APRÈS LE RÉCIT, L'ALBUM DE L'ÉTONNANT VOYAGE D'UN ÉCRIVAIN NOMADE, ASSORTI D'ILLUSTRATIONS DE L'AUTEUR ET DE PHOTOS INÉDITES.
Le texte intégral accompagné de 130 photos et dessins.
Un mois sur le Camino del Norte, de Bayonne à Santiago, 40 kilomètres de marche par jour : étape après étape, Jean-Christophe Rufin se transforme en clochard céleste, en routard de Compostelle.
Pourquoi prendre le Chemin, quand on a déjà éprouvé toutes les marches, toutes les aventures physiques ? "Je n'avais en réalité pas eu le choix. Le virus de Saint-Jacques m'avait profondément infecté. J'ignore par qui et par quoi s'est opérée la contagion. Mais, après une phase d'incubation silencieuse, la maladie avait éclaté, et j'en avais tous les symptômes".
876 kilomètres plus loin, un mois plus tard, après l'arrivée à Santiago, le constat est là. Comme tous les grands pèlerinages, le Chemin est une expérience de désincarnation, il libère du "trop-plein", mais il est aussi un itinéraire spirituel, entre cathédrales et ermitages, et humain, car chaque rencontre y prend une résonance particulière.
À ce récit dans lequel Jean-Christophe Rufin conjugue la gravité à l'auto-dérision, entre choses vues et anecdotes, s'ajoutent ici les images : instantanés comme en réalisent tous les Jacquets, désireux de se revoir sur le Chemin, dessins en forme de carnet de voyage, objets fétiches - la "credencial", feuille de route dont les tampons suivent les pas du pèlerin - ou vues panoramiques qui renvoient à la force et à la beauté des paysages.
« Il n'y a plus personne, pas même moi, puisque je ne peux me lever, qui aille visiter, le long de la rue du Repos, le petit cimetière juif où mon grand-père, suivant le rite qu'il n'avait jamais compris, allait tous les ans poser un caillou sur la tombe de ses parents. » Tout le monde cite cette phrase de Proust, comme si elle donnait le fin mot de son rapport au judaïsme. Mais personne ne sait d'où elle vient. Madame Proust, née Jeanne Weil, ne s'était pas convertie : « Si je suis catholique comme mon père et mon frère, par contre, ma mère est juive », rappelait Proust à Robert de Montesquiou durant l'affaire Dreyfus.
Certains voient dans cet aveu de la distance, voire de la honte de soi comme Juif, de même qu'ils soupçonnent d'antisémitisme les descriptions de Swann, Bloch ou Rachel dans la Recherche. Or il parut d'abord en anglais dans un hebdomadaire sioniste, The Jewish Chronicle, dans un hommage d'André Spire après la mort de Proust.
D'où une enquête de deux côtés.
D'une part dans la communauté juive. Comment Proust fut-il lu durant les années 1920 et 1930, dans la presse consistoriale, qui n'avait que faire de son roman, et par les jeunes sionistes, qui firent de lui un héros de la « Renaissance juive » ?
D'autre part au Père-Lachaise, dans le caveau de Baruch Weil, l'arrière-grand-père de Proust, et auprès de sa descendance, dont Nathé Weil, le grand-père de Proust, et de nombreux oncles et tantes, cousins et cousines inconnus, huissier franc-maçon, colons en Algérie, ingénieur bibliophile, compositeur fou...
Les deux fils se nouent et les côtés se rencontrent. Le destinataire de la fameuse phrase était Daniel Halévy, camarade du lycée Condorcet, et le manuscrit de la nécrologie d'André Spire est retrouvé. Le côté juif de Proust n'aurait-il plus de secret ?
A. C.
«La publication des deux volumes de l'Ancien Testament dans la Pléiade, en 1956 et 1959, a été saluée comme un événement. Voici, longtemps attendu, le Nouveau Testament. La présente traduction s'est efforcée de répondre à une double fidélité : fidélité au texte dont elle suit d'aussi près que possible le vocabulaire ; fidélité aux auteurs dont elle essaie d'épouser le mouvement et le ton. Notre ambition a été de rendre à ces textes la nouveauté et la diversité qu'y trouvèrent leurs premiers lecteurs : quelque chose de leur force explosive.» Bulletin Gallimard, avril 1971.
De toute l'oeuvre de Max Weber, L'Éthique protestante et l'esprit du capitalisme est sans doute l'ouvrage le plus cité et le plus commenté. Est-ce pour autant que ce «classique» de la sociologie est lu et travaillé pour ce qu'il est, soit une contribution fondamentale à l'analyse de la genèse du capitalisme moderne ?
En proposant au lecteur francophone une édition scientifique de cette étude, qui rassemble, en outre, une série de textes jusque-là inédits en français et propres à en expliciter le sens - les «Anticritiques», dans lesquelles Weber répond longuement aux objections qui lui avaient été faites, mais aussi la première version de l'étude sur les sectes protestantes américaines - et cela dans une traduction qui se veut scrupuleusement attentive à la richesse et à la subtilité de l'analyse wébérienne, Jean-Pierre Grossein donne la possibilité d'une lecture nouvelle de ce grand texte, lequel peut encore nous aider à approcher les questions les plus vitales qui travaillent nos sociétés contemporaines. Un appareil critique important et une présentation à la fois historique et analytique font de cette édition l'indispensable outil de travail pour accéder à une oeuvre aujourd'hui «canonique».
«La Bibliothèque de la Pléiade avait inscrit depuis longtemps à son programme une traduction intégrale de La Bible. Cette traduction devait être, par ses qualités littéraires, digne des grands classiques français et étrangers qui ont établi le renom de la collection. Elle devait en même temps répondre aux exigences de précision qu'ont suscitées le développement de l'esprit scientifique, les progrès de la philologie et les découvertes archéologiques les plus récentes.
Nul ne pouvait donc être plus qualifié pour diriger et réaliser cette publication que M. Édouard Dhorme, membre de l'Institut, professeur honoraire au Collège de France : à une connaissance parfaite de l'hébreu et des langues sémitiques antérieures ou postérieures à celle-ci, M. Dhorme joint, à un haut degré, le sens de la langue française.
Pour la première fois en France, semble-t-il, un tel approfondissement de l'hébreu non seulement n'a pas empâté la vigueur, ni terni les nuances de notre langue, mais au contraire en a affiné les richesses. C'est en serrant l'original de plus près que le traducteur, a, du fond du génie français, fait surgir des pouvoirs endormis et comme une nouvelle écriture. Celle-ci épouse le style de chacun des auteurs originaux et rend sensible leur tempérament propre : ici un ton oral sans âge, ailleurs de savants effets littéraires, parfois la raideur des inscriptions archaïques ou le frémissement de vie et la jeunesse retrouvée de poèmes immortels.
L'introduction et les notes, n'ayant point de thèses à défendre, soucieuses uniquement d'éclairer le texte, situent tout ce qui peut l'être dans l'état actuel de nos connaissances : coutumes, jeux de mots, histoire et géographie, philosophie et morale, etc. Elles portent la marque d'une grande sagesse et d'une prudence courageuse. M. Dhorme, qui connaît aussi bien les hardiesses hypercritiques que la théologie savante, sait défendre les droits du texte littéral contre toute interprétation tendancieuse et se réserver devant les hypothèses téméraires.
Voilà qui ne saurait laisser indifférents ni les croyants ni les historiens : cette publication doit ainsi emporter l'assentiment unanime.
Il se trouve de surcroît que c'est un grand événement littéraire.» Bulletin Gallimard, oct. 1956.
La Légende dorée fut l'ouvrage le plus lu et le plus diffusé au Moyen Âge, juste après la Bible (on en connaît 1000 exemplaires manuscrits conservés, contre 150 exemplaires seulement pour le fameux Livre du Graal). L'ouvrage doit d'ailleurs son titre actuel à son succès, les tranches dorées étant précisément réservées aux livres les plus importants de l'époque.
Découpée en 178 chapitres, cette « légende des saints » (son titre originel) constitue en fait une encyclopédie de la vie chrétienne - le terme « légende » devant être compris comme « ce qui doit être lu » (par les prédicateurs, dans les écoles ou pendant les repas dans les monastères). Néanmoins, le merveilleux s'y fait très présent, selon la tradition des apocryphes chrétiens, friands de fantastique et de miraculeux. Outre les vies des saints (le sanctoral), l'ouvrage s'attache à expliciter le sens des grandes fêtes chrétiennes (le temporal).
Cette édition de la Pléiade constitue la première traduction intégrale en français, à partir d'un manuscrit latin authentique et complet. Elle est illustrée de plus de 150 bois gravés tirés d'éditions des XVe et XVIe siècles, et complétée par un index des noms et un index des notions.
Coffret de trois volumes vendus ensemble, réunissant des réimpressions récentes des premières éditions (1956, 1959, 1971).
«La Bibliothèque de la Pléiade avait inscrit depuis longtemps à son programme une traduction intégrale de La Bible. Cette traduction devait être, par ses qualités littéraires, digne des grands classiques français et étrangers qui ont établi le renom de la collection. Elle devait en même temps répondre aux exigences de précision qu'ont suscitées le développement de l'esprit scientifique, les progrès de la philologie et les découvertes archéologiques les plus récentes.
Nul ne pouvait donc être plus qualifié pour diriger et réaliser cette publication que M. Édouard Dhorme, membre de l'Institut, professeur honoraire au Collège de France : à une connaissance parfaite de l'hébreu et des langues sémitiques antérieures ou postérieures à celle-ci, M. Dhorme joint, à un haut degré, le sens de la langue française.
Pour la première fois en France, semble-t-il, un tel approfondissement de l'hébreu non seulement n'a pas empâté la vigueur, ni terni les nuances de notre langue, mais au contraire en a affiné les richesses. C'est en serrant l'original de plus près que le traducteur, a, du fond du génie français, fait surgir des pouvoirs endormis et comme une nouvelle écriture. Celle-ci épouse le style de chacun des auteurs originaux et rend sensible leur tempérament propre : ici un ton oral sans âge, ailleurs de savants effets littéraires, parfois la raideur des inscriptions archaïques ou le frémissement de vie et la jeunesse retrouvée de poèmes immortels.
L'introduction et les notes, n'ayant point de thèses à défendre, soucieuses uniquement d'éclairer le texte, situent tout ce qui peut l'être dans l'état actuel de nos connaissances : coutumes, jeux de mots, histoire et géographie, philosophie et morale, etc. Elles portent la marque d'une grande sagesse et d'une prudence courageuse. M. Dhorme, qui connaît aussi bien les hardiesses hypercritiques que la théologie savante, sait défendre les droits du texte littéral contre toute interprétation tendancieuse et se réserver devant les hypothèses téméraires.
Voilà qui ne saurait laisser indifférents ni les croyants ni les historiens : cette publication doit ainsi emporter l'assentiment unanime.
Il se trouve de surcroît que c'est un grand événement littéraire.» Bulletin Gallimard, oct. 1956.
C'est vers l'an 610 de notre ère que Mahomet, retiré dans une grotte du mont Hira, a vécu la Révélation. L'archange Gabriel se manifeste à lui et lui ordonne de «réciter». De ce verbe vient le mot Coran, qui signifie «récitation», «lecture». La Parole de Dieu est «dictée» au Prophète en arabe, langue à la fois riche et complexe dont la musique et les sonorités font sens.
La traduction de Jean Grosjean se distingue par le soin extrême apporté au style ainsi que par la fidélité au sens ; en outre, elle restitue le souffle poétique du Coran dans sa beauté sacrale.
Les textes recueillis dans ces deux volumes sont des apocryphes, ce qui signifie qu'en dépit d'un contenu comparable à celui des Écritures ils n'appartiennent pas au canon. En effet, soit ils s'écartent de la doctrine officielle de l'Église en véhiculant des idées hétérodoxes, soit ils font trop appel au merveilleux, aspect dont l'Église s'est toujours méfiée. Mais rappelons que le canon des Écritures n'a pas été fixé tout de suite, son histoire court jusqu'à la quatrième session du Concile de Trente (1546). Ajoutons aussi qu'il y a toujours désaccord en la matière entre l'Église catholique et les Églises protestantes pour certains livres.
Les textes réunis dans le premier tome relèvent de l'Antiquité chrétienne et recoupent différents genres bibliques : évangiles (auquel il convient d'adjoindre des écrits relatant la vie et la dormition de Marie, mère de Jésus), épîtres, Actes des apôtres, apocalypses (sur les derniers temps et l'au-delà). Ces pièces sont précieuses. Elles permettent une connaissance plus approfondie des premiers temps de l'Église et la compréhension de traditions - dans le domaine de la piété, de la liturgie ou de l'art - dont nous n'avons pas trace dans les textes canoniques.
Les textes réunis dans le second tome sont, dans leur majorité, plus tardifs. Ce volume accorde, d'autre part, une place plus grande que le premier à des livres qui circulèrent dans des aires religieuses et linguistiques autres que le monde byzantin et l'Occident latin ; les traditions copte, arabe, éthiopienne, arménienne y sont bien représentées. Pour la plupart, ces écrits n'avaient encore jamais été publiés en langue française.
Les écrits chrétiens que l'on dit « apocryphes » n'ont cessé d'être diffusés, récrits, adaptés. Ils furent le terreau de l'imaginaire chrétien, et une source d'inspiration pour les sculpteurs, les peintres, les écrivains, les musiciens et les cinéastes : le Bunuel de La Voie lactée se souvient des Actes de Jean. C'est que, face au discours régnant, institutionnel, ces textes ouvrent un espace à l'imagination. Ils se développent en quelque sorte dans les interstices des livres canoniques. Ils comblent des vides, inscrivent une parole dans les silences, donnent une voix aux personnages muets, un nom et un visage à ceux qui n'étaient que des ombres. Comme toute littérature, ils rusent avec le discours clos.
TOME II. Sur Jésus et d'autres figures évangéliques : Évangile selon Marie - Histoire de Joseph le charpentier - Dialogue du paralytique avec le Christ - Sur le sacerdoce du Christ ou Confession de Théodose - Homélie sur la vie de Jésus et son amour pour les apôtres - Livre du coq - Assomption de Marie ou Transitus grec « R » - Évangile de Nicodème ou Actes de Pilate - Rapport de Pilate - Réponse de Tibère à Pilate - Comparution de Pilate - Déclaration de Joseph d'Arimathée - Lettre de Pilate à l'empereur Claude - Vengeance du Sauveur - Mort de Pilate. Sur les apôtres : Vies des prophètes - Listes d'apôtres et de disciples - Actes d'André et Matthias - Actes de Pierre et André - Martyre de Matthieu - Martyre de Marc l'évangéliste - Actes de Timothée - Actes de Tite - Actes de Barnabé - Actes de Thaddée - Martyre de Thaddée arménien - Actes de Jean à Rome - Passion de Pierre (dite du pseudo-Linus) - Passion de Jacques frère du Seigneur - Passion de Philippe - Passion de Jacques frère de Jean - Passion de Barthélemy - Passion de Matthieu - Passion de Simon et Jude - Prédication de Barthélemy dans la ville de l'Oasis et martyre de Bathélemy - Actes de Matthieu dans la ville de Kahnat et martyre de Matthieu en Parthie - Prédication de Jacques fils de Zébédée et martyre de Jacques fils de Zébédée - Martyre de Luc. Visions et révélations : Première Apocalypse apocryphe de Jean - Apocalypse de Thomas - Oracles sibyllins. Lettres : Lettre de Paul aux Laodicéens - Lettre de Jésus-Christ sur le dimanche - Lettre de Lentulus - Épître du pseudo-Tite. Roman pseudo-clémentin : Homélies - Reconnaissances. Édition publiée sous la direction de Pierre Geoltrain et Jean-Daniel Kaestli, trad. de différentes langues par Dominique Alibert, Frédéric Amsler, Irena Backus, Alessandro Bausi, Gisèle Besson, Robert Beylot, Anne Boud'hors, Bertrand Bouvier, François Bovon, Michèle Brossard-Dandré, Allen Callahan, Marie-Ange Calvet, Valentina Calzolari, Caroline Cennac, Dominique Côté, Jean-François Cottier, François Dolbeau, Jean-Daniel Dubois, Robert Faerber, Albert Frey, Christiane Furrer, Pierre Geoltrain, Rémi Gounelle, Zbigniew Izydorczyk, Eric Junod, Jean-Daniel Kaestli, Alain Le Boulluec, Simon C. Mimouni, Françoise Morard, Enrico Norelli, Flavio G. Nuvolone, Bernard Outtier, Andrew Palmer, Jacques-Noël Pérès, Madeleine Petit, Jean-Claude Picard, Pierluigi Piovanelli, Bernard Pouderon, Gérard Poupon, Jean-Marc Prieur, Jean-Michel Roessli, Willy Rordorf, André Schneider et Claudio Zamagni. Index établis par Jean-Michel Roessli et Sever J. Voicu, 2208 pages
Dès 1956, la Pléiade s'ouvrait à la Bible en accueillant le premier volume de l'Ancien Testament, publié sous la direction d'Édouard Dhorme ; le second volume paraissait en 1959, puis le Nouveau Testament, traduit par Jean Grosjean et Michel Léturmy, en 1971.
Entre l'Ancien Testament et le Nouveau Testament vient aujourd'hui s'insérer un nouveau volume, celui des Écrits intertestamentaires. Par sa conception d'ensemble comme par son contenu, ce volume est sans équivalent en français ou en toute autre langue. Il réunit les principaux textes esséniens découverts à Qoumrân, près de la mer Morte, à partir de 1947, et les «pseudépigraphes» - parfois appelés «apocryphes» - les plus importants, comme Hénoch, les Jubilés, les Testaments des douze patriarches, et beaucoup d'autres. Dès 1950, André Dupont-Sommer avait affirmé avec une parfaite netteté le caractère essénien des documents que l'on venait de mettre au jour à Qoumrân et il avait aussitôt reconnu, avec une extrême pénétration, qu'il fallait attribuer à l'essénisme nombre des pseudépigraphes antérieurement connus. Ainsi l'origine essénienne probable de nombre de ces recueils justifie pleinement ce regroupement.
Les écrits qoumrâniens sont traduits sur les originaux hébraïques et araméens ; les «pseudépigraphes» - conservés le plus souvent en traduction de traduction - sont traduits des versions anciennes : grecque, latine, éthiopienne, syriaque, slave ou copte. Il n'était pas possible dans le cadre de cette édition de signaler toutes les variantes des versions dont on disposait, mais on s'est attaché cependant à en noter les plus significatives. En bas de page, des notes claires et abondantes éclairent le texte et indiquent les rapprochements qui s'imposent. Chacun des recueils est précédé d'une notice critique et d'une bibliographie.
L'introduction générale campe tout d'abord à grands traits les principaux faits de la période qui voit naître cet ensemble de textes. Elle rappelle d'autre part les difficiles questions d'ordre non seulement historique, mais aussi littéraire que pose ce vaste corpus. Enfin, deux index (l'un, des noms propres ; l'autre, des thèmes) facilitent la consultation de l'ouvrage.
Faut-il préciser que ce volume ne prétend à aucune valeur canonique? Il ne relève ni de la Synagogue ni d'aucune Église. André Dupont-Sommer aimait à en parler comme de la «Bible de l'humaniste». Il reste que ces Écrits intertestamentaires sont de la plus haute importance pour l'intelligence de l'Ancien Testament, qu'ils prolongent, et pour celle du Nouveau Testament, qu'ils annoncent.
Dans cette brève et substantielle étude, l'auteur des Aperçus sur l'Initiation corrige les méprises de ceux qui n'avaient fait qu'entrevoir le sens profond de l'oeuvre dantesque, et donne une explication entièrement neuve de multiples points que les commentateurs du grand Florentin n'ont jamais pu élucider d'une façon satisfaisante. Sans avoir la prétention d'être complet sur un sujet qu'on pourrait dire inépuisable, René Guénon a jeté ainsi une clarté inattendue sur un côté qui est proprement ésotérique et initiatique dans l'oeuvre de Dante et surtout dans sa Divine Comédie. Dante fut sans doute tout autre chose que le génie littéraire qui suscite tant d'admiration, et l'on est en droit de penser que bien des choses, pour ne pas dire des trésors, restent à découvrir dans ce que René Guénon a appelé non sans raison «le testament spirituel du Moyen Âge».
Nouvelle édition établie, présentée et annotée sous l'égide de la Fondation René Guénon.
Dernier ouvrage publié du vivant de René Guénon, La Grande Triade se caractérise par un recours prépondérant aux traditions extrême-orientales, particulièrement celles de la Chine et, avant tout, du taoïsme, que l'auteur avait connues et dont il avait traité dès ses premiers écrits. Toutefois, comme à son accoutumée, il y fait aussi de nombreux parallèles et rapprochements avec d'autres traditions, tant orientales qu'occidentales : hindouisme, bouddhisme, judaïsme, islam, christianisme, franc-maçonnerie, hermétisme, pythagorisme, Fidèles d'Amour, etc. De la sorte, La Grande Triade répond clairement au propos constant de René Guénon : exposer les données de la Tradition primordiale, notamment en soulignant les convergences entre toutes les traditions authentiques. Même si, comme il le regrettait, ce livre n'eut d'abord qu'un faible écho, y compris dans les milieux qui se réclamaient de la pensée traditionnelle, l'ouvrage fit progressivement et discrètement son chemin, notamment parmi ceux qu'attirait l'Extrême-Orient.
«Bien que la présente étude puisse sembler, à première vue tout au moins, n'avoir qu'un caractère quelque peu "spécial", il nous a paru utile de l'entreprendre pour préciser et expliquer plus complètement certaines notions auxquelles il nous est arrivé de faire appel dans les diverses occasions où nous nous sommes servi du symbolisme mathématique, et cette raison suffirait en somme à la justifier sans qu'il y ait lieu d'y insister davantage. Cependant, nous devons dire qu'il s'y ajoute encore d'autres raisons secondaires, qui concernent surtout ce qu'on pourrait appeler le côté «historique» de la question ; celui-ci en effet, n'est pas entièrement dépourvu d'intérêt à notre point de vue, en ce sens que toutes les discussions qui se sont élevées au sujet de la nature et de la valeur du calcul infinitésimal offrent un exemple frappant de cette absence de principes qui caractérisent les sciences profanes, c'est-à-dire les seules sciences que les modernes connaissent et que même ils conçoivent comme possibles.»
On aurait pu intituler les articles réunis pour la première fois dans ce recueil «Fragments d'une histoire inconnue» puisque après une étude sur les cycles cosmiques, on trouve deux articles sur l'Atlantide et l'Hyperborée, suivis de textes sur les traditions hébraïque, égyptienne et gréco-latine. Les connaissances cosmologiques traditionnelles contenues dans Le Roi du monde, Le Règne de la quantité et Symboles fondamentaux de la science sacrée et dans le présent volume constituent une somme qui n'a, sans doute, son équivalent dans aucune langue.
Le présent recueil réunit tous les articles concernant le symbolisme que René Guénon n'avait pas lui-même inclus dans l'un de ses ouvrages. Il constitue la partie la plus importante de ses travaux dans ce domaine, et vient illustrer en quelque sorte la doctrine qu'il a exposée dans toute son oeuvre, tout en offrant ce qu'on pourrait appeler les moyens d'une universelle vérification dans la multitude innombrable mais concordante de données sacrées provenant des traditions les plus diverses. Malgré tout ce que l'auteur avait déjà traité en cette matière dans ses autres livres, ce volume constitue un trésor unique de science symbolique et restera comme un véritable monument de l'intellectualité sacrée.
La pensée symbolique est consubstantielle à l'être humain : elle précède le langage et la raison discursive. Les images, les symboles, les mythes ne sont pas des créations irresponsables de la psyché ; ils répondent à une nécessité et remplissent une fonction : mettre à nu les plus secrètes modalités de l'être. Par suite, leur étude nous permet de mieux connaître l'homme, l'«homme tout court», celui qui n'a pas encore composé avec les conditions de l'histoire.
Je ne pense plus voyager est une méditation sur la mort de Charles de Foucauld (1858-1916).
Prenant comme point de départ des éléments nouveaux découverts sur Madani, principal complice des assassins de Foucauld, et sur le capitaine Florimont, qui l'interrogea 30 ans après les faits, François Sureau revient sur le dénuement absolu dans lequel a fini Foucauld au désert et tente de relire son itinéraire à cette lumière.
Tout entier abandonné à Dieu, n'ayant converti personne, lâché par l'institution religieuse - c'est la radicalité des derniers jours de la vie de Foucauld qui intéresse François Sureau et qu'il souligne dans ce livre. Radicalité de cet homme qui a grandi dans une famille où dépression et folie de ses parents marquèrent profondément son enfance. Radicalité de sa vie de noceur et d'officier, qui s'oppose à l'extrême pauvreté de ses derniers jours. Radicalité de cet homme qui s'intéresse aux tribus d'Afrique du Nord, en recueille les poèmes et la langue, quand les colons ne les considèrent que comme des ennemis. Radicalité encore de Foucauld qui voyagea en Afrique du Nord dans un déguisement de rabbin et fit l'expérience du regard haineux porté sur les juifs à l'époque. Radicalité de sa lecture des évangiles, dont il retient la figure de Jésus parfait anonyme à Nazareth, qui travaille de ses mains et ne prêche pas encore.
Après Inigo et Le chemin des morts, François Sureau signe un nouveau récit de vie, où échecs, creux, et manques valent plus que hauts faits et triomphes.
Parution simultanée dans la collection blanche d'un recueil de poésie : Sur les bords de tout.
Depuis le jour oú l'étudiant en etnologie castaneda a rencontré pour la première fois le maître juan matus, le chemin parcouru a été très long à la fois dans l'espace, dans le temps et par-delà l'espace et le temps.
De ce voyage vers la tierce attention, nous ne possédions juqu'ici que des jalons épars - les ouvrages oú castaneda retraçait les expériences vécues par le disciple, telles que celui-ci les avait ressenties dans l'instant. avec le don de l'aigle, l'apprenti passé maître a enfin la possibilité de prendre du recul par rapport au vécu et de jeter sur l'ensemble de son cheminement un regard qui intègre contradictions apparentes et incertitudes.
Don juan n'apparaît plus soudain comme un maître exceptionnel isolé mais comme le maillon d'une longue chaîne, un nagual parmi d'autres naguals, choisi par son benefactor pour constituer un clan de guerriers, réceptacle d'une tradition ancienne, et chargé de transmettre à un autre nagual la règle qui est une carte - le don de l'aigle.
Mais carlos castaneda sera-t-il digne des espoirs que don juan plaçait en lui ? parviendra-t-il, comme don juan, à rassembler son clan de guerriers et à le conduire jusqu'au passage débouchant sur la liberté ?
Ce sera en tout cas pour le nouveau nagual l'occasion d'expliciter les techniques et les méthodes présentées dans les ouvrages précédents.
A travers les thèmes constants réexposés sans relâche sous des images différentes, une partie de ce qui pouvait paraître obscur jusque-là s'éclaire soudain. quelques fils divergents se croisent. avec un don de rebondissement qui fait de lui un des grands auteurs épiques de notre temps, carlos castaneda a réussi à faire de ce don de l'aigle la clé de voûte de toute l'oeuvre.
Ce volume rassemble dix textes écrits par Max Weber entre 1910 et 1920 et qui donnent une vue générale des fondements théoriques de sa sociologie des religions. La réunion de ces textes de synthèse, empruntés pour l'essentiel aux deux grandes entreprises que mène Weber au cours des années 1910 - le travail d'élaboration des catégories sociologiques d'Économie et société et les études comparatives sur L'Éthique économique des religions mondiales -, a été conçue pour faciliter l'entrée dans une des pensées-source de la philosophie et des sciences sociales contemporaines. Traduits avec scrupule par Jean-Pierre Grossein, présentés dans l'ordre chronologique, ils permettent à la fois de se faire une idée précise du développement de la réflexion wébérienne dans le sillage de L'Éthique protestante et l'esprit du capitalisme et de prendre la mesure de sa portée systématique. L'ouvrage n'a d'autre ambition, en un mot, que de fournir un instrument de travail commode et fiable, à l'heure où l'interrogation sur le religieux retrouve sa vigueur et où la pensée de Max Weber révèle toute son actualité.
Ce livre réunit un certain nombre d'études que René Guénon a consacrées au Çufisme. Il y montre que celui-ci n'est nullement une secte, mais le coeur, le noyau de la tradition islamique. Il s'agit là, bien entendu, du Çufisme orthodoxe qui implique une transmission initiale remontant au Prophète et non de pseudo-organisations qui ne peuvent revendiquer une filiation valable.
Le dernier chapitre est consacré au Taoïsme et au Confucianisme de même qu'à la permanence du Tao, en dépit de la destruction plus ou moins complète de l'aspect extérieur de la tradition chinoise.
Pour René Guénon, quelle que soit la diversité des méthodes, l'ésotérisme est partout et toujours le même. La hiérarchie du Çufisme, avec son chef, son Pôle, se retrouve à peu près pareille dans les autres formes traditionnelles de l'Orient ainsi que dans la Franc-Maçonnerie.
Quant à l'influence spirituelle, d'origine non humaine, elle dirige les diverse organisations initiatiques, mais c'est par l'intermédiaire de celles-ci que devra s'opérer la marche descendante du Cycle comme sa remontée finale.
Traduit de l'anglais, présenté et annoté par Abdennour Bidar Préface de Souleymane Bachir Diagne La pensée de Mohammed Iqbal (1877-1938) connaît aujourd'hui un important regain d'intérêt auprès d'une jeune génération d'intellectuels musulmans en quête d'un Islam ouvert et moderne, en particulier dans le monde francophone. Iqbal, honoré au Pakistan comme un Père fondateur, a été formé en effet à l'école anglaise et s'exprime en anglais. La Reconstruction de la pensée religieuse en Islam, son livre majeur, publié en 1934, se propose de « repenser le système de l'Islam tout entier sans rompre avec le passé. » Il relit le message coranique à la lumière des philosophes occidentaux de son temps, notamment Whitehead et Bergson. Leur pensée, s'emploit-il à montrer, fait écho à l'« anthropologie dynamique » qu'il regarde comme le coeur de l'expérience spirituelle musulmane. L'entreprise d'Iqbal n'a pas seulement pour objet de tirer l'Islam de sa longue « pétrification » - il la fait remonter à la destruction de Bagdad en 1258. Il est également de répondre aux interrogations de la société contemporaine dans une perspective résolument universaliste. Il définit ainsi son programme : « L'humanité a besoin aujourd'hui de trois choses : une interprétation spirituelle de l'univers, une émancipation spirituelle de l'individu et des principes fondamentaux de portée universelle orientant l'évolution de la société humaine sur une base spirituelle ».Cette inspiration rigoureusement novatrice a conduit certains à qualifier Iqbal de « Luther musulman ». Elle est sans doute ce qui fait de son oeuvre une source essentielle pour les tenants d'un Islam anti-traditionnaliste et anti-fondamentaliste. D'où l'intérêt de la mettre à la portée des lecteurs français. L'ouvrage est traduit, présenté et richement annoté par Abdennour Bidar, l'un des chefs de file en France de cet effort pour définir un Islam adapté au monde actuel. Cet important travail éditorial contribuera à faire de cette tradition un livre de référence.
Le feu du dedans n'est pas seulement la reprise et l'approfondissement des notions familières de " voir " et de l' " aigle ", cette instance suprême introduite par castaneda dans le don de l'aigle et dont les émanations sont à la fois la source et l'aboutissement de la perception et de la conscience.
L'architecture du mythe s'enrichit ici de nouveaux thèmes, l' " impulsion de la terre ", le " monde de l'homme ", la " tanière de la perception ", le " point d'assemblage " ; ce dévoilement progressif débouche sur la vision d'un univers d'un foisonnement et d'une cohérence remarquables. l'enseignement prodigué au nouveau nagual par son maître don juan comporte, en outre, une dimension tout à fait inédite dans l'oeuvre de castaneda.
Il s'inscrit ici explicitement dans une tradition millénaire dont la genèse et le cheminement se trouvent intégralement retracés. l'évolution de la " connaissance ", depuis l'époque des anciens voyants toltèques - prodigieusement doués mais victimes " par fascination " de leurs découvertes - jusqu'à celle des naguals du clan de don juan, est en effet exposée et commentée tout au long du livre dont elle constitue le contrepoint permanent.
Le récit des crises traversées par les gardiens de cette tradition et celui de la véritable " réforme " à laquelle elle s'est vue soumise au cours des temps sont l'occasion d'une exégèse qui prend souvent l'allure d'un traité du bien et du mal, de la sagesse et de la folie.
Au terme de son explication et la veille de quitter ce monde, don juan a livré à son disciple les clés qui devront lui permettre de poursuivre à son tour la quête de la liberté totale, cette conscience totale qui donne la maîtrise du feu intérieur.