«La publication des deux volumes de l'Ancien Testament dans la Pléiade, en 1956 et 1959, a été saluée comme un événement. Voici, longtemps attendu, le Nouveau Testament. La présente traduction s'est efforcée de répondre à une double fidélité : fidélité au texte dont elle suit d'aussi près que possible le vocabulaire ; fidélité aux auteurs dont elle essaie d'épouser le mouvement et le ton. Notre ambition a été de rendre à ces textes la nouveauté et la diversité qu'y trouvèrent leurs premiers lecteurs : quelque chose de leur force explosive.» Bulletin Gallimard, avril 1971.
«La Bibliothèque de la Pléiade avait inscrit depuis longtemps à son programme une traduction intégrale de La Bible. Cette traduction devait être, par ses qualités littéraires, digne des grands classiques français et étrangers qui ont établi le renom de la collection. Elle devait en même temps répondre aux exigences de précision qu'ont suscitées le développement de l'esprit scientifique, les progrès de la philologie et les découvertes archéologiques les plus récentes.
Nul ne pouvait donc être plus qualifié pour diriger et réaliser cette publication que M. Édouard Dhorme, membre de l'Institut, professeur honoraire au Collège de France : à une connaissance parfaite de l'hébreu et des langues sémitiques antérieures ou postérieures à celle-ci, M. Dhorme joint, à un haut degré, le sens de la langue française.
Pour la première fois en France, semble-t-il, un tel approfondissement de l'hébreu non seulement n'a pas empâté la vigueur, ni terni les nuances de notre langue, mais au contraire en a affiné les richesses. C'est en serrant l'original de plus près que le traducteur, a, du fond du génie français, fait surgir des pouvoirs endormis et comme une nouvelle écriture. Celle-ci épouse le style de chacun des auteurs originaux et rend sensible leur tempérament propre : ici un ton oral sans âge, ailleurs de savants effets littéraires, parfois la raideur des inscriptions archaïques ou le frémissement de vie et la jeunesse retrouvée de poèmes immortels.
L'introduction et les notes, n'ayant point de thèses à défendre, soucieuses uniquement d'éclairer le texte, situent tout ce qui peut l'être dans l'état actuel de nos connaissances : coutumes, jeux de mots, histoire et géographie, philosophie et morale, etc. Elles portent la marque d'une grande sagesse et d'une prudence courageuse. M. Dhorme, qui connaît aussi bien les hardiesses hypercritiques que la théologie savante, sait défendre les droits du texte littéral contre toute interprétation tendancieuse et se réserver devant les hypothèses téméraires.
Voilà qui ne saurait laisser indifférents ni les croyants ni les historiens : cette publication doit ainsi emporter l'assentiment unanime.
Il se trouve de surcroît que c'est un grand événement littéraire.» Bulletin Gallimard, oct. 1956.
«La Bibliothèque de la Pléiade avait inscrit depuis longtemps à son programme une traduction intégrale de La Bible. Cette traduction devait être, par ses qualités littéraires, digne des grands classiques français et étrangers qui ont établi le renom de la collection. Elle devait en même temps répondre aux exigences de précision qu'ont suscitées le développement de l'esprit scientifique, les progrès de la philologie et les découvertes archéologiques les plus récentes.
Nul ne pouvait donc être plus qualifié pour diriger et réaliser cette publication que M. Édouard Dhorme, membre de l'Institut, professeur honoraire au Collège de France : à une connaissance parfaite de l'hébreu et des langues sémitiques antérieures ou postérieures à celle-ci, M. Dhorme joint, à un haut degré, le sens de la langue française.
Pour la première fois en France, semble-t-il, un tel approfondissement de l'hébreu non seulement n'a pas empâté la vigueur, ni terni les nuances de notre langue, mais au contraire en a affiné les richesses. C'est en serrant l'original de plus près que le traducteur, a, du fond du génie français, fait surgir des pouvoirs endormis et comme une nouvelle écriture. Celle-ci épouse le style de chacun des auteurs originaux et rend sensible leur tempérament propre : ici un ton oral sans âge, ailleurs de savants effets littéraires, parfois la raideur des inscriptions archaïques ou le frémissement de vie et la jeunesse retrouvée de poèmes immortels.
L'introduction et les notes, n'ayant point de thèses à défendre, soucieuses uniquement d'éclairer le texte, situent tout ce qui peut l'être dans l'état actuel de nos connaissances : coutumes, jeux de mots, histoire et géographie, philosophie et morale, etc. Elles portent la marque d'une grande sagesse et d'une prudence courageuse. M. Dhorme, qui connaît aussi bien les hardiesses hypercritiques que la théologie savante, sait défendre les droits du texte littéral contre toute interprétation tendancieuse et se réserver devant les hypothèses téméraires.
Voilà qui ne saurait laisser indifférents ni les croyants ni les historiens : cette publication doit ainsi emporter l'assentiment unanime.
Il se trouve de surcroît que c'est un grand événement littéraire.» Bulletin Gallimard, oct. 1956.
Je ne pense plus voyager est une méditation sur la mort de Charles de Foucauld (1858-1916).
Prenant comme point de départ des éléments nouveaux découverts sur Madani, principal complice des assassins de Foucauld, et sur le capitaine Florimont, qui l'interrogea 30 ans après les faits, François Sureau revient sur le dénuement absolu dans lequel a fini Foucauld au désert et tente de relire son itinéraire à cette lumière.
Tout entier abandonné à Dieu, n'ayant converti personne, lâché par l'institution religieuse - c'est la radicalité des derniers jours de la vie de Foucauld qui intéresse François Sureau et qu'il souligne dans ce livre. Radicalité de cet homme qui a grandi dans une famille où dépression et folie de ses parents marquèrent profondément son enfance. Radicalité de sa vie de noceur et d'officier, qui s'oppose à l'extrême pauvreté de ses derniers jours. Radicalité de cet homme qui s'intéresse aux tribus d'Afrique du Nord, en recueille les poèmes et la langue, quand les colons ne les considèrent que comme des ennemis. Radicalité encore de Foucauld qui voyagea en Afrique du Nord dans un déguisement de rabbin et fit l'expérience du regard haineux porté sur les juifs à l'époque. Radicalité de sa lecture des évangiles, dont il retient la figure de Jésus parfait anonyme à Nazareth, qui travaille de ses mains et ne prêche pas encore.
Après Inigo et Le chemin des morts, François Sureau signe un nouveau récit de vie, où échecs, creux, et manques valent plus que hauts faits et triomphes.
Parution simultanée dans la collection blanche d'un recueil de poésie : Sur les bords de tout.
Ce volume rassemble dix textes écrits par Max Weber entre 1910 et 1920 et qui donnent une vue générale des fondements théoriques de sa sociologie des religions. La réunion de ces textes de synthèse, empruntés pour l'essentiel aux deux grandes entreprises que mène Weber au cours des années 1910 - le travail d'élaboration des catégories sociologiques d'Économie et société et les études comparatives sur L'Éthique économique des religions mondiales -, a été conçue pour faciliter l'entrée dans une des pensées-source de la philosophie et des sciences sociales contemporaines. Traduits avec scrupule par Jean-Pierre Grossein, présentés dans l'ordre chronologique, ils permettent à la fois de se faire une idée précise du développement de la réflexion wébérienne dans le sillage de L'Éthique protestante et l'esprit du capitalisme et de prendre la mesure de sa portée systématique. L'ouvrage n'a d'autre ambition, en un mot, que de fournir un instrument de travail commode et fiable, à l'heure où l'interrogation sur le religieux retrouve sa vigueur et où la pensée de Max Weber révèle toute son actualité.
Ce livre réunit un certain nombre d'études que René Guénon a consacrées au Çufisme. Il y montre que celui-ci n'est nullement une secte, mais le coeur, le noyau de la tradition islamique. Il s'agit là, bien entendu, du Çufisme orthodoxe qui implique une transmission initiale remontant au Prophète et non de pseudo-organisations qui ne peuvent revendiquer une filiation valable.
Le dernier chapitre est consacré au Taoïsme et au Confucianisme de même qu'à la permanence du Tao, en dépit de la destruction plus ou moins complète de l'aspect extérieur de la tradition chinoise.
Pour René Guénon, quelle que soit la diversité des méthodes, l'ésotérisme est partout et toujours le même. La hiérarchie du Çufisme, avec son chef, son Pôle, se retrouve à peu près pareille dans les autres formes traditionnelles de l'Orient ainsi que dans la Franc-Maçonnerie.
Quant à l'influence spirituelle, d'origine non humaine, elle dirige les diverse organisations initiatiques, mais c'est par l'intermédiaire de celles-ci que devra s'opérer la marche descendante du Cycle comme sa remontée finale.
On pourrait se croire dans une pièce de Shakespeare, Le franciscain de Venise. On y croiserait aux aurores de la Renaissance le roi d'Angleterre Henry VIII qui sollicite par l'envoi auprès du pape d'une délégation le droit de divorcer d'avec sa première femme, Catherine d'Aragon, les légats du pape accompagnés de théologiens, et non plus un juif mais le judaïsme sous la forme de son texte quintessentiel, la Kabbale.
Petit à petit sortirait de l'ombre le personnage-titre, Francesco Zorzi (1466-1540) ou Francesco Giorgio Veneto, moine franciscain italien, théologien de renom, philosophe de haut vol et kabbaliste par passion. Parlant le latin, le grec et l'hébreu, familier des Saintes Écritures autant que des écrits néoplatoniciens et pythagoriciens, il se passionna pour les écrits rabbiniques au point de posséder l'une des plus impressionnantes bibliothèques de textes hébraïques.
Il entretint une correspondance avec Pic de la Mirandole, un des fondateurs de la Kabbale chrétienne, lu de près Marsile Ficin et disputa les doctrines de Nicolas de Cues. Fasciné par l'architecture et la possibilité, exposée dans son grand livre Harmonia Mundi, de concevoir un bâtiment à l'image du corps humain tel que pensé par la Kabbale, il collabora avec l'architecte Jacopo Sansovino à la conception de l'église de San Francesco della Vigna.
À travers cette figure énigmatique, Verena von der Heyden-Rynsch nous restitue tout l'univers de l'humanisme renaissant.
Ce second tome de Croire au Dieu qui vient se propose de vérifier ce qu'il est advenu de la nouveauté évangélique en comparant l'existence des communautés dans les temps apostoliques à ce qu'elle est de nos jours sous le rapport de l'essentiel de la vie chrétienne :
Entrée dans l'Église par la profession de foi baptismale, célébration de la mort de Jésus par le partage du pain eucharistique, vie fraternelle selon les enseignements de l'Évangile, unité de l'Église sous la conduite des successeurs des apôtres. Tout cela est maintenu, mais compris et vécu très différemment.
Ces changements sont significatifs du tournant vers l'Ancien Testament amorcé par l'Église au IIIe siècle pour échapper aux dérives hérétiques. Alors qu'elle vivait du souvenir de Jésus dans l'attente de son retour, la foi est devenue religion, ceinte de rites purificateurs et d'interdits, le sacré a envahi la communion à l'Esprit, la tradition a refoulé le libre essor de la parole, la démarcation du sacerdoce et du laïcat a renforcé la clôture de l'Église sur le monde. La nouveauté évangélique n'en continuait pas moins à inspirer le goût de la liberté, mais plus la société se sécularisait et plus le monde se vidait de l'esprit du christianisme, au point que des mots tels Dieu, salut ou péché ont perdu tout sens pour un grand nombre de gens.
Ainsi le second parcours de l'ouvrage s'attache-t-il à repenser les visées essentielles de la foi chrétienne, en Dieu, au Christ, au salut, à l'Évangile, celles sur lesquelles tout chrétien est interrogé sous l'horizon de l'incroyance généralisée de notre temps, non pour «convertir» son interlocuteur, ni pour justifier (excuser!) les chrétiens d'être croyants, mais sur la base de la rationalité commune aux hommes d'aujourd'hui, à leurs critères de véracité et de vérité, dans le but de témoigner du sens de l'homme et de l'humain qu'inspire la foi chrétienne, de répondre à leurs interrogations sur l'avenir de l'humanité, et de leur proposer une action commune pour sauver l'homme de la déshumanisation qui le menace.
On sait l'intérêt qu'a porté l'Occident depuis un siècle au Bouddhisme, à ses conceptions philosophiques et morales, à son histoire, à l'art qu'il a engendré, aux influences qu'il a exercées sur les pays où il a pris racine. Le phénomène bouddhique demeure cependant, pour l'essentiel, lié à l'Asie. Originaire de l'Inde, il s'est étendu, sur une aire gigantesque, des royaumes hellénistiques aux archipels japonais et indonésien. Plus ou moins éteint dans certains pays, il demeure dans d'autres l'épine dorsale de la société, avec tous les aspects des grandes religions : la profondeur des doctrines et du mysticisme, les liens indissolubles avec la sensibilité religieuse, l'économie, la culture, la politique et la civilisation. Cette somme, le grand ouvrage de référence sur le sujet, permet désormais de préciser le contenu, le sens et le message du Bouddhisme.
Aviad Kleinberg s'attaque à un problème inattendu, qu'on pourrait appeler le paradoxe de l'idée de Dieu : comment parler d'un Dieu qui, dans son infinité, est au-delà des limites de l'intelligence humaine et qui, dans son invisibilité, est inaccessible à nos sens? L'auteur étudie avec curiosité les textes juifs et chrétiens qui ont essayé de relever le défi, les Écritures, le Talmud, les Pères de l'Église, les théologiens, les mystiques. Il en fait ressortir l'étrangeté en montrant comment leurs auteurs s'efforcent de résoudre tant bien que mal l'antinomie qui consiste à parler d'un Dieu qui se situe au-delà des sens, mais dont on ne peut cependant traiter qu'avec le langage que nous fournissent ces derniers. Il analyse dans cette perspective les signes tangibles par lesquels la présence de Dieu est censée s'attester et se rendre perceptible dans le monde, depuis les miracles jusqu'aux stigmates des saints, en passant par l'eucharistie.
Au moment où beaucoup de gens en Occident ont purement et simplement cessé de comprendre la religion et son langage, le livre d'Aviad Kleinberg est d'une actualité remarquable par son effort pour rendre intelligible un domaine de discours et de réflexion en passe de devenir hermétique pour notre partie de l'humanité, alors qu'il conserve toute sa vitalité pour la plupart des autres, à commencer par le monde de l'islam. C'est une exigence nouvelle pour notre culture d'apprendre à faire une place à ce qui ne nous est plus spontanément accessible. Ce court livre y apporte une précieuse contribution, par la clarté plaisante avec laquelle il met un problème ardu à la portée du lecteur.
Noël est un grand jour dans de nombreux pays.
Sapin, cadeaux, lumières, crèches, friandises. Découvrons tous les rites qui accompagnent cette belle fête dans le monde entier.
D'où viennent les cochons ? En Europe, un récit répond à cette question : lors de sa visite sur terre pour annoncer la nouvelle Loi, le Christ métamorphosa des enfants qu'une mère lui avait cachés. Comme elle était juive, les porcs sont des petits juifs transformés. C'est pour cela que les juifs exècrent cet animal : ils redoutent de se manger eux-mêmes.
Les façons de l'élevage donnent corps à cette fable. Le cochon est un être paradoxal, un perpétuel nourrisson, mais aussi un ogre avide de la chair des enfants. Dans la maison, chacun à sa manière modèle cette mouvante nature et la mort affirme les partages nécessaires. On donne le sang aux autres, on cherche l'ultime trace juive, on offre à l'Église et aux morts un peu de cette chair qui fait les chrétiens.
Quant aux juifs, qu'ils soient présents ou mis en scène, ils sont condamnés à revivre la métamorphose première et à chercher sans trêve les substituts de cette viande dont ils se sont privés. Le corps et le sang des enfants de chrétiens n'en sont-ils pas le plus parfait équivalent quand vient le moment de la Pâque ? Telle est la plus commune matrice de l'anti-judaïsme, tel est le système des représentations qui génère les plus agressives rumeurs. Elles sont inscrites dans le combat que tout chrétien doit mener pour se protéger de la menace, pour abandonner peu à peu la part juive originelle, pour faire passer tout le cochon dans son camp.
Cette encyclopédie richement illustrée offre un panorama très large des religions actuellement pratiquées dans le monde.
Un ouvrage de référence qui explique l'origine, l'enseignement, les rites et les dogmes des religions qui ont contribué à forger le monde dans lequel nous vivons. un livre indispensable pour comprendre la diversité des expressions de la foi humaine. en complément une carte des religions du monde, un glossaire détaillé et les principales fêtes religieuses.
Jean-Pierre Vernant, Présentation de Corps des dieux I :
Jean-Pierre Vernant, Corps obscur, corps éclatant Joseph Moingt, Polymorphisme du corps du Christ Elena Cassin, Forme et identité des hommes et des dieux chez les Babyloniens Charles Malamoud, Briques et mots Jean Levi, Vers des céréales et dieux du corps dans le taoïsme Marc Augé, Le fétiche et le corps pluriel II :
Bernard Frank, Vacuité et «corps actualisé» Dimitri Meeks, Zoomorphie et image des dieux dans l'Égypte ancienne Françoise Frontisi-Ducroux, Les limites de l'anthropomorphisme : Hermès et Dionysos John Scheid, Le flamine de Jupiter Florence Dupont, L'autre corps de l'empereur-dieu Jean Bazin, Retour aux choses-dieux John Lagerwey, Écriture et corps divin en Chine Hartmut O. Rotermund, «Aux temps où arbres et plantes disaient des choses» III :
Marie Moscovici, Figurations et défigurations Nicole Loraux, Le corps vulnérable d'Arès Giulia Sissa, Dionysos : corps divin, corps divisé Maurice Olender, Priape le mal taillé Jacques Le Brun, À corps perdu. Les biographies spirituelles féminines du XVIIe siècle
Savoirs et pouvoirs : la soif d'apprendre et le désir de soumettre sont, depuis des siècles, les deux moyens de conquérir le monde.
La science moderne et son approche rationnelle n'ont fait que renforcer le besoin de surnaturel, toute source de connaissance et toute forme de puissance venant du mystère de dieu, ou des tréfonds de l'âme. le " retour du religieux " s'exprime par un intérêt pour les textes sacrés, les voies mystiques, les villes saintes, qui donnent aux sociétés profanes d'autres raisons de vivre. de la bible au coran, des prophètes aux soufis, de rome à bénarès, nos civilisations de l'éphémère cherchent des symboles d'éternité et voient dans les religions millénaires des références indémodables.
Mais entre antiquité et modernité, les tensions sont permanentes.
Les religions sont antérieures aux droits de l'homme, à la liberté de conscience, aux états laïques et aux nations unies. des clergés conservateurs aux soldats fanatisés, les religions peuvent susciter la violence, déclarer la guerre sainte, condamner des hommes libres. elles ont pu aussi, de jésus à gandhi, privilégier la non-violence et enseigner l'amour des autres.
Dans la dialectique du bien et du mal, chaque religion est tour à tour angélique et démoniaque. c'est une raison de plus de les observer minutieusement.
« Comme l'écrit justement Amadou Hampâté Bâ dans sa préface à ce livre admirable, jadis publié dans la collection UNESCO d'oeuvres représentatives, série africaine, et que "L'aube des peuples" s'honore de reprendre, l'Afrique est avant tout la terre de la religion. Non pas d'une religion mystique et abstraite vouée aux grandes questions de la métaphysique, mais d'une religion terrienne, liée à la nature, qui s'exprime à chaque instant de la vie, qui inspire aux hommes et aux femmes chaque geste, chaque parole.
Tel est le sens de ce livre, collection de mythes, de chants, d'offrandes, de prières recueillis dans le vaste pays qu'on appelait naguère le Soudan, de l'arabe As-souad, le "pays noir". Songhay, Peul, Dogon, Mossi, Bambara, Fân, Yoruba de l'Ouest africain, Korona, Bantou, Nuer, Chagga, Hottentos de l'Afrique du Sud et de l'Est, leur parole saisie par de grands voyageurs et amoureux de l'Afrique tels que Germaine Dieterlen, qui collabora avec Amadou Hampâté Bâ et Marcel Griaule, Jean Rouch, le cinéaste de La chasse au lion à l'arc, ou Sir Edward Evans-Pritchard, découvre à nos yeux un pan ignoré de la culture universelle. Elle nous montre la vigueur des mythes, mais aussi l'humour, la poésie, l'imagination des peuples africains, aussi divers dans leur culture que dans leur histoire. Telles les formules magiques songhay "pour s'enfuir à travers les murs", l'incantation des forgerons peul, la prière des Tutshiokwe du Katanga pour venir en aide aux femmes lors d'un accouchement difficile, le culte de Fa et des Orisa qui se mêle au vaudou des Amériques, l'éloge à Amma, le Dieu des Dogon, ou à Mbedzi, le grand prêtre kalanga du Dieu Mwali, "l'étang d'eau tourbillonnante".
Puissent ces parcelles étincelantes initier le lecteur d'aujourd'hui au trésor spirituel de l'Afrique, le continent trop longtemps oublié. »
J.M.G. Le Clézio.
Nommée "revue" du fait de sa périodicité strictement semestrielle, la Nouvelle Revue de Psychanalyse, fondée en 1970, se présente en fait comme une série de volumes collectifs dont chacun est consacré à un thème de recherche.
Les termes de thème et de recherche ne sont pas ici concession à l'air du temps. Le thème retenu n'est pas, en effet, un simple titre qui viendrait après coup tenter d'assurer une unité entre des contributions disparates : il suscite, oriente et organise chaque volume. Quant à l'esprit de recherche, il se manifeste d'abord par la mise en oeuvre d'une méthode qui respecte ce que le champ d'investigation concerné offre de spécifique : le travail théorique est compris non comme l'énoncé d'un savoir mais comme une reprise par la pensée du travail psychique que les processus inconscients exigent de l'analyste et de ses patients.
Le projet de la publication est donc aussi éloigné que possible aussi bien de l'exégèse des textes freudiens que de l'application de la "science" psychanalytique. Le laboratoire est ici la clinique psychanalytique, le vif de l'expérience. Et la pluridisciplinarité n'est pas utilisée comme un étayage mutuel mais comme un moyen, quand c'est nécessaire, d'ouvrir la problématique psychanalytique à un questionnement plus radical.
C'est en ce sens que nous incluons dans la Nouvelle Revue de Psychanalyse les travaux étrangers les mieux a même d'interroger et de renouveler la théorie psychanalytique classique. C'est en ce sens aussi que nous nous sommes fait une règle de ne jamais choisir comme thème de réflexion un concept déjà répertorié. Dans la liberté de sa démarche, la Nouvelle Revue de Psychanalyse souhaite témoigner d'une "activité de pensée" en mouvement.
Les mystiques et alchimistes allemands du XVIe siècle marquent un tournant dans l'évolution intellectuelle et un renouveau dont l'importance est souvent négligée. Alexandre Koyré examine quatre figures clefs (en montrant en particulier la place capitale qu'occupe Paracelse) dans ce volume d'une profondeur et d'une clarté admirables.