Traiter de l'histoire linguistique de l'Alsace, c'est se confronter a` la question de l'identite ? alsacienne, qu'elle soit individuelle ou collective. Ajoutons d'emble ? e que le proble`me de l'identite ? alsacienne n'est pas un proble`me alsacien. C'est un proble`me franc ? ais. Il existe deux approches possibles de la question de l'identite ? , l'une e ? tant objective et l'autre subjective. L'identite ? objective repose sur l'unicite ? de la langue, de l'histoire et de la culture d'une population sur un territoire donne ? .
C'est en fait la de ? finition du "Volk" , ou de l'ethnie. L'identite ? subjective se fonde sur le sentiment d'appartenance et la volonte ? d'e^tre et d'agir ensemble. La premie`re est ge ? ne ? ralement qualite ? d'allemande et la seconde de franc ? aise.
Le patrimoine linguistique et partant culturel alsacien a été laissé en jache?re depuis bien des décennies par les Alsaciens eux-me?mes en raison notamment d'une crise identitaire aux origines diverses. Aussi, partant du principe que les identités collectives sont construites par les collectivités et que les langues sont choisies par elles en fonction de l'identité qu'elles veulent se donner, il y aurait en premier lieu, si l'on veut vraiment remédier à la situation, à faire un travail de résilience au niveau de la psyché alsacienne, c'est-à-dire sur la capacité de rebondir et à se reconstruire positivement. En second lieu un travail collectif sur les causes de la régression linguistique et sur les grands avantages et potentialités que procure le bilinguisme serait aussi à faire, en me?me temps que celui de leur médiatisation. Les Alsaciens ont besoin de savoir ce que le -plus d'Alsace- peut leur apporter ! Le bilinguisme collectif ne se réalise et ne se maintient que par et dans la coexistence sociale et culturelle de deux langues ! Dans le contexte franc?ais de mé ance à l'égard des régions en général et des langues régionales en particulier, la coexistence, notamment scolaire et médiatique, reste à obtenir. La France est néanmoins une démocratie. En démocratie, les fortes demandes, expressions de fortes volontés, ne peuvent qu'e?tre satisfaites... Il n'y aura pas de coexistence linguistique sans réel et complet droit à l'existence de la langue régionale, tel que formulé, par exemple, par la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. C'est la premie?re demande à formuler. Donnons collectivement une chance au bilinguisme en Alsace ! Une dernie?re Chance ? Livre en français et en allemand
Le présent ouvrage n'est pas un livre sur l'histoire de l'art, des arts. Il a pour objectif de présenter l'essentiel des riches heures de ce qui a fait la culture d'Alsace qu'il s'agisse d'architecture, de sculpture, de peinture, de musique, de langue, de religion et de littérature. La fontaine de Janus, un monument conçu par Tomi Ungerer et érigé près de l'opéra de Strasbourg, en est dans sa symbolique un parfait résumé. Une oeuvre d'art présentant une tête à deux faces, dont l'une regarde vers le monde germanique et l'autre vers le monde roman et un aqueduc romain sur lequel coule l'eau du Rhin qui, paraphrasons René Schickele, venant du sud, se dirigeant vers le nord, recueillant en lui les eaux de l'est et les eaux de l'ouest, les portes unies en un tout vers l'immensité.Si l'Alsace a été victime au cours de son histoire des antagonismes nationaux, elle a aussi été le lieu heureux où se sont rencontrées et fécondées deux grandes cultures européennes, la française et l'allemande. C'est dans la confluence et la synthèse que l'Alsace est véritablement alsacienne.