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Horacio Castellanos moya
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Moronga
Horacio Castellanos moya
- Editions Métailié
- Bibliothèque Hispano-Américaine
- 23 Août 2018
- 9791022607940
José Zeledón, ex-guérillero, débarque à Merlow City, morne ville-campus du Wisconsin. Guerrier désoeuvré devenu chauffeur de bus scolaire, il tente de réprimer ses instincts d'homme d'action.
Erasmo Aragón, professeur d'espagnol paranoïaque, part à Washington pour consulter les archives de la CIA et tenter de résoudre l'énigme de l'assassinat du grand poète salvadorien Roque Dalton.
Ces deux survivants hantés par la guerre, inadaptés, solitaires, se désintègrent à petit feu dans un pays puritain obsédé par les armes et la surveillance permanente, auquel ils ne comprennent rien.
Avec son style rageur, son humour à froid et une mauvaise foi à toute épreuve, Horacio Castellanos Moya passe les États-Unis au vitriol et poursuit son grand oeuvre autour de la violence, qui ronge ses personnages jusque dans l'exil. Un grand roman acéré et corrosif. -
La vie d'Erasmo Aragón change soudainement quand il est faussement accusé d'abus sexuel. Il perd son travail dans une université américaine et ne peut plus renouveler son permis de séjour. Après une crise nerveuse il rencontre Josefin, une infirmière suédoise, à laquelle il s'accroche désespérément. Afin d'oublier son passé, ils démarreront une nouvelle vie ensemble à Stockholm, mais les fantômes latino-américains, la monotonie, la dépendance et les anxiolytiques feront ressurgir la paranoïa...
Dans ce roman bref mais intense, Castellanos Moya, l'un des auteurs latino-américains les plus respectés et influents, revient à l'un de ses sujets centraux : le déracinement des hommes et des femmes qui ont subi la violence et qui n'arrivent à trouver refuge ni chez eux ni ailleurs.
Le portrait précis et ironique d'un intellectuel condamné à l'errance. Un récit où la paranoïa et les souvenirs ensorcellent le lecteur. -
La haine et la rancoeur peuvent ronger un être jusqu'à le détruire. C'est ce qui arrive à doña Lena, épouse d'Erasmo Mira Brossa, avocat, président du Parti national hondurien, et mère d'une fille unique, Teti. La fielleuse Lena, dont les insultes et les accusations traversent tout le roman comme des coups de tonnerre, enferme son mari dans les toilettes pour l'empêcher d'assister au mariage de leur fille, une union qui à ses yeux démolit l'image de la famille. Car Teti épouse un Salvadorien divorcé beaucoup plus âgé qu'elle, et certainement communiste, croit sa mère. Horacio Castellanos Moya utilise ici la voix d'une bourgeoise hystérique pour faire un portrait au vitriol des classes possédantes d'Amérique centrale. À sa façon excessive, il dépeint le démantèlement d'une grande famille sur fond d'écroulement politique, dans une ambiance de folie, de conspiration, de suspicion et de conflits. Effondrement confirme ses dons de portraitiste acide et le révèle comme l'un des meilleurs connaisseurs de sociétés qui semblent répéter leurs névroses à l'infini.
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On retrouve l'assassin d'Olga María rencontré dans le précédent titre publié aux Allusifs en 2004. On découvre cet assassin sans âme ni conscience à travers le même procédé du monologue déjà utilisé par l'auteur. Il se nomme Robocop et est sergent dans une troupe d'assaut, il mesure un mètre quatre-vingt dix, pèse près de cent kilos et est un des combattants les plus féroces. Mais une fois la guerre terminée et les accords de paix signés entre la guérilla et le gouvernement d'une nation d'Amérique centrale, la démobilisation survient et que deviennent ces soldats ? Les uniques biens qu'il a conservés à cet instant à la réintégration d'une supposée vie civile furent trois fusils, huit grenades à défragmentation, son pistolet neuf millimètres et un chèque équivalent à trois mois de salaires. Que faire alors ? Comme les faibles ne survivent pas, Robocop continuera à se consacrer à l'unique tâche pour laquelle il a été préparé : se battre.
Et ainsi, il se convertira en membre de diverses bandes de délinquants intégrées par des ex militaires ou des ex guérilleros qui opèrent comme commandos hautement spécialisés dans le cadre d'une transition politique bien délicate. Des bandes dans lesquelles la loyauté est à peine provisoire et les trahisons toujours imminentes. On retrouve également dans ce titre la critique acerbe d'une société salvadorienne corrompue et prête à tout pour s'arracher les biens.
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La mémoire tyrannique
Horacio Castellanos moya
- Editions Métailié
- Bibliothèque Hispano-Américaine
- 13 Février 2020
- 9791022610025
1944. Lorsque Pericles, un journaliste critique du dictateur salvadorien, le «sorcier nazi», est arrêté et emprisonné, son épouse Haydée, une jeune femme de la bonne bourgeoisie, décide d'écrire le journal des événements. Pendant qu'elle note ce qu'elle considère comme des conversations avec son mari - qui avant de devenir opposant a été collaborateur du régime -, elle raconte les progrès des arrestations, les interdictions de visite au pénitencier ainsi que ce qui se passe pour le reste de la famille, composée d'un côté de militaires, soutien du régime, et de l'autre des libéraux, opposés au tyran. Sur ce, un coup d'État contre le dictateur éclate, son fils Clemente, le fêtard, le coureur, l'ivrogne, est impliqué et raconte ce qui se passe chez les conspirateurs. Ses aventures parfois désopilantes alternent avec l'éveil de la conscience politique de Haydée, qui organise la rébellion avec d'autres femmes : épouses, filles, petites-filles, voisines, domestiques.
Un grand roman de Castellanos Moya, une riche combinaison de voix et de registres littéraires, du journal intime à l'action cinématographique, en même temps qu'une prodigieuse incarnation de l'histoire d'un pays dans les destins d'une famille, un épisode fondateur : le début de La Comédie inhumaine de l'auteur.
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D'oú est venu le coup de grâce qui a achevé atberto aragon ? pourquoi l'ex-ambassadeur salvadorien a-t-il fui son pays un matin de juin 1994 pour aller s'égarer dans le labyrinthe de mexico, vivre ses derniers jours rongé par l'alcool et abandonné de tous ? personnage ambigu, impliqué dans d'obscures tractations politiques, homme de confiance de ta guérilla salvadorienne et diplomate éphémère au service du gouvernement de la junte militaire, il a longtemps oeuvré dans les coulisses d'une guerre civile longue et meurtrière.
Pepe pindonga, un détective salvadorien fou de femmes et d'alcool mais abstème volontaire dont l'incontinence verbale est aussi irrésistible qu'inépuisable, est chargé par un mystérieux ami du défunt d'enquêter sur cette disparition : une mission providentielle pour le privé qui a justement besoin de s'extraire du marasme éthylique d'une peine d'amour comme il n'en a jamais connu.
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Un jour, à San Salvador, Olga Maria Trabanino est assassinée devant ses enfants.
Le tueur, un ancien militaire, est arrêté, mais il tait l'identité du commanditaire. L'enquête s'enlise et Laura Rivera, amie de la victime, s'immisce dans le mystère et découvre un dédale d'intrigues où d'énormes intérêts sont en jeu. Dans ce roman, Horacio Castellanos Moya porte un témoignage impitoyable sur la difficulté d'établir la vérité dans une société corrompue. Le talent de l'auteur (né en 1957) repose sur sa prodigieuse maîtrise du monologue intérieur et des registres oraux, comme l'avait démontré Le dégoût publié chez Les Allusifs.
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dans les rues d'une capitale latino-américaine, eduardo sosa, un jeune homme désoeuvré, décide de suivre l'intrigant jacinto bustillo, qui vit dans une voiture stationnée au pied d'un immeuble.
quelques heures et autant de gorgées d'alcool plus tard, l'étudiant chômeur tue le clochard pour se glisser à ta fois dans ta chevrolet - jaune criard - et dans la personnalité de jacinto, ou du moins celle qu'il imagine. là, c'est la divine surprise : loti, beti, valentina et carmela, de somptueuses créatures toutes d'écailles vêtues, t'adoptent. ensemble, ils s'en vont pied au plancher régler quelques problèmes conjugaux du trépassé.
et tant pis si leur virée contraint à ta fuite le gouvernement et met la moitié de la ville à feu et à sang.
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À travers un monologue ressassant, qui brasse des faits terribles, des interprétations plus ou moins assurées, des scènes à caractère hallucinatoire, un narrateur raconte en 12 chapitres les étapes d'une descente aux enfers, ses propres enfers et ceux d'une société qui baigne dans la violence et le meurtre, comme dans son élément naturel. Ce narrateur, homme sans nom et étranger au pays où il se trouve, est devenu un exilé volontaire afin de fuir les persécutions entreprises par les autorités de son pays. Il lit et corrige un rapport élaboré par l'Église Catholique dans lequel sont reportés minutieusement les massacres d'Indiens, toutes les exactions et les violations de ce que l'on nomme les Droits de l'Homme, commis par des militaires, nommément désignés et dont l'impunité est totale et le pouvoir de nuire et de tuer, encore immense. Chaque chapitre mêle dans les propos emportés du narrateur des descriptions des atrocités de l'armée, des citations des témoignages des survivants assimilées à la plus haute poésie, et les inquiétudes personnelles de ce correcteur - le sexe, la peur, la panique, la colère et la rage qui naissent de tout incident quotidien, le tout plongé dans un fort courant que le narrateur lui-même nomme paranoïa. Plongée dans le délire, ce roman est autant le portrait d'un homme aux lisières de la folie, que celui d'un pays qui vit la violence comme sa nature. C'est aussi un réquisitoire politique : après l'échec et la fin des guérillas, l'ensemble des sociétés n'ont plus les valeurs ni les forces nécessaires pour imposer la démocratie.
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Le rêve du retour
Horacio Castellanos moya
- Editions Métailié
- Bibliothèque Hispano-Américaine
- 3 Septembre 2015
- 9791022601467
Erasmo Aragón est un journaliste salvadorien exilé au Mexique. Au début des années 90, le gouvernement du Salvador et la guérilla entament des négociations ; il songe à regagner son pays d'origine, ce qui lui permettrait également de planter là sa femme et sa fille, qui l'énervent prodigieusement (d'autant plus qu'Eva sa femme vient de lui révéler sa liaison avec un acteur de pacotille). Hanté par des souvenirs confus, de vieilles culpabilités et la peur de ce qui l'attend au Salvador - après tout, il a toujours soutenu la guérilla - il vit dans un état second, coincé entre les vapeurs de l'alcool et les bouffées d'angoisse. Terrorisé par une douleur lancinante au foie qui l'empêcherait presque de boire si elle ne le poussait pas à se précipiter un peu plus dans la vodka tonic, il consulte don Chente Alvarado, un vieux médecin placide qui lui prescrit des séances d'hypnose censées le soulager. Au réveil, il ne se rappelle de rien. Paranoïaque, égoïste, velléitaire, le narrateur nous entraîne dans un flot de phrases délirantes, au bord de la crise de nerfs, de soirées arrosées en lendemains de cuites, obsessionnel jusqu'à la déraison, organique, désagréable. Avec ce roman brillant, Castellanos Moya continue sa grande exploration de la violence, ici incrustée au plus profond de l'individu, comme si la guerre habitait les corps bien longtemps après la fin des hostilités.
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Pendant une fin d'après-midi, un homme,Vega, revenu dans son pays, après dix-huit ans d'absence, pour enterrer sa mère, parle, monologue devant un ami retrouvé dont on ne saura que le nom, Moya. Ses propos sont une longue imprécation contre le Salvador, une description sarcastique qui naît du dégoût que lui inspire la réalité salvadorienne, sous tous ses aspects. Ce long monologue, par moments d'une grande violence, est traversé d'épisodes comiques, d'un comique très noir.
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La servante et le catcheur
Horacio Castellanos moya
- Editions Métailié
- Bibliothèque Hispano-Américaine
- 17 Janvier 2013
- 9782864248965
Le Viking est un ex-catcheur professionnel recyclé dans les troupes de la police politique qui veut montrer à ses supérieurs qu'il est un dur toujours capable d'assurer dans les situations de crise. Il part en opération pour enlever un jeune couple de subversifs et les transférer dans les cachots du Palais Noir de la répression.
Le lendemain María Elena vient pour la première fois faire le ménage chez les petits-enfants de ses anciens patrons. Le jeune couple a disparu. María Elena se met à leur recherche avec l'intuition qu'il leur est arrivé quelque chose de grave. Elle pose des questions dans le quartier et se souvient qu'elle a jadis été courtisée par le Viking au moment où il surveillait son ancien patron. Elle décide de lui demander son aide. Le hasard la fera assister à des détentions brutales, à des émeutes estudiantines où elle croira reconnaître un regard familier. Son angoisse ne fera que croître à mesure qu'elle comprendra la situation et sera amenée à se poser des questions sur la situation de sa fille et de son petit-fils.
L'écriture sans concession de Castellanos Moya nous emporte dans un voyage sans espoir.