- 9782866013394
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L'interconnexion des réseaux d'entreprise est devenue un enjeu majeur de la productivité. L'explosion des services en réseau rend indispensable un service réseau à hauts débits efficace. Ces autoroutes électroniques sont en train de se déployer. Réseaux haut débit s'adresse à tous ceux qui souhaitent comprendre les techniques des réseaux à hauts débits qui composeront l'infrastructure de base des autoroutes de l'information. Les éléments techniques sont illustrés par près de 400 figures et enrichis par de nombreux exemples. Cette 2e édition revue et augmentée intègre les dernières évolutions permettant de construire la nouvelle génération de réseaux multi-services qui seront à la base des autoroutes de l'information, elle montre notamment l'évolution du réseau Internet vers les hauts débits. L'interconnexion des réseaux d'entreprises étant un élément essentiel, cet ouvrage rappelle les principes de IP et de IPX, et présente en détail les dernières caractéristiques de IPng ou IPv6, qui succédera à IP. De plus, elle propose aux étudiants de nombreux exercices corrigés leur permettant de tester leurs connaissances technique et pratique sur les technologies des réseaux.
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La guerre dans l'ouest : campagne de 1870-1871 / par L. Rolin,...
Date de l'édition originale : 1874 Sujet de l'ouvrage : Guerre franco-allemande (1870-1871) Ce livre est la reproduction fidèle d'une oeuvre publiée avant 1920 et fait partie d'une collection de livres réimprimés à la demande éditée par Hachette Livre, dans le cadre d'un partenariat avec la Bibliothèque nationale de France, offrant l'opportunité d'accéder à des ouvrages anciens et souvent rares issus des fonds patrimoniaux de la BnF.
Les oeuvres faisant partie de cette collection ont été numérisées par la BnF et sont présentes sur Gallica, sa bibliothèque numérique.
En entreprenant de redonner vie à ces ouvrages au travers d'une collection de livres réimprimés à la demande, nous leur donnons la possibilité de rencontrer un public élargi et participons à la transmission de connaissances et de savoirs parfois difficilement accessibles.
Nous avons cherché à concilier la reproduction fidèle d'un livre ancien à partir de sa version numérisée avec le souci d'un confort de lecture optimal. Nous espérons que les ouvrages de cette nouvelle collection vous apporteront entière satisfaction.
Pour plus d'informations, rendez-vous sur www.hachettebnf.fr
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Contribution à l'étude de la tuberculose du cervelet / par Léon Rolin,...
Date de l'édition originale : 1911 Appartient à l'ensemble documentaire : LangRous1 Ce livre est la reproduction fidèle d'une oeuvre publiée avant 1920 et fait partie d'une collection de livres réimprimés à la demande éditée par Hachette Livre, dans le cadre d'un partenariat avec la Bibliothèque nationale de France, offrant l'opportunité d'accéder à des ouvrages anciens et souvent rares issus des fonds patrimoniaux de la BnF.
Les oeuvres faisant partie de cette collection ont été numérisées par la BnF et sont présentes sur Gallica, sa bibliothèque numérique.
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Pour plus d'informations, rendez-vous sur www.hachettebnf.fr
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On habite un très vieil appartement, on y a passé la moitié de sa vie, entassé un prodigieux bric-à-brac, journaux, lettres, photos, livres surtout, des livres partout - et puis un jour on est viré, il faut prendre ses cliques et ses claques. Les livres évoquent les lieux et les temps où on les a lus, la bibliothèque devient lanterne magique. Les histoires se bousculent, des paysages se déploient, sortis de l'oubli. O.R.
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Or le lien que cette séquence faisait apparaître entre le bagne, soit la quintessence de la violence et du «vice», pour parler un langage d'époque, et la chasse aux papillons, que le public se représente plutôt comme un loisir d'enfants sages ou de vieux cinglés, ce lien ainsi révélé excita ma curiosité au point de m'inspirer un désir irrépressible d'y aller voir.
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«Ceux devant qui se sont dressés, sous l'éclatant ciel bleu de juin, ces deux effrayants chefs-d'oeuvre de la guerre civile, ne les oublieront jamais» : Victor Hugo, dans un chapitre des Misérables, évoque ainsi les deux plus formidables barricades de l'insurrection parisienne de juin 1848, dont il fut un témoin et même un acteur. À la tête de l'une un «gamin tragique», ouvrier mécanicien, derrière l'autre un géant truculent, ex-officier de marine. Emmanuel Barthélemy, l'ouvrier, et Frédéric Cournet, le marin, ne sont pas des personnages de fiction, ils ont réellement existé. Ils ont beau se battre du même côté en ces jours de sang, ils vont devenir des ennemis mortels. Hugo résume leur destinée furieusement romanesque en quelques lignes qui m'ont donné envie de reconstituer du début jusqu'à la fin, de Paris à Londres, l'histoire croisée de ces deux figures oubliées des révolutions du dix-neuvième siècle. On y voit des barricades, le bagne, des évasions, un coup d'État, un duel à mort, plusieurs meurtres, le gibet, et des comparses comme Karl Marx et Napoléon III. Et Hugo lui-même, excusez du peu. C'est ce livre. O.R.
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«Pour y pénétrer, il faut s'acquitter d'une petite somme auprès d'une gardienne qui, ce jour-là, était plongée dans la lecture d'un livre très épais, en format de poche, dont je crus que c'était Guerre et paix avant de constater, avec regret, qu'il s'agissait d'un roman de Joël Dicker. En même temps que nous achetions nos billets, et que Celui-des-ours s'enquérait de la localisation de la tombe de Clément, le chien de Houellebecq, je remarquai un gros rat, quant à lui bien vivant, qui se tenait juste en dessous du guichet, sans se gêner, un peu comme s'il avait été préposé au contrôle des tickets.»Sur les berges de la Seine, les déambulations de l'écrivain prennent des allures de petite odyssée au coeur de friches ou de banlieues bousculées, mais aussi d'une nature sauvage dont jaillit un émerveillement inattendu.
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Au printemps 2015, un ornithologue amateur observe au sommet du puy de Dôme un petit oiseau, le traquet kurde, jamais vu en France auparavant, et dont nul ne sait comment il est arrivé jusque-là. Sur la piste de l'oiseau, des vertes prairies du Hertfordshire aux montagnes du nord de l'Irak, le narrateur, quant à lui, croisera les ombres de T. E.
Lawrence, St. John Philby (le père du célèbre espion), Wilfred Thesiger, celle aussi d'un invraisemblable escroc, mystificateur et mythomane, le colonel Meinertzhagen, et beaucoup d'autres grandes figures de l'histoire impériale britannique. Ce nouveau livre de Jean Rolin, autour des tribulations hasardeuses d'un écrivain et du petit oiseau qu'il poursuit de sa curiosité, est un festival d'érudition et d'humour, un itinéraire poétique à travers l'ornithologie et les géographies physique et politique, l'histoire, la littérature.
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« Il n'y a pas de bout du monde mais certains lieux, pour lesquels j'éprouve une incontestable attirance, sont tout de même plus susceptibles que d'autres de recevoir cette appellation. » De la Sibérie à la Chine, en passant par le Portugal ou le Soudan, Olivier Rolin nous fait découvrir sa géographie personnelle. Il redonne vie aux femmes et aux hommes qui ont croisé sa route. Sans oublier les écrivains qui l'ont accompagné dans ses pérégrinations : Chateaubriand, Hugo, Pessoa, Kafka, Borges, Proust... L'anecdote voisine avec des événements plus graves, guerres, catastrophes.
À travers ses rencontres, l'auteur de Port-Soudan rend un hommage vibrant au monde et à sa beauté.
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Son domaine c'était les nuages. Sur toute l'étendue immense de l'URSS, les avions, les navires, les tracteurs avaient besoin de ses prévisions. Dans la conquête de l'espace commençante, ses instruments sondaient la stratosphère, il rêvait de domestiquer l'énergie des vents et du soleil, il croyait « construire le socialisme ». Jusqu'au jour de 1934 où il fut arrêté comme « saboteur »...
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Unissant le golfe Persique à la mer d'Arabie, le détroit d'Ormuz voit transiter une part importante du pétrole et du gaz irrigant l'économie mondiale. De temps à autre, l'Iran menace de le bloquer, cependant que les États-Unis y font défiler leurs navires de guerre. En gros, c'est ce que l'on désigne comme une zone de tensions, et comme un enjeu stratégique. Or Wax, un personnage aux contours indécis, a formé malgré tout le projet de le traverser à la nage.
Y parviendra-t-il, avec l'aide du narrateur et en dépit de difficultés innombrables, ou bien va-t-il plutôt se noyer dans le détroit, pour finir?
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Jean Rolin part sur ses traces de Lawrence d'Arabie aujourd'hui, au Moyen Orient. En 1909, l'année de son 21e anniversaire, Thomas Edward Lawrence (1888-1935), qui n'est pas encore "d'Arabie", entreprend en plein été une marche de près de 1800 kilomètres, au Moyen-Orient, afin de visiter quelque 35 châteaux-forts datant de l'époque des Croisades. Lors des trois étés précédents, il a parcouru la France à bicyclette, visitant presque tout ce que ce pays compte de châteaux-forts afin d'étayer sa thèse de fin d'études à Oxford, consacrée à "L'influence des Croisades sur l'architecture militaire en Europe".
Crac est le récit d'un voyage effectué en 2017-2018 au Moyen-Orient. Guidé par les lettres de Lawrence, Jean Rolin est parti à la découverte de châteaux tels Beaufort dans le sud du Liban, en Syrie le Crac des chevaliers (ou Krak), le château de Saône/Saladin, ou encore la forteresse de Kerak en Jordanie, auxquels des conflits récents ont conféré un regain d'actualité. Mais Jean Rolin fait bien plus que mettre ses pas dans ceux de Lawrence d'Arabie, il nous confronte subtilement aux errements de notre histoire et à ses propres mésaventures.
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« J'avais prolongé mon séjour à Veracruz tant qu'elle avait été là - je l'aurais prolongé jusqu'à la fin du monde, s'il n'avait tenu qu'à moi. Maintenant qu'elle avait disparu, je le prolongeais dans l'espoir de la retrouver, ou au moins d'apprendre quelque chose sur les raisons de sa disparition.
Un jour, un pli me parvint à l'hôtel, expédié par la poste, ne comportant aucune indication de provenance, aucun mot d'accompagnement. Il contenait les quatre récits, brefs et terribles, qu'on va lire. »
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Martin raconte à la fille de son meilleur ami, mort depuis longtemps, ce que fut leur jeunesse à la fin des années 60, une époque où l'on croyait dur comme fer à la Révolution. Au Vietnam la « guerre du peuple » défaisait la puissante Amérique, la Chine était rouge pour l'éternité, le Che plus grand mort que vivant, les impérialistes étaient des tigres en papier. C'était dans la nuit des temps...
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«Le jour même de mon retour à Savannah, dans les heures qui suivirent je revis le petit homme au parapluie roulé : il était en train de fumer, assis sur un muret faisant face à la grille cadenassée du motel en friche, et dans une position telle qu'il se serait trouvé dans le champ des images faites par Kate le soir de notre installation dans ce motel.»
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5 000 kilomètres en train au long de la ligne Baïkal-Amour (BAM) qui traverse la Sibérie orientale pour finir sur les rives du Pacifique, tel est le voyage entrepris par Olivier Rolin dans l'histoire de la Russie et sa géographie démesurée. L'auteur y croise des vies, partage des histoires, et connaît la mélancolie des villes de pionniers à demi abandonnées dans l'immensité où survit encore la mémoire des milliers de déportés qui construisirent cette ligne au prix de leur vie.
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«Dans la soirée, après avoir bu deux ou trois poires en conclusion de mon dîner, dans un état, donc, de légère ébriété, je suis descendu vers la gare Saint-Lazare en ruminant la lancinante question de ce que je pourrais bien faire, en voyage à Paris, qui ne soit pas du journalisme pittoresque ou de la sociologie de comptoir. Heureusement, les poires ne tardèrent pas, si je puis dire, à porter leurs fruits. Ainsi éprouvai-je bientôt le sentiment d'être suivi, dans la rue de Rome autrement déserte, par un type amoché que j'avais remarqué auparavant et qui portait un pansement sur l'oeil droit (...). Au coin de la rue de Rome et du boulevard des Batignolles, j'observai que le Sacré-Coeur, considéré sous cet angle, ne ressemblait aucunement au Sacré-Coeur mais beaucoup à Notre-Dame-de-la-Garde. C'était une impression de voyage. Déjà la nuit remplissait à plein bord la large et profonde tranchée du chemin de fer que longe la rue de Rome dans sa partie supérieure mais, tout au fond, l'acier poli des rails réfléchissait encore la lumière du couchant et traçait dans l'obscurité des lignes roses.»
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La même année que Napoléon Bonaparte naît dans une bourgade de la Sarre un enfant roux dont le père, tonnelier de son état, a servi dans les armées de Frédéric II. À la faveur des guerres de la Révolution et de l'Empire, l'enfant roux est appelé à devenir l'un des plus illustres maréchaux de France, avant de mourir fusillé à l'angle des jardins de l'Observatoire. Entre-temps, il aura été vainqueur à la Moskova, héroïque lors de la retraite de Russie, indécis ou calamiteux dans d'autres circonstances, déloyal à l'empereur, traître à la monarchie restaurée, défait à Waterloo et indéfectiblement fidèle à quelque chose d'éclatant et d'obscur.Aujourd'hui, le boulevard qui lui est dédié relie la porte de Saint-Ouen à la porte d'Aubervilliers à travers des quartiers qui ne comptent pas parmi les plus paisibles ou les plus aérés de la capitale. D'autres destins s'y nouent, d'autres échecs s'y consomment. Celui de Gérard Cerbère, rescapé de nombreuses Berezinas, retranché avec sa caravane à l'intérieur d'un pilier soutenant le périphérique. Celui de Lito, officier des forces armées zaïroises échoué au McDonald's de la porte de Clignancourt. Ou encore celui de Ginka Trifonova, une jeune Bulgare, assassinée une nuit de novembre 1999 sur un talus de la rue de la Clôture.
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La France est en guerre civile. Le narrateur, pour venir en aide à un ami souffrant, doit quitter Paris pour rejoindre le sud du pays. Sa mission consiste à transporter des médicaments en évitant les barrages et les groupes armés qui ont pris d'assaut certains territoires. Parmi eux, des factions d'extrême-droite et d'extrême-gauche, des milices chrétiennes et musulmanes, tout un éventail reflétant ce qui faisait hier encore la diversité et la fierté françaises. Au milieu de ce chaos, des casques bleus finlandais et ghanéens assistent impuissants à ce douloureux déchirement.
Jean Rolin nous livre un roman d'anticipation redoutable de précision et terrifiant de réalisme.
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Dominique Rolin est une autrice belge née à Ixelles en 1913. Bibliothécaire de profession, elle déménage à Paris en 1946 et publiera près d'une quarantaine d'oeuvres, récoltant plusieurs prix dont le Prix Fémina pour Le Souffle en 1952. Son oeuvre, influencée dans les années soixante par le Nouveau roman, aborde les thèmes du drame familial et des périodes de l'existence échappant la conscience : la naissance et la mort. Elle décède à Paris en 2012
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« Lorsque Dieu a créé le lapin, s'attendait-il à ce qu'on le retrouve si nombreux, de nos jours, à Aulnay-sous-Bois ? » C'est la première phrase de ce roman d'exploration et d'observation du monde. Il y a donc encore, en périphérie de nos villes, une vie sauvage et champêtre. De Bondoufle, petite commune pavillonnaire de l'Essonne, il sera peu question. Sa traversée aura bien lieu pourtant, à deux reprises, mais parce qu'elle participe au projet original de notre écrivain marcheur : « Du moment où j'ai découvert la campagne à la périphérie d'Aulnay-sous-Bois, même sous l'aspect peu engageant d'un champ de maïs desséché et d'un chemin sans issue, l'idée m'est venue de suivre tout autour de Paris sa limite, ou du moins la ligne incertaine, émiettée, soumise à de continuelles variations, de part et d'autre de laquelle la ville et la campagne, ou les succédanés de l'une et de l'autre, se confrontent. » Se tenir au plus près, partout où c'était possible, de la limite entre ville et campagne. On part ainsi à la découverte d'une zone floue entre urbanisme, cultures agricoles et espaces sauvages ou à l'abandon. C'est une odyssée secrète, celle d'un monde invisible entre les rocades, les chantiers, les zones pavillonnaires et industrielles. Il y a des bois, des chemins creux, des champs, des cours d'eau. Mais tout peut devenir épreuve, comme rejoindre à pied et à travers champs la Patte d'Oie de Gonesse, au sortir de la « zone d'activités » de Paris-Nord 2. L'absurdité de notre univers contemporain prend des allures comiques et désespérées. « Entre un champ de céréales et un quartier pavillonnaire, je remarquai un détail qui m'avait échappé jusque-là, bien qu'il appartînt aussi à cette limite, et qui était, monté sur un poteau, un distributeur de sachets d'hygiène canine. » Jean Rolin est l'observateur implacable de la déréliction de ce monde.
L'humanité elle-même semble disparaître dans l'incertitude des paysages défaits, entre champs et urbanisation. Le moindre détail incongru, la moindre présence civilisée ou sauvage est un aveu de notre propre abandon. On parcourt des espaces fracassés, des cultures et des bois qui côtoient des friches et des zones industrielles. C'est la traversée du monde d'à côté, celui que nous ne voyons plus depuis des décennies. Campagne indéterminée, mais on y entend le chant des rossignols par-dessus le vacarme de la circulation. On y découvre un lucane cerf-volant « tout à fait mort mais dans un bon état de conservation ». On saisit la présence de chats ensauvagés dans les blés comme on surprend dans un café, au-dessus du comptoir, le portrait d'Abdullah Öcalan, le leader emprisonné du Parti des travailleurs du Kurdistan. -
«Un soir nous étions installés tous les trois, bien lestés d'alcool et de toxiques divers, devant l'entrée de l'habitat rupestre. Le gueux s'éloigna pour procéder à l'inspection de quelque chose qui clochait avec sa voiture. Sally me fit entrer dans la maison, m'y prodigua des marques d'affection, attira mon attention sur une carabine Winchester posée sur le manteau de la cheminée. Elle m'invita à vérifier qu'elle était en ordre de marche. Incapable, comme on l'a vu, de résister à ses injonctions, et conscient toutefois de ce qu'impliquait presque nécessairement cet enchaînement de gestes, j'actionnai la poignée qui caractérise ce type d'armes et fis monter une balle dans le canon. Jamais Sally ne m'avait couvé d'un regard aussi tendre. Pendant que je m'employais à ces préparatifs, le transistor qui grésillait dans un coin de la pièce annonça la chute de Saigon, et cela me fit autant d'effet que s'il s'était agi du résultat d'un match de football.»