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Denoël
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Dans ce match en dix-neuf rounds se déroulant à partir d'un matin de Noël jusqu'au lendemain soir, qui sont les adversaires ? Un et Deux, faces intérieures de la narratrice elle-même, partagée depuis toujours entre deux tendances contradictoires ; Un est sensuelle, mûre, équilibrée ; Deux, à l'opposé, n'est que doute, peur, culpabilité agressive. Heure par heure, chacune lutte avec l'autre en s'exprimant à tour de rôle, violemment et patiemment, sans craindre de
mélanger tous leurs temps vécus : passé, présent, avenir. -
Deux voix alternées parlent : celles d'un vieil homme et d'une vieille femme «unis» depuis des années et se dirigeant, immobiles, vers la fin. À l'intérieur de cette double dérive, se joue comme l'épreuve de force de deux existences incompréhensibles l'une pour l'autre. Du matin au soir - mais à travers les jours, les saisons - leurs monologues se développent côte à côte sans jamais se toucher, sauf par moments violents ou furtifs. Elle, c'est la maison, lequotidien, la stagnation, le refus du dehors, la surdité. Lui, la forêt, la fuite, le rêve, la nostalgie, l'absence. Entre eux, une chienne, dont la mort soudaine et muette viendra achever le livre comme ce qui ne peut plus être dit.
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«L'enfant-roi n'est pas seulement le plus beau roman de Dominique Rolin, c'est une des fictions les plus fortes, les plus serrées qu'on ait écrites sur l'enfance, depuis (comme le suggère l'épigraphe du livre) les Suspiria de profundis de Thomas de Quincey. "Le génie, disait Baudelaire, c'est l'enfance retrouvée à volonté." Dominique Rolin a trouvé ce coup de génie : le narrateur de sept ans, ultra-lucide, qui voit à travers les situations et les corps, qui entend l'envers des discours. Ce petit garçon qui vous parle est une machine terrible, drôle, lyrique ; une machine à faire du vrai avec le mensonge adulte ; un danseur, un voyeur, un inspecteur, un prophète ému, un blagueur, un juge, un témoin, bref, le révélateur de chaque heure du jour et de la nuit. Le monde entier dans une famille, observée et retournée dans chacun de ses plis. Écoutons-le raconter à voix basse : il va vous dire d'où viennent vraiment les enfants, où ils vont, comment ils disparaissent pour devenir comme nous tous, des sacs d'imposture. Est-ce qu'un enfant peut tout comprendre par anticipation, et avoir envie de se tuer ? Oui. Est-ce qu'il peut s'en tirer quand même ? Toute l'histoire est là. Musique, donc. Et commencement des sortilèges.» Philippe Sollers.
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La narratrice du Gâteau des morts se préparait à mourir dans une chambre d'hôpital en l'an 2000 à l'âge de 87 ans. Ce roman d'anticipation autobiographique s'était imposé à l'auteur. La voyageuse poursuit l'exploration. Dominique Rolin vient de passer de «l'autre côté» mais sa conscience demeure en éveil. Après une pause à la morgue, elle est enterrée dans un cimetière de banlieue. Et un certain voyage commence alors visionnairement. Son passé d'enfant et de femme heureuse ou malheureuse, son amour pour Jim toujours présent, vont nourrir sa prospection. Un phénomène de réverbération de sa vie qui fut longue et riche lui permet de construire sa mort avec une minutie passionnément sensuelle. Hors de sa dépouille périmée naît la réalité d'une âme chamelle, attachée à ses anciens paysages mais intéressée par le futur qui l'attend, voilé, au bout du chemin.