Malgré son âge, Oma tient à élever son petit-fils orphelin.
Et même si elle radote un peu avec ses histoires du passé, Kalle sait que sa grand-mère l'aime tendrement.
Mais un jour, le garçon comprend qu'Oma ne sera pas éternelle...
Si être amoureux, c'est penser tout le temps à la fille qu'on aime au point d'en avoir mal au ventre, alors c'est sûr, Ben est amoureux d'Anna. Il décide de lui écrire une lettre. Mais Anna ne répond pas. Elle ne dit rien. Ben ne comprend pas pourquoi...
En amour, on est toujours deux...
La vie de Paul, 12 ans, que ses parents, trop occupés par leur travail et en instance de divorce, laissent seul dans l'appartement familial...
Paul a douze ans et vit à Francfort avec ses parents. Sauf que ses parents ne sont jamais là. Sa mère, journaliste, accepte le poste de ses rêves à New York tandis que son père, commercial, est sans cesse en voyage d'affaires. Paul est confié à Oma Käthe, sa grand-mère de coeur, qui habite sur le même palier. Mais, quand celle-ci tombe malade, il est balloté d'un appartement à l'autre, chez différents habitants de l'immeuble, qui se connaissent tous et s'entraident. Lors de l'une de ses rares visites, son père lui apprend que sa mère et lui vont divorcer, puis, peu après, il sombre dans la dépression et doit être hospitalisé.
Bouleversé, sans repères ni confident, le garçon sent la tristesse et la solitude l'envahir, même si tous ses voisins sont prêts à l'aider. Il a toujours les clés de son appartement et s'y réfugie quand il se sent trop mal.
Pour ses 13 ans, les voisins organisent une fête. Sa mère, qui avait promis d'être là, lui fait faux-bond. Pour Paul, c'est la déception de trop : sa mère, toujours absente, ne semble pas s'intéresser à lui et fait de moins en moins partie de sa vie.
Le lendemain, il accepte pourtant d'aller la voir dans une chambre d'hôtel à Francfort, accompagné d'Adam, un habitant de l'immeuble, avocat à la retraite. L'égoïsme dont elle fait preuve confirme ce qu'il pensait, et Paul abrège l'entrevue et rentre chez lui, où tous les voisins l'attendent. Désormais, il vivra avec son père, qui peut maintenant rester auprès de lui.
S'imprégner de laVie d'un créateur pour en dérouler le fil dans une fiction est caractéristique de l'oeuvre de Peter Härtling.
Il a ainsi ressuscité plusieurs figures de la littérature et de la musique : Hölderling, Lenau, Mörike, Schubert, aujourd'hui Schumann, sans oublier son ombre. Dès l'adolescence en effet, Schumann se dédouble en deux personnages qu'il nomme Eusebius et Florestan, l'un jouisseur et ivrogne, l'autre doux et travailleur. En chapitres alternés, Härtling nous fait revivre les deux dernières années du compositeur dans une clinique de Bonn et les étapes de sa vie : de l'enfance à Zwickau où son père, libraire, traduit Byron et W.
Scott, jusqu'à son mariage avec Clara, comblé de succès et d'enfants, en passant par les années de formation aussi passionnées que difficiles. Schumann, reconnu comme un compositeur novateur dès ses premières oeuvres, vivra dans le déchirement, les crises d'aphasie et les excès de tous ordres : excès d'amitiés, de travail, de voyages, de boisson, de femmes, jusqu'à l'effondrement et la tentative de suicide, qui amènera son internement.
Une existence frénétique, rythmée par la pulsion créatrice et. les tournées triomphales avec Clara, qui n'est pas sans rappeler la vie de nos modernes rock stars. Schumann devient pour nous un héros étonnamment contemporain, et le romantisme, moins une époque révolue de l'art que sa face, sombre et convulsive.
Fascination exercée par Hölderlin qui ne se dément point jusqu'à nos jours. Moins connu, moins lu que Goethe et Schiller, il reste, pour ses confrères de la postérité, le Poète, celui en qui s'incarne l'énigme de la création poétique.
Peter Härtling possède parfaitement tous les éléments de la biographie : documents, correspondance, sans parler des oeuvres. Les dates, les lieux, les constellations sentimentales et idéologiques sont en place. Pourtant il vise plus loin qu'une simple biographie : revivre, de l'intérieur, l'itinéraire du poète.
Ainsi le romancier dépasse l'historien, car il parvient, avec une intuition d'une étonnante sûreté, à faire évoluer, parler, méditer Hölderlin à partir d'une situation donnée par les documents. La destinée d'un poète est ici vécue par un autre poète capable de s'identifier à son objet.
Les yeux de Waiblinger. Waiblinger, c'est cette étoile filante brièvement apparue au début du XIXe siècle dans un ciel allemand déjà riche en étoiles. Poète et romancier, il meurt à 26 ans en Italie sans avoir accompli les promesses d'un génie aussi éblouissant que destructeur. Son oeuvre, c'est sa vie. Mais il ne s'agit pas là d'une biographie. Peter Härtling choisit, dans cette existence, de nous faire revivre l'épisode des amours interdites avec Julie Michaelis, qui défraya la chronique de cette capitale intellectuelle qu'était alors Tübingen, en Souabe, et son séminaire protestant, berceau de quelques grandes gloires de la littérature et de la philosophie allemandes : mais l'époque n'est plus aux grandes révoltes, c'est celle de Mörike et de Caspar David Friedrich, du biedermeier et de la Restauration. Un tel contact ne peut que faire des étincelles.
Härtling ne joue pas les archéologues. Loin de tenter une reconstitution scientifique, c'est de l'intérieur, dans une langue vive qui ne s'essaie pas, elle, à la restauration, qu'il rêve et nous fait rêver ce destin.