Ce recueil tente de marquer une certaine inadéquation de l'être au monde. Inadaptés au lieu, inaptes à l'autre et séquestrés dans la parole qui est le bruissement de notre espèce.
C'est aller nus dans le noir.
Reste le poème.
Pas le vent de ce qu'on voulait dire, mais la nécessité des failles que les mots maintiennent béantes et du silence auquel ils exhortent.
"J'ai commencé à peindre une série de femmes il y a une dizaine d'années. Nues, en pied et grandeur nature. De face. J'y ai pensé de temps à autre, pendant un an à peu près, sans donner suite. Il fallait que l'idée se développe, prenne assez de place pour se clarifier dans mon esprit, et se resserre ensuite pour pouvoir se matérialiser sur une toile." Jacques Richard
"Le présent ouvrage est le fruit d une année d entretiens avec des personnalités du cinéman contemporain, toutes ""éprises de liberté"" dans leur façon d aborder le Septième Art, soit de manière ""libertaire"", soit de manière ""libertine"". En tout, 25 entretiens avec des personnalités comme Jean-Pierre Mocky, Catherine Robbe-Grillet ou Jean-Claude Dreyfus. On découvrira, au fil de ces révélations, quelques-uns des morceaux de bravoure de ces cinéastes qui n ont pas eu peur de provoquer, au risque parfois de croiser la censure d une société souvent trop conformiste."
« Elle fait pff en avançant la lèvre inférieure pour décoller les cheveux qui lui chatouillent le nez. Elle agite encore sa corde à sauter, sans conviction. Elle essuie de temps à autre sa figure très ronde, un peu lourde, avec le dos de sa main ou même le revers de sa robe. Et c'est à ce moment-là, celui où un pan de tissu est levé devant son visage, que passe sur la route quelque chose de rose. Et quand c'est passé, la petite fille n'est plus là. Sur le bord de la chaussée, il n'y a plus que la corde. Une corde vert fluo avec des poignées en plastique ».
Disparition?? Enlèvement?? L'auteur de Scènes d'amour et autres cruautés nous enlève, nous aussi, sans complaisance, des lieux de notre quotidien. Dans la rue, dans une salle d'attente, à table, au lit, il nous surprend en flagrant délit d'innocence. D'absence. Le basculement s'est produit subrepticement. Il nous entraîne dans les profondeurs plus ou moins avouables de notre petit infini personnel et il nous laisse alors tout seuls face à nos questions.
Nous retrouvons, dans l'écriture de Jacques Richard, le goût du dérapage, du sens pluriel et détourné. L'acuité de l'observation, la puissance d'évocation ouvrent sur une vision du monde dont l'humour parfois corrosif n'oblitère jamais la tendresse pour ses semblables.
Dans Le Carré des Allemands, un homme cherche son père, dont il est séparé depuis l'enfance et dont sa mère ne parle pas. Il comprend peu à peu qui fut le père : engagé à 17 ans dans la Légion des volontaires français contre le bolchevisme, transformé en Waffen SS. En fuite à la Libération, il emmène sa famille ailleurs pour, enfin, s'évaporer.
«Il a fait la guerre. Il était là-bas, à l'Est. À l'Est, on a fait ça, comme partout ailleurs. Peut-être que lui non. Mais il était présent. On est parfaitement sérieux quand on a dix-sept ans. On sait très bien ce qu'on fait. On sait ce que veut dire mépriser. Être méprisé. Haïr. On sait ce que veut dire tuer. On apprend comment il faut faire. On apprend à tuer. On apprend à aimer ça.» Le Carré des Allemands de Jacques Richard a paru il y a deux ans aux Éditions de la Différence. Suite à la liquidation judiciaire du célèbre éditeur, ONLIT Editions le réédite aujourd'hui, avec une couverture illustrée par Solal Israel et une postface de René de Ceccatty. Le roman de Jacques Richard, un livre intense et vibrant, constitue à nos yeux une pièce importante de la littérature française contemporaine.
Cinq personnages romantiques partagent leur vie dans un vaste château. Chacun à sa manière est à la recherche d'un absolu : J. erre dans les cimetière, B. astique des armes, C. provoque des aventures amoureuses, A. parcourt les forêts sur son cheval, et F. répète dans un groupe rock. A. et J. nourrissent une idylle qui les entraîne en voyage « initiatique ». Différents états d'âme les traversent, doux mélange qui leur fera redécouvrir le monde de l'enfance et des châteaux hantés. Sonorisé avec la voix d'Antonin Artaud, tourné avec un procédé photographique très contrasté, Le rouge de chine renvoie aux origines du cinématographe.
Sélections aux Festivals de Taormina, New York, Belfast, Athènes, Hyères...
« Le lyrisme éperdu des images emporte tout ce qui pourrait paraître théorique et difficile, et il y a fort à parier que ces impressions sur pellicule dont on a jamais vu l'équivalent, vont créer un sérieux choc auprès des cinéphiles. » Frédéric MITTERRAND - 20 ANS.
« Jacques Richard est un chercheur sur pellicule. Son film a été travaillé à partir d'un désir de retrouver la magie du noir et blanc contrasté des débuts du cinéma muet. » LE MATIN.
« Une certaine élégance, une certaine dignité, plus que du savoir-faire, une sincérité qui est une forme de talent. Le raffinement et l'élégance sensible de Jacques Richard sont indéniables. » L'HUMANITÉ.
« On se laisse séduire par ces éclats de voix et par les images de ce film troublant, d'une étrange beauté, par ce conte de la folie pas ordinaire. » LES NOUVELLES LITTÉRAIRES.
« Un travail non-narratif, dans la lignée de Fata Morgana de Werner Hezog. Ce film fait aussi penser à Feuillade, à Murnau. Étrangement érotique, sans être pourtant explicitement sexuel. » FILMS DIRECTIONS.
« Voyage au pays de l'enfance et des visions instinctives du cinéma primitif, ce film parle directement à nos phantasmes, à notre sensibilité par le recours à un étonnant équilibre plastique qui frise la composition abstraite. » ÉCRAN 79.
BONUS : Interview de Jacques Richard.
Il faut d'abord très bien damer la terre. La tasser du talon. La lisser du plat de la main. Y tracer un carré pas trop petit. Et planter dedans sa lame d'un jet, sans bavure. Le sens du tranchant dans la terre oriente un trait qui démarque le « pays » choisi par le tireur. Le plus petit possible. On efface le reste. Chacun tire à son tour et le terrain s'amenuise. Ça dure un peu quand même. On prend rarement le risque d'être éliminé en tirant à côté. Gagne celui dont le territoire est devenu suffisamment exigu pour qu'on ne puisse plus le scinder.
Là, c'est sérieux. Les visages sont fermes, fermés. Les adultes sont ailleurs. On peut faire silence.
Il importe moins de gagner que de faire perdre aux autres ce qu'ils ont acquis. Les plus grands supputent la qualité et le nombre de coups, calculent quand reviendra leur tour et imposent leur ordre. Ou bien on tire au sort. Il y a quelque chose de vindicatif, de sciemment intrusif en même temps que de solennel dans le geste qui plante, qui enfonce l'arme dans la terre vineuse et défigure la propriété du précédent. Les questions d'adresse se transforment en questions d'honneur. Les bouches sont pincées, on guette la moquerie, les sourcils se rassemblent. À proprement parler, il ne s'agit pas d'un jeu. Pas comme les osselets, le noyau, les billes. Plutôt un rituel qui marque tacitement qui est qui, qui peut jouer ou non, qui dit et qui écoute, qui peut faire quoi à qui.
Des tensions communautaires contraignent Raphaël en Turquie et, trente ans plus tard, Victoire en Grèce à quitter leurs pays. Histoire de juifs des Balkans, de leur fuite éperdue dans un dénuement total. Ce livre raconte leurs combats, leurs amours. Ils n'ont de nationalité que provisoire. Leur petite fille, devenue apatride, narre à travers ce récit, cette impossibilité de s'ancrer.
D'évolution en rénovation, toute esquisse de changement autour de l'Ecole cristallise des controverses, amenant inéluctablement à se poser la question : le système éducatif français est-il réformable ? L'Ecole est-elle en mesure de se penser autrement pour favoriser une adhésion de ses partenaires et de ses acteurs au service de la réussite de tous ?
La mondialisation de l'économie et des systèmes d'information bouleverse l'enseignement de la comptabilité. À jour des dernières réformes des normes IFRS et du système comptable français, cet ouvrage de référence offre une formation complète, théorique et technique :
* exposé des différentes conceptions de la comptabilité ;
* mise en perspective historique et sociale des normes IFRS et des systèmes comptables ;
* présentation des principaux outils et opérations comptables, illustrée d'exemples, de modèles d'écriture et d'états financiers.
Entièrement mise à jour, cette 11e édition fait vivre l'opposition entre les IFRS et le modèle « français », et tient compte du modèle futuriste de la comptabilité environnementale.
Vanvéen de souche, Jacques Richard vous convie à une nouvelle flânerie dans le Vanves d'autrefois. Fort du succès du premier tome, l'auteur, insatiable collectionneur toujours en quête de la perle rare, vous offre ici, grâce à de nombreux documents exceptionnels patiemment collectés, une belle rétrospective de Vanves à la fin du XIXe et au début du XXe siècle.
Ce voyage dans un passé pas si lointain permet de comprendre l'évolution de la ville et de ses quartiers. C'est avant tout un patrimoine architectural, culturel, social et économique qui vous est présenté ici. Alors laissez-vous surprendre par ces tranches de vie prises dans leur quotidien et fixées sur la pellicule, avant tout témoins de l'histoire de Vanves.
Qu'elle prête sa structure à l'ensemble, construit comme une série de variations, ou son phrasé à tel morceau dont elle est le sujet, la musique est le fil qui relie entre elles ces nouvelles.
Au bord du fantastique, elles interrogent différentes facettes de ce que nous appelons la réalité dans un jeu qui mêle, avec compassion, anxiété et ironie, la veille au rêve, la fragilité de l'instant à celles de gens et lieux d'autant plus incertains qu'ils sont plus familiers.
Dans le domaine particulier des comportements et des conduites, le langage est l'élément fondamental de l'émergence et de l'essor de tout nouveau savoir.
Il est le support essentiel de la mise en forme des concepts qui en assurent la spécificité. Il est lieu où s'affrontent les idées et s'exercent les pressions de tous ordres. En médecine, ses ajustements continuels à la réalité d'une pratique ont tous les caractères de l'historicité. C'est donc derrière ces mots qui surgissent, persistent, se métamorphosent et disparaissent, que l'on fait bouger et " qui bougent " selon l'expression de A.
Fabre-Luce (1970) qu'est approchée l'histoire récente de la psychiatrie gériatrique. Elle suit les modalités de ce qu'il est convenu d'appeler avec J.-F. Soulet (1994) l'histoire immédiate, c'est-à-dire d'une histoire rapportée par ceux qui en ont été les témoins ou qui peuvent l'avoir directement vécue. L'événement y sert de mise en valeur d'un devenir connoté par la langue. Cet ouvrage s'adresse à toutes les personnes qui s'intéressent aux patients âgés atteints d'affection psychique, et en particulier aux psychiatres, à ceux d'entre eux qui veulent se spécialiser en psychiatrie gériatrique, aux gériatres et aux médecins d'autres disciplines, aux psychologues et aux psychogérontologues, aux différents professionnels de la santé qui souhaitent s'informer dans ce domaine, ainsi qu'aux historiens, aux philosophes de la médecine et aux linguistes.
Au travers d'une analyse de situation, l'auteur fait un constat du développement sanitaire cahotant de l'Afrique. Il importe de revisiter les performances des systèmes nationaux de santé, de baliser la médecine traditionnelle africaine, de réagir aux nouveaux enjeux du marché du médicament (accès aux génériques et aux molécules innovantes), de repositionner la Santé en Afrique comme une exigence forte au coeur du développement du continent.
Cet ouvrage propose une mise en pratique du cours de comptabilité dispensé dans le manuel de J. Richard, D. Bensadon et C. Collette. Il présente une comparaison systématique des normes françaises et des IFRS et permet ainsi une compréhension globale des évolutions de la comptabilité (comptes individuels et comptes consolidés). Chaque chapitre comporte :
Un rappel de l'essentiel à savoir ; des QCM, des questions de réflexion, des exercices et cas d'application ; les corrigés détaillés. Cette 3e édition est entièrement actualisée et mise à jour en cohérence avec la 10e édition du manuel.
Il existe différentes manières de s'initier aux données remarquables de la gérontologie et de se les remémorer au moment où cela est nécessaire soit lors de la préparation d'un examen pour l'étudiant(e), soit dans une activité professionnelle de pratique ordinaire, d'enseignement ou de recherche. Celle qui a été adoptée ici repose sur un descriptif précis du langage qui traite aujourd'hui de ses notions essentielles.
Le vocabulaire de la gérontologie a dans son histoire véhiculé beaucoup d'idées erronées. Il a fallu du temps pour que l'on perçoive que l'essor de la gérontologie passait obligatoirement par celui de ses concepts et que la signification des termes progressivement utilisés pour en rendre compte devait être périodiquement réajustée. L'usage de beaucoup d'entre eux à la fin du siècle dernier et au début du suivant est devenu inadéquat, insuffisant, voire obsolète, peut-être par leur ancrage trop marqué avec et par le langage vernaculaire. Des notions ont ainsi été maintenant écartées de l'inventaire originel. D'autres ont été préservées pour accompagner l'orientation généralement prise par l'action gérontologique. La sémantique de quelques acceptions a aussi été revue et corrigée. La pratique de la gérontologie a permis elle-même d'enrichir cette terminologie, de créer celle qui correspondait à son évolution et de faire état de sa dynamique. Il en résulte que, là encore, le langage a été à même de servir de porte d'entrée inédite au savoir qu'il recouvre, à la réflexion qu'il suggère, aux confrontations qu'il impose et à l'ordonnance psychique qui en résulte.
L'aperçu, qui en est proposé ici, est précédé d'une introduction sur l'objet et les méthodes de la gérontologie. Les termes retenus sont présentés de manière détaillée dans un ordre alphabétique. Ils sont indexés, comme le sont à leur suite les thèmes évoqués, les matières en cause, les renvois utiles, les auteurs impliqués et les abréviations. Une bibliographie en justifie le contenu.
L'ensemble offre des informations générales sur l'âge et le devenir existentiel de l'individu. Elles reprennent le vieillissement sous son aspect présent de processus qui commence avec la vie et s'achève avec elle. Elles abordent les principales options théoriques qui se rapportent à sa nature et à ses mécanismes. Elles visent à la fois l'individu qui vieillit et qui est vieux. La personne âgée elle-même, son profil, ses moyens d'évaluation, sa vitalité quotidienne, ses attitudes et ses problèmes propres en sont un de ses aspects significatifs. Elles s'intéressent de plus aux conduites que tiennent vis-à-vis d'eux les membres de leur communauté de vie. Elles s'attachent aux disciplines impliquées dans ces approches.
De nombreuses disciplines relèvent, en effet, du domaine de la gérontologie. En tant qu'ensembles de savoirs distincts, elles alimentent ce qui est dit de gérontologique dans diverses sciences, dont les sciences exactes et naturelles (physique, chimie, biologie), médicales et sanitaires, sociales (psychologie, éducation, sociologie, droit, politique, géographie) et humaines (philosophie, histoire, littérature etc.). En tant que champs professionnels, elles imprègnent quantité de pratiques et de recherches réalisées à son propos. Chacune d'entre elles peut y développer ce qui correspond, en gérontologie, à ses propres objectifs.
C'est ainsi que les contenus de notions considérées comme fondamentales de la gérontologie permettent d'entrevoir et d'évoquer une multitude d'autres connaissances qui leur sont associées et d'élargir considérablement la vue que l'on pouvait en avoir au départ. Ils répondent aux exigences des programmes universitaires et de leur rappel pour un contrôle de connaissances tout en restant un instrument néanmoins précieux pour le praticien, l'enseignant et le chercheur. Ils ouvrent un nouvel avenir.
Ouvrir ce dictionnaire, c'est aller à la rencontre d'une foule, inattendue et surprenante, d'acteurs venus des théâtres de boulevard, de la Comédie- Française, du café-concert, du cirque, ou débutant dans l'art nouveau ; ils sont la masse de manoeuvre, la chair même du cinéma muet.
Il y a les géants irréfutables : Georges Méliès, Max Linder, peut-être aussi Ivan Mosjoukine. Il y a aussi les obscurs, les modestes comme Luce Fabiole, les indéchiffrables comme l'inconnue qui se fit appeler Lady Nobody, le nain Delphin qui se suicida.
Entre ces extrêmes, les célébrités dont le souvenir demeure plus ou moins, mais il n'est pas inutile d'apporter des précisions en faisant revivre Gabrielle Robinne et René Alexandre qui formèrent le premier « couple idéal » du cinéma français ; Polaire à la taille de guêpe, qui joua Claudine et imposa à l'écran le personnage scandaleux avec lequel elle se confondait ; René Navarre, l'impérissable Fantômas de Louis Feuillade qui se flattait d'avoir imaginé une manière de jouer « beaucoup plus simple, les mains dans les poches » dont beaucoup d'acteurs s'inspirèrent ; « la petite Arduini », future Suzy Prim qui, tournant en Italie, fut séduite et abandonnée en 1916 par le marquis Pescara de Castellucio, puis se jeta à l'eau à Zurich mais rata son suicide, avant de gagner Paris où Lugné-Poe la sauva en lui faisant jouer Ibsen ; la belle Claude France, spécialiste des rôles d'aventurières distinguées, qui se trouva au coeur d'une affaire d'espionnage aux conséquences si funestes qu'elle choisit de se donner la mort le 3 janvier 1928 ; Lucien Cazalis, comédien du Boulevard loué par Jacques Copeau, qui partagea sa vie entre les séries comiques Jobard puis Caza, et les courses cyclistes, jouant dans l'ombre d'Henri Desgranges un rôle essentiel dans l'organisation du Tour de France.
Beaucoup de passion dans ces carrières si dissemblables, mais on entendit souvent le son du tiroir-caisse : dès janvier 1912 furent filmés et commercialisés les exploits pugilistiques de Georges Carpentier que sa gloire planétaire précipita bientôt dans le cinéma de fiction. Jusqu'à la grande Sarah Bernhardt qui avoua tourner des films (pas très bons) pour gagner, comme elle disait, « des argents ».