Dès sa parution en 1927, La Crise du monde moderne fut une véritable secousse.
Critique inclassable, ce texte précurseur dénonçait les dérives de la modernité et de l'idée de progrès. René Guénon rapproche ainsi notre époque moderne, son individualisme et sa confusion idéologique, de ce que la pensée hindoue désigne comme le Kali-Yuga : l' « âge sombre ».
L'auteur s'attaque par ailleurs au matérialisme et au rationalisme de notre société. C'est alors en Orient que résiderait la possibilité d'une initiation à un mode de connaissance que nous avons perdu et qu'il nous faut retrouver.
À l'heure de la mondialisation et d'une économie capitaliste aux conséquences toujours plus désastreuses, cette charge contre les illusions et l'hégémonie du monde occidental reste aussi pertinente que radicale.
Ce petit livre constitue une démonstration magistrale de la présence d'un sens caché dans la Divine Comédie. Avec sa rigueur habituelle, Guénon met au jour l'itinéraire spirituel que Dante l'initié y a décrit sous un voile poétique. Ainsi l'écrivain génial se change-t-il sous les yeux du lecteur en un maître de sagesse, héritier d'une très ancienne filiation ésotérique.
Ce recueil posthume regroupe des études et des articles publiés tout au long de la vie de René Guénon. Ils concernent à la fois la pure métaphysique et la cosmologie, ainsi que leurs applications aux sciences et aux arts traditionnels, sans oublier la dénonciation de quelques erreurs modernes. En un mot, ce panorama peut constituer une excellente introduction à la pensée du métaphysicien.
Du chapitre I de la Première partie, « Le Démiurge », qui est le premier texte qu'il donne à imprimer en 1909, à l'âge de 23 ans, jusqu'à « La science profane devant les doctrines tradionnelles », de 1950, il s'est écoulé plus de quarante ans pendant lesquels Guénon n'a cessé de nous avertir quant à l'évolution de notre monde moderne.
Dernier livre publié par Guénon de son vivant, il est consacré à la tradition chinoise, tout en éclairant bien d'autres voies initiatiques d'Orient ou d'Occident, y compris l'alchimie véritable. La spiritualité authentique est un facteur de réconciliation « planétaire », et son oubli ou sa négation - en Occident puis en Orient - nous a menés là où nous sommes...
La grande triade désigne le Ciel, la Terre et l'Homme (Tien-ti-jen). René Guénon en explique la portée et s'attache à expliquer les correspondances qui se trouvent dans d'autres formes traditionnelles.
Contrairement à ce que suggère le titre, il ne s'agit pas d'un livre réservé aux matheux. Bien au-delà de l'aspect purement quantitatif des mathématiques modernes, il dévoile la réalité symbolique des nombres telle que la comprenaient entre autres les pythagoriciens et Platon. D'autre part, quiconque s'est interrogé sur l'idée d'infini en contemplant une nuit étoilée trouvera une réponse dans la distinction fondamentale de l'infini et de l'indéfini. Quant à la notion de passage à la limite, elle éclaire un aspect essentiel du processus initiatique.
Le Roi du Monde ouvre des horizons insoupçonnés avec la « légende » indo-tibétaine du royaume souterrain abritant la tradition primordiale de l'humanité, c'est-à-dire la sagesse originelle qui constituerait le facteur de réconciliation ultime quand elle sera à nouveau révélée. Tel est le véritable enjeu de la crise que traverse actuellement le monde en cette fin de l'âge sombre ou du Kali Yuga, annonciatrice d'une ère nouvelle à laquelle nous prépare l'oeuvre de Guénon.
Les articles réunis dans ce recueil sont parmi les plus originaux jamais écrits par Guénon, s'agissant par exemple de l'Atlantide ou de l'Hyperborée. Quant à la complexe doctrine des cycles, essentielle pour comprendre la vision traditionnelle du monde - qui contredit la conception « linéaire » des modernes - elle est exposée avec une rigueur et une clarté sans équivalents.
Ce volume réunit des articles de Guénon publiés entre 1925 et 1950 dans des périodiques, principalement dans Regnabit et dans Le Voile d'Isis, devenu depuis 1936 Les Études traditionnelles. Ils traitent spécialement de symboles présents dans toutes les civilisations, sorte de langue universelle qui illustre l'unicité de cette tradition primordiale de l'humanité dont Guénon n'a cessé d'affirmer l'existence. Leur caractère documentaire, et même un certain « pittorisme » intellectuel, rendent ces textes, brefs et regroupés par thèmes, plus accessibles que les exposés de pure doctrine. Mais on y retrouve l'art incomparable du style guénonien, et cet élément indéfinissable de mystère et de majesté propre aux manifestations de la Sagesse éternelle.
Ces recensions de livres et d'articles de revues touchant les thèmes « spirituels » les plus divers sont d'abord parus de 1929 à 1950 dans deux revues dont Guénon était l'« inspirateur » : Le Voile d'Isis et Études traditionnelles. D'une lecture facile, ces critiques et analyses parfois pittoresques constituent un témoignage précieux sur le monde de la spiritualité au sens large, dans la première moitié du XXe siècle. Mais, comme toujours, Guénon met prophétiquement au jour les germes de ce à quoi nous assistons aujourd'hui (confusion et chaos généralisés par oubli des vrais principes).
Il s'agit du troisième volet d'un triptyque inauguré par Orient et Occident et poursuivi par La Crise du monde moderne - consacré à la dénonciation de la civilisation occidentale moderne dont les erreurs et les mensonges sont magistralement analysés, à la lumière de principes métaphysiques d'une rigueur quasi mathématique, et qui transcendent ipso facto les notions morales de bien et de mal. Le titre de l'ouvrage est explicite : nous sommes entrés depuis la Seconde Guerre mondiale - pendant laquelle il fut écrit - dans la phase ultime de l'Âge de Fer des Grecos-Latins ou de Kali-Yuga (l'Âge sombre) des Hindous. Mais au regard de l'Absolu et de l'Éternité, la « fin d'un monde » n'est jamais que la fin d'une illusion...
Publié sous le titre « Articles et comptes rendus - tome 1 » aux Éditions traditionnelles, cet ouvrage est constitué d'études et de recensions que René Guénon rédigea pour la revue Le Voile d'Isis de 1925 à 1935, et les Études Traditionnelles de 1936 à 1950, non publiés dans les autres recueils.
On y retrouve les thèmes chers à Guénon, traités sous une forme toujours différente pour approfondir encore la pensée du grand métaphysicien - ou la découvrir.
Ce recueil posthume est essentiellement consacré, comme le titre l'indique, au soufisme - coeur métaphysique de l'islam. Les textes présentent le meilleur antidote aux erreurs dont est abreuvé le grand public de la part, à la fois, des islamophobes et des islamistes.
Le chapitre et les recensions relatifs à la tradition extrême-orientale illustrent eux aussi la distinction entre intérieur ou ésotérisme (taoïsme) et extérieur ou exotérisme (confucianisme).
L'Inde et la tradition hindoue sont pour René Guénon des références majeures. S'il n'y a réellement consacré que deux ouvrages, ce recueil rassemble toutes ses études supplémentaires sur le sujet. Les articles et comptes rendus ont été rédigés entre 1929 et 1950 et publiés dans les revues Voile d'Isis et Études traditionnelles. Abordant des thèmes aussi variés que la cosmologie, la métaphysique et l'organisation sociale de l'Inde, René Guénon instruit le lecteur et l'initie aux doctrines traditionnelles. Ses articles analysent notamment certains termes intraduisibles tels que le Dharma (le but le plus élevé proposé aux hommes) ou le Nâma-Rupâ (l'individualité tout entière, l'essence), mais également la théorie hindoue des cinq éléments ou encore les liens entre tantrisme et magie. Ses nombreux comptes rendus de livres et d'articles de revue composent une revue de la littérature des XIXe et XXe siècles sur l'hindouisme. Il étudie avec finesse les écrits d'auteurs occidentaux (Paul Brunton, Arthur de Gobineau, Carolina Rhys Davids...) et orientaux (Hari Prasad Shastri, Ananda Coomaraswamy, Ramana Maharshi...).
Le premier tome de ce recueil rassemble toutes les études supplémentaires de René Guénon sur la franc-maçonnerie et le compagnonnage. Les articles et comptes rendus ont été rédigés entre 1927 et 1935 et publiés dans les revues Voile d'Isis et Études traditionnelles.
Abordant des thèmes aussi variés que les pèlerinages, les cathédrales de Cologne et Strasbourg ou encore les liens entre compagnonnage et bohémiens, René Guénon instruit le lecteur et l'initie à ces institutions fascinantes. Ses nombreux comptes rendus de livres et d'articles composent une revue exhaustive de la littérature sur ces sujets.
Les écrits sont regroupés par le genre des sujets traités et le classement est fait dans l'ordre chronologique, ce qui explique que l'ouvrage mêle dans son titre franc-maçonnerie et compagnonnage.
Le Symbolisme de la croix compose une trilogie avec Les États multiples de l'être et L'Homme et son devenir selon le Vêdantâ. Chaque livre aborde sous un angle différent le rapport de l'être humain individuel à l'être total, dont il n'est qu'une manifestation transitoire.
Le symbolisme géométrique est omniprésent dans Le Symbolisme de la croix, qui n'est en rien une apologie chrétienne. Il a même été reproché à René Guénon le fait que son symbolisme n'avait rien de chrétien. La métaphysique guénonienne va au-delà de la mystique chrétienne, on peut parler de déification. Il se rattache à la tradition primordiale par la rigueur mathématique, la pureté géométrique. Ce livre pourrait être ainsi défini comme de « la métaphysique pour scientifiques ».
La croix, symbole commun aux traditions de tous les temps et de tous les pays, présente des significations multiples mais qui sont toutes dérivées d'un même sens supérieur et métaphysique. Elle est la figure de l'Homme Universel et représente la réalisation totale de l'être, dans toutes les possibilités qu'il porte en soi-même et qui, hiérarchisées conformément à leur nature, constituent l'indéfinie multiplicité de ses états. Ce livre montre l'unité essentielle qui se dissimule sous l'apparente diversité des formes traditionnelles.
L'Homme et son devenir selon le Vêdantâ compose une trilogie avec Le Symbolisme de la croix et Les États multiples de l'être. Chaque livre aborde sous un angle différent le rapport de l'être humain individuel à l'être total dont il n'est qu'une manifestation transitoire.
Le Vêdantâ est une école de philosophie indienne, basée notamment sur les Upanishad, caractérisée par une pensée non-dualiste : il n'y a pas de différence entre l'âme individuelle et la réalité ultime, la conscience pure. René Guénon s'intéresse tout particulièrement à la doctrine d'Adi Shankara, l'un des plus célèbres maîtres spirituels de l'hindouisme, consacrée à l'être humain et à son avenir posthume.
Sans dogmes abstraits ni morale, il expose la possibilité pour l'être humain emprisonné dans le continuum spatio-temporel d'y échapper et de retourner à la source de laquelle nous sommes tous issus et destinés à retourner, jusqu'à la délivrance appelée moksha. Le thème unique du lien entre l'être individuel et l'être suprême est traité avec la pureté glacée qui caractérise le style guénonien.
Les États multiples de l'être compose une trilogie avec Le Symbolisme de la croix et L'Homme et son devenir selon le Vêdantâ. Chaque livre aborde sous un angle différent le rapport de l'être humain individuel à l'être total dont il n'est qu'une manifestation transitoire.
Dans la lignée des autres titres de la trilogie, Les États multiples de l'être est la mise en équation du rêve de Tchouang-Tseu : « Jadis, une nuit, je fus un papillon, voltigeant content de son sort. Puis je m'éveillai, étant Tchouang-Tseu. Qui suis-je, en réalité ? Un papillon qui rêve qu'il est Tchouang-Tseu, ou Tchouang-Tseu qui s'imagine qu'il fut papillon ? Dans mon cas, y a-t-il deux individus réels ? Y a-t-il eu transformation réelle d'un individu en un autre ? » Ce livre pourrait être considéré comme l'équivalent du Livre des morts des Anciens Egyptiens, qui recensait rites et conseils pour affronter avec sérénité l'au-delà. La thématique des différents mondes ou degrés hiérarchisés de l'existence, qui vont du moi individuel au soi universel (reliés par un fil insécable que les hindous appellent le sutratma), est développée avec de nombreux exemples.
Ce livre trace la ligne de démarcation entre l'Occident, voué depuis deux siècles au progrès matériel et à ses illusions, et l'Orient spirituel, soucieux de l'unique nécessaire. On y trouve en germe ce qui fait la thématique principale de l'oeuvre de René Guénon : l'opposition entre la civilisation matérielle et la spiritualité qui est la fin de l'homme.
L'auteur expose les conditions qui rendraient possible un retour de l'Occident à une civilisation harmonieuse et à une entente avec l'Orient sur les principes métaphysiques, ces principes étant un élément fondateur de son oeuvre.
Bien que ce livre ait été écrit en 1924, il revêt aujourd'hui une singulière actualité. La civilisation matérialiste de l'Occident moderne - qui a peu à peu envahi l'Orient - est confrontée à de graves difficultés, faisant ressortir la justesse des mises en garde de René Guénon.
L'étude d'une opposition fondatrice qui court tout au long de l'histoire humaine.
Ce livre traite de la suprématie du spirituel sur le temporel avec comme point de départ la révolte des Kshatriyas (la caste chevaleresque) contre les Brâhmanes (la caste sacerdotale) dans la civilisation hindoue. En Occident, cette querelle s'incarne en l'opposition du pape et de l'empereur, dont Victor Hugo parlait comme des " deux moitiés de Dieu ".
René Guénon souligne que les deux pouvoirs, temporel et spirituel, étaient à l'origine réunis dans un principe commun, ce qu'illustrait encore dans l'Empire romain le titre d'Imperator Pontifex Maximus. Au Moyen Âge, la représentation emblématique d'une figure à double-face - celles du Christ et de Janus - révèle cette unicité : la figure détenait dans une main le sceptre, symbole du pouvoir royal, et dans l'autre la clé, symbole du pouvoir spirituel.
L'usurpation du temporel par rapport au spirituel est aujourd'hui encore une querelle récurrente. Notre actualité donne une saveur particulière à ces considérations que l'on pourrait penser obsolètes, alors même que ce livre est plus que jamais nécessaire pour surplomber et comprendre cette opposition majeure.
4- Depuis que nous avons écrit La Crise du Monde moderne, les événements n'ont confirmé que trop complètement, et surtout trop rapidement, toutes les vues que nous exposions alors sur ce sujet, bien que nous l'ayons d'ailleurs traité en dehors de toute préoccupation d'«?actualité?» immédiate, aussi bien que de toute intention de «?critique?» vaine et stérile. Il va de soi, en effet, que des considérations de cet ordre ne valent pour nous qu'en tant qu'elles représentent une application des principes à certaines circonstances particulières?; et, remarquons-le en passant, si ceux qui ont jugé le plus justement les erreurs et les insuffisances propres à la mentalité de notre époque s'en sont tenus généralement à une attitude toute négative ou n'en sont sortis que pour proposer des remèdes à peu près insignifiants et bien incapables d'enrayer le désordre croissant dans tous les domaines, c'est parce que la connaissance des véritables principes leur faisait défaut tout autant qu'à ceux qui s'obstinaient au contraire à admirer le prétendu «?progrès?» et à s'illusionner sur son aboutissement fatal.
René Guénon, dans cet ouvrage, traite principalement de la méthode et des différentes voies de réalisation initiatique ainsi que de la question du « Maître spirituel ». Un sujet particulièrement important pour ceux qui sont rattachés à ce qui subsiste encore des initiations du monde occidental. Par ailleurs, Guénon nous éclaire sur la possibilité, à partir de notre état corporel, d'une réalisation spirituelle totale, équivalente à celle des Envoyés divins que les diverses traditions désignent par les noms de Prophète, Rasûl, Bodhisattwa et Avatâra.
Nous n'avons pas l'habitude, dans nos travaux, de nous référer à l'actualité immédiate, car ce que nous avons constamment en vue, ce sont les principes, qui sont, pourrait-on dire, d'une actuali-té permanente, parce qu'ils sont en dehors du temps ; et, même si nous sortons du domaine de la métaphysique pure pour envisager certaines applications, nous le faisons toujours de telle façon que ces applications conservent une portée tout à fait générale. C'est ce que nous ferons encore ici ; et, cependant, nous devons convenir que les considérations que nous allons exposer dans cette étude offrent eu outre un certain intérêt plus particulier au moment pré-sent, en raison des discussions qui se sont élevées en ces derniers temps sur la question des rapports de la religion et de la politique, question qui n'est qu'une forme spéciale prise, dans certaines con-ditions déterminées, par celle des rapports du spirituel et du temporel.
L'auteur nous indique dans ce livre, aussi clairement que possible, les différences essentielles qui existent entre les modes généraux de la pensée orientale et ceux de la pensée occidentale. Il insiste ensuite sur ce qui se rapporte aux doctrines hindoues, en tant que celles-ci présentent des traits particuliers qui les distinguent des autres doctrines orientales, bien que toutes aient assez de caractères communs, pour justifier, dans l'ensemble, l'opposition générale de l'Orient et de l'Occident. Enfin, à l'égard de ces doctrines hindoues, il signale l'insuffisance, voire l'absurdité, des interprétations qui ont cours en Occident. Comme conclusion de cette étude, il indique, avec toutes les précautions nécessaires, les conditions d'un rapprochement intellectuel entre l'Orient et l'Occident, conditions qui sont bien loin d'être remplies ; aussi n'est-ce pour René Guénon qu'une possibilité, sans qu'il la croie aucunement susceptible d'une réalisation immédiate ou simplement prochaine.
Au début de L'Homme et son devenir selon le Vêdânta, nous présentions cet ouvrage comme devant constituer le commencement d'une série d'études dans lesquelles nous pourrions, suivant les cas, soit exposer directement certains aspects des doctrines métaphysiques de l'Orient, soit adapter ces mêmes doctrines de la façon qui nous paraîtrait la plus intelligible et la plus profitable, mais en restant toujours strictement fidèle à leur esprit. C'est cette série d'études que nous reprenons ici, après avoir dû l'interrompre momentanément pour d'autres travaux nécessités par certaines considérations d'opportunité, et où nous sommes descendu davantage dans le domaine des applications contingentes?; mais d'ailleurs, même dans ce cas, nous n'avons jamais perdu de vue un seul instant les principes métaphysiques, qui sont l'unique fondement de tout véritable enseignement traditionnel.