Les villes portuaires, véritables carrefours de la production et des échanges de biens et de services, sont en pleine phase de recomposition urbaine avec des exigences nouvelles en termes de respect des équilibres environnementaux, économiques, sociaux et culturels.
Ces villes sont le lieu d'observation des tensions qui se nouent entre les contraintes économiques de la mondialisation et les attentes en matière de développement durable. Les villes portuaires au Maghreb n'échappent pas à cette double tendance. Confrontées à une problématique forte d'intégration des activités économiques portuaires au sein d'agglomérations urbaines en forte expansion, elles fournissent un terrain privilégié d'étude des questions liées au développent durable dans les espaces urbains portuaires.
Grâce à l'appui financier de l'Institut CDC pour la Recherche (Caisse des dépôts), des monographies ont été conduites et des séminaires de travail ont été organisés, entre 2011 et 2013, dans différentes villes portuaires maghrébines autour du thème : "Villes portuaires au Maghreb, acteurs du développement durable". Ce travail a mobilisé une équipe interdisciplinaire, en économie, géographie, gestion et sociologie, composée d'une quinzaine de chercheurs de nationalités différentes (algérienne, française, marocaine, tunisienne). Cet ouvrage rend compte de leurs réflexions et des discussions qui se sont instaurées lors des différentes rencontres des membres de cette communauté scientifique.
Quelle est l'origine des blocages du développement dans la région arabe ? Le développement est un processus de transformation institutionnelle qui doit favoriser l'accès aux ressources économiques et politiques du plus grand nombre. Or les élites dirigeantes de cette région ont vérouillé l'accès à ces ressources et neutralisé les institutions de gouvernance censées contrôler leur action. Un sentiment général d'injustice a fini par se créer, principal vecteur du soulèvement de la rue arabe.