Son histoire complexe a dispersé le peuple coréen en trois entités géographiquement contiguës, sans compter les diasporas. Le motif de la réunification a occulté cette réalité, car il n'est jamais question de la totalité des Coréens. La division des deux Corée occupant la péninsule, qui date de 1945 et qui s'est figée en 1953 à la suite d'une terrible guerre civile, n'a cessé d'éloigner Corée du Nord et Corée du Sud, au point d'en faire non des demi-Corée mais des pays à part entière. Le Nord est toujours réduit à la question nucléaire et le Sud résumé à son « miracle ». Quant à la Corée chinoise, si elle ne constitue pas un Etat, elle s'est développée dans un district autonome de la République populaire de Chine et dispersée sur l'ensemble de la Mandchourie. Comme les deux autres, elle présente désormais des caractéristiques distinctives. Ce qui nous fait parler de Corées et non de Corée.
Dans le Séoul de 1934, en pleine occupation japonaise, Kubo parcourt sa ville à la recherche d'inspirations, de rencontres, de sens, de bonheur. Cette errance s'accompagne d'une réflexion plus profonde sur lui-même et sur cette jeunesse qui se construit et se modernise avec le Japon comme nouvelle référence. Kubo est le premier " roman " moderne coréen, celui de la disparition du héros à " l'ancienne " et du bouleversement des codes littéraires de l'époque, avec l'apparition d'une écriture nouvelle, affranchie des diktats de la langue.
Quoi de mieux, pour essayer de "dire la Corée", que de s'adresser directement à l'un de ceux qui ont placé l'analyse de la coréité au centre de leur recherche. Le prosateur Yi Ch'ôngjun, décédé l'an dernier, y a consacré l'essentiel de son oeuvre. En littérature, cela donne une tentative d'exprimer le han, mais pas sous sa forme de récupération nationaliste par le dictateur Pak Chônghûi, souvent reprise de façon non critique : il aurait exprimé la souffrance spécifique du peuple coréen, qui aurait toujours été victime des autres sans jamais être agresseur.
Les jeunes modernes dont il a été question dans le volume La Mutation de la Poésie coréenne se retrouvent en 1905 dans un pays asservi par le Japon. D'emblée, et toujours dans des revues, ils vont se diviser, les uns choisissant le combat, d'autres cherchant à renforcer le pays pour un jour retrouver l'indépendance. Il est juste de se demander si la colonisation et le modernisme en tant que tels ont eu le temps de marquer les débats, et si leur importance postulée n'est pas une reconstruction du nationalisme moderne.
Comment parler d'un autre pays ? A moins de se laisser aller à ses impressions ou à répéter ce qu'on aura entendu sur place ou lu dans un journal, la question n'est pas simple.
S'astreindre des années à en étudier la langue, l'histoire, la littérature ou autre est un bon viatique mais ne vaccine pas contre l'opinion, l'idée toute faite, le logocentrisme. La méthode ici choisie, la sociocritique, se propose de ne foncier la réflexion que sur ce que les Coréens disent d'eux-mêmes, sans considérer a priori que ces Coréens existeraient ou seraient dotés d'une spécificité évidente.
Il s'agit donc de prendre au sérieux et même au pied de la lettre ce que la Corée, les Corées disent d'elles-mêmes, et surtout le discours de victimisation qu'elles partagent. Ainsi, tous les lieux communs, miracle, nationalisme, sont-ils remis en perspective, en particulier avec le social-darwinisme. Car ce que dit de lui un pays n'est ni vrai ni faux mais forme l'ensemble de ses représentations identitaires.
Ce qu'on appelle ici des fables. Analysables à la condition de toujours se rappeler qu'elles sont vues, d'ici, à partir d'autres représentations.
Sortir l'ancienne analyse idéologique de ses impasses, situer la socialité du texte au principe même de sa mise en forme, penser la textualisation comme un rapport créatif et dynamique avec des discours, des représentations, des langages, se distinguer ainsi radicalement de la sociologie de la littérature, telles sont les bases fondamentales de la sociocritique exposées dans les travaux de Claude Duchet, d'Edmond Cros, de Pierre V. Zima ou Régine Robin.
Au moment où la Corée s'interrogeait sur son passage à l'ère moderne et sur l'affranchissement du sino-centrisme, l'irruption des impérialismes et la colonisation sont venues brouiller toutes ses perspectives, les jeunes modernes ont développé une thématique de la force (jeunesse, vigueur, santé), mais une thématique " mythologique " qui pouvait dangereusement se retourner.
Cet ouvrage est une introduction à la littérature coréenne, classique et moderne, mal connue en France. L'auteur en offre un large panorama, des origines, de la sinisation, à l'occupation japonaise jusqu'à l'époque moderne.
À destination des faux-débutants (lycéens, étudiants, adultes), ce cahier de jeux permet de réviser ses connaissances de la langue et de la culture coréennes à son rythme et de façon amusante.
Pas de listes de mots ! Mais des petits rappels de grammaire et des activités, de niveaux différents, regroupées par thèmes.
Il est idéal pour faire le point, s'autoévaluer ou compléter ses connaissances. Quelques minutes par jeu suffisent !
Les règles du jeu :
- une thématique lexicale ou culturelle par série d'activités ou de jeux ;
- une mise au point grammaticale ou linguistique au début de chaque nouvelle série de jeux ;
- plus de 100 activités variées et originales, toutes corrigées.
Conforme au niveau de langue A1 du cadre européen (CECRL), cet imagierthématiquede coréen a pour objectif de permettre à tout apprenant de : découvrir et d'apprendre plus facilement les mots de baseindispensables de la vie courante ; prononcer correctement chaque mot ; mémoriser le vocabulaire à son rythme et de façon ludique. Il comprend : 252 mots de base illustrés, regroupés en 21 planches d'images thématiques 72 activités corrigées 2 jeux ou petits ateliers à découper et à réaliser tout seul fichiers audio à télécharger gratuitement.
Spécialementrédigé pour les débutants et les faux débutants francophonessouhaitant apprendre à parler coréen, cet ouvragepropose, étape après étape,de découvrirou réviser, après une petite présentation historique, l'alphabet, l'écriture ainsi que le plaisir de commencer à lire et à parler coréen.
Alliant mises au point grammaticales et références culturelles, il comprend toutes les clésqu'il est indispensable de connaître pour, au terme de ce parcours, permettre de comprendre des phrases courantes et de s'exprimer dans un coréen simple, à l'oral.».
Contenu:*4 paliersou parties1. Pour bien débuter2. Je lis le coréen3. Je connais le coréen4. Je comprends le coréen*29 chapitresavecde nombreuses mises au point grammaticales, des astuces, du vocabulaire de tous les jours et des activités corrigées pour s'entraîner*45exercices progressifscorrigés
Avec Virtual Seoul, la photographe Françoise Huguier tente de résoudre une énigme qui la hante depuis qu'elle sillonne le monde et particulièrement l'Asie : Comment une ville a-t-elle pu devenir en trente ans le fer de lance de la culture populaire de toute l'Asie ? Comment la Corée du Sud est-elle parvenue à accroître son influence au point de faire pâlir la modernité japonaise ? Ce sont les traces et les signes de cette spectaculaire mutation que l'artiste nous donne à découvrir et à comprendre en parcourant un univers urbain où les frontières virtuel/réel semblent s'abolir ou se dissoudre. Mais cette modernisation trop rapide a un revers... Françoise Huguier explore, en profondeur, le mal de vivre engendré par des bouleversements dont une société restée très confucéenne pâtit pour une grande part.
« Ppalli ppalli ! » (qui signifie « Vite ! Vite ! » en coréen) est un manuel d'initiation à la langue coréenne qui résulte d'une longue réflexion et d'une expérimentation sur plusieurs années auprès des étudiants de coréen de l'INALCO.
Le présent ouvrage a pour ambition d'offrir un panorama de la langue coréenne au travers un d'un enseignement progressif, en immergeant l'apprenant à la fois dans un bain linguistique et culturel, deux notions indissociables à tout apprentissage rigoureux d'une langue étrangère.
Ainsi, les auteurs ont fondé leur apprentissage du coréen sur l'acquisition du vocabulaire quotidien et des concepts grammaticaux avec la préoccupation permanente des les rendre assimilables aisément par les francophones, afin que l'apprenant débutant puisse acquérir, dès ses premiers pas, le « squelette de la langue ». Les notions fondamentales, ainsi acquises, lui permettront de poursuivre son apprentissage sur des bases solides. Une méthode en plusieurs volumes lui fera suite conçue selon les mêmes principes.
« Pratique du traduire » est le titre d'un séminaire qui fait suite aux séminaires « Théorie » et « Critique du Traduire ». La distinction radicale entre les trois est évidemment partiellement factice, mais il fallait à la fois nommer chacun de ces séminaires et souligner une sorte de progression (souhaitée et souhaitable) dans l'apprentissage du métier de traducteur-traduisant. Il n'est pas nécessaire de connaître chaque langue pour savoir lire et corriger (modestement) un texte traduit. Il faut et il suffit de le traiter en tant que texte traduit, quels qu'aient été les choix du traducteur, même si son objectif - hélas trop fréquent encore - était de gommer ou d'effacer l'acte de traduire. Ce livre, ou manuel, est le résultat d'une posture de traducteurs, c'est-à-dire le résultat des réflexions croisées de traducteurs enseignants d'une part, d'autre part le désir de faire des participants au séminaire, à leur tour, des traduisants. Ces réflexions sur des pratiques (que les champs littéraires embrassés peuvent rendre très hétérogènes) ne nous ont pas conduit à proposer un catalogue de réponses, de trucs et astuces ou une boite à outils. Il s'agit d'une série de questionnements soulevés par la pratique des textes (le traducteur est, avec l'auteur, le seul à connaitre le livre mot à mot), destinés à aiguiser un regard, une attitude. Le futur traducteur sera donc appelé à développer une démarche proche sur la base d'enquêtes collectives. Rien ne serait plus éloigné de notre pensée que d'imaginer en arriver à une solution unique. Mais nous nous refusons tout autant à en inférer que tout est relatif, tout est équivalent, que toutes les solutions se valent. Les solutions acceptables sont celles qu'aura dicté le texte à traduire.
Ces entretiens sur la sociocritique avec le fondateur d'une de ses écoles, Claude Duchet, sont le fruit de quinze années de rencontres et de recherches communes sur cette approche littéraire. Issue des débats animés des années 70, réunissant puis opposant toutes sortes de théories, structuraliste, formaliste, psychocritique et psychanalytique, sociologique, narratologique, la sociocritique telle qu'elle s'est formée autour de dix-neuviémistes héritiers de Lucien Goldmann (et Henri Lefèbvre) n'a cessé depuis de s'interroger sur les rapports entre les textes et le monde auquel ils renvoient et dont ils procèdent selon des processus complexes.
Divergeant en cela des sociologies de la littérature, elle est toujours partie des textes, dans lesquels elle ne veut pas voir de simples reflets : mais, s'opposant aussi aux approches formalistes, elle n'a cessé de refuser la clôture des mêmes textes, définissant ainsi ce qu'elle appelle un sociotexte. Depuis 1970, année d'apparition du terme, ses travaux ont porté sur l'analyse d'ensemble de représentations qu'elle appelle sociogramme, dont le champ ne cesse de s'élargir : XIXe siècle, Guerre, Ville, Objet, Hasard, Bourgeois, Asie-Orient, Peuple...
Les lieux d'exercice de la sociocritique s'étant eux aussi multipliés (Québec, Corée, Amérique latine), le moment était venu de faire un bilan offensif des acquis. Ce livre contient des entretiens effectués depuis 1995 ainsi que des extraits d'articles majeurs.