Entre mi-2021 et mi-2022, les prix du gaz et les coûts de production de l'électricité ont été multipliés par quatre. Cette situation exceptionnelle a eu un impact considérable sur les industriels, dont la facture énergétique totale a été multipliée par deux dans tous les secteurs d'activité et dans tous les pays européens.
Dans ce contexte inédit, certains ont pu remettre en cause le fonctionnement du marché européen de l'électricité, craignant une « inflation importée » du fait de la forte consommation de gaz ailleurs en Europe, et regrettant que les industriels français ne profitent pas assez de la compétitivité de « notre » électricité nucléaire.
Cette Note montre que la réalité est tout autre. Pendant les 14 années qui ont précédé la crise, les industriels français ont bien bénéficié d'un prix de l'électricité plus faible qu'en Allemagne. Mais la pénurie d'offre, principalement du fait de l'indisponibilité des centrales nucléaires, se faisait déjà sentir dès 2016. L'envolée du prix du gaz n'est responsable que pour moitié de l'augmentation récente des prix de l'électricité en France, qui tient tout autant à des déséquilibres spécifiquement nationaux et ne doit rien à l'intégration des marchés européens.
La tarification du carbone qui se développe partout dans le monde constitue un élément essentiel des politiques climatiques mises en oeuvre par les Etats signataires des Accords de Paris. Il s'agit d'inciter les producteurs à investir dans des technologies bas carbone, devenues rentables du fait du renchérissement des émissions, et donc in fine d'encourager l'innovation permettant de limiter les coûts de la transition climatique.
Cet ouvrage présente le niveau de surcoût auquel chaque secteur d'activité risque de faire face, en l'état actuel des techniques de production et dans l'hypothèse d'un prix du carbone de 250€ par tonne. Pour ce faire, il modélise la répercussion du prix du carbone le long des chaînes de valeur, en tenant compte de la capacité relative de chaque secteur à absorber ou à transférer une partie de ce "surcoût carbone" dans ses prix de vente. En bout de chaîne, l'étude montre que les ménages assument près de la moitié du surcoût induit par la tarification des producteurs européens (hors taxe carbone à la consommation, donc) quand certains secteurs fortement émetteurs sont également très significativement affectés, à hauteur de plusieurs points de chiffre d'affaires.
Cette étude aborde un aspect, et un aspect seulement, des effets attendus de la tarification du carbone. Le déplacement global de l'offre et de la demande sous l'effet du "coût carbone" dépendra également d'autres paramètres tels que l'inflation et son acceptabilité, la compétitivité des entreprises face à la concurrence, les effets de substitution, le progrès technologique et les investissements. Cette étude permet toutefois d'identifier les secteurs pour lesquels un effort d'investissement semble prioritaire pour soutenir la transition énergétique et en minimiser l'impact sur les consommateurs.
Cette note s'adresse aux dirigeants d'entreprises, décideurs publics, chercheurs, étudiants et citoyens souhaitant comprendre les effets de la tarification du carbone et de sa répercussion au sein des chaînes de valeur.
L'investissement des entreprises est un levier indispensable pour moderniser nos usines et fabriquer des produits innovants. Il contribue à améliorer la productivité et la compétitivité d'un pays, et donc théoriquement ses perspectives de croissance. Or, malgré un niveau d'investissement plus élevé ces dix dernières années que celui de la plupart de leurs homologues européennes, les performances économiques des entreprises françaises ne sont pas au niveau attendu. Comment expliquer cet apparent paradoxe ?
Cette Note élaborée par La Fabrique de l'industrie et France Stratégie examine de façon détaillée la nature des investissements des entreprises françaises et européennes depuis 1995.
Il en ressort que les entreprises françaises investissent beaucoup plus dans l'immatériel (logiciels, bases de données, R&D...) que leurs homologues européennes. En revanche, elles investissent comparativement moins dans les machines et équipements, ce qui pourrait expliquer une moindre performance de l'outil de production français.
Cette Note s'adresse aux dirigeants d'entreprises, décideurs publics, chercheurs et étudiants souhaitant comprendre la répartition de l'investissement des entreprises françaises et ses effets sur la performance économique de notre pays.
Préface de Pierre-André de Chalendar, Louis Gallois et Gilles de Margerie.
La France vise la neutralité carbone en 2050, c'est-à-dire zéro émission nette tous gaz à effet de serre confondus. Cet objectif suppose un changement significatif de notre rythme de décarbonation pour limiter le réchauffement climatique à moins de 2 degrés, puisque les émissions françaises n'ont diminué que de 19% depuis 1990. Pour y répondre, les pouvoirs publics nationaux et locaux et l'Union Européenne songent à de nouveaux schémas d'action.
C'est une certitude : le coût du carbone émis va croître dans les prochaines années en France et en Europe, ce qui fait logiquement naître des inquiétudes sur la compétitivité de l'industrie, en concurrence avec des entreprises localisées dans des pays ayant une politique climatique moins ambitieuse.
Cette note rassemble les principaux résultats de la recherche en économie concernant l'impact de la tarification du carbone sur la compétitivité de l'industrie et sur ses emplois. Elle présente également une réflexion sur les mesures publiques de promotion ou de préservation de la compétitivité qui pourraient l'accompagner. Elle s'adresse aux dirigeants d'entreprises, décideurs publics, chercheurs, étudiants et citoyens souhaitant comprendre les mécanismes et les enjeux industriels de la tarification du carbone.
Plusieurs fois envisagée par l'Union européenne, l'instauration d'un mécanisme d'ajustement carbone aux frontières (MACF) est désormais explicitement à l'agenda des 27 États membres. Sur le plan environnemental, ce mécanisme réduit les "fuites de carbone" provoquées par l'asymétrie des politiques climatiques dans le monde. Par ricochet, il favorise la réduction des émissions mondiales en incitant les pays tiers à décarboner leur industrie. Sur le plan économique, il protège les producteurs européens du "dumping climatique" en taxant le carbone importé au même niveau que leurs propres émissions.
En dépit du caractère séduisant de cet instrument, sa mise en oeuvre attendue pour 2023 se heurte à de nombreux défis techniques, économiques, juridiques et politiques, décryptés dans cet ouvrage. Fondé sur une analyse originale des réponses des acteurs industriels à la consultation européenne et sur de nombreux entretiens avec des porte-parole de l'industrie, ce livre apporte un éclairage précieux et didactique. Il explique ainsi pourquoi les entreprises semblent si hésitantes à se saisir de ce qui semble être à première vue une opportunité de préserver leur compétitivité.
Cette Note s'adresse aux dirigeants d'entreprises, décideurs publics, chercheurs, étudiants et citoyens souhaitant comprendre le fonctionnement et les ambitions de ce nouvel instrument de tarification du carbone.
À l'heure de l'industrie dite "4.0", l'investissement dans les logiciels et bases de données contribue à la numérisation de la production industrielle et à la compétitivité des entreprises.
Selon les statistiques internationales, le taux d'investissement dans les logiciels des industriels français est bien plus élevé que celui de leurs homologues européens, depuis longtemps et pour tous les secteurs manufacturiers. Pourtant, leurs performances économiques ne les distinguent pas particulièrement de celles de leurs partenaires.
Cette Note élaborée par La Fabrique de l'industrie et l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) examine les raisons de cet écart.
Cette différence apparente provient en réalité, pour une grande partie, de pratiques de comptabilisation différentes entre les offices statistiques nationaux. Il existe tout de même un supplément réel d'investissement en France, mais il est réparti de manière très inégale entre les entreprises et les secteurs, ce qui pourrait expliquer son rendement décevant.
Cette Note s'adresse aux dirigeants d'entreprises, décideurs publics, chercheurs et étudiants souhaitant comprendre les ressorts de l'investissement immatériel privé.