Le récit de la vie de Jésus et la naissance des premières communautés chrétiennes, dans la traduction de la Bible de Jérusalem.
Des textes essentiels pour comprendre les origines judéo-chrétiennes de notre culture. Des introductions, des notes, un glossaire, des cartes éclairent la lecture du Nouveau Testament, précisant ce qui appartient à l'Histoire. Un cahier culturel en couleurs offre des clés pour permettre au lecteur de décrypter et d'apprécier les oeuvres artistiques que le Nouveau Testament a inspirées au fil des siècles.
Au VIe siècle av. J.-C., un prince originaire du nord de l'Inde quitte parents et fortune pour tenter de trouver une réponse à l'universelle énigme de la souffrance et de la mort. Siddhârta Gautama va devenir l'«Éveillé» : le Bouddha, le Bienheureux qui apporte la Bonne Loi à des millions d'êtres humains. Son enseignement montre que, par l'abstention de tout péché et la pratique de la méditation, les adeptes parviendront à la juste connaissance qui les conduira au nirvâna, état de sérénité suprême. Il sera l'initiateur d'une religion qui, depuis deux mille cinq cents ans, s'adapte aux populations, aux régions, aux cultures et aux climats.
Entre l'histoire et la légende, Jean Boisselier, indianiste et historien de l'art, déroule la vie de Celui qui voulut libérer les hommes et dont la doctrine éclaire aujourd'hui près de la moitié de l'humanité.
Pierrot ou les secrets de la nuit, Amandine ou les Deux Jardins, La Fugue du Petit Poucet, La Fin de Robinson Crusoé, Barbedor, La Mère Noël, Que ma joie demeure : sept contes de Michel Tournier.
« Quand tout le monde peut me lire, même les enfants, dit-il, c'est la preuve que j'ai donné le meilleur de moi-même. »
En effet, Michel Tournier n'écrit pas pour les enfants. Il écrit simplement de son mieux, avec comme idéal la brièveté de La Fontaine, la force de Perrault, la limpidité de Kipling, la naïveté de Saint-Exupéry.
«Agathe, vierge noble d'esprit et très belle de corps, honorait Dieu à tout moment et en toute sainteté dans la ville de Catane. Or Quintien, gouverneur de Sicile mais de basse naissance, libidineux, cupide et adonné aux idoles, tentait d'épouser sainte Agathe. En effet, étant de basse extraction, il voulait se faire craindre en épousant une noble ; étant libidineux, il voulait jouir de sa beauté ; étant cupide, il voulait s'emparer de ses richesses ; et, comme idolâtre, il voulait l'obliger à sacrifier à ses dieux. Il se la fit donc amener.» La Légende dorée se lit comme un recueil d'histoires échevelées et merveilleuses, étonnantes et édifiantes : Agathe, «sainte de Dieu», Lucie, vierge de Syracuse, ou encore Cécile, «Lys du ciel».
Le soufisme, apparu peu après la mort du Prophète Mahomet, repose sur deux idées essentielles : la conviction que le Coran possède un sens caché qui complète son message apparent, et la nécessité d'en faire une lecture intériorisée pour favoriser l'élévation spirituelle des musulmans. Voie mystique de l'islam, le soufisme encourage l'émergence de formes de dévotion nouvelles : méditations, retraites, invocations, chants et danses extatiques. A partir du XIIIe siècle, les communautés soufies se structurent en grandes confréries dont l'influence s'exerce sur la vie religieuse mais aussi politique, sociale et culturelle. Historien, spécialiste du soufisme, Thierry Zarcone retrace le cheminement de ce courant ésotérique présent dans l'ensemble du monde musulman, de l'Afrique à l'Inde, de l'Asie centrale à la Chine et à l'Indonésie. Un voyage dans le temps et dans l'espace à la découverte des doctrines, rites et pratiques mystiques dont la diversité prouve la capacité de dialogue et d'échanges avec les autres traditions religieuses, et met en lumière la dimension universelle du soufisme.
Le yoga, dont nous sommes si justement curieux mais si légèrement férus, pourrait bien remonter à la civilisation de mohenjo-daro, au monde protodravidien.
Les aryens qui envahirent l'inde voilà près de quatre mille ans eurent donc à compter avec ce yoga archaïque, individualiste, opposé aux principes des veda, selon que le salut s'obtient en accomplissant d'abord scrupuleusement tous les devoirs d'état et peut-être même d'etat. accepter le yoga, c'eût été, notamment, répudier le système des castes. eliade, filiozat, masson-oursel ont permis aux français de connaître les vrais principes du yoga.
Et voici que nous leur apportons des textes essentiels, dans la traduction d'un des meilleurs indianistes français, m. jean varenne, professeur à l'université d'aix. eclairés par une substantielle introduction, qui élucide l'histoire et le contenu de la notion, les upanishads du yoga, tant bien que mal intégrées dans ce canon védique qu'en un sens elles tendent à miner, se présentent comme des poèmes spéculatifs et didactiques rédigés en sloka (strophes de quatre octosyllables un peu lâches de facture).
L'essentiel ici n'est pas la métrique, évidemment, mais les idées, la méthode : l'ensemble des techniques permettant de trancher les liens qui retiennent l'âme captive. cet oiseau migrateur souffre en captivité. on suivra avec profit le cheminement qui conduit du retrait des sens à la contemplation, de celle-ci au recueillement parfait, avant d'atteindre à l'autonomie absolue. pas de subitisme, par conséquent, dans cette doctrine.
Un gradualisme attentif, méticuleux, plutôt. nous sommes loin du yoga pour lui, pour elle, pour tous. voici le yoga pour ceux qui le méritent.
Que j'ai commencé tard à vous aimer, ô beauté si ancienne et si nouvelle ! que j'ai commencé tard à vous aimer ! vous étiez au-dedans de moi ; mais, hélas ! j'étais moi-même au-dehors de moi-même.
C'était en ce dehors que je vous cherchais. je courais avec ardeur après ces beautés périssables qui ne sont que les ouvrages et les ombres de la vôtre, cependant que je faisais périr misérablement toute la beauté de mon âme, et que je la rendais par mes désordres toute monstrueuse et toute difforme. vous étiez avec moi, mais je n'étais pas avec vous.
Judéo-christianisme : l'expression, utilisée à tout propos, a-t-elle encore un sens ? Le phénomène " judéo-chrétien " de coexistence de cultures religieuses se manifesta deux fois : au début, avec les juifs convertis au christianisme qui continuaient à observer leurs rites et plaçaient leurs croyances dans le contexte exclusif de l'Ancien Testament ; puis aux VIe et VIIe siècles, quand le pouvoir civil, au nom de la religion d'Etat, força les juifs à se convertir au christianisme. Si, au commencement, Jésus étant juif et les apôtres aussi, le christianisme fut redevable des convictions du judaïsme du premier siècle de notre ère, toute son histoire depuis lors est celle de son détachement comme un fruit de la branche qui le portait. Sa volonté de se distinguer du judaïsme prend deux voies : avec l'allégorie, il s'approprie le livre du judaïsme, l'Ancien Testament, en le considérant le précurseur et la justification du Nouveau ; avec la formulation dogmatique, l'Eglise présente à l'éventuel fidèle une série de croyances qu'il devra accepter, lui proposant d'emblée la " conversion " à un nouvel ordre de réalités. Judaïsme et christianisme ne constituent pas un tout parce que les deux religions sont extérieures l'une à l'autre même si celle-ci suit de près celle-là ; elles se côtoient, ne se confondent pas. Voilà qui vide de contenu toute forme religieuse d'antisémitisme, puisqu'on ne saurait, au nom d'un tronc commun " judéo-chrétien ", accuser les juifs de nier l'envergure religieuse et culturelle du message chrétien, tant les deux religions sont organiquement différentes l'une de l'autre.
La terre et ses rivières, le souffle et la parole, le temps et la mort, Agni et Soma (le feu et la liqueur du sacrifice), l'irruption dans le corps des facultés sensibles, l'émerveillement de l'homme devant sa propre pensée, tels sont quelques uns des sujets qui passent dans les poèmes védiques. Ces hymnes spéculatifs accompagnaient les sacrifices et soutenaient la prière. La puissance et la simplicité de ces images, la gravité des sujets auront-elles un peu de cette vertu magicienne qu'on reconnaissait aux hymnes de l'Atharvaveda ? Nous aideront-elles à nous guérir du monostique, et du poème éclaté? Espérons. Avec non moins d'émerveillement que les auteurs de ces textes, voyons en tout cas les idées spéculatives tenter de se dégager des spéculations magiciennes, sans toujours y parvenir; cela se passait voilà trente ou quarante siècles.
Le poète alors se voulait «faiseur d'éloges» et comptait bien, déjà, participer à maintenir l'ordre de son monde. Peu différent du Claudel des Grandes Odes et du Saint-John Perse des Éloges (si deux voix aujourd'hui retiennent un peu ou beaucoup de l'inflexion védique, ce sont les leurs). Mais qui jamais a chanté, qui jamais chantera mieux que cet homme védique les beautés de la terre? Mieux que Yami et Yama en leur dialogue amoureux, qui jamais dira l'inquiétude des deux premiers adolescents, frère et soeur, chargés de perpétuer l'espèce tout en condamnant la future notion d'inceste? Et ces grenouilles, qui sont un peu des brâhmanes, ébauchent-elles, ou non, le sourire du sceptique?
Depuis 1540, sur les traces d'Ignace de Loyola et de François Xavier, les compagnons de Jésus ont parcouru le monde. Pour aller à la rencontre des habitants de nouveaux pays, ils ont appris leur langue, leur littérature, leur histoire. Sur place, ils ont ouvert des collèges pour la rencontre des cultures locales. Afrique et Moyen-Orient, terres de l'Islam et des esclaves, Inde où se côtoient les fastes du Grand Mogol et la misère des intouchables. Japon, Chine où à la cour des empereurs, ils sont astronomes, lettrés et diplomates. Amérique latine où ils fondent les «réductions», modèle de société pour les philosophes des Lumières. Canada des «robes noires» chez les Hurons et les Iroquois.
Philippe Lécrivain, jésuite et historien, retrace l'extraordinaire aventure de ces explorateurs-missionnaires jusqu'à la suppression de l'ordre en 1773.
Les Cisterciens voulaient mener une vie monastique parfaite, sans compromission avec le siècle. Leur aventure spirituelle, commencée en 1098, est toujours actuelle, et concerne aujourd'hui quelque sept mille moines et moniales. Mais le rêve cistercien va bien au-delà d'une quête confinée aux monastères où vivent des chrétiens épris d'absolu. Il a profondément modifié les relations de l'homme à la nature, à la société, à l'art. Dès le XIIe siècle, la volonté de réforme et les aspirations mystiques de solitaires volontairement coupés du monde ont déterminé des métamorphoses qui nous concernent tous.
Historien et archéologue, Léon Pressouyre nous convie à ce retour aux sources.
Le renouveau religieux, les révolutions nationalistes, le conflit israélo-palestinien et le retour en force de l'Islam sur la scène internationale sont ici replacés dans la profondeur de leurs enracinements historiques comme dans le choc en retour de l'influence de l'Occident.
On a volontairement mêlé des études devenues classiques sur la signification de l'hérésie dans l'histoire de l'Islam, les concepts islamiques de révolution ou les termes politiques de l'arabe moderne à des essais de l'actualité la plus immédiate sur l'O.L.P., les conditions d'un règlement au Proche-Orient, les Frères musulmans ou les polémiques d'interprétation que suscite aujourd'hui l'histoire de l'orientalisme.
Spécialiste mondialement reconnu du Moyen-Orient classique et contemporain, Bernard Lewis occupe dans le monde orientaliste une place particulière et originale. Ce dont témoigne ce livre savant et engagé, qui tranche par sa liberté de ton et n'hésite pas à prendre à bras-le-corps les grandes questions.
«Premier devoir, au lever : rougir de soi.» «Je rêve d'une langue dont les mots, comme des poings, fracasseraient les mâchoires.» «Frivole et décousu, amateur en tout, je n'aurai connu à fond que l'inconvénient d'être né.» «Nous sommes tous au fond d'un enfer dont chaque instant est un miracle.» Une pensée d'une exigence radicale, entre désespoir absolu et humour ravageur.
«Lorsque l'on convoite un trésor et que ce trésor est une femme, on ne pense pas qu'on est incapable de le faire sien. De même, pour rechercher la Loi, il faut faire preuve d'une détermination inébranlable. Quand il en est ainsi, les herbes et les arbres, les pierres et les murs vous font don de la vraie Loi. Tel est le principe de la Voie qu'il ne faut jamais oublier.» Pour plonger au coeur de la pratique du zen.
Humaniste, fin lettré, juriste et théologien, Jean Calvin (1509-1564) est l'un des pères de la Réforme protestante. Venu après Luther, c'est dans une langue admirable qu'il développe et systématise les principes d'une foi évangélique libérée des superstitions et des carcans issus du Moyen Age. Travailleur forcené, malgré une santé défaillante, réfugié à Genève où il tente d'organiser une République nouvelle, il éblouit par ses ardeurs intellectuelles mais n'en suscite pas moins polémiques et haines inexpugnables. Caricaturé et largement ignoré, Calvin mérite beaucoup plus que la réputation de rigueur qui lui est faite. Etre complexe, à la fois rationnel et passionné, il est bien ce " prophète " jeté dans le monde moderne, chargé de ramener ses contemporains, lettrés et illettrés, à la " pureté " de l'Evangile.
Savoirs et pouvoirs : la soif d'apprendre et le désir de soumettre sont, depuis des siècles, les deux moyens de conquérir le monde.
La science moderne et son approche rationnelle n'ont fait que renforcer le besoin de surnaturel, toute source de connaissance et toute forme de puissance venant du mystère de dieu, ou des tréfonds de l'âme. le " retour du religieux " s'exprime par un intérêt pour les textes sacrés, les voies mystiques, les villes saintes, qui donnent aux sociétés profanes d'autres raisons de vivre. de la bible au coran, des prophètes aux soufis, de rome à bénarès, nos civilisations de l'éphémère cherchent des symboles d'éternité et voient dans les religions millénaires des références indémodables.
Mais entre antiquité et modernité, les tensions sont permanentes.
Les religions sont antérieures aux droits de l'homme, à la liberté de conscience, aux états laïques et aux nations unies. des clergés conservateurs aux soldats fanatisés, les religions peuvent susciter la violence, déclarer la guerre sainte, condamner des hommes libres. elles ont pu aussi, de jésus à gandhi, privilégier la non-violence et enseigner l'amour des autres.
Dans la dialectique du bien et du mal, chaque religion est tour à tour angélique et démoniaque. c'est une raison de plus de les observer minutieusement.
Taiseux, mais enseignant infatigable ; d'un commerce rugueux, mais toujours prêt à la discussion ; chef malgré lui, bègue, Moïse (1393-1273 av. J.-C.) n'en finit pas de défier les millénaires. Ainsi, l'homme qui s'est dressé contre le tyran, à la tête d'une poignée d'esclaves, suscite-t-il, aujourd'hui encore, la polémique et reste pour beaucoup source d'inspiration. Figure politique, il est devenu l'icône des mouvements de libération démocratiques, de Benjamin Franklin à Martin Luther King sans oublier les auteurs de la Déclaration des droits de l'homme. Charles Szlakmann, spécialiste de l'histoire du peuple hébreu et de la religion juive, nous dresse de celui dont Flavius Josèphe disait qu'il était " persuadé d'être inspiré par Dieu " un portrait sans concession : saisi dans son épaisseur humaine, avec ses colères, ses doutes, son pessimisme, sa droiture absolue, son inextinguible soif de justice, - et qui doit tout aux quatre femmes de sa vie...
«En prêtant serment comme magistrat, je ne savais pas que certains soirs j'aurais peur en ouvrant ma porte. C'est pourtant ce que j'ai vécu pendant sept ans en instruisant l'affaire Elf. J'ai été surveillée, intimidée et menacée de mort. Des campagnes de presse ont été lancées pour me déstabiliser.
Malgré tout, nous sommes allés jusqu'au bout.
Cette instruction dévoile un monde édifiant : caisses noires, prélèvements en tout genre, sociétés écrans, dépenses privées sonmptuaires... Une élite revendique l'impunité : une manière de vivre au-dessus des lois parce qu'on est plus fort que la loi.
Est-ce dans ce monde-là que nous voulons vivre ?
En écrivant ce livre, je veux rendre cette histoire à mes contemporains. Et tirer les leçons du scandale. Nous ne pouvons pas laisser la corruption se répandre au coeur du pouvoir. Des hommes et des femmes, à travers le monde, ont accepté de porter ce combat avec moi, c'est la Déclaration de Paris. Demain, si nous le voulons, il sera possible d'empêcher d'autres affaires Elf.
Aussi ce récit est-il un livre d'espoir.»