Filtrer
Rayons
Support
Prix
Isaac Babel
-
Autour de la figure de Bénia Krik, le «Roi» d'une pègre de gangsters, de charretiers, de contrebandiers, s'ordonne le petit monde du quartier juif de l'Odessa des bas-fonds que met en scène - comme un hommage à ses origines - Isaac Babel.
Ici, pourtant, le petit Juif persécuté de l'imagerie de son enfance devient - par le retournement de la fiction - le beau et fort roi des voleurs d'Odessa. Capable de marier une soeur contrefaite, et même, en commanditant l'incendie du commissariat, capable d'empêcher que la cérémonie soit troublée...
C'est bien une fresque baroque, colorée, grouillante de vie et pleine d'humour que dessine ce recueil.
-
Écoutant son mentor Maxime Gorki, qui l'avait incité à se frotter à la réalité, Babel suivit la campagne de Pologne en tant que correspondant de guerre du journal Le Cavalier rouge. De mai à septembre 1920, cet intellectuel juif porteur de lunettes accompagna à travers la Volhynie les cosaques de la 1re armée de cavalerie commandée par Boudionny. Ces quelques mois donneront naissance au livre qui a fait sa gloire et qui fut très vite traduit dans toutes les langues. Les textes de Cavalerie rouge, d'abord publiés séparément dans des revues et des journaux, furent rassemblés pour la première fois en recueil par Babel lui-même en 1926. Dans ces brefs tableaux que l'on pourrait rapprocher de certaines gravures de Goya, le style de Babel est éblouissant. Un de ses lecteurs de la première heure a noté qu'il pouvait parler aussi bien, dans le même paragraphe, de la beauté du ciel étoilé et des pires désastres de la guerre. Les exemples en sont innombrables dans Cavalerie rouge. Ce qui pourrait apparaître comme une fascination pour la violence relève en réalité d'une « passion de bête fauve pour la perception », de la volonté, chez l'artiste Babel, d'appréhender le réel sous toutes ses formes. L'écrivain est moins attiré par la violence des cosaques dont, en tant que Juif, il a été victime dans son enfance, « que par l'audace, le caractère passionné, la simplicité, et la franchise - et la grâce » dont ils peuvent aussi faire preuve. Il semble bien qu'il faille attribuer à Gorki ce conseil que Babel a suivi toute sa vie et que, dans un de ses textes « autobiographiques », il met dans la bouche d'un vieux correcteur d'imprimerie : « Un homme qui ne vit pas dans la nature comme le fait une pierre ou un animal n'écrira pas de toute son existence une seule ligne qui vaille quelque chose. »
-
C'est aux images de son enfance dans la vieille communauté juive d'Odessa que Babel devra son inspiration. Les Contes d'Odessa sont une évocation attendrie, suite de tableaux pittoresques, fortement colorés de l'ancien monde, celui d'avant 1917 : la juiverie d'Odessa, ses bandits, ses marchands, ses putains, sa misère, la terreur des pogroms... Le destin de certains écrivains se devine à la lecture de leurs livres.
-
Pour la première fois rassemblés dans leur intégralité en un seul volume, Cavalerie rouge et le Journal de 1920 proposent deux versions d'une même expérience, celle que vécut Isaac Babel dans la cavalerie de Boudionny. Dans les courts récits réunis sous le titre Cavalerie rouge, Isaac Babel, définitivement marqué par la violence des situations, remet en question, avec le sombre humour et la passion toute contenue qui caractérisent son écriture, l'humaine condition : les combats quotidiens, les massacres, l'insoutenable vie de cavalerie deviennent ici autant de tableaux d'une poésie désespérée.
Le Journal de 1920 est comme la genèse de ces terrifiantes fictions : Babel propose sur la guerre, sur les événements de l'époque, des réflexions d'une saisissante objectivité, livrant ainsi l'implacable témoignage sur la vie qui palpite.
-
Les Chroniques de l'an 18 rassemblent de courts textes qui tous évoquent la situation de Pétrograd pendant les quelques mois d'état d'urgence de l'an 18, alors que la guerre civile faisait rage.
Babel, observateur attentif et chroniqueur minutieux, rend compte, sans transformation aucune et sans avoir recours à la fiction, d'une réalité terrifiante. Et de souligner, dans l'un des récits, Premiers secours (qui évoque l'organisation - ou plutôt sa cruelle absence - de soins d'urgence pour les blessés), que " Chez nous, il n'y a rien, ni secours, ni urgence. Ce qu'il y a - c'est une ville de trois millions d'habitants, sous-alimentée, violemment ébranlée dans la base même de son existence.
Il y a beaucoup de sang qui coule dans les rues et les maisons. " En russe, ces Chroniques n'existent que dans les oeuvres complètes, et c'est la première fois qu'elles sont publiées en tant que telles, et sous ce titre, en français.
-
Une soirée chez l'impératrice et autres récits
Isaac Babel
- Folio
- Folio 2 Euros
- 12 Septembre 2013
- 9782070453276
Récits extraits du recueil Mes premiers honoraires
-
Le grand conteur de Cavalerie rouge peint cette fois les pittoresques bas-fonds juifs du grand port de la mer Noire. Gangsters, charretiers, petit peuple du ghetto de la Moldavanka sont évoqués avrce truculence, humour et tendresse. Le roi de la pègre, Bénia Krik, est un brigand au coeur d'or, beau et fort, qui apporte sa revanche à une communauté humiliée et persécutée.
-