Filtrer
Support
Éditeurs
Langues
Prix
Lux Claudine
-
Clotilde, qui habite la Lorraine, revient régulièrement dans sa belle-famille habitant le Midi de la France. Se sentant peu acceptée, elle consigne ses observations et ses réflexions sur son entourage. C'est ainsi que naît une chronique qui va s'étendre sur près de quatre décennies. Le dialogue entre Félix et Clotilde en illustre clairement la problématique :
« Depuis le décès de la mémé, pendant six années entières, les frères et soeurs ont semblé n'avoir eu aucun besoin les uns des autres, leurs mondes se sont séparés à peu près complètement.
- Oui, Félix. C'était elle qui agrégeait le clan en transmettant et en filtrant les informations sur les uns et les autres. Elle était le centre, le personnage fort qui tirait les ficelles. Pendant longtemps à mon avis, la fratrie a perdu sa boussole.
- Ce qui continue à me frapper dans cette famille, c'est la difficulté qu'ils ont quasiment tous, à des degrés divers, à échanger sur leur petite personne en termes simples... Ils tentent de supporter seuls leur embrouillamini intérieur, voire de se le cacher à eux-mêmes en se vouant corps et âme à des choses complètement extérieures. Pour eux, c'est ça la dignité. Ce sont des gens fiers. Même Marlène est comme ça. Elle s'est évadée longtemps dans le paraître et la frivolité puis dans la maladie au lieu de regarder en elle-même. Se revoir pour les frères et soeurs, c'était un peu comme de se contempler dans un miroir. La famille vous renvoie à vos faiblesses, à vos failles, à vos fêlures. » -
Un voyage de deux semaines en Iran en 1995.
Visite de la capitale, traversée d'un désert jusqu'à Ispahan puis remontée vers le nord jusqu'à la mer Caspienne au-delà des hautes montagnes de l'Elbourz.
Des paysages grandioses, des palais et mosquées bleues de l'époque des Sassanides qui comblent la narratrice amoureuse des grands espaces et férue d'art islamique.
Le passé illustre des grands architectes et des poètes côtoie un présent sur lequel pèse le poids de la charia : femmes voilées, interdiction de la musique et de la danse, relations entre les sexes réglementées, surveillance par la police religieuse...
Le peuple soumis se rebelle à sa façon par des transgressions souterraines et beaucoup de faux-semblants.
Partager la vie intime d'Iraniens s'avère être une expérience souvent problématique : malaise face à des codes méconnus, mais pourtant, un effort d'ouverture de part et d'autre et une sincère amitié. Des interlocuteurs souvent fascinés par l'Occident, en l'occurrence l'Amérique, mais très fiers en même temps de la grande Perse de leurs aïeux. -
L'Uruguay, est-ce encore « la petite Suisse d'Amérique latine » ? La narratrice, lors d'un séjour à Montevideo chez son fils avec sa soeur, essaie d'aller au-delà des apparences. Le pays était-il réellement vide d'habitants à l'arrivée des Espagnols ? Pourquoi la domesticité n'est-elle pas blanche ? Qui habite les bidonvilles de la capitale ? Le Rio de la Plata est-il un estuaire paisible ?
Des rencontres d'une rare qualité, notamment avec des descendants d'Indiens, vont permettre aux deux femmes de saisir l'histoire de ce pays et celle de l'Argentine où elles font une escapade : violence sociale mais aussi riche culture aussi bien urbaine que rurale dans l'immense pampa avec ses gauchos.
Deux pays avec leur consommation légendaire de maté : saveur plutôt amère avec un arrière-plan de grandes douceurs à découvrir.
« J'ai ressenti dans ce pays une sorte d'appel mystique que j'ai du mal à définir, dit Cristina. Ces petits chemins perpendiculaires à la route qui fuit vers le nord sont une invitation du grand Esprit des Charrúas à venir communier avec lui, tu ne crois pas ?
- Tu as bien de l'imagination ! Je ne vois partout que des localités assoupies dans leur train-train, quelques fermes guère pittoresques et des prairies à perte de vue, mais tu as raison, là-bas à Salsipuedes, j'ai ressenti une émotion très forte, liée à l'évocation du mode de vie d'une ethnie disparue dans des conditions atroces. L'image des gauchos caracolant sur leurs chevaux derrière leurs troupeaux sous un ciel immense restera aussi très vive en moi. » -
Les pérégrinations de Klaus et Clotilde : Carnet de voyage d'une jeune fille rangée
Lux Claudine
- Atramenta
- 3 Mars 2022
- 9789523901339
Pendant six années, une jeune Française et un jeune Allemand cheminent ensemble à travers leur correspondance, leurs retrouvailles périodiques et surtout leurs voyages. Affinités incontestables d'un côté, fondées sur leur passion commune pour la peinture et la littérature (« Je nous concevais comme des frères siamois », dira Klaus), mais aussi dissonances de plus en plus profondes, surtout après 1968. « Amour, pas amour, seulement de l'amitié ? Un attachement d'ordre intellectuel assurément, lié indubitablement à la curiosité de l'ennemi d'hier et qu'un héritage historique trop lourd et un fossé culturel ont peut-être fait échouer. ». Cet ouvrage donne un aperçu de l'Allemagne un peu plus de vingt ans après la Seconde Guerre mondiale dont les traces sont toujours présentes dans les paysages et les esprits. Ainsi les questions sur la relation amoureuse et son évolution se doublent de questions sur le pays de l'être aimé, son destin, sa responsabilité dans l'histoire du vingtième siècle.
-
Théo et de Léo, élevés comme des jumeaux, sont maintenant de jeunes adultes. Clotilde ne reconnaît plus ses deux petits garçons et critique abondamment leurs distractions et surtout leurs relations amicales. Leurs expériences sentimentales aussi houleuses que douloureuses lui rappellent l'itinéraire qui fut le sien vingt-cinq ans plus tôt. Possessive et toujours anxieuse, elle a du mal à lâcher la bride à ses fils jusqu'au jour où ils sont envoyés au Maroc et au Brésil comme enseignants dans le cadre de la coopération. Deux pays où leur destin prend une direction inattendue. Il s'ensuit un échange difficile mais finalement fructueux entre Léo et sa mère qui le rejoint pendant les grandes vacances suivantes avec sa petite fille. Leur voyage à travers plusieurs régions de l'immense Brésil permet à Clotilde de découvrir des paysages fascinants et de s'intéresser de près à l'histoire de ses habitants.
-
Née à la campagne, Clotilde grandit dans une rue pauvre mais pittoresque d'une ville du centre-ouest. Laissée beaucoup à elle-même, elle s'adonne à de multiples observations et interrogations, elle explore méticuleusement son tout petit monde encore très proche du monde rural et tente de s'accrocher à tout ce qui peut lui apporter un peu de lumière et de joie : des personnes au coeur tendre, le dessin et le livre.
« Seule avec son arbre qui fuse dans tous les sens, elle n'est plus qu?un regard qui le pénètre et se laisse pénétrer par les forces muettes mais vives de cette réalité végétale. Le temps s'est arrêté, la voici à la racine de la vérité éternelle des choses. La fillette se dit que Dieu, s'il existe, est là et seulement là, dans la vie qui sourd de partout. Sa solitude est plénitude et joie. Elle ne sera plus jamais seule et ne s'ennuiera jamais. Il n'y a qu'à contempler, méditer et avoir un crayon dans les mains. Elle éprouve l'envie de reproduire les pierres, les plantes, le ciel qui se mire dans une flaque, surtout des choses immobiles ou presque qui l'invitent à de douces et paisibles rêveries. La nature, indemne du bien et du mal lui semble-t-il, voilà surtout ce qui l'enchante. Elle sait qu'elle ne passera pas à côté de la beauté du monde qui se trouve là, tout près, à côté de soi. » L'auteure Claudine Lux, qui vit actuellement en Lorraine, a puisé dans ses souvenirs d'enfance et d'adolescence pour cet ouvrage qui tient plus d'une chronique des années cinquante et soixante que d'un roman à proprement parler. Dans cette suite de tableaux dépourvus de nostalgie, lucides et parfois impitoyables, mais souvent hauts en couleur, beaucoup pourront se reconnaître. Le personnage de Clotilde est aussi représentatif d'une époque qui a permis à des enfants issus des couches populaires d'accéder à l'instruction et à une meilleure compréhension du monde. -
Clotilde quitte sa maison dans une cité ouvrière d'un village mosellan pour s'installer non loin dans une fermette délabrée du Pays-Haut en Lorraine. En situation de retraite anticipée suite à un état dépressif, elle cherche à créer un décor en accord avec son besoin de création et à observer avec minutie le petit monde qui l'entoure. Dans ses Nouvelles villageoises s'étalant sur une quinzaine d'années, elle s'interroge sur la complexité humaine à travers divers portraits, surtout féminins : épouses insatisfaites de leur vie conjugale, artistes en panne de reconnaissance, vieilles femmes émigrées de « l'intérieur » de la France penchées sur leur passé, ces dernières figures renvoyant la narratrice à elle-même, nostalgique de ses racines dans le Poitou et pourtant fascinée par la riche histoire de la Lorraine qu'elle parvient enfin à aimer. En filigrane, les stigmates des guerres, le brassage des populations, les conséquences de la fermeture des mines et de l'abandon de la sidérurgie, la proximité du Luxembourg qui modifie les mentalités, la modernité face à la tradition.
-
C'est dans le cadre de la réconciliation entre la France et l'Allemagne que Clotilde, jeune Française de dix-huit ans, travaille bénévolement avec d'autres jeunes pendant ses vacances dans une maison de retraite du Bade-Wurtemberg. Fascinée par la culture allemande, elle tente d'avoir un regard objectif sur son entourage.
« Ces individus voués aux gémonies que sont les Allemands la remplissent d'une immense curiosité, sont-ils vraiment si différents des autres hommes ?
Que de braves gens autour de Clotilde, affables, honnêtes, loyaux, consciencieux et rigoureux dans leur travail ! Comment le chancre nazi a-t-il pu gagner presque tout un peuple par ailleurs si instruit qui a donné tant de génies ? S'approcher de Klaus, n'est-ce pas une possibilité de pénétrer au coeur de l'énigme ? » La jeune Française, dont le coeur est pourtant ailleurs mais aspirant depuis toujours à une carrière de peintre, se laisse subjuguer par le jeune homme qui va entamer des études à l'école des Beaux-Arts de Brunswick.
« Elle écoute le jeune homme lui parler avec enthousiasme de Caspar David Friedrich, de Max Beckmann, de Max Ernst, de Klee... Comme il en sait des choses ! » Ce roman d'inspiration autobiographique relate le cheminement de la relation des deux jeunes gens pendant six années à travers leur correspondance intense, leurs rencontres et surtout leurs voyages à travers l'Europe. Complicité et affinités incontestables d'un côté ( « Je nous concevais comme des frères siamois », dira Klaus ) mais aussi dissonances de plus en plus profondes, surtout après 1968.
« Amour, pas amour, seulement de l'amitié ?
Un attachement d'ordre intellectuel assurément, lié indubitablement à la curiosité de l'ennemi d'hier et qu'un héritage historique trop lourd et un fossé culturel ont peut-être fait échouer... » -
Deux voyages au Maroc qui se déroulent en dehors des sentiers battus par les touristes. C'est avant tout une approche de la vie des femmes dans des milieux divers mais essentiellement populaires, à Akkari, un quartier de Rabat, à Marrakech avec l'inoubliable Khadija, à Essaouira chez la femme d'un pêcheur. Des femmes qui, malgré les difficultés liées aux pesanteurs sociales et aux interdits religieux, mènent dignement leur barque et, le plus souvent, avec le sourire. Des figures chaleureuses et courageuses, extrêmement attachantes, pratiquement inexistantes dans la sphère publique, libres dans leur maison où elles sont reines, voire très coquines.
Les pratiques d'envoûtement venues d'Afrique Noire à Essaouira, les croyances dans le mauvais oeil et autres superstitions témoignent du fait que le peuple n'a pas rompu avec son passé ancestral. La narratrice, intriguée, rend compte sans prendre parti mais elle donne libre cours à son émerveillement devant la beauté des personnes rencontrées, des paysages et du ciel qui lui donne un goût d'éternité. -
Clotilde conduit son lecteur dans son petit village de Lorraine puis l'emmène faire un tour de France à travers des régions désertifiées. Personnages insolites comme Francis le schizophrène, Josie la simplette, Paolo le malin, Cornelia la céramiste, la « peinturlureuse » d'oeufs d'autruche, le brocanteur éconduit, Paulette la revêche, Lucien l'ancien maquisard, Colombe la fille-mère, l'oncle centenaire, le paysan amoureux de sa terre...
Promenades dans la campagne et conversations avec de très vieilles dames qui racontent leurs souvenirs de jeunesse. Drames comme le suicide de la jeune Abigail, la maladie et l'enterrement d'un mineur.
Mélancolie, nostalgie du passé et goût de l'Histoire qui a laissé de profondes traces en Lorraine et dans la région d'origine d'une Clotilde peu enracinée dans sa nouvelle région qui ne cesse cependant de la fasciner.
Joie de vivre aussi et activité fébrile de la narratrice qui peint, écrit, bricole, jardine et se construit son musée personnel.
Un voyage intérieur avec des états d'âme et des questionnements sur l'école, la politique, la vie familiale et les bouleversements sociologiques qui transforment profondément la France villageoise. -
Des histoires fondées sur des faits réels qui se sont produits dans l'environnement proche de la narratrice.
Crise de la quarantaine : Ilona, femme au foyer, ne supporte plus la routine de sa vie conjugale et aspire à une vie plus riche sentimentalement et intellectuellement. Martine, qui rêve d'un amour romantique, quitte son mari et ses enfants pour rejoindre un bon à rien dans les Vosges. Issue tragique pour les deux couples.
Adèle, à peine sortie d'une double relation amoureuse tumultueuse, est bientôt rattrapée par le démon de midi de son époux qui la trompe avec une femme du voisinage prétendant être son amie. Réflexions sur l'amour et la famille.
Tania, enfant abandonnée à la naissance, se donne un genre très particulier et aspire à la reconnaissance par le biais de la création artistique. Idem pour la Wallonne Magda qui tente de percer à Paris avec une peinture dédaignée par les tenants de l'art contemporain.
Carmen, c'est à la fois la frénésie sexuelle, le combat militant, le dévouement christique et le talent poétique.
Christine est une poétesse qui pense que le premier jet lui est inspiré par Dieu.
Amélie découvre après son veuvage la passion amoureuse à soixante ans.
Le rêve de la narratrice transcrit dans le dernier texte est une vision de la féminité à décrypter par les lecteurs qui peuvent interpréter à leur guise le tableau de la page de garde peint par l'auteure.